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réflexion viciée

Je dis que ce système [de pensée] comporte un défaut - un "défaut systématique". Il ne s'agit pas d'un défaut ici ou là, mais d'un défaut qui se retrouve dans tout le système. Pouvez-vous imaginer cela ? Il est partout et nulle part. Vous pouvez dire "Je vois un problème ici, donc je vais apporter mes pensées à ce problème". Mais "ma" pensée fait partie du système. Elle a le même défaut que le défaut que j'essaie d'examiner, ou un défaut similaire.  Nous avons ce défaut systémique ; et vous pouvez voir que c'est ce qui s'est passé dans tous ces problèmes du monde - comme les problèmes que la fragmentation en nations a produits.  Nous disons : "Il y a un défaut.  Quelque chose a mal tourné. Mais pour y remédier, nous utilisons le même type de pensée fragmentaire qui a produit le problème, juste une version quelque peu différente ; par conséquent, cela ne va pas aider, et cela peut même aggraver les choses.

Auteur: Bohm David

Info: Thought as a System, seminar held in Ojai, California from November 31 to December 2, 1990

[ déficience incorporée ] [ entendement faussé ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

apprentis sorciers

Dans les années 1920, DuPont (chimie), associé à General Motors (automobiles), associé à Exxon (pétrole) devient leader mondial pour la production et la vente de plomb tétraéthyle, un additif pour l’essence. Ce produit extrêmement toxique est aujourd’hui frappé d’interdiction à peu près partout dans le monde, mais durant des décennies il s’est répandu dans l’atmosphère, il a arrosé et contaminé la planète entière, on en trouve encore des traces sur toute la surface du globe, et dans les océans, dans l’écorce des arbres et jusque dans les glaces polaires. L’une de ses qualités est d’être quasiment indestructible. Il existait un produit de substitution, l’éthanol, qui était inoffensif et aurait pu jouer le même rôle que le plomb tétraéthyle, mais l’éthanol n’était pas brevetable, trop facile à fabriquer il n’aurait pas pu assurer la situation de monopole aux trois sociétés associées et aurait considérablement réduit leurs marges bénéficiaires. La santé pour tous ou les profits pour eux : il fallait choisir. On ne peut qu’admirer cette remarquable stratégie commerciale.

Auteur: Malte Marcus

Info: Qui se souviendra de Phily-Jo ?

[ capitalisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

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C'est dans cette phase de la guerre, dans les combats incertains des jours suivant la bataille de la Marne, au milieu de ce bois de la Tranchée de Calonne où se trouvait le régiment de Maurice Genevoix, que fut tué l'auteur du Grand Meaulnes. Parmi les cris, les appels et les plaintes qu'il avait entendus venir de la forêt, il y avait eu la voix du lieutenant Henri-Alban Fournier, dit Alain-Fournier, homme des bords de Loire comme lui, son prédécesseur à la khâgne de Lakanal, à peine plus âgé et déjà connu dans le Paris littéraire. Au milieu de la forêt meusienne où disparaissait un écrivain français, un autre naissait. Maurice Genevoix était sans superstition, mais il croyait à une sorte d'équilibre supérieur dans les choses du monde. La guerre y faisait un trou aveugle, puis l'univers se reformait, comme la surface de la mer. Ce qu'elle avait enlevé à la littérature française sur les Côtes de la Meuse, la guerre le lui avait rendu au même endroit.

Auteur: Bernard Michel

Info: Pour Genevoix

[ ww1 ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

logique

Un après-midi, nous effectuions une série d'opérations plus ou moins difficiles. L'enfaon, lui, observait toujours la sombre forêt à travers la fenêtre. Soudain la maîtresse lui a demandé :
- L'enfaon, si tu n'apprends pas à calculer, comment feras-tu pour trouver un jour un travail ?
Il a soupiré :
- Je ne comprends pas vos calculs, maîtresse. Pour vous, par exemple, 1 + 1 font 2. Pour moi, 1 + 1 font 1. Ça fera toujours 1.
- Tu te trompes, a répondu la maîtresse. 1 + 1 font 2.
L'enfaon a pivoté sur sa chaise et a répliqué :
- Je suis un mélange d'humain et de cerf, deux espèces différentes. Et pourtant je suis 1. Vous voyez bien que 1 + 1 font 1. Je sais que c'est difficile pour vous, maîtresse, de comprendre. Vous essayez de m'aimer tel que je suis. C'est pour ça que je reste ici. Uniquement pour ça. Mais si vous m'obligez à voir le monde comme vous le voyez, je partirai.

Auteur: Simard Eric

Info:

[ paradoxe ] [ arithmétique ] [ métissage ]

 

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justice divine

Dreyfus aurait donc été victime d’une iniquité affreuse. Eh ! bien, après ? Il y en a comme ça un million ou deux, par chaque génération, et personne n’en parle. L’intéressant pour moi serait de savoir, au juste, CE qu’expie, là-bas, ce forçat. Car Dieu est infiniment équitable et chaque homme, en ce monde comme en l’autre, a toujours ce qu’il mérite.

Celui-là était riche. Quelle était l’origine de sa richesse et quel usage en faisait-il ? De même qu’il paie pour d’autres, dans son bagne, qui sait si quelqu’un ne paie pas pour lui, d’une manière encore plus épouvantable, au fond de quelque caverne ? Auprès de cela, que sont les autres considérations ?

En dehors du monde militaire, voyez la légion de scélérats qui s’agitent autour de cette affaire, pour ou contre, depuis Hanotaux et Drumont, pour ne rien dire de l’imbécile Rochefort, jusqu’à l’immonde Crétin Émile Zola et toute sa clique.

Mais, encore une fois, Dieu sait ce qu’il fait. Vous verrez dans quelle fosse va tomber la France…

Auteur: Bloy Léon

Info: Extrait d'une lettre à un soldat, 25 avril 1899

[ focalisation médiatique ] [ judéité ] [ pensée de droite ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

quête

C'est probablement une exigence de l'esprit humain d'avoir une représentation du monde qui soit unifiée et cohérente. Faute de quoi apparaissent anxiété et schizophrénie. Et il faut bien reconnaître qu'en matière d'unité et de cohérence, l'explication mythique l'emporte de loin sur la scientifique. Car la science ne vise pas d'emblée à une explication complète et définitive de l'univers. Elle n'opère que localement. Elle procède par une expérimentation détaillée sur des phénomènes qu'elle parvient à circonscrire et définir. Elle se contente de réponses partielles et provisoires. Qu'ils soient magiques, mythiques ou religieux, au contraire, les autres systèmes d'explication englobent tout. Ils s'appliquent à tous les domaines. Ils répondent à toutes les questions. Ils rendent compte de l'origine, du présent et même du devenir de l'univers. On peut refuser le type d'explication offert par les mythes ou la magie. Mais on ne peut leur dénier unité et cohérence car, sans la moindre hésitation, ils répondent à toute question et résolvent toute difficulté par un simple et unique argument a priori.

Auteur: Jacob François

Info: Le jeu des possibles, Fayard 1981 p.26-27

[ croyance ] [ théorie-pratique ]

 

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sdf

Dans la fin du ciel sombre je vois les putes qui frissonnent sur les trottoirs et qui lancent des Bébé l'amour plus que fatigués aux voitures, et puis les cloches qui dorment sous les bancs, puisque à cause de tout ce qu'on y soude impossible de s'allonger dessus. Le clochard à Paris il passe après le pigeon, le chien, le chat. Il est grosso merdo sur le même barreau que le rat sur l'échelle de la sympathie. Moi je m'en bats les couilles, je préfère les rats aux pigeons, au moins ils se contentent de chier par terre et pas depuis des hauteurs insoupçonnables. D'ailleurs pour prendre un peu d'air, un peu d'empathie dans le regard des gens, ils sont de plus en plus de clochards à se coller un lapin ou un autre truc mignon dans le col du manteau ou dans le creux des genoux. Ça donne aux autres une bonne raison de les regarder. Ça les fait remonter un peu dans le monde des humains.

Auteur: Johannin Simon

Info: Nino dans la nuit, pp 60-61, Allia, 2019

 

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Ajouté à la BD par miguel

ignorance

Le moi de l’homme moderne a pris sa forme - nous l’avons indiqué ailleurs - dans l’impasse dialectique de la belle âme qui ne reconnaît pas la raison même de son être dans le désordre qu’elle dénonce dans le monde.

Mais une issue s’offre au sujet pour la résolution de cette impasse où délire son discours.

La communication peut s’établir pour lui valablement dans l’œuvre commune de la science et dans les emplois qu’elle commande dans la civilisation universelle ; cette communication sera effective à l’intérieur de l’énorme objectivation constituée par cette science et elle lui permettra d’oublier sa subjectivité.

Il collaborera efficacement à l’œuvre commune dans son travail quotidien et meublera ses loisirs de tous les agréments d’une culture profuse qui, du roman policier aux mémoires historiques, des conférences éducatives à l’orthopédie des relations de groupe, lui donnera matière à oublier son existence et sa mort, en même temps qu’à méconnaître dans une fausse communication le sens particulier de sa vie.

Auteur: Lacan Jacques

Info:

[ refoulement ] [ système dérivé fonctionnel ] [ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

humanité

Il n’y a pas plus de monde d’après qu’il n’y a eu de monde d’avant. Il y a le monde qui, sans cesse, évolue. Et là-dedans, l’Homme, qui ne peut faire autrement que s’adapter. Et parfois même s’adapter à ce qu’il a lui-même transformé. En cela, l’homme est tout à la fois victime et prédateur, et c’est justement cette tentative d’équilibre entre lumière et obscurité, avec toute la gamme de nuances qui l’accompagne, qui le définit. Il n’y a pas d’homme parfait parce que toute perfection induit l’immobilisme. Tandis que la vie réclame le mouvement. Donc naissance et au final disparition. Comme un organisme, qui s’use et s’altère, toute civilisation ne peut s’aventurer que dans un sens, qui est celui de sa propre finitude. Chez l’individu, cela s’appelle le vieillissement. Aussi, le monde d’après ne peut pas être pire que le monde d’avant puisqu’il n’en est que la traduction au présent. Lequel présent est le seul espace où il nous est permis de vivre et de nous aimer.

Auteur: Morin Edgar

Info:

[ évolution ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nuit blanche

J'envoie promener le récepteur et ma fatigue, dévale l'escalier et traverse la rue. Presque en face, la porte du 9 est entrebâillée, celle de la chambre aussi, et voilà qu'Ivan et moi reprenons la litanie des phrases sur la fatigue jusqu'à ce que nous soyons trop extenués pour nous plaindre de l'étendue de nos sujets d'épuisement ; nous cessons de parler et luttons contre le sommeil malgré notre immense fatigue ; jusqu'à ce que le service du réveil appelle, le 00, je ne cesse de regarder dans la pénombre Ivan qui a encore droit à un quart d'heure de sommeil, d'espérer avec insistance et d'imaginer avoir entendu une phrase qui, loin d'être due à la fatigue, me serve d'assurance en ce monde; mais le contour de mes yeux contracte, la sécrétion des glandes est trop faible pour produire une larme au coin de chaque œil . Quand c'en est fait de quelqu'un, une phrase suffit-elle à le rassurer ? Il faudrait une assurance qui ne soit pas de ce monde.

Auteur: Bachmann Ingeborg

Info: malina (1971, 288 p.)

[ fasciculation ] [ euphorie nocturne ] [ douleur ]

 
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