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éducation

La lecture des classiques - comme l'accordera tout esprit cultivé - est, telle qu'elle est pratiquée partout, un procédé monstrueux : elle se fait devant des jeunes gens qui, à aucun égard, ne sont mûrs pour elle, par des maîtres dont chaque parole, dont souvent l'aspect seul met une couche de poussière sur un bon auteur. Mais voici où réside l'utilité que d'ordinaire on méconnaît - c'est que ces maîtres parlent la langue abstraite de la haute culture, lourde et difficile à comprendre, mais qui est une gymnastique supérieure du cerveau ; c'est que dans leur langage apparaissent continuellement des idées, des expressions, des méthodes, des allusions que les jeunes gens n'entendent presque jamais dans la conversation de leurs parents et dans la rue. Quand les écoliers ne feraient qu'entendre, leur intelligence subit bon gré mal gré une formation préalable à une manière scientifique de concevoir.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain 1878-1879/Laffont, Bouquins1990, 266 p.584

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concurrence

[...] j'ai horreur de tous ceux qui ne voient pas le monde comme il est. C'est-à-dire monstrueux, lady Slane ! Et monstrueux parce qu'il est construit sur la compétition, sans que personne ne sache si la raison fondamentale de cette compétition est une pure convention ou une nécessité, une extraordinaire illusion, une loi naturelle ou animale destinée à disparaître à mesure que nous progressons dans la civilisation. Je crois que l'homme a construit sa vie sur un système mathématique erroné. Certes, il s'est arrangé pour que ses calculs tombent juste, parce qu'il a forcé le monde à accepter ses hypothèses. Mais si l'on choisissait de raisonner autrement, la réponse serait peut-être identique et ces hypothèses de départ apparaîtraient délirantes, astucieuses sans doute mais délirantes. Peut-être qu'un jour une authentique civilisation viendra corriger nos erreurs présentes? Mais nous avons encore du chemin à faire, oui, la route sera longue...

Auteur: Sackville-West Vita

Info: Toute passion abolie, trad. Micha Venaille, p.62, Ed. Autrement, 2005

 

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charlatans

En matière de travaux historiques, on traita de réactionnaires poussiéreux les savants véritables, qui mettaient au jour une laborieuse documentation ; tous les honneurs allèrent, au contraire, aux écrivains hâtifs qui utilisaient ces documents pour les transformer en synthèses rapides et hasardeuses.

En science naturelle, la même accusation fut portée contre les classifications de la chimie et de la biologie : on n’estima plus que les devins.

Sans s’en rendre compte, l’humanité n’avait fait que tuer les artistes et les savants véritables en les accusant de réaction. En honorant, au contraire, les sorciers et les faiseurs de tours, elle ne fit que retomber sans s’en douter, dans le fétichisme le plus grossier ; elle manqua du même coup l’idée qu’elle voulait combattre et la science qu’elle voulait soutenir, et cette décadence déplorable la livra sans défense au groupement artificiel et sans issue du Léviathan à cet être monstrueux et sans cerveau dont on attendait toute direction.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, page 116

[ spectacularisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclic

Ignacio Abel s'obstine à pratiquer une lucidité rétrospective plus inutile encore pour le soulager de ses remords que pour corriger le passé. Il aurait voulu savoir à quel moment le désastre était devenu inévitable, quand ce qui est monstrueux avait commencé à paraître normal, était graduellement devenu aussi insignifiant que les actes les plus banals de la vie ; quand les mots qui encourageaient le crime, à qui personne n'accordait de crédit parce qu'ils se répétaient avec monotonie et n'étaient rien de plus que des mots, s'étaient transformés en crimes ; quand les crimes étaient devenus habituels au point de faire désormais partie de la vie publique normale. Aujourd'hui l'armée est le point d'appui et la colonne vertébrale de la patrie. Quand la guerre civile éclatera, nous n'accepterons pas d'être éliminés comme des lâches en tendant le cou à l'ennemi. Il existe un instant précis, unique, un point au-delà duquel le retour est impossible.


Auteur: Muñoz Molina Antonio

Info: Dans la grande nuit des temps, p 263

[ point de bascule ] [ amorce ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

système

[…] et si cette guerre nous fait horreur, ce n’est point qu’elle marque, comme on l’a faussement prétendu, une régression vers l’animalité, mais bien, au contraire, les terrifiants progrès d’une croyance en un animal supérieur à l’homme dans l’échelle des êtres, en cet animal Etat que nous avions appelé le Léviathan, du nom que lui donna Hobbes, son premier inventeur.

Il est évident, en effet, que la guerre moderne ne répond plus à un besoin de sélection naturelle entre les individus et qu’elle n’a plus rien de ces grands vents d’automne qui, dans la nature, cassent les branches mortes et balayent les feuilles jaunies pour le plus grand bien de l’arbre. Il ne s’agit plus de laisser survivre le plus fort et encore moins le plus intelligent, mais, bien au contraire, de le tuer et d’assurer la survie aux éléments physiquement et moralement tarés qui composent les cellules d’un animal inférieur et monstrueux que l’on appelle l’Etat.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, page 11

[ étatisme ] [ totalitarisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pornographie

Dans l'auberge du Simplon, dont le papier représente les Anglais en Chine, comme un roman de Méry, un parapilla ailé et monstrueux s'introduit dans la bouche de Lady Bentinck, qui s'écrie "Very delicious !" Les canons sont transformés en membres qui déchargent, les roues forment les couilles, les canons, la pine, et la fumée simule la mousse éjaculatoire : ces embellissements priapiques sont dûs au crayon libidineux de jeunes rapins français.
A Domodossola, les lieux, que quinze heures de route nous faisaient un devoir de visiter pieusement, pour y déposer nos libations, présentaient un aspect enchanteur et féerique ; ils étaient peints à fresque et représentaient des bouquets de roses qui s'épanouissaient comme des trous du cul de blondes, avec une touche de pourpre au milieu. Il est fort agréable de s'accroupir, ayant l'oeil sur ces anus fleuris, ou sur ces fleurs anales, dépliant leurs pétales : les fronçures d'un sphincter, prêt à boire une pine, ou à vomir un étron.

Auteur: Gautier Théophile

Info: extrait d'une Lettre à la Présidente 1850

[ littérature ]

 

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absurdité

Ni l’aspect spectaculaire de l’explosion de la mort dans l’univers de la Seconde Guerre mondiale ni la dissolution de l’identité consciente et du comportement rationnel échouant dans les manifestations asilaires de la psychose, elles aussi spectaculaires, ne sont en cause. Ce que ces spectacles monstrueux et douloureux mettent à mal, ce sont nos appareils de perception et de représentation. Nos moyens symboliques se trouvent évidés, quasi anéantis, pétrifiés. Au bord du silence émerge le mot "rien", défense pudique face à tant de désordre, interne et externe, incommensurablement. [...]

Une nouvelle rhétorique de l’apocalypse (étymologiquement, apocalypso signifie dé-monstration, dé-couvrement par le regard, et s’oppose à aletheia, le dévoilement philosophique de la vérité), est apparue nécessaire pour faire advenir la vision de ce rien cependant monstrueux, de cette monstruosité qui aveugle et impose le silence. Cette nouvelle rhétorique apocalyptique s’est réalisée en deux extrêmes apparemment opposés et qui, souvent, se complètent : la profusion des images et la rétention de la parole.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 231

[ irreprésentable ] [ indicible ] [ modernité ] [ inhumain ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

ambiance

Je ne me souviens pas clairement quand tout a commencé, mais c'était il y a des mois. La tension générale était horrible. A une période de bouleversements politiques et sociaux vint s'ajouter la crainte, bizarre et obscure, d'un abominable danger physique, répandu partout, menaçant tout - comme on ne peut en imaginer que dans les plus atroces fantasmes nocturnes. Je me souviens que les gens marchaient, le visage blême et préoccupé, et chuchotaient des mises en garde et des prophéties que nul n'osait consciemment répéter, ou s'avouer à lui-même avoir entendues. Un monstrueux sentiment de culpabilité s'étendait sur tout le pays, et des abysses entre les étoiles soufflaient des vents glacés qui faisaient frissonner les hommes dans des lieux sombres et solitaires. L'enchaînement des saisons connut des altérations démoniaques : la chaleur de l'automne persista d'effrayante façon, et chacun sentit que la Terre et peut-être l'univers avaient échappé au contrôle des dieux, ou des forces, inconnus, pour passer sous celui d'autres dieux, d'autres forces, qui restaient ignorés.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: "Nyarlathothep"

[ description ] [ conscience collective ] [ attente ] [ angoisse ] [ pressentiment ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nourriture

Le fromage est l'aliment de Polyphème, l'être mi-homme, mi-bête qui n'a pas été touché par le processus civilisateur. Le géant monstrueux qui ne ressemble en rien aux hommes "qui mangent du pain" est en train de faire paître ses moutons et ses chèvres quand Ulysse et ses compagnons pénètrent dans sa caverne. Ils y trouvent des claies chargées de fromages et, tout autour, des bocaux, des seaux, des cruches remplies de lait. Imprudemment, Ulysse décide d'attendre Polyphème pour mettre à l'épreuve son sens de l'hospitalité: "Nous mangeâmes les fromages et nous attendîmes à l'intérieur". Polyphème revient avec grand fracas, se met à traire les brebis et les chèvres et aussitôt il fait cailler la moitié du lait, en le recueillant dans des paniers en osier; il verse l'autre moitié du lait, en le recueillant dans des bocaux "pour son dîner".

Il s'agit d'une scène pour ainsi dire archétypale, qui représente clairement l'image primitive et précivile qui connota pendant longtemps le lait et les laitages dans la culture européenne.

Auteur: Montanari Massimo

Info: Entre la poire et le fromage - ou comment un proverbe peut raconter l'histoire

[ frometon ] [ étymologie ] [ mythologie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

richesse

[...] En Corée, le costume national est blanc. Les costumes du noble et du coolie sont pareillement blancs. C'est l'enfer pour les femmes chargées du blanchissage, mais cela va plus loin. Le coolie ne peut pas garder propres ses vêtements blancs. Il travaille et il se salit. Le blanc sali de son costume est le signe distinctif de son infériorité. Le vêtement du noble est d'un blanc immaculé. Cela veut dire qu'il n'a pas besoin de travailler. Et cela veut dire en outre que quelqu'un d'autre doit travailler pour lui. Sa supériorité n'est pas fondée sur son habileté à chanter ou à faire de la politique, sur les courses à pied auxquelles il a participé ni sur les lutteurs qu'il a vaincus. Sa supériorité repose sur le fait qu'il n'a pas à travailler et sur le fait que d'autres sont obligés de travailler pour lui. Et ainsi le fainéant coréen s'enorgueillit de ses vêtements blancs tout propres pour la même raison que le Chinois s'enorgueillit de ses ongles monstrueux, et que la femme et l'homme blancs s'enorgueillissent de leurs maisons luisantes de propretés.

Auteur: London Jack

Info: Révolution : Suivi de Guerre des classes

[ apparence ] [ Asie ]

 

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