Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 107
Temps de recherche: 0.0818s

littérature

Je m'appelle Ilyès. À Saint-Denis, on me connaît sous le surnom du Marseillais. Je suis capable de griller le code d'une carte bleue en un clin d'oeil. Une fois mon travail réalisé, je peux dépenser sans compter. J'ai assumé mes conneries et vu le paquet de fric que cela m'a rapporté, la mise en parenthèses de ma liberté en valait le prix. Saint-Denis a été le théâtre de mes premiers coups. J'ai été assez malin pour passer les diplômes du crime, les autres candidats se sont retrouvés à vendre de la came ou du shit. Certains sont morts, d'autres se sont perdus entre les allers-retours au placard. Au fond de moi, je sais que ma sortie n'est que provisoire et que je vais reprendre la direction de la maison d'arrêt à la moindre erreur.

Auteur: Santaki Rachid

Info: Les anges s'habillent en Caillera

[ banlieue ] [ conscience ] [ délinquant ]

 

Commentaires: 0

complexe d'Oedipe

La réflexion de Totem et tabou tourne autour de la fonction de l’objet phobique, et c’est elle qui le met sur la voie de la fonction du Père. Celle-ci constitue en effet un point tournant entre la préservation du désir, sa toute-puissance – et non pas, comme on l’écrit non sans inconvénient dans telle tradition analytique, la toute-puissance de la pensée – et le principe corrélatif d’un interdit, portant mise à l’écart de ce désir. […]

Ce que nous enseigne Totem et tabou, c’est que le Père n’interdit le désir avec efficace que parce qu’il est mort, et, ajouterai-je, parce qu’il ne le sait pas lui-même – entendez, qu’il est mort. Tel est le mythe que Freud propose à l’homme moderne, en tant que l’homme moderne est celui pour qui Dieu est mort – entendons, que lui croit le savoir. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 35-36

[ castration ] [ nom-du-père ] [ résumé ] [ interprétation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

risque zéro

On a agité le fétiche du principe de précaution, et même celui du principe d’extrême précaution, pour essayer de combler les désirs des populations. Or les populations n’ont pas de désirs, sauf celui de faire tourner en bourriques leurs dirigeants à travers des "psychoses collectives", c’est-à-dire des bouffées délirantes mises en scène par les médiatiques, et auxquelles les politiques doivent aussitôt répondre par une surenchère dans le délire. Ce sont des fêtes, des fêtes noires, des fêtes de la peur, des parades de la peur. Dans la crise de la vache folle, tout le monde a raconté que Chirac avait gagné parce qu’il avait dit, en somme, qu’il fallait absolument qu’il n’y ait plus de risques du tout, nulle part, dans aucun domaine. Pas de risque, ça signifie la mort, ça signifie la table rase, la disparition de tout, la paix des cimetières et des nurseries fusionnées.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 283

[ dictature sanitaire ] [ expiation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

relation

[...] on peut se demander si, de se barrer ainsi la voie vers l’autre (certes menaçant, mais assurant aussi les conditions de la mise en place des limites du moi), le sujet ne se condamne pas au tombeau de la Chose. La sublimation seule, sans élaboration des contenus érotiques et thanatiques, semble être d’un faible recours devant les tendances régressives qui dissolvent les liens et conduisent à la mort.

La voie freudienne, au contraire, vise à aménager (en toutes circonstances et quelles que soient les difficultés chez les personnalités dites narcissiques) l’avènement et la formulation du désir sexuel. Cette visée, souvent décriée comme réductionniste par les détracteurs de la psychanalyse, s’impose – dans l’optique de ces considérations sur l’imaginaire mélancolique – comme une option éthique, car le désir sexuel nommé assure l’arrimage du sujet à l’autre et, en conséquence, au sens – au sens de la vie.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 170

[ altérité ] [ incarné ] [ réel ] [ a ] [ ancrage ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

sciences

Il a compris une chose essentielle ; il n'y a finalement que deux grandes possibilités de contact avec la réalité matérielle : le contact brut, direct, qui bute sur les choses, les soupèse et en infère leurs diverses propriétés ; et le contact "en miroir", qui, par un jeu de correspondance entre le visible et l'invisible, remplace la présence des choses par leur mise en concepts. C'est cette seconde sorte de contact, consistant à doubler la réalité matérielle par autre chose que son apparence première, à la sublimer en un jeu d'équations incompréhensibles pour le commun des mortels, qui donne toute sa puissance opératoire à la physique. Celle-ci vise à proposer de la matière concrète une représentation abstraite qui permettra, en retour, à l'issue d'une sorte de galipette, de la saisir en ce qu'elle est vraiment. En définitive, nos sens ne nous apprennent rien sur ce qui se trame en profondeur dans la matière, à l'abri de nos grossiers percepts.

Auteur: Klein Étienne

Info: En cherchant Majorana. Le physicien absolu

[ chair-esprit ] [ mathématiques ] [ langage ] [ abstraction dépassement ] [ codage du réel ] [ transcodage priméité - tiercité ]

 

Commentaires: 0

mise en garde

L'un des moments les plus troublants de Ceux de 14, presque surnaturel, est celui où Genevoix est sauvé de la mort par un mourant. Un soldat, sans doute paralysé par une balle reçue dans la moelle épinière, est étendu sur d'autres cadavres en travers du boyau où s'est engagé l'officier. Par la seule intensité de son regard, où s'est concentré ce qui lui reste de vie, le blessé prévient Genevoix de la balle qui l'attend au créneau où lui vient d'être abattu, dans l'axe de tir au bout duquel le guerrier allemand embusqué guette sa prochaine cible. Ce qui relie alors le mourant à celui qui conserve la vie grâce à lui est inexprimable, sauf par Ceux de 14. Il faut aller voir comment c'est dit et comment est dit l’effort d’expression muette du mourant, puis le soulagement dans ses yeux quand il sait qu'il a été compris, qu'il a sauvé la vie de l'inconnu qui passe, ce soldat français, son camarade. Le regard de cet homme - qui était-il ? - a sauvé le sous-lieutenant Genevoix devenu, pour toujours, leur regard à tous.

Auteur: Bernard Michel

Info: Pour Genevoix

[ yeux messagers ] [ alerte ] [ agonie ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

urbanisme

Malgré les apparences, les City Walls, les murs peints, n’ont rien à voir avec les graffiti. Ils leur sont d’ailleurs antérieurs et ils leur survivront. L’initiative de ces murs peints vient du sommet, c’est une entreprise d’innovation et d’animation urbaine mise en place avec des subventions municipales. La City Walls Incorporated est une organisation fondée en 1969 "pour promouvoir le programme et les aspects techniques des murs peints". Budget couvert par le département des Affaires culturelles de la ville de New York, et par diverses fondations dont celle de David Rockfeller. [...]

Bien sûr, ces opérations sont confiées à des professionnels, des artistes regroupés à New York en consortium. Aucune ambiguïté possible : il s’agit bien d’une politique environnementale, design urbain de grande envergure – la ville y gagne, et l’art aussi. car ni la ville n’explose par l’irruption de l’art "à l’air libre", dans la rue, ni l’art n’explose au contact de la ville. C’est toute la ville qui devient galerie d’art, c’est l’art qui redécouvre tout un terrain de manœuvre dans la ville. Ni l’un ni l’autre n’ont changé de structure, ils n’ont fait qu’échanger leurs privilèges.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, page 133

[ média de masse ] [ fausse transgression ] [ historique ] [ tagueurs ] [ graffeurs ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

police de la pensée

Pour parler autrement, l’Histoire est sortie de l’ordre du naturel, ou de l’inconscient, c’est-à-dire de l’immortel. Elle est maintenant de l’ordre du conscient. Et, comme telle, elle est fragile. Il faut plaider pour elle, désormais. Il faut élaborer toute une néo-théologie, toute une historiologie, il faut essayer d’apporter des preuves de l’existence de l’Histoire comme on élaborait au Moyen Âge des preuves de l’existence de Dieu. […] D’où la mise en place de nouvelles valeurs absolues, toute cette démence autour de l’éthique, des droits de l’homme, du Bien, de l’humanitaire, tout ce développement international d’associations prêtes à se constituer partie civile au moindre signal, tous ces collectifs de surveillance, de vigilance et de repentance, toute cette Word Virtue Compagny, toute cette éthique planétaire, toute cette McEthic, tout ce chemin de croix de la pacification universelle, tout cela n’est rien d’autre que la constitution galopante du socle de la nouvelle théologie, et la justification par avance des persécutions à venir, de toutes les terreurs qui se préparent ou qui sont déjà là, contre les hérétiques du nouveau dogme. […] Dieu est mort, tout est permis ? L’Histoire est morte, rien ne l’est plus.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 112

[ ceintures de contention ] [ totalitarisme vertueux ] [ pouvoir sémantique rationalisé ] [ mondialisation ] [ anti transcendance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

Pourquoi lisons-nous, sinon dans l'espoir d'une beauté mise à nu, d'une vie plus dense et d'un coup de sonde dans son mystère le plus profond? L'écrivain peut-il isoler et rendre plus vivace tout ce qui dans l'expérience engage le plus profondément notre intellect et notre cœur? L'écrivain peut-il renouveler notre espoir de formes littéraires? Pourquoi lisons-nous sinon dans l'espoir que l'écrivain rendra nos journées plus vastes et plus intenses, qu'il nous illuminera, nous inspirera sagesse et courage, nous offrira la possibilité d'une plénitude de sens, et qu'il présentera à nos esprits les mystères les plus profonds, pour nous faire sentir de nouveau leur majesté et leur pouvoir? Que connaissons-nous de plus élevé que ce pouvoir qui, de temps à autre, s'empare de notre vie et nous révèle à nos propres yeux éblouis comme des créatures déposées ici-bas dans l'émerveillement? Pourquoi la mort nous prend-elle ainsi par surprise, et pourquoi l'amour? Encore et toujours, nous avons besoin d'éveil. Nous devrions nous rassembler en longues rangées, à demis vêtus, tels les membres d'une tribu, et nous agiter des calebasses au visage, pour nous réveiller; à la place nous regardons la télévision et ratons le spectacle.

Auteur: Dillard Annie

Info: En vivant, en écrivant

[ ouverture ] [ réflexivité ] [ délassement ]

 

Commentaires: 0

économie politique

L’émergence de la survie peut donc s’analyser comme l’opération fondamentale de la naissance du pouvoir. Non seulement parce que ce dispositif va permettre l’exigence du sacrifice de cette vie-ci et le chantage à la récompense dans l’autre [...] mais plus profondément par la mise en place d’un interdit de la mort et simultanément de l’instance qui veille sur cet interdit de la mort : le pouvoir. Briser l’union des morts et des vivants, briser l’échange de la vie et de la mort, désintriquer la vie de la mort, et frapper la mort et les morts d’interdit, c’est là le tout premier point d’émergence du contrôle social. Le pouvoir n’est possible que si la mort n’est plus en liberté, que si les morts sont mis sous surveillance, en attendant le renfermement futur de la vie entière. [...]

C’est dans le suspens entre une vie et sa propre fin, c’est-à-dire dans la production d’une temporalité littéralement fantastique et artificielle (puisque tout vie est déjà là à chaque instant, avec sa propre mort, c’est-à-dire sa finalité réalisée dans l’instant même), c’est dans cet espace écartelé que s’installent toutes les instances de répression et de contrôle.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 212-213

[ pacte ] [ refoulement collectif ] [ immortalité imaginaire ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson