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oppression

En deux mois d'occupation, les Allemands, ont déjà transféré plus de quatre cent mille Polonais de la province incorporée dans le General gourvernement. (...) Les gens de la classe moyenne qui ne se sont pas fait enregistrer comme Allemands sont emprisonnés sans avertissement. Les paysans, les ouvriers et les artisans reçoivent l'ordre d'évacuer leur maison dans les deux heure. Ils sont autorisés à emporter cinq kilos de vivres et de vêtements. Leur maison doit être nettoyée et mise en ordre pour accueillir leurs successeurs allemands, à qui ils doivent laisser tous leurs biens. Souvent la police oblige les enfants à faire des bouquets de fleurs et à les placer sur les tables et les seuls des maisons comme symboles de bienvenus pour l'arrivée des colons allemands.

Auteur: Karski Jan

Info: Mon témoignage devant le monde, p. 133

[ vingtième siècle ]

 

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tourisme

J'aime le voyage, mais je ne perds pas la tête à la seule apparition de ce mot, un de ces mots qui, sur l'affiche ou l'écran, font frétiller avec excès nos contemporains.

Ils croient voyager encore, mais ils ne font que se déplacer. Autrefois, le voyage était une expérience, une épreuve, au temps de Montaigne ou même de Goethe. Pour voir quelque chose, il fallait mâcher le temps et l'espace, endurer la fatigue et même risquer le danger. Et quand on changeait d'horizon, on changeait d'univers. Après une randonnée à travers l'Europe, on était un homme mieux trempé.

Aujourd'hui, c'est plutôt le contraire, le voyage n'est que mollesse, facilité. Je me méfie d'un homme qui se targue de ses voyages ; c'est sans doute un niais.

Auteur: Drieu La Rochelle Pierre

Info:

[ mise à disposition du monde ] [ surestimé ] [ vacherie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

progressisme

Il n'y a plus de censure d' "en haut" parce qu'il n'y a plus de "haut" d'où elle pourrait tomber. La censure d'aujourd'hui est autogérée, et pour ainsi dire spontanée. Le blâme, la remontrance, la réprimande, la stigmatisation, la surveillance idéologique, le contrôle, la vigilance, l'excommunication, la mise à l'index, les rappels à l'ordre sont devenus des occupations "citoyennes" essentielles et, d'une certaine façon, naturelles. La manie procédurière, l'accumulation des demandes de lois, le fanatisme de la législation représentent l'ensemble des nouvelles passions d'une humanité qui n'a plus d'enthousiasme que pour la délation, ni de frénésie que pour sataniser tout ce qui ne contribue pas, ou pas assez, à la merveilleuse évolution "dans le bon sens" du monde présent. Les nouveaux censeurs sont les épurateurs d'une civilisation dont les mirifiques "avancées" ne doivent plus risque d'être jamais critiquées.

Auteur: Muray Philippe

Info: Exorcismes spirituels III, p.233

[ société ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

escamotage

"Le noir absolu n’existe pas", dit encore Soulages (en 2007). Mais 10 ans après, force est de questionner cette déclaration de principe. L’artiste contemporain Anish Kapoor n’a-t-il pas acheté en 2016 les droits d’usage exclusifs d’un " noir absolu " (geste d’appropriation qui a suscité beaucoup de réprobation dans le monde de l’art) ? Au-delà du "coup" commercial tenté à cette occasion, ce sont les propriétés de ce noir extrême qui méritent l’attention. Mise au point par la société Surrey Nano Systems, le Vantablack (Vertically Aligned Nanotubes Array) n’est pas une couleur pigmentaire mais physique. Il a pour caractéristique, avec sa composition de nanotubes verticaux extrêmement serrés, d’absorber 99,965 % des rayons lumineux. En conséquence, il rend indiscernable le relief des objets qu’il recouvre. Ses utilisations industrielles pourraient aller du camouflage des avions de guerre à l’élimination des reflets dans les dispositifs optiques.

Auteur: Jenny Laurent

Info: le désir de voir, p 54

[ aveuglement ] [ furtivité ] [ teinte ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

clairvoyance

Dans cette seconde hypothèse, c'est l'effort d'intelligence qui rendrait vulnérable à la dépression. La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil : cette maxime de René Char, répétée à l'envi, en serait une possible illustration. Celui qui regarde le monde avec les yeux de l'intelligence est un être blessé. Il s'expose à la chute d'Icare en brûlant ses ailes à la chaleur du soleil. Pourquoi ne pas privilégier cette lecture des possibles liens de causalité entre dépression et trajectoire exceptionnelle, la seconde déterminant la première plutôt que l'inverse? Plus fondamentalement, nous pouvons nous interroger sur le passage de la corrélation à la causalité : l'existence d'un lien entre deux phénomènes (ce qui n'est pas même évident en l'occurrence pour ce qui est de la dépression et de la créativité) n'implique pas que l'un soit la cause de l'autre.

Auteur: Gaillard Raphaël

Info: Un coup de hache dans la tête

[ mise en boucle ] [ déclic ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

société de contrôle

Il n'y a plus de censure d' "en haut" parce qu'il n'y a plus de "haut" d'où elle pourrait tomber. La censure d'aujourd'hui est autogérée, et pour ainsi dire spontanée. Le blâme, la remontrance, la réprimande, la stigmatisation, la surveillance idéologique, le contrôle, la vigilance, l'excommunication, la mise à l'index, les rappels à l'ordre sont devenus des occupations "citoyennes" essentielles et, d'une certaine façon, naturelles. La manie procédurière, l'accumulation des demandes de lois, le fanatisme de la législation représentent l'ensemble des nouvelles passions d'une humanité qui n'a plus d'enthousiasme que pour la délation, ni de frénésie que pour sataniser tout ce qui ne contribue pas, ou pas assez, à la merveilleuse évolution "dans le bon sens" du monde présent.

Les nouveaux censeurs sont les épurateurs d'une civilisation dont les mirifiques "avancées" ne doivent plus risquer d'être jamais critiquées.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 233

[ revers de la libéralisation des mœurs ] [ retour du refoulé ] [ structurel indépassable ] [ autolimitation ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

Tout d'un coup, j'ai repensé à un incident, à la Poste. Fin de journée, tout le monde était énervé, fatigué. Un gamin hurlait, hurlait encore, ne s'arrêtait pas de hurler. La queue lançait de sales regards au sale mouflet, puis il y avait eu des murmures : "Sa mère pourrait lui dire de se tenir, tout de même." "Les gosses, de nos jours, on leur passe tous leurs caprices"... Alors la mère s'était mise à crier : "Mon fils est autiste, il ne supporte pas ni la foule ni les bruits, je n'y peux rien, il faut bien qu'il sorte de la maison, non ? Je dois le garder enfermé ?" D'un mur à l'autre, toute la Poste avait été envahie d'un silence immense. Moi j'étais écartelée, à moitié du côté de cette femme désespérée, et à moitié du côté des gens "normaux".

Auteur: Baussier Sylvie

Info: Condamnée à écrire

[ compréhension ] [ tolérance ] [ bruit ]

 

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progressisme psychologique

La création onirique de Miss Miller fournit ensuite à Jung l’occasion de méditer sur des créations inconscientes de réelle valeur. Que de telles possibilités de création existent réellement, tout psychanalyste sera prêt à l’accorder ; dans la structure du psychisme postulée par Freud, c’est à la couche psychique préconsciente que revient la capacité de productions semblables. Mais lorsque Jung donne tout le psychologique comme divisé en deux parties, une moitié d’ordre inférieur et une moitié d’ordre supérieur, l’une qui reproduit le passé et l’autre qui pressent l’avenir, c’est une généralisation que les expériences actuelles ne confirment pas. La psychanalyse nous montre qu’il y a dans l’inconscient des formes d’activité qui ont si peu à voir avec le principe de réalité et qui paraissent si nettement mises au service de satisfactions voluptueuses qu’avec la meilleure volonté du monde on ne peut leur attribuer une tendance évolutive créatrice.

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Critique de "Métamorphoses et symboles de la libido" de Jung

[ supraconscient-infraconscient ] [ idéalisme ] [ objection ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

auto-présentation

La bibliothèque, miroir de notre intimité

Les confinements ont rendu les bibliothèques omniprésentes à l’arrière-plan des apéros Whatsapp et des réunions Zoom. Manière de rappeler que si les livres ouvrent sur l’ailleurs, une fois rangés dans des rayonnages, ils racontent aussi leurs propriétaires.

On pensait le concept de bibliothèque de salon devenu désuet à l’ère du tout-numérique. Avec la multiplication du télétravail et des visioconférences, les arrière-plans d’étagères de livres au cachet intello ne cessent de fleurir sur les écrans d’ordinateurs. Sur Instagram, les images de bibliothèques personnelles se sont même mises à concurrencer les habituelles orgies chromatiques de couchers de soleil, confinement oblige. Comme si les livres, ces bouées de sauvetage en temps de sevrage social et culturel, composaient un paysage fantasmatique, capable de satisfaire nos imaginaires et nos désirs d’évasion. Afficher sa bibliothèque, c’est aussi dévoiler une partie de soi.

Auteur: Vignal Marion

Info: Le Monde, 31/12/2020

[ mise en valeur ] [ grand lecteur apparent ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

risque zéro

On a agité le fétiche du principe de précaution, et même celui du principe d’extrême précaution, pour essayer de combler les désirs des populations. Or les populations n’ont pas de désirs, sauf celui de faire tourner en bourriques leurs dirigeants à travers des "psychoses collectives", c’est-à-dire des bouffées délirantes mises en scène par les médiatiques, et auxquelles les politiques doivent aussitôt répondre par une surenchère dans le délire. Ce sont des fêtes, des fêtes noires, des fêtes de la peur, des parades de la peur. Dans la crise de la vache folle, tout le monde a raconté que Chirac avait gagné parce qu’il avait dit, en somme, qu’il fallait absolument qu’il n’y ait plus de risques du tout, nulle part, dans aucun domaine. Pas de risque, ça signifie la mort, ça signifie la table rase, la disparition de tout, la paix des cimetières et des nurseries fusionnées.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 283

[ dictature sanitaire ] [ expiation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson