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évanescence

Aucun moyen expérimental, commence par remarquer Schrödinger, ne nous donne accès à tous les points d'une trajectoire continue. Pour pouvoir parler malgré cela de la trajectoire parcourue par un certain corpuscule, il faut effectuer une interpolation unissant par des segments de courbes les positions et les temps effectivement mesurés. Mais cette méthode d'interpolation s'appuie sur l'hypothèse, que rien n'empêche en principe d'admettre, que des mesures intermédiaires nombreuses et précises auraient pu être effectuées sans remettre en cause la validité des résultats effectivement obtenus. Or, ainsi que l'expriment les relations de Heisenberg, cette hypothèse reste parfaitement injustifiée dans la situation quantique. Il est alors clair que "nous ne devons pas admettre la possibilité d'une observation continue", et que le concept de trajectoire doit corrélativement être abandonné.

On peut bien sûr se demander quelle est la pertinence de ce type d'argument dans la critique d'ensemble que Schrödinger met en oeuvre à l'égard du concept d' "objet réel". Il semble qu'ici, le résultat obtenu soit très partiel, puisqu'il consiste seulement à dénier tout sens à celles des observations virtuelles qui sont supposées sous-tendre le concept de trajectoire d'un "objet réel" de nature corpusculaire. Cet "objet réel" lui-même ne pourrait-il pas persister en dépit de la mise en cause de sa trajectoire ? Schrödinger ne le pense pas, et c'est probablement là l'une des options les plus cruciales de son interprétation de la mécanique quantique.

Auteur: Bitbol Michel

Info: "Esquisses, forme et totalité (Schrödinger et le concept d'objet)", in "Erwin Schrödinger, philosophy and the birth of quantum mechanics", éd. Frontières, p.67

[ physique fondamentale ] [ incertitude ] [ particules élémentaires ] [ nano-monde - macro-univers ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

jeux et passe-temps pour ce logiciel



- Lecture : trouver un texte dans les FLP qui corresponde peu ou prou à une situation vécue, ou en cours.

- Ecriture : pondre un paragraphe de 12 lignes au maximum sur une situation vécue. Et bien sûr l'étiqueter avant de l'insérer. (Exemple)

- Trouver ou écrire un exemple d'image fixe (ou sculpture) transmutée en texte. Et l'insérer. (Exemple)

- Inventer ou trouver un terme intraduisible. Et l'insérer. Exemple

- Trouver ou pondre un texte où le décor sonore domine. Ou mieux : une transmutation musique-son mise en texte. Exemple. Et l'insérer.

- Trouver ou écrire un texte ou une personne explique sa langue à un autre (alien ou ET c'est encore mieux), à partir de ses fondamentaux (signes). Et l'envoyer par mail.

- Créer une chaîne.  



SECTION EXPÉRIMENTALE :

- En s'inspirant de ceci, proposer - donc insérer - des néologisme "quantiques". Nouveaux signes (ou vocables, ou termes...) destinés à pallier certaines faiblesses de nos langages.



Section "QUI VEUT NOUS AIDER".

- Participer et aider au développement de FLP via le développement d'un crowfunding efficace.


Auteur: Mg

Info: 9 avril 2018, [a http]ceci[/a]

[ loisir ] [ distraction ] [ écriture ] [ réflexion ]

 

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phonétique

Qui ne pète ni ne rote
Est voué à l'explosion
Il y a plus de 2000 ans
Lao-tseu déjà l'expliquait donc

Depuis toujours les pères pètent
Des arômes qu'les mères conspuent
Sourds aveugles tout l'monde déguste
Ces fumets qui se répètent ...
Alors pourquoi

(refrain)
Dans la meilleures (des) société
Même si c'est pas la compète
Ces images pour le nez
Sont tout en bas d'la hiérarchie
Dans la meilleure des sociétés
Bon sang de saperlipopette
Paravent... parapets
Pourquoi veut-on y échapper ?

Poisson panard fiente ou fromage
Depuis loin dans les anales
Ces puanteurs sont banales
Effluves de tous les âges

Le bébé d'abord gazouille
Puis l'enfant aime Peter Pan (et les vampires)
Avant qu'l'adulte n'en fasse des caisses
Pour finir en vieux pépère...
Alors pourquoi

( refrain )

Donc quand un fondement éructe
Encore plus quand y'a pénombre
Ce qui nous gêne in petto
Peu ou prout c'est bien l'odeur

Et y'a des métiers s'perdent
Qu'ont pris la poudre d'escampette
Tenez : celui d'pétomane
Un job pourtant bien proutinier
Alors pourquoi

( refrain )

N'oublions pas les pessimistes
Qui disent : et si la situation s'empire ?
Cette blonde qui sent bon
Dissimule peut-être une rouspéteuse

Alors que d'autres devant mes galipettes
Diront : c'est de l'humour périmé
Bah, z'ont bien l'droit d'en lâcher une
La critique est peut-être leur casse-croûte
Un casse prout comme un autre

Ainsi ces meilleures sociétés
Peut-être sont-elles trop méfiantes
Ces images pour le nez
Sont mises au bas d'la hiérarchie
Ainsi ces meilleures sociétés
Sans doute sentent-elles trop mes fientes
Paravent... parapets
Pourquoi veulent-elles y échapper (bis).

Auteur: MG

Info: chanson : Rose des vents, 2009

[ jeu de mots ] [ gaz ]

 

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protestantisme

Rappelons que Jean Calvin, s’appuyant sur une exégèse pour le moins étroite de l’Ancien Testament [...], réduit les préceptes bibliques concernant le statut des images à une condamnation pure et simple. Les statues, peintures et autres figures sont à évacuer "sans exception", dit-il dans L’Institution chrétienne. Parce que les images sont "les livres des idiots" et conduisent à de "sottes dévotions", elles seraient à évacuer définitivement. Le concept de "révolution symbolique" qu’utilise O. Christin pour désigner ce mouvement iconoclaste est donc pleinement justifié. Le désir "d’abolition des images ou des reliques" chez Calvin, souligné par cet historien, correspond non seulement à la négation de la tradition architecturale occidentale, tant romane que gothique, mais aussi à la mise en cause d’une fonction symbolique majeure du Temple sacré : être le lieu où se manifeste la Présence divine parmi les hommes. D’où l’opposition logique des Réformateurs vis à vis de l’Eglise romaine, à propos de l’Eucharistie et des Corps saints. Certes, l’Occident avait connu dès les VIIIe et IXe siècles plusieurs controverses autour du culte des images. Les Libri carolini, le synode de Paris (825), avaient bien adopté une position assez réservée quant à leur vénération, mais la situation du christianisme était à cette époque totalement différente. Le "paganisme" n’était pas encore éteint et véhiculait toujours, par voie de sorcellerie, la lèpre tant redoutée de l’idolâtrie. Peut-être les Carolingiens ont-ils, pour cette raison, pris leurs distances avec les images, jusqu’à réprouver leur adoration chez les Byzantins. Il n’est pas non plus impossible qu’une métaphysique de l’image ait fait défaut dans certains milieux ecclésiastiques, sous le règne de Charlemagne.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", pages 112-113

[ représentations du divin ] [ historique ] [ réforme iconoclaste ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éducation

Les paradigmes culturels font obstacle à la compréhension, parce que chacun de nous est doté par la culture de solides oeillères, d'idées préconçues implicites et dissimulées qui contrôlent nos pensées et empêchent la mise à jour des processus culturels.
Il est impossible de dépasser sa propre culture, sans découvrir d'abord ses principaux axiomes cachés et ses croyances implicites sur ce qu'est la vie et la façon de la vivre, de la concevoir, de l'analyser, d'en parler, de la décrire et de la changer. Parce que les cultures sont des entités systématiques (composées de systèmes associés, dans lesquels chaque élément est en relation fonctionnelle et réciproque avec les autres éléments) qui sont fortement reliées au contexte, il est difficile de les décrire de l'extérieur. Une culture donnée ne peut être comprise simplement en termes de contenu et de parties. Il faut connaître l'agencement des parties en un tout, le fonctionnement des systèmes et des dynamismes principaux et la nature de leurs relations. Et ceci nous mène à un point capital : il est impossible de parler convenablement d'une culture uniquement de l'intérieur ou de l'extérieur sans se référer à une autre culture. Les personnes qui possèdent une double culture, ainsi que les situations de contacts culturels, augmentent les occasions de comparaison. Il existe deux autres situations qui mettent à découvert la structure cachée d'une culture : l'éducation des enfants, qui nécessite des explications, et l'écroulement des institutions culturelles traditionnelles tel qu'il se produit en ce moment. La tâche est loin d'être simple. Cependant, la compréhension de nous-même et du monde que nous avons créé, et qui à son tour nous crée, est peut-être la seule tâche vraiment importante que doive affronter aujourd'hui l'humanité.

Auteur: Twitchell Hall Edward

Info: Au-delà de la culture

[ société ] [ mettre en question ] [ culture ]

 

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érotisme

Que le pied, le doigt, le nez ou quelque autre partie du corps puissent jouer comme métaphore du pénis, ce n’est pas en vertu de leur forme saillante (selon un schème d’analogie entre ces divers signifiants et le pénis réel) : ils n’ont de valence phallique que sur la base de cette coupure phantasmatique qui les érige – pénis châtrés, pénis parce que châtrés. [...] Le corps ne se distribue pas en "symboles" masculins ou féminins : il est bien plus profondément le lieu de ce jeu et de ce déni de la castration, illustré par l’usage chinois (cité par Freud dans Le fétichisme) de commencer par mutiler le pied de la femme, puis de vénérer comme un fétiche ce pied mutilé. Le corps tout entier est disponible, sous des formes innombrables, pour ce marquage/mutilation suivi de vénération phallique (exaltation érotique). C’est là son secret, et non pas du tout dans l’anamorphose des organes génitaux. 

Ainsi la bouche fardée est phallique (fard et maquillage font éminemment partie de l’arsenal de mise en valeur structurale du corps). Une bouche maquillée ne parle plus : lèvres béates, mi-ouvertes, mi-fermées, elles n’ont plus pour fonction de parler, ni de manger, ni de vomir, ni de baiser. [...] la bouche maquillée, objectivée comme bijou, dont l’intense valeur érotique ne vient pas du tout, comme on l’imagine, de son soulignement comme orifice érogène, mais, à l’inverse, de sa fermeture – le fard étant en quelque sorte le trait phallique, la marque qui l’institue en valeur d’échange phallique – bouche érectile, tumescence sexuelle par où la femme s’érige, et où le désir de l’homme viendra se prendre à sa propre image.

Médiatisé par ce travail structural, le désir, d’irréductible qu’il est lorsqu’il se fonde sur la perte, sur la béance de l’un à l’autre, devient négociable, en termes de signes et de valeurs phalliques échangées, indexées sur une équivalence phallique générale – chacun jouant contractuellement et monnayant sa jouissance propre en termes d’accumulation phallique – situation parfaite d’une économie politique du désir.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 167-168

[ interdit ] [ manque ] [ artifices ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

romantisme psychiatrique

Les propagandistes de l’antipsychiatrie se complaisent fort souvent dans des situations ambigües. C’est ainsi que Laing voit dans la schizophrénie " une stratégie particulière qu’une personne inventerait pour supporter une situation insupportable " (Politique de l’expérience, p.80). Or il faut bien reconnaître que le schizophrène n’est nullement un stratège et qu’il n’invente rien du tout, car on ne devient pas schizophrène à volonté ; le mystère de la maladie mentale, comme celui de l’amour, c’est qu’il est toujours possible de lui trouver des causes, des motifs, des mobiles, mais que pourtant, pas plus qu’on ne décide de tomber amoureux de quelqu’un, pas davantage on ne décide de devenir un malade mental.

En outre, Laing et Cooper affirment que la société est folle, ce qui, hélas, est fort souvent incontestable ; mais Laing se souvenant des analyses de Hegel et de celles de Sartre sur l’être-pour-autrui affirme que le schizophrène est celui que la société force à devenir tel en le schizophrénant, en le chosifiant comme schizophrène et en se donnant ensuite le beau rôle de décréter : C’est un schizophrène. Mais on pourrait retourner cette argumentation contre Laing en lui faisant remarquer qu’il a commencé par chosifier la société comme société-repoussoir pour pouvoir affirmer ensuite qu’elle était effectivement folle et repoussante.

Enfin l’attitude de Laing à l’égard de la folie est des plus équivoques. D’un côté il reconnaît que la maladie mentale existe, qu’elle exige des soins, une mise en observation dans une clinique psychiatrique et qu’il faut tenter de réinsérer le malade dans la société (cf. R. D. Laing, Le moi divisé, p.25). Mais d’un autre côté, la maladie mentale le fascine et jouit à ses yeux d’un grand prestige ; il voit, en effet, en elle la possibilité d’un extraordinaire voyage et les premiers pas d’une initiation à l’inconnu. Il est ainsi tenté de s’embarquer sur la nef des fous car il trouve dans la folie une démarche de créativité proche de ce que le Zen appelle Satori. C’et pourquoi l’on peut lire, chez Laing, de nombreux récits et analyses de maladies-voyages (cf. La politique de l’expérience, p. 101).

Auteur: Brun Jean

Info: "Les vagabonds de l'occident", Desclée, Paris, 1976, page 105

[ critique ] [ ambivalence ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

marketing

Edward Bernays est, selon la légende, l’homme qui a appris aux femmes à fumer. Nous l’avons déjà évoqué dans le chapitre précédent, puisqu’il est aussi connu comme le premier théoricien des relations publiques. Durant sa carrière de consultant, Bernays a été employé par George Washington Hill, le dirigeant de l’American Tobacco Company, pour promouvoir une image positive des cigarettes. Celles-ci étaient la cible des ligues de vertu et de divers groupes religieux et politiques pour qui le tabac, comme l’alcool, était associé à l’immoralité, à l’oisiveté et au vice. Le tabac était perçu par la bourgeoisie conservatrice comme particulièrement contraire aux bonnes mœurs féminines. Certains établissements – universités, restaurants, gares… – interdisaient même aux femmes de fumer en leur sein. L’action d’Edward Bernays dans ce contexte est devenue à proprement parler mythique.

En 1929, Hill contacte Bernays pour que disparaisse une fois pour toutes le tabou de la cigarette chez les femmes : "Elles fument à l’intérieur. Mais, bon dieu, si elles passent la moitié de leur temps à l’extérieur et que l’on arrive à les faire fumer dehors, on doublera presque notre marché féminin ! Faites quelque chose !" Bernays prend alors conseil auprès du psychanalyste autrichien Abraham Arden Brill, qui lui explique la situation en ces termes : "Certaines femmes conçoivent la cigarette comme des symboles de liberté. Fumer est la sublimation de l’érotisme oral ; tenir une cigarette en bouche excite la zone orale. Il est parfaitement normal pour les femmes de vouloir fumer des cigarettes. La première femme à avoir fumé avait probablement un excès de caractéristiques masculines et a pris cette habitude tel un comportement masculin. Mais, aujourd’hui, l’émancipation des femmes a supprimé beaucoup de leurs désirs féminins. Beaucoup de femmes réalisent maintenant le même travail que les hommes. Beaucoup n’ont pas d’enfants ; celles qui en ont en font moins. Les traits féminins sont masqués. Les cigarettes, qui sont assimilées aux hommes, sont devenues des torches de la liberté." Éclairé par cette analyse, Edward Bernays organise un "pseudo-événement" lors de la parade annuelle des fêtes de Pâques de New York. Il invite une dizaine de suffragettes à défiler dans cette parade en fumant des cigarettes, qu’elles appellent les "torches de la liberté". Ce happening féministe trouve un large écho dans la presse dès le lendemain. "D’anciennes coutumes, conclut Bernays, peuvent être brisées par une mise en scène dramatique, disséminée par le réseau médiatique. Bien sûr, le tabou n’était pas complètement détruit, mais cela marquait un début." 

Auteur: Galluzzo Anthony

Info: Dans "La fabrique du consommateur", éd. La découverte, Paris, 2020

[ création du besoin ] [ manipulation des affects ] [ publicité ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

psycho-sociologie post-industrielle

La croyance qui règne aujourd'hui est que la proximité entre les personnes est un bien moral. Le credo en cours aujourd'hui c'est de développer la personnalité individuelle au travers d'expériences de proximité et de chaleur avec les autres. Le mythe qui prévaut aujourd'hui est que les maux de la société peuvent tous être compris comme des problèmes d'impersonnalité, d'aliénation et de froideur. La somme de ces trois éléments consiste en une sorte d'idéologie de l'intimité : les relations sociales de toutes sortes sont réelles, crédibles et authentiques plus elles se rapprochent des préoccupations psychologiques intérieures de chaque personne. Cette idéologie transforme les catégories politiques en catégories psychologiques. Cette idéologie de l'intimité définit l'esprit humanitaire d'une société sans dieux : ce qui est chaleureux représente la divinité. L'histoire de la montée et de la chute de la culture publique remet pour le moins en question cet esprit humanitaire. La croyance en la proximité entre les personnes en tant que bien moral est en fait le produit d'une profonde dislocation que le capitalisme et la croyance laïque ont généré au siècle dernier. Du à cette dislocation les gens ont voulu trouver des significations personnelles au sein de situations impersonnelles, dans des objets ou dans les conditions objectives de la société elle-même. 

Ne parvenant plus à trouver ces significations, à mesure que le monde devenait psychomorphe et donc mystificateur, ils ont alors cherché à fuir, et à trouver dans les domaines privés de la vie, en particulier dans la famille, un principe d'ordre dans la perception de la personnalité. Ainsi, le passé a construit un désir caché de stabilité dans ce désir manifeste de proximité entre  êtres humains. Même si nous nous sommes révoltés contre les rigidités sexuelles sévères de la famille victorienne, nous continuons à faire peser sur les relations étroites avec les autres ces désirs cachés de sécurité, de repos et de permanence. Lorsque les relations ne peuvent supporter ces fardeaux, nous concluons qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans la relation, plutôt que dans les attentes non exprimées. Parvenir à un sentiment de proximité avec les autres est donc souvent le résultat d'un processus de mise à l'épreuve ; la relation est à la fois proche et fermée. Si elle change, si elle doit changer, il y a un sentiment de confiance trahi. La proximité chargée d'attente de stabilité rend la communication émotionnelle - déjà assez dure en elle-même - plus difficile d'une marche. L'intimité en ces termes peut-elle vraiment être une vertu ? 

 

Auteur: Sennett Richard

Info: The Fall of Public Man

 
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Ajouté à la BD par miguel

codage du réel

Dans La Naissance de la Conscience dans l’effondrement de l’esprit, le psychologue américain Julian Jaynes soutient que la conscience réflexive, proprement humaine, est permise par un processus métaphorique enraciné dans le mode de perception visuelle. Jaynes met en place une nouvelle terminologie pour étudier le phénomène métaphorique d'un point de vue phénoménologique et cognitif. Pour lui, à la base de tout langage existe la perception brute, qui est le mode de compréhension premier du monde : il s'agit ensuite de parvenir à une métaphore de cette chose, en lui substituant quelque chose qui nous soit plus familier.

Le travail métaphorique de la compréhension implique :

- des métaphrandes (les choses à décrire) ;

- des métapheurs (les choses aidant à décrire les précédentes) ;

- des parapheurs (les mots associés aux métapheurs, sèmes en quelque sorte contenus dans la connotation) ;

- des paraphrandes (les mots associés aux choses à décrire et que la langue possède).

Pour Jaynes, tout découle de ce processus et même les modèles les plus complexes et abstraits : "Une théorie est donc une métaphore entre un modèle et des données" dit-il. Le langage lui-même vient de la métaphore. En cela Jaynes réalise un point de vue révolutionnaire de la conception couramment admise : la métaphore peut en effet se figer, et former le vocabulaire qui peu à peu perd toute référence à l'analogie première (exemple : les "ailes" de l'avion, ou encore le verbe "être", qui vient du sanscrit bhu ("pousser" ou "faire pousser"), renvoyant à la métaphore d'une action réelle s'appliquant à un élément mental). L'étymologie est ainsi pour Jaynes résultat de métaphores. Le langage a peu à peu, du concret à l'abstrait, monté "les marches qu'étaient les métaphores" et a permis ainsi de spatialiser en conscience le Réel :

"Le lexique du langage, donc, est un ensemble fini de termes qui, par le biais de la métaphore, peut s'étendre sur un ensemble infini de situations, allant même jusqu'à en créer ainsi de nouvelles."

La conscience s'entend pour Julian Jaynes avant tout comme un espace mental métaphorique, que l'expérience agrandit à chaque nouvelle prise de conscience. Le processus corollaire de la narratisation vient ensuite lier ces expériences en un tout logique donnant la réflexivité. Jaynes distingue ainsi plusieurs procédés de métaphorisation

" Il y a donc toujours deux termes dans la métaphore: la chose à décrire, que j'appellerai le métaphrande, et la chose ou le rapport utilisé pour l'élucider, que j'appellerai le métapheur. Une métaphore est toujours un métapheur connu s'appliquant à un métaphrande moins connu. j'ai inventé ces termes hybrides par simple référence à la multiplication où un multiplicande* opère sur un multiplicateur*."

Auteur: Internet

Info: https://fr.wikipedia.org/wiki/Julian_Jaynes. A propos "La Naissance de la Conscience dans l'effondrement de l'esprit bicaméral". *Dans une multiplication, celui des facteurs qui est énoncé le premier.

[ symbolisation ] [ mise en concepts ] [ catachrèses ] [ paréidolie ] [ sémantique ] [ préhension intellectuelle ] [ tétravalence ] [ imagination ] [ priméité-tiercité ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste