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expérimentation

Maintenant, puisque le monde vient à lui [l’homme], qu’il est apporté chez lui en effigie, l’homme n’a plus besoin d’aller vers le monde ; ce voyage et cette expérience sont devenus superflus ; ainsi, puisque le superflu finit toujours par disparaître, ils sont devenus impossibles. On voit bien que le type de l’ "homme d’expérience" est de moins en moins répandu, et que le respect dû à l’âge et à l’expérience décline constamment. Puisque, comme le pilote d’avion mais à la différence du marcheur, nous n’avons plus besoin de chemins, la connaissance des chemins du monde que nous prenions autrefois et sur lesquels nous acquérions de l’expérience a fini par se perdre, et avec elle les chemins eux-mêmes. Le monde a perdu ses chemins. Nous ne parcourons plus les chemins, on nous "restitue" le monde [...] ; nous n’allons plus au-devant des événements, on nous les apporte.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 134

[ vécu ] [ médiatisation ] [ déréalisation ] [ vieillesse ] [ marchandise ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

perdu

Et savez-vous bien ce qu'est "le monde" pour moi ? Voulez-vous que je vous le montre dans mon miroir ? Ce monde : un monstre de force, sans commencement ni fin ; une somme fixe de force, dure comme l'airain, qui n'augmente ni ne diminue, qui ne s'use pas mais se transforme, dont la totalité est une grandeur invariable, une économie où il n'y a ni dépenses ni pertes, mais pas d'accroissement non plus ni de bénéfices [...] voilà mon univers dionysiaque qui se crée et se détruit éternellement lui-même, ce monde mystérieux des voluptés doubles, voilà mon par-delà bien et mal, sans but, à moins qu'un anneau n'ait la bonne volonté de tourner éternellement sur soi-même. Voulez vous un nom pour cet univers ? Une solution pour toutes ses énigmes ? Une lumière même pour vous, les plus ténébreux, les plus secrets, les plus forts, les plus intrépides de tous les esprits ? — Ce monde, c'est la volonté de puissance — et nul autre ! Et vous mêmes, vous êtes aussi cette volonté de puissance — et rien d'autre !

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: La volonté de puissance, (Notes écrites en 1883-1888), livre 4, n° 1067. Trad. W. Kaufmann et R. J. Hollingdale et éd. W. Kaufmann (1968), 549-50.

[ définition personnelle ] [ bouillonnement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nostalgie

Le croira-t-on, nous avons été nourris dans un peuple gai. Dans ce temps-là un chantier était un lieu de la terre où des hommes étaient heureux. Aujourd’hui un chantier est un lieu de la terre où des hommes récriminent, s’en veulent, se battent ; se tuent.

De mon temps tout le monde chantait. (Excepté moi, mais j’étais déjà indigne d’être de ce temps-là.) Dans la plupart des corps de métiers on chantait. Aujourd’hui on renâcle. Dans ce temps-là on ne gagnait pour ainsi dire rien. Les salaires étaient d’une bassesse dont on n’a pas idée. Et pourtant tout le monde bouffait. Il y avait dans les plus humbles maisons une sorte d’aisance dont on a perdu le souvenir. Au fond on ne comptait pas. Et on n’avait pas à compter. Et on pouvait élever des enfants. Et on en élevait. Il n’y avait pas cette espèce d’affreuse strangulation économique qui à présent d’année en année nous donne un tour de plus. On ne gagnait rien ; on ne dépensait rien ; et tout le monde vivait.

Auteur: Péguy Charles

Info: L’Argent, Les Cahiers de la Quinzaine, 1913, Éditions des Équateurs, coll. Parallèles, 2008

[ simplicité joyeuse ] [ musique spontanée ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

société de surveillance

Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. […] Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ! 

Auteur: Tocqueville Alexis de

Info: De la démocratie en Amérique, 1840

[ big brother ] [ dictature technologique ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

Bible

Le Sermon sur la montagne ne peut pas plus être séparé du crucifiement que le jour ne peut être séparé de la nuit. Le jour où Notre-Seigneur enseigna les Béatitudes, Il signa Son propre arrêt de mort. [...]

Dans les Béatitudes, Notre-Seigneur prend ces huit mots clés du monde : sécurité, vengeance, plaisir, popularité, insouciance, sexualité, puissance, confort, et Il les retourne. [...]

Jésus dédaigne la banalité des clichés qui servent de thèmes aux films et aux romans. Il propose de brûler ce qu’ils adorent, de dominer l’aberration des instincts sexuels au lieu de les laisser réduire l’homme en esclavage, de modérer les profits économiques au lieu de faire consister le bonheur dans l’abondance des biens extérieurs à l’âme. Toutes les fausses béatitudes qui font dépendre le bonheur de l’exaltation de soi, de la licence, de la jouissance des plaisirs, de l’application de la formule bien connue : "Buvons et mangeons et amusons-nous, car demain nous mourrons", cela le Christ le méprise, parce que c’est source de désordre dans les esprits, de misère, de déceptions et d’angoisses.

Auteur: Sheen Fulton

Info: Dans "La vie du Christ", trad. Abbé Giraud P.S.S., éditions Dominique Martin Morin, 2012, pages 139-140

[ signification ] [ résumé ] [ discours ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

discours du maître

Je suis hostile à la fabrication de visions du monde. Qu’on les laisse aux philosophes, qui professent ouvertement que le voyage de la vie est impossible sans un tel Baedecker pour leur donner des informations sur toutes choses. Acceptons avec humilité le mépris avec lequel les philosophes nous toisent du haut de leurs exigences sublimes. Mais, faute de pouvoir, nous aussi, abjurer notre orgueil narcissique, nous chercherons notre consolation dans l’idée que tous ces "maîtres de vie" vieillissent rapidement, que c’est justement notre petit travail à courte vue, borné, qui les oblige à faire paraître des éditions revues et corrigées, et que même les plus modernes de ces Badecker sont des tentatives de remplacer le vieux catéchisme, si commode et si complet. Nous savons bien le peu de lumière que la science a pu jusqu’à présent jeter sur les énigmes de ce monde ; tout le bavardage des philosophes n’y peut rien changer et un travail poursuivi avec patience, subordonnant tout à la seule exigence de certitude, peut progressivement modifier cet état de choses. Lorsque celui qui chemine dans l’obscurité chante, il nie son anxiété, mais il n’en voit pas pour autant plus clair.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Inhibition, symptôme et angoisse", traduit de l’allemand par Michel Tort, Presses Universitaires de France, 1973, page 12

[ idéaux ] [ illusions ] [ critique ]

 

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christianisme

Le langage de la croix, en effet, est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui sont en train d’être sauvés, pour nous, il est puissance de Dieu. Car il est écrit : Je détruirai la sagesse des sages et j’anéantirai l’intelligence des intelligents. Où est le sage ? Où est le docteur de la loi ? Où est le raisonneur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas rendu folle la sagesse de ce monde ? En effet, puisque le monde, par le moyen de la sagesse, n’a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, c’est par la folie de la prédication que Dieu a jugé bon de sauver ceux qui croient. Les Juifs demandent des signes et les Grecs recherchent la sagesse ; mais nous, nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens, mais pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, il est Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. […] Que personne ne s’abuse : si quelqu’un parmi vous se croit sage à la manière de ce monde, qu’il devienne fou pour être sage ; car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu.

Auteur: La Bible

Info: Première Epitre aux Corinthiens 1, 18-25 ; 3,18-19 ( Saint Paul Paul de Tarse ?)

[ spécificité ] [ folie divine ] [ kénose ] [ paradoxal ]

 
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question

L’aïeul interrogea le chien. Il dit, l’aveugle, quand tu étais jeune, combien de chiennes as-tu connues ?

Le chien le regardait sans comprendre.

Il dit, dis la vérité, l’aveugle, il n’y a personne d’autre que toi et moi ici, tout est tranquille.

Le chien continuait à le regarder sans comprendre.

Tu ne veux pas parler, tant pis. L’homme poussa un soupir. Un peu déprimé, il alluma sa pipe. Face à l’obscurité, il dit, comme c’est bon d’être jeune, d’avoir un corps fort et une femme la nuit. Si la femme est intelligente, au retour du champ, elle t’apporte de l’eau, et si ton visage est en sueur, elle te passe un éventail. Les jours de neige, elle te chauffe le lit. Si durant la nuit vous vous êtes retrouvés, et que tu te lèves tôt le matin pour aller au champ, elle te dit de te reposer encore un moment. Vivre de cette façon, il inspira énergiquement une bouffée de sa pipe, puis expira longuement, caressa le chien et poursuivit, vivre de cette façon, c’est vivre comme les immortels.

Il demanda, tu as eu ce genre de vie toi, l’aveugle ?

Le chien demeura silencieux.

Il dit, qu’en dis-tu, l’aveugle, est-ce que ce n’est pas pour ce genre de vie que les hommes viennent au monde ?

Auteur: Lianke Yan

Info: Les jours, les mois, les années

[ vie à deux ] [ couple ] [ homme-animal ]

 

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mondialisation

La crise, pour un libéral, ce sont d’abord les événements exogènes qui remettent en cause l’idéal d’un monde de flux. Face à la panique, le seul objectif qui vient à accaparer les esprits est le redémarrage des flux.

En l’absence de capacité de décision proprement politique, la seule solution envisagée est une réforme des processus abstraits qui encadrent les flux. Pour faire face à une situation exceptionnelle, les contrôles doivent être multipliés et intensifiés. [...] Dans un monde illibéral, les crises marqueraient un retour du politique ; à l’inverse, l’histoire récente nous donne à voir une fuite en avant dans l’impolitique : gouvernements soumis à quelques experts médicaux, sociétés privées et cabinets de conseils, décisions publiques fondées uniquement sur des données chiffrées [...] sans aucune considération pour des valeurs ou des principes politiques. [...]

L’ampleur des restrictions imposées aujourd’hui [lors de la crise du covid-19] peut aisément être mal interprétée. Parce que nombreux sont ceux qui sont empêchés d’aller et de venir, de prendre le train ou d’aller au restaurant, on pourrait en conclure que les décideurs publics ont renoncé à leur idéal d’un monde de flux. C’est l’exact inverse qui est vrai. [...] c’est uniquement parce qu’il y a des normes sanitaires strictes que l’on accepte d’importer de la nourriture de producteurs anonymes des quatre coins du monde ; c’est uniquement parce qu’il y a un code de la route très strict que n’importe qui peut rouler n’importe où, etc. [...] C’est ainsi qu’il faut comprendre les efforts en vue de la vaccination obligatoire. Tant que les individus sont "non-standardisés", c’est à dire que certains sont vaccinés et d’autres non, certains testés et d’autres non, les flux lointains sont quasi-impossibles, car l’infrastructure nécessaire au suivi du virus ex post, une fois qu’il a voyagé, est immensément coûteuse.

Auteur: Travers Guillaume

Info: Dans "La société de surveillance, stade ultime du libéralisme", La nouvelle librairie, Paris, 2021, pages 80 à 82

[ gestion ] [ traçage ]

 
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intelligence collective

"Le QI d'un groupe est corrélé à sa proportion de femmes"

En 2010, des scientifiques du MIT (Massachusetts Institute of Technology) et de l'Université de Carnegie Mellon ont en effet cherché à calculer le QI du groupe, c'est à dire sa capacité à résoudre un problème, comme cela se faisait déjà individuellement. Ils en ont conclu que le QI du groupe n'était pas une addition des QI individuels qui le composent mais que celui-ci avait sa propre intelligence, déconnectée de celle de ses membres pris séparément. Ce QI peut être supérieur ou inférieur à cette somme. Ce n'est pas parce que vous avez une assemblée de génies que sa capacité à résoudre un problème donné sera meilleure. C'est un peu comme dans une équipe de football. Si vous n'y mettez que des grands champions, bien souvent cela ne donne pas d'excellents résultats. Les bleus vainqueurs de la Coupe du Monde de Football avaient certains joueurs moins bons individuellement que d'autres mais fonctionnant parfaitement bien entre eux.

Comment ces scientifiques sont-ils arrivés à la conclusion que plus il y a de femmes dans un groupe, plus celui-ci est intelligent ?

Tout simplement parce qu'elles ont une intelligence émotionnelleplus développée qui permet au groupe de mieux réfléchir. Généralement, les femmes communiquent mieux, ont une écoute plus riche, plus bienveillante, une capacité à deviner les émotions des autres, à se mettre à leur place, à comprendre les non-dits. Elles savent aussi respecter le temps de parole de chaque individu. Cela ne sert à rien d'avoir un collectif d'opinions différentes si on ne laisse pas à chacun le temps de s'exprimer. Les scientifiques ont donc estimé que les femmes avaient les qualités nécessaires pour améliorer la bande passante du groupe… Et en ont logiquement conclu que son QI était corrélé à la proportion de femmes. 

Auteur: Internet

Info: https://madame.lefigaro.fr/, Alyette Debray-Mauduy, 10/01/2019, Interview de Emile Servan-Schreiber  à propos de Supercollectif, la Nouvelle Puissance de nos intelligences, par É S S, Editions Fayard décembre 2018, 220 pages

[ équilibre ] [ femmes-hommes ] [ tétravalence ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste