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bibliophage

Une fois de plus, je vais parler des lecteurs. Drapés dans leur fausse modestie, les rêveurs affirment qu'en plus de vivre, ils lisent. Mensonges. Ils lisent parce qu'ils ne trouvent pas leur compte dans la vie.
En fait, cette femme dans un train de banlieue, en route pour son travail, plongée dans un roman de gare, elle vaut mieux qu'Homère.
Un écrivain est condamné à commenter du partiel, alors que le plus humble liseur aspire à l'absolu. Le lecteur peut tisser dans les rainures. Le lecteur est avide de tout. [...]
Le lecteur, occupé à ne pas perdre la vie, prend chaque lettre et s'y cramponne comme un alpiniste à son glacier, les doigts tout engourdis. Chaque mot est le dernier espoir. Alors il avance, mot après mot, lettre après lettre, trait après trait, couleur après couleur.

Auteur: Garcia Rodrigo

Info: Cendres 2000-2009

[ liseur ] [ fuite ] [ thérapie ] [ lecture ]

 

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instabilité permanente

La bourgeoisie n’existe qu’à la condition de révolutionner sans cesse les instruments de travail, par conséquent le mode de production, par conséquent tous les rapports sociaux. La conservation de l’ancien mode de production était, au contraire, la première condition d’existence de toutes les classes industrielles précédentes. Ce bouleversement continuel des modes de production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation, cette insécurité éternelles, distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux traditionnels et profondément enracinés, avec leur cortège de croyances et d’idées admises depuis des siècles se dissolvent ; les idées et les rapports nouveaux deviennent surannés avant de se cristalliser. Tout ce qui était stable est ébranlé, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d’envisager leurs conditions d’existence et leurs relations mutuelles avec des yeux désillusionnés.

Auteur: Marx Karl

Info: Manifeste du parti communiste, traduction de Laura Lafargue, Paris, Champ libre, 1983, pages 31-33, coécrit avec Engels

[ classe sociale ] [ perte des repères ] [ historique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

technologie

Plus je fus fasciné par le mouvement transhumaniste, et plus j’appris sur les différentes innovations auxquelles ses représentants ancraient leurs espoirs d’un avenir post-humain, plus je tombais sur des références à la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency : le département recherche de l’armée américaine), et son financement de ces technologies dont le potentiel de transformation est considérable : interfaces entre le cerveau et l’ordinateur, prothèses cognitives, cognition augmentée, modems corticaux, bactéries de bio ingénierie, et ainsi de suite. L’objectif global de la DARPA est apparemment de nos jours de transcender les limites du corps humain – et plus spécifiquement, le corps humain des soldats américains.
(...)
Je fus soudain subjugué par ma prise de conscience de la technologie en tant qu’instrument maléfique de la perversité humaine, au service du pouvoir et de l’argent et de la guerre.

Auteur: O'Connell Mark

Info: To Be a Machine: Adventures Among Cyborgs, Utopians, Hackers, and the Futurists Solving the Modest Problem of Death. Relevé par Paul Jorion.

[ parano ] [ diabolique ] [ armement ] [ dissimulation ] [ vingt-et-unième siècle ]

 
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famille

A mon arrivée à Ouagadougou en juillet 1924, je me trouvai sans toit, car j'avais fait cadeau de mon ancien logement à un parent avant de partir pour Dori. Mon ami Demba Sadio Diallo m'offrit de me loger dans sa concession, assez vaste pour m'y accueillir avec ma petite famille. J'acceptai avec joie, car en plus de ma femme et de mon enfant j'avais ramené de Dori une petite orpheline, Aissata Baïdi, et un jeune écolier originaire du Niger, Ousmane Sita. Un jeune griot très bon guitariste qui s'était attaché à moi, Bambaguel, me suivit lui aussi à Ouagadougou. J'étais donc à la tête d'une famille de six personnes, ce qui commençait à compter pour ma modeste solde d'écrivain expéditionnaire de troisième classe. Mais j'en étais heureux et fier. Du haut de mes vingt-quatre ans, je me sentais un homme...

Auteur: Bâ Amadou Hampâté

Info: Oui, mon commandant!

[ chef ] [ adulte ] [ responsabilité ]

 

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solitude

L'homme intelligent aspirera avant tout à fuir toute douleur, toute tracasserie et à trouver le repos et les loisirs ; il recherchera donc une vie tranquille, modeste, abritée autant que possible contre les importuns ; après avoir entretenu pendant quelque temps des relations avec ce que l'on appelle les hommes, il préférera une existence retirée, et, si c'est un esprit tout à fait supérieur, il choisira l'isolement. Car plus un homme possède en lui-même, moins il a besoin du monde extérieur et moins les autres peuvent lui être utiles. Aussi la supériorité de l'intelligence conduit-elle à l'insociabilité. Ah ! si la qualité de la société pouvait être remplacée par la quantité, cela vaudrait alors la peine de vivre même dans le grand monde : mais, hélas ! Cent fous mis en un tas ne font pas encore un homme raisonnable.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Aphorismes sur la sagesse dans la vie, 1851, Collection Quadrige, PUF 1943 p.16

[ retraite ]

 

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simplicité

Posséder un idéal noble et élevé quant à ce que doivent être les hommes constitue toujours une tentation irrésistible de détruire tous ceux qui ne lui correspondent pas. Les dictateurs et les tyrans sont de grands idéalistes qui ont une très haute opinion de la "nature humaine". C'est pourquoi ils tuent, brûlent et détruisent des millions d'êtres humains.

Anatole France avait raison en disant :

"Seuls ceux qui possèdent une vision très modeste de la nature humaine peuvent faire preuve de bonté envers eux-mêmes et donc envers leur prochain."

Peu importe la personne qui possède une telle opinion de ce que devrait être originellement la nature humaine, il est toujours prêt à être intolérant et cruel. Celui qui en demande trop aux hommes finira par les haïr. Seuls ceux qui en attendent peu de l'humanité peuvent l'aimer.

Auteur: Reik Theodor

Info:

[ réalisme ] [ idéalisation ] [ inhumanité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

polarité

L'antiracisme est un racisme "politiquement correct", un racisme au second degré, un nanti-raciste vit du racisme.

Parler de blancs, de noirs, etc. comme si ces déterminations chromatiques constituaient des qualités objectives revient à admettre que son sujet est prisonnier d’un certain type de discours.

D'être pris dans un discours ne suffit pas à faire émerger le sujet, le sujet de l’inconscient ne parle pas, il est parlé, et c'est par là qu'il s'appréhende.

La lutte officielle contre le racisme ne fait qu’accroître et perpétuer le racisme.

Ceux qui revendiquent au nom de l'Autre et pour l'Autre les modes de vie spécifiques de l'Autre ne font qu'affirmer leur propre supériorité, faisant comme s'ils étaient eux-mêmes dégagés de toute détermination de leurs origines, et qu'ils pouvaient statuer de façon «neutre» sur ce qui est "bon"pour l'Autre...

Il n’y a de races que de discours.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 28.03.19

[ dénégation ] [ martèlement ]

 

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conscience collective

[...] quand un type écrit une belle connerie, ce n’est pas parce que personne ne l’a lue qu’elle ne poursuit pas ses effets. Car, sans l’avoir lue, tout le monde la répète. Il y a comme ça des bêtises véhiculées qui jouent sur des mélanges de plans auxquels les gens ne prennent pas garde. Ainsi, la première théorie analytique de la constitution du réel [dans la psychanalyse] est imprégnée des idées dominantes à l’époque, qui s’expriment dans des termes plus ou moins mythiques, sur les étapes de l’évolution de l’esprit humain. L’idée traîne partout, chez Jung aussi, que l’esprit humain aurait fait dans les tout derniers temps des progrès décisifs, et qu’auparavant, on en était encore à une confusion pré-logique – comme s’il n’était pas clair qu’il n’y a aucune différence structurale entre la pensée de M. Aristote et celle de quelques autres.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, pages 202-203

[ représentations du monde ] [ modes ] [ formacja ]

 

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laideur

Debout sur les genoux d’Olla, le bébé nous regardait. Olla le tenait maintenant par la taille, alors il pouvait se balancer sur ses grosses jambes. C’était bien le bébé le plus moche que j’avais jamais vu. Tellement moche que je trouvais rien à dire. J’arrivais pas à sortir un mot. Je veux pas dire qu’il était malade ou défiguré. Non, pas du tout. Il était moche, c’est tout. Il avait une grosse figure rouge, des yeux qui lui sortaient de la tête, un front démesuré et des grosses lèvres épaisses. Quant au cou, mieux vaut ne pas en parler, et il avait trois ou quatre mentons qui ballonnaient jusque sous ses oreilles. Des oreilles en éventail sur sa tête chauve. Il avait aussi des gros plis de graisse aux poignets, des bras et des doigts boudinés. Lorsque je dis qu’il était moche, je suis encore modeste.

Auteur: Carver Raymond

Info: Les Vitamines du bonheur

[ poupon ] [ nourrisson ] [ repoussant ] [ description ]

 

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chapelles

Je ne crois en rien, nous sommes seuls et nous ne serons pas secourus, mais j'aime les églises alanguies dans le creux des après-midi. Je ne parle pas des cathédrales orgueilleuses ni des basiliques perchées, ni de la Madeleine ni de Saint-Germain-des-Prés, ni de Saint-Etienne-du-Mont ni de Saint-Sulpice, je parle des églises sans qualité, des églises de semaine, assoupies, à peine frottées de catéchèse par des dames de bonne volonté que chapeaute de loin un prêtre encore jeune, expéditif et souriant. Même dans les villes, même à Paris, à l'heure du goûter, la trépidance ordinaire reflue dans le ventre des modestes églises de quartier ; la température y est à peu près constante, la lumière aussi, le temps s'y oublie, on y berce à bas bruit des douleurs irrémédiables, personne ne demande rien à personne, le confessionnel est vide, les araignées s'affairent, ça sent la poussière froide.

Auteur: Lafon Marie-Hélène

Info: Nos vies

[ maison de Dieu ] [ sanctuaire ] [ recueillement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel