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ding-dong

Nous avons dans le Suffolk une des plus belles cloches du monde, le ténor de Lavenham, fondu par Miles Gray en 1625. Elle passe pour avoir la sonorité la plus moelleuse de toute l'Angleterre.

Auteur: Blythe Ronald

Info: Mémoires d'un village anglais, Les carillonneurs, page 87

[ résonnance ]

 

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femmes-hommes

Je lui ai demandé : "Pourquoi tu veux maigrir ?" "Pour être plus jolie" elle m'a répondu. C'est idiot. Elle ne sera pas plus jolie, elle sera moins grosse, c'est tout. Et moins tendre, et moins moelleuse.

Auteur: Ka Olivier Kaaaa ou Kââââ

Info: Une maman tout entière

[ dodue ]

 

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réminiscence

Ton visage se détend lorsque le vin répand dans ton corps une chaleur sublime. Je te vois pincer les lèvres d'un air connaisseur, traquant l'arrière-goût sur ton palais. N'est-ce pas que le raisin et le nectar se marient à la perfection? Comme une dernière touche de miel sur un dessert déjà succulent. Et à travers cette saveur moelleuse et parfumée, tu cherches l'écho d'une autre, peut-être un breuvage dégusté au cours de tes voyages. Et voilà qu'une bulle de souvenir remonte à la surface pour éclater à peine surgie, non sans t'avoir tiré un sourire, spectre d'une joie passée.

Auteur: Fazi Mélanie

Info: Serpentine, Mémoire des herbes aromatiques

[ alcool ] [ détente ]

 

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musique

La guitare moelleuse de Mark Knopfler accompagne les fumées qui montent au ciel. Si je ne suis pas pratiquant, j'inhale une telle quantité de cannabis dont le parfum de tisane, d'herbe morte, de feu de friches, de médecine naturelle et de bois sec me ravit, que je n'en sors pas indemne. Le monde se met à ressembler à un univers de montres molles. Les meubles deviennent élastiques et se mêlent aux discussions. Les lumières dansent tout comme Nanou qui, debout sur la table basse, tient absolument à nous montrer ses seins. Le kilim qui masque le parquet veuf de nombreuses lattes ondule à la façon de l'échine d'un souple animal.

Auteur: Claudel Philippe

Info: Parfums

[ odeur ] [ drogue ]

 

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création

Dessiner une rose, la colorier, tenter de la reproduire, c'est mettre en déroute la tristesse, qui s'éloigne dès que s'établit en nous la tension géométrique de l'oeil, la volupté du silence sans ennui, le doux orgueil de la création,
Une petite boîte où sont rangés des bâtons de pastel adroitement dégradés viendra à notre secours.
Enivrant spectacle, toutes les couleurs de toutes les roses sont ainsi sous notre regard et à la portée de notre main.
Tendrement, sur un feuillet d'album, où le papier à la teinte du gris charmant du platine ou la blondeur des sables, il faut étendre cette poussière ferme et puis moelleuse qui répétera la rose vivante.

Auteur: Noailles Anna de

Info:

[ beaux-arts ] [ peinture ]

 

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Ajouté à la BD par GAIOTTINO

sport

Ai été skier dans le Jura avec Lucie et Sacha. Lucie fonce, en position d'improbable chasse-neige, ce qui lui permet de s'orienter et de limiter les dégâts quand à sa vitesse de croisière. Elle nous devance systématiquement de 200 mètres. Sacha, plus réceptif à mes conseils, à fait de jolis progrès cet après-midi. Les conditions étaient parfaites et, pour un jeune vieux comme moi, ces douces pistes "non alpines" me permirent de prendre grand plaisir. Sans trop me fatiguer je pus déguster, surfant entre les sapins, cette utilisation bien confortable de la gravité terrestre qui consiste à se laisser glisser presque sans efforts sur le boulevard de la piste, aidé en cela par une épaisse couche de poudreuse bien damée, lisse et moelleuse, qui permet de tracer les courbes les plus rondes possibles et d'éviter les à-coups.

Auteur: Mg

Info: 19 fév. 2009

[ loisir ] [ hiver ] [ confort ]

 

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nature

A la sortie de la gorge, Tyr s'engagea sur une pente assez raide, orientée vers l'Ouest. Le soleil était déjà haut lorsqu'il atteignit le sommet et, pendant quelques instants, il se reposa en contemplant l'autre moitié de son domaine. Cette seconde vallée était encore plus merveilleuse que la première. Elle avait bien deux milles de large et se déroulait à perte de vue en un grand panorama vert, noir et or. Vue du point culminant sur lequel se tenait Tyr, elle semblait un immense parc. Les flancs de la montagne se couvraient de verdure presque jusqu'au sommet, et jusqu'à mi-hauteur s'érigeaient des petits bois de pins qu'on eût dits plantés par l'homme. Au pied des pentes, de chaque côté, telles des franges ornementales, couraient des bandes étroites ininterrompues de forêts. Entre ces deux bandes d'un vert sombre s'étalait la vallée ouverte, prairie moelleuse et onduleuse, tachetée de pourpre par l'herbe à buffle, de mauve par la sauge montagnarde, de blanc par la rose sauvage. Dans le creux de cette vallée courait un ruisseau ...

Auteur: Curwood James Oliver

Info: Le Grizzly, p.46

[ littérature ]

 

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sexe

Et il la pénètre doucement, comme s'il avait peur de l'effeuiller, lui assis sur la chaise, elle docile et légère quand il la prend par la taille et commence à l'abaisser sur sa hampe, comme un drapeau sacré qui doit être protégé de la pluie et du crépuscule. Son premier rugissement le surprend, elle se cabre entre ses mains comme blessée par une balle d'argent qui lui aurait déchiré le coeur, mais il l'étreint plus fortement pour sentir sur son pubis la forêt noire de son triangle insondable et descend ses mains jusqu'aux fesses pour parcourir le sillon parfait qui les sépare, où il laisse son doigt gourmand glisser sans hâte mais sans pause de l'anus à la vulve, de la vulve à l'anus qu'il enduit d'humeurs tièdes, et il sent la grosseur stimulante de la racine de son pénis, raide et dur dans son mouvement perforateur, et la douceur moelleuse de ses lèvres opulentes et habiles qui l'aspirent comme un marécage implacable, il laisse alors courir son doigt entre les plis de l'anus et entend s'amplifier le rugissement que déclenche la double pénétration, triple avec la langue féroce qui essaie de la faire taire alors que le silence est désormais impossible parce que les vannes les plus profondes sont ouvertes et que les fleuves les plus cachés de leur désir coulent vers la gloire terrestre retrouvée.

Auteur: Fuentes Leonardo Padura

Info: Vents de Carême

[ érotique ] [ littérature ]

 

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obsession

Soit préjugé de l'éducation, soit prévention invétérée de l'habitude -
Soit entêtement politique, soit fanatisme religieux -
Soit instinct, soit expérience de ce que valent les choses du monde, — Popocambou, depuis qu'il étoit parvenu au pouvoir, n'avoit rien vu qui lui parût préférable à cette pantoufle.
Il y pensoit le jour. Il y pensoit la nuit. Il y pensoit le soir. Il y pensoit le matin.
Il se tournoit sur le côté gauche. Il se tournoit sur le côté droit. Il se couchoit sur le ventre. Il se couchoit sur le dos. Il ne rêvoit que de cette pantoufle.
Il est vrai que cette pantoufle n'étoit point à dédaigner. On auroit fait bien du chemin sans rencontrer une pareille pantoufle.
C'étoit une pantoufle fourrée,
C'étoit une pantoufle ouatée,
C'étoit une pantoufle satinée,
C'étoit une pantoufle raffinée, C'étoit une pantoufle perfectionnée, C'étoit une pantoufle d'hiver, c'étoit une pantoufle d'été;
C'étoit une pantoufle élégante, une pantoufle svelte, une pantoufle de bonne mine, une pantoufle distinguée;
C'étoit une pantoufle bien conditionnée, une pantoufle qui n'étoit ni trop large ni trop étroite, une pantoufle solide, une pantoufle élastique, une pantoufle moelleuse, une pantoufle confortable, une pantoufle essentielle ;
C'étoit une pantoufle qui ne faisoit pas le plus petit pli;
C'étoit une pantoufle naïve, une pantoufle naturelle, une pantoufle sans manières et sans prétentions, une pantoufle qui ne se donnoit ni les airs éventés du brodequin, ni les airs avantageux du cothurne, et que vous auriez reconnue de cinquante pas pour une honnête pantoufle.

Auteur: Nodier Charles

Info: In "Histoire du Roi de Bohème et de ses sept châteaux", éd. Plasma, p. 99-101

[ louange ] [ énumération ] [ fétichisme ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

femme-par-homme

Le 8 mai j’avais quitté l’usine effiloché comme d’habitude

couvert de poussière dans les rues coudoyant des messieurs en pelisses

parmi de belles femmes fatigué et effiloché

et un humide dégoût emplissait ma bouche

cette belle dame m’avait perçu du haut de sa voiture

j’étais un gars pas mal – le crachat ça ne se voit pas

elle avait des cheveux ondulés et une voiture

ma présence là noyée de poussière éveillait en elle un suave frisson sous ses bas

et jusqu’à la porte de son appartement luxueux la voiture légère a roulé

où travailles-tu me demanda-t-elle pendant qu’elle enlevait son manteau

depuis quelques jours à l’usine de gaz

tu es un gars bien bâti et assez beau tu pourrais mieux gagner

depuis six mois et jusqu’à hier je ne mangeais qu’une fois tous les deux jours

notre discussion pouvait se prolonger à l’infini

mes paroles à moi sentaient le pain le gaz

elle gazouillait comme un piano ouvert des paroles de romances à la mode

et pourtant la manière virile dont ma chair s’arrondissait sur les os

faisait que nous nous entendions à merveille

l’heure est avancée, couchons-nous

le lit sentait moelleusement le chaud et le propre

la dame savait mieux faire l’amour que discourir

et moi j’aimais ses cheveux parce que j’avais besoin de les tirer.

Le matin elle me dit au revoir mon cher

(il était 5 heures et à 6 l’usine ouvrait)

nous nous reverrons ce soir à 8 nous dînerons ensemble

auprès de mes paroles sentant le pain le gaz

je conservais une bouche pleine de crachats

elle la vit elle s’en effraya

cette belle dame avec laquelle toute nuit je me suis promené dans l’amour et l’automobile – elle disparut

à sa place fumait une vieille ridée, ses lunettes sur son nez qui lisait assidûment les Saintes Écritures.

Auteur: Luca Ghérasim

Info: La Sainte communion. Publié dans "Meridian" N° 11,1927, puis traduit du roumain par Micaela Slăvescu et cité dans "La Réhabilitation du rêve", p. 510-511

[ rencontre ] [ différences sociales ]

 

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Ajouté à la BD par miguel