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programmes tv

Je suis très déçu par Arte, j’espérais plus d’arrogance. Pour le moment, cette chaîne n’est qu’un tout petit ennui qui se traîne et dont il serait superflu de chercher à s’indigner. Son apparition s’annonçait comme le télé-événement le plus ringard de l’année, ce n’est qu’un épisode de plus de la dégringolade feutrée du spectacle décidément touché à mort. Par où agripper toutes ces vieilles choses lentes et grises, ces documentaires de patronage, ces soirées diapos, toute cette poudre aux yeux de fausse créativité, tout ce pénible moulin à prières et à contre-emploi, toutes ces litanies franco-protestantes où marmonne, à longueur de soirée, la bien-pensance culturelle la plus confite en dévotions ? […]

Arte, dont la vocation glaçante est de faire régner le chantage à la culture sur le réseau hertzien, n’a d’intérêt que si on se souvient encore de ce qu’elle est venue boucher et pourquoi. En fin de compte, c’est comme mémorial dénégatif que cette chaîne prend ses vraies dimensions. La disparition de la Cinq paraît déjà si lointaine que tout le monde l’a oubliée. […]

On a coulé Arte comme une chape de béton muséologique sur le télétchernobyl de l’explosion de la Cinq. Et, depuis, on voudrait bien faire croire que la première bataille perdue du spectacle n’a jamais eu lieu. Attendons les fissures.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 443-444

[ renouvellement foireux ] [ vacheries ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

devenir

[...] les événements n'ont été que rarement l'émanation des hommes, la plupart du temps ils ont dépendu de toutes sortes de circonstances, de l'humeur, de la vie et de la mort d'autres hommes, ils leur sont simplement tombés dessus à un moment donné. Dans leur jeunesse, la vie était encore devant eux comme un matin inépuisable, de toutes parts débordante de possibilités et de vide, et à midi déjà voici quelque chose devant vous qui est en droit d’être désormais votre vie, et c’est aussi surprenant que le jour où un homme est assis là tout à coup, avec qui l’on a correspondu pendant vingt ans sans le connaître, et qu’on s’était figuré tout différent. Mais le plus étrange est encore que la plupart des hommes ne s'en aperçoivent pas ; ils adoptent l'homme qui est venu à eux, dont la vie s'est acclimatée en eux, les événements de sa vie leur semblent désormais l'expression de leurs qualités, son destin est leur mérite ou leur malchance. Il leur est arrivé ce qui arrive aux mouches avec le papier tue-mouches : quelque chose s'est accroché à eux, ici agrippant un poil, là entravant leurs mouvements, quelque chose les a lentement emmaillotés jusqu'à ce qu'ils soient ensevelis dans une housse épaisse qui ne correspond plus que de très loin à leur forme primitive.

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, page 204

[ auto-trahison ] [ pantins ] [ circonstances maitresses ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

totem et tabou

Ce coupable du mal, qui met la communauté en danger, à son insu peut-être, il faut le débusquer. Les animaux politiques, malades de la crise, se réunissent donc pour confesser leurs fautes et trouver le coupable - fût-ce le baudet, le bouc, le taureau, le cheval ou le premier venu – afin de le sacrifier (de le "faire sacré"), et d’apaiser la colère du ciel. Car, dit ce vieux salaud de Caïphe, le sacrificateur, "il est de votre intérêt qu’un seul homme meure pour le peuple, plutôt que la nation entière périsse." (Jean. Ch. 11, v.48, 51) On sait la suite. Le sacrifice unanime de la victime émissaire, son effusion de sang, purge, purifie la communauté de ses maux et fautes. Vient le moment où saisie de remord et de culpabilité, elle s’écrie d’une voix, "nous avons tué un dieu !" Ou, "brûlé une sainte !" Ou, "pendu un innocent !" Cette révélation prend souvent du temps. Elle travaille la communauté au fur et à mesure de la répétition du lynchage primitif, transformé en rite religieux (qui relie). Un rite de gratitude et d’adoration envers le dieu caché dans la victime, qui par sa mort a fait que tous vivent. Ensemble et en paix. Alors naît le culte du Loup, cette fierté d’appartenir à la meute, d’en être reconnu membre et de chasser avec.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/je_hurle_avec_les_loups.pdf

[ chasse au loup ] [ ambivalence ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-animal

oh, elle se plaignait pas, mais je voyais... elle avait plus de force... elle couchait à côté de mon lit... un moment, le matin, elle a voulu aller dehors... je voulais l'allonger sur la paille... juste après l'aube... elle voulait pas comme je l'allongeais... elle a pas voulu... elle voulait être un autre endroit... du côté le plus froid de la maison et sur les cailloux... elle s'est allongée joliment... elle a commencé à râler... c'était la fin... on me l'avait dit, je le croyais pas... mais c'était vrai, elle était dans le sens du souvenir, d'où elle était venue, du Nord, du Danemark, le museau au nord, tourné nord... la chienne bien fidèle d'une façon, fidèle aux bois où elle fuguait, Korsör ; là-haut... fidèle aussi à la vie atroce... les bois de Meudon lui disait rien... elle est morte sur deux... trois petits râles... oh, très discrets... sans du tout se plaindre... ainsi dire... et en position vraiment très belle, comme en plein élan, en fugue... mais sur le côté, abattue, finie... le nez vers ses forêts à fugue, là-haut d'où elle venait, où elle avait souffert... Dieu sait !
Oh, j'ai vu bien des agonies... ici... là... partout... mais de loin pas des si belles, discrètes... fidèles... ce qui nuit dans l'agonie des hommes c'est le tralala... l'homme est toujours quand même en scène... le plus simple...

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: D'un château l'autre

[ littérature ] [ animal domestique ] [ mourir ]

 

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gémellité

Il y a parfois des jumelles qui s'ignorent. Savez-vous par exemple que que dans beaucoup de cas, au moment de la conception, quand une femme et un homme ont fait l'amour, il peut y avoir deux ovules qui sont fécondés et qui vont donc cohabiter, être proches l'un de l'autre de façon discrète pendant quelques semaines dans le même utérus? Et puis, un de ces ovules, non viable comme on dit, est éjecté. Il s'agit donc d'une mini-fausse couche à l'intérieur d'une grossesse, qui se poursuit normalement pour l'autre ovule. Celui-ci va se développer, devenir un foetus, rester en place durant neuf mois et donner la vie à un très beau bébé, à une petite Alexandra par exemple. Mais cet enfant se construira avec un manque. Un manque important, le besoin de la présence de sa "jumelle". Au profond de toute sa sensibilité, elle va garder le souvenir de sa "soeur", la trace de cette cohabitation très proche qui, même si elle, n'a duré que quelques semaines, a laissé une empreinte qui ne s'effacera jamais en elle. Et il arrive parfois que cette "jumelle" inexistante continue à se manifester dans la vie de celle qui est venue au monde, sous la forme d'un personnage qui prendra un peu de la vie de l'autre, qui lui imposera des conduites, des choix, comme si elle revendiquait de cette façon le droit d'avoir tout de même une existence...

Auteur: Salomé Jacques

Info: Contes d'errances, contes d'espérance

[ jumeau ]

 

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pouvoir

Niki, la compagne du sculpteur (Tinguely), me montra son atelier, avec une foison d'ébauches de ses "Nanas", des femmes plantureuses et colorées en grillage, papier mâché et polyester. Nippée dans une blouse blanche bâchée, avec des petites bottes rouges trouées, elle m'avoua, rieuse :
- Je suis un peu folle. Je suis comme mes œuvres, éphémère ! Ma peinture calme le chaos qui agite mon âme. C'est une façon de domestiquer les dragons qui m'assaillent dans mon travail.
Elle voyait que j'étais un peu perdu, comme une sorte de Huron au Palais-Royal. Elle me parla avec un brin de tendresse mais en vérité :
- Cher monsieur le ministre, vous n'avez guère de chance de vous en tirer...
- De m'en tirer ?
- Oui, car vous n'êtes ni juif, ni homosexuel, ni du milieu.
- De quel milieu ?
- Le milieu des artistes. Ce sont eux les véritables secrétaires d'État du ministre. Ce sont eux qui adoubent. Vous êtes un... provincial... aristo...
- On met quand même à mon actif le Puy du Fou, une œuvre reconnue dans le milieu des spectacles vivants...
Non, c'est la province. Ce qui vous manque, c'est une accointance parisienne de galeriste, une parenté avec un moderne, un Duchamp ou un Dubuffet...
- Je n'en connais pas. À part mon ancien voisin, Gaston Chaissac, qui a dessiné mon faire-part de baptême'.
- Quoi ? Chaissac ? Vraiment ? Mais c'est extraordinaire ! Un vrai fou. Comme nous. Pourquoi ne le criez-vous pas ? Ça changerait tout.

Auteur: Saint Phalle Niki de

Info: In Philippe de Villiers, Le moment est venu de dire ce que j'ai vu

[ parisianisme ] [ prestige mondain ] [ créateurs influents ] [ post-aristocratie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

menstruations

Ma première rencontre avec un tampon hygiénique a eu lieu en 1973, deux ans avant que j'aie mes règles. Mon frère, alors âgé de huit ans, avait trouvé dans le placard de ma mère une boîte de Tampax et s'en était servi comme canons pour jouer aux petits soldats. Ma mère jugea que le moment était venu de nous expliquer ce qu'était les menstruations. Mon frère en tira cette conclusion qui nous fait encore rire aujourd'hui : " Donc si je vois un jour une femme qui saigne, ça ne veut pas dire qu'elle a été assassinée ? "

Plusieurs hommes m'ont raconté depuis leur traumatisme d'avoir vu, par hasard, du sang couler d'entre les jambes de leur mère, et l'angoisse qu'ils avaient éprouvée à l'idée que les femmes - toutes les femmes ! - perdaient du sang comme ça, régulièrement, sans pleurer et sans demander un pansement. "Je ne pouvais pas m'ôter de l'idée que quelque chose ou quelqu'un avait fait mal à ma mère", me dit ainsi un ami, qui ne peut écouter la chanson de Léo Ferré, 'Cette blessure' *, sans pleurer à chaudes larmes. Mon frère, en apprenant que des femmes saignaient, avait d'ailleurs annoncé son projet d'aller combattre cet ennemi imaginaire qui s'attaquait à elles, ce qui permettait par la même occasion de conserver au jouet périodique son usage initial d'arme fatale.

Ma mère, qui avait déjà perdu une boîte entière de tampons dans la guerre secrète qu'il menait avec ses petits soldats, changea de cachette, le privant ainsi d'un usage récréatif du Tampax...

Auteur: Thiébaut Elise

Info: Ceci est mon sang, p. 97

[ femmes-hommes ]

 

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inspiration

Lorsque je suis pour ainsi dire tout à fait moi-même, complètement seul et de bonne humeur, comme lorsque je voyage en voiture, que je fais une promenade après un bon repas ou que, la nuit, je ne peux dormir, c'est dans ces moments que mes idées coulent le mieux et en plus grande quantité. D’où elles viennent et comment elles viennent, je l’ignore; je ne peux pas non plus en forcer la venue. Les délicieuses qui me plaisent, je les garde en mémoire et j’ai l’habitude, à ce qu’on m’a dit, de les fredonner pour moi-même. Si je poursuis, je trouve bientôt de quelle façon je pourrais apprêter tel ou tel morceau – comme pour en faire un bon plat en quelque sorte – afin qu’il réponde agréablement aux règles du contrepoint, aux particularités des divers instruments, etc.

Tout ceci enflamme mon âme et, à condition qu'on ne me dérange pas, mon sujet s’élargit, s’ordonne, se définit, et au bout d’un moment quelquefois assez long, le tout se retrouve presque complété, achevé dans mon esprit, de sorte que je peux l’embrasser d’un seul regard comme un beau tableau ou une belle statue. Dans mon imagination, je n’entends pas les différentes parties à la suite l’une de l’autre, mais je les entends toutes à la fois, en quelque sorte. Toute cette invention, toute cette création se produit dans un rêve agréable et plein d’entrain. Mais le meilleur, c’est encore d’entendre le tout ensemble. Ce qui a été créé ainsi, je peux difficilement l’oublier, et c’est là le plus beau don pour lequel je doive remercier mon divin Créateur.

Auteur: Mozart Wolfgang Amadeus

Info: In P.E. Vernon, Ed, Creativity: Selected Readings (Penguin).

[ musique classique ] [ composition ] [ création ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

religion

Ce qu'il faut souligner fortement, c'est que ces apparitions [mariales] en série n'étaient pas sans liens avec la politique du trône et de l'autel. Rue du Bac, la Vierge avait pleuré à chaudes larmes sur le renversement de Charles X, devenu bigot sur le tard. Les prédictions et les menaces qu'elle avait proférées à La Salette furent présentées par le clergé comme une mise en garde anticipée contre la révolution de 1848 qui avait instauré la Deuxième République. A Lourdes, enfin, la Vierge avait opportunément déclaré à Bernadette : "Je suis l'Immaculée Conception", quatre ans à peine après que Pie IX eut proclamé ce dogme sans même convoquer un concile, ce qui ne s'était encore jamais vu dans l'histoire de l'Église, et dix ans tout juste avant que ce pape se fasse proclamer infaillible, ainsi que ses successeurs, en matière de dogme. C'était vraiment pour lui une aubaine que la Vierge de Lourdes en personne fût venue certifier en quatre mots cette infaillibilité. De plus, l'apparition avait eu lieu au moment où Pie IX, monarque absolu, résistait, avec l'aide de l'Autriche, à l'unification de l'Italie sous une monarchie constitutionnelle, entreprise qui exigeait l'absorption des États pontificaux.
Tout comme ses prédécesseurs immédiats Léon XII et Grégoire XVI, Pie IX était bien résolu à "ne pas transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne", ainsi qu'il l'écrivit en toutes lettres dans son fameux Syllabus. On peut donc dire que, par-delà les motifs politiques mais en parfaite cohérence avec ceux-ci, la promotion d'un occultisme bien encadré fut pour l'Église du XIX siècle une riposte à l'essor de la culture rationaliste.

Auteur: Sède Gérard de baron Géraud de Liéoux

Info: L'occultisme dans la politique : De Pythagore à nos jours... pp. 161-162

[ pouvoir ] [ idées ] [ manipulation ]

 

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synchronicité

Souvenir d'Amazonie péruvienne il y a env. 10 ans. Suite à une cérémonie nocturne d'ayahuasca, j'étais en train de dessiner un Mandala d'intégration dans la belle lumière du matin suivant, sous le symbole de 2 serpents enlacés dans mon cœur symbolisant le mariage alchimique : je commençais par le bleu à gauche. Je fais alors une petite pause contemplative de mon bel environnement de jungle et me tourne un moment derrière moi : se pose sur une souche d'arbre à moins de 2m de moi un immense papillon bleu irridescent. Je le trouve magnifique et le contemple quelques instants mais je ne fais pas de lien avec le serpent de mon dessin.

Puis je poursuis avec le serpent rouge. Je me tourne alors de nouveau vers le papillon bleu dans mon dos pour voir s'il est encore là et non seulement il est là, mais un immense papillon rouge de la même espèce est venu le rejoindre et semble copuler avec lui. Ça fait soudain sens avec mon dessin, et je pars d'un rire face à la synchronicité du mariage alchimique.

Je reviens alors à mon dessin pour le terminer en dessinant le coeur. Une fois fini, je me tourne de nouveau vers le couple de papillons alchimiques pour voir s'ils sont toujours là, et je me trouve alors devant un spectacle insensé : une quarantaine de papillons rouges et bleus irridescents avaient rejoins le couple, rassemblés sur cette souche d'arbre, dans une farandole de mouvements d'ailes rouges et bleues, sorte de miroir incandescent de mon dessin.

Dans ces moments, la Vie est une poésie.

Auteur: Dumont Nicolas

Info: Sur son profil FB, mai 2021

[ dmt ]

 

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Ajouté à la BD par miguel