Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 66
Temps de recherche: 0.0425s

panorama

Il y a ces pâturages qui sont sous le col à deux mille cinq cents mètres, et c'est seulement vers la fin de l'été qu'ils y montent, à cause que leur vie va de bas en haut [...]. Tout là-haut, au milieu de la dernière pente d'herbe, on voyait le chalet ; ils étaient devant le chalet, assis par terre, parce qu'il n'y avait même pas de banc, se tenant adossés au mur de pierres sèches, en face et au-dessus du vide. Vu de cette hauteur, le fleuve, au fond de la vallée, n'était plus qu'un bout de fil gris apparaissant à travers une brume bleue, comme si ce n'eût pas été de l'air, mais de l'eau, dans laquelle on aurait mis fondre du savon, qui remplissait cet immense bassin de fontaine ; ils se tenaient là sans parler, parce qu'on se sent tellement petits, c'est tellement trop grand pour nous.

Auteur: Ramuz Charles-Ferdinand

Info: La séparation des races, 1922

[ altitude ] [ émerveillement ]

 

Commentaires: 0

enracinement

Ecoutez les bruits qui nous sont familiers et qui montent du village voisin, martelage de la forge, piétinement du troupeau, raclement de la chaîne sur la mangeoire, mélopées de l’école, causeries du foyer, son de la cloche, et je ne fais pas fi du tintement des verres au cabaret, ou, dans le midi, du choc des quilles renversées par la boule sur la promenade. Tous ces bruits, d’inégale importance, montent, se réunissent, se confondent. C’est la rumeur du village français animant les mirabelliers de Lorraine, les pommiers de Normandie, les oliviers de Provence. Et qui de nous ne l’aimerait ! Tout y est vrai, crée par le temps, chargé de sens. C’est l’harmonie, la somme des expériences accumulées par les générations. L’individu y trouve sa nourriture complète. Toutes les parties de l’âme y sont cultivées, menées quasi au point de la perfection, juste assez loin de la barbarie, sans aller à ces raffinements qui ne tardent pas à débiliter une race. […] Mais certains veulent détruire l’église.

Auteur: Barrès Maurice

Info: La grande pitié des églises de France, pp.109-110

[ religion ] [ simplicité ] [ décor sonore ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

spiritualité

Vous avez deux coupes remplies de parfum : en tant que récipients, elles sont séparées l’une de l’autre, mais les parfums qu’elles contiennent montent et vont se mêler en haut. Les humains sont comparables à des vases de parfum : leurs corps sont séparés, mais par leurs pensées, leur âme, leur esprit, ils peuvent rencontrer d’autres êtres humains, et aussi des entités du monde invisible à travers tout l’univers. Par leur quintessence ils touchent les esprits qui leur correspondent, ils font des échanges, ils vibrent à l’unisson.

C’est de cette façon également que nous pouvons toucher le Seigneur et communier avec Lui, car il s’agit tout simplement d’un phénomène de résonance. Voilà une réalité qu’il faut connaître pour bien comprendre la raison d’être de la prière, de la méditation, de la contemplation, de l’identification. En cherchant à vous élever par la pensée, vous arrivez peu à peu à toucher l’Âme universelle, à vibrer à l’unisson avec elle. Il se produit alors entre elle et vous une fusion : vos faiblesses sont chassées et ses qualités entrent en vous pour vous transformer.

Auteur: Aïvanhov Omraam Mikhaël

Info: L’Âme universelle - fusion avec elle par la prière, la contemplation et l’identification

[ unicité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

nuée ardente

Ceux qui ont passé la nuit dans les entrepôts du port et sur le rivage aperçoivent alors un mur incandescent rouler vers eux à une vitesse terrifiante.

Tout ce qui se trouve sur son passage est aussitôt englouti dans un bruit monstrueux. La terre vibre, comme sous le martèlement d’un immense troupeau de chevaux. Les habitants qui sont restés dans la ville se précipitent vers la mer, certains que dans l’eau ils seront à l’abri. (…)

Au port, les réfugiés voient le mur rougeoyant passer par-dessus les maisons, les engloutir, submerger la plage, avaler les hangars à bateaux, les entrepôts des commerçants. Quand la nuée atteint la mer, de gigantesques explosions projettent les ponces qui tapissent la surface avec une gerbe d’écume. Le feu se mélange à l’eau dans un bouillonnement intense et un bruit indescriptible, mais il n’y a plus personne pour l’entendre. D’épaisses colonnes de fumée grise, mélange de vapeur d’eau et de cendre, montent à l’assaut du ciel bleu, forment des nuages sombres où crépite la foudre.

Puis le silence retombe sur Herculanum, un silence étrange, profond, celui de la mort.

Auteur: Bordes Gilbert

Info: La dernière nuit de Pompéi

[ éruption ] [ volcanique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

police de la pensée

La modernité produit des victimes, des touristes, des jeunes, des minorités, des valeurs universelles, des psys de catastrophe, des artistes antiracistes, des lycéens citoyens et de nouveaux droits particuliers chaque jour ; mais elle produit aussi et d’abord les flics culturels d’avant-garde chargés d’empêcher l’évaluation de tout ce fatras. Ce sont les nourrices sourcilleuses du nouvel univers. Tandis que celui-ci se transforme en nursery délirante, ces flics veillent à ce qu’aucun regard ne soit porté sur cette transformation ; et, s’il s’en produit un par malheur, à ce que celui-ci soit instantanément et lourdement pénalisé. S’efforçant de faire taire, avec des intimidations et des arguments d’avant-hier, les rares individus encore capables de voir le monde présent, c’est à dire en somme les ultimes vivants, ils patrouillent sans relâche autour de la nouvelle planète ridicule et puérile d’où montent beaucoup de cris et beaucoup de vacarme, mais aucun rire. Car les enfants ne rient pas (sinon d’un rire saccadé et halluciné) pour la raison que ces petits angoissés ont toujours besoin de savoir où est le vrai et où les faux et que le rire suppose, au moins, un fond d’incertitude, de flou, d’irrésolu qui leur sont insupportables.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1473

[ esprit de sérieux ] [ infantilisation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

art pictural

De tous les portraits d'Atahualpa faits par le Titien, le plus fameux est sans doute celui peint dans les jardins de l'Alcazar, que l'histoire a retenu sous le titre du Conseil. L'Inca y est représenté en fils du Soleil, ceint de sa couronne écarlate, offrant son meilleur profil (l'artiste ayant pris soin de dissimuler son oreille abîmée pendant la guerre civile avec son frère), un perroquet bleu sur le bras, un bracelet d'or au poignet gauche. Il se tient debout devant une fontaine, sur le rebord de laquelle sont posés des paniers d'oranges et d'avocats. Un chat roux dort à ses pieds. Un serpent est enroulé autour de sa jambe. À l'arrière-plan, des palmiers montent vers le ciel où brillent ensemble le soleil et la lune, cerclés d'or et d'argent. Sur sa tunique d'alpaga, l'empereur a fait broder ses armoiries en fils d'or : on y reconnaît le château de la Castille, les bandes rouge et jaune d'Aragon, un faucon entre deux arbres, ainsi qu'une caravelle mauve découpée dans un soleil couchant, figurant son voyage depuis Cuba. Au centre, cinq têtes de puma sous un arc-en-ciel encadrent un fruit jaune aux pépins rouges, symbole de Grenade et de l'Andalousie.

Auteur: Binet Laurent

Info: Civilizations, pp 203-204, Grasset, 2019

[ verbalisé ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

spéculation financière

Le voilà parti, il emporte le tableau dans sa voiture, il le promène chez ses amateurs, parmi lesquels il a répandu la nouvelle qu’il venait de découvrir un peintre extraordinaire. Un de ceux-ci finit par mordre et demande le prix. - Cinq mille. - Comment ! cinq mille ! le tableau d’un inconnu, vous vous moquez de moi ! — Écoutez, je vous propose une affaire : je vous le vends cinq mille et je vous signe l’engagement de le reprendre à six mille dans un an, s’il a cessé de vous plaire. — Du coup, l’amateur est tenté : que risque-t-il ? bon placement au fond, et il achète. Alors, Naudet ne perd pas de temps, il en case de la sorte neuf ou dix dans l’année. La vanité se mêle à l’espoir du gain, les prix montent, une cote s’établit, si bien que, lorsqu’il retourne chez son amateur, celui-ci, au lieu de rendre le tableau, en paie un autre huit mille. Et la hausse va toujours son train, et la peinture n’est plus qu’un terrain louche, des mines d’or aux buttes Montmartre, lancées par des banquiers, et autour desquelles on se bat à coups de billets de banque !

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 14 : L'Oeuvre

[ beaux-arts ] [ mécanisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

cadavre

Ainsi, portées par l'obéissance extrême que leur imposent les phéromones, dans le terrain vague de la rue Ortega y Gasset, sous une température de quarante-deux degrés, se meuvent des milliers de fourmis en quête des traces laissées par leurs camarades évacuées avec le corps de Dionisio Grandes Guimerâ. Elles tissent un réseau mobile toujours plus ample, elles marchent sur un sol surchauffé, évitent les morceaux de plastique ramollis par le soleil, avancent parmi des gravats aux proportions gigantesques, les mauvaises herbes, les forêts incendiées, les fragments et les debris de bâtiments d'une autre civilisation. Une archéologie composée d'agglomérats de béton, de grumeaux de plâtre, de mégots desséchés, de bouts de verre, de canettes de soda, d'aluminium écrasé où s'étalent les restes déteints d'un étrange abécédaire sur sa vieille carcasse de navire échoué. Elles pullulent, elles montent, descendent, pistent, communiquent entre elles et au plus profond de leurs connexions nerveuses souffrent obscurément de ce qui ressemble à de la frustration et à de l'inquiétude. Cet aliment pour plusieurs années, cette réserve inépuisable qu'était le corps de Dioniso Grandes Guimerâ, s'est évaporé et, telles les cellules d'un organisme unique, elles cherchent une réparation à cette tromperie, le retour à la vie de ce mirage.

Auteur: Soler Antonio

Info: Sud

[ insectes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

pensée-de-femme

Un service de cancérologie est un champ de bataille, régi par une hiérarchie bien définie. Les patients, ce sont eux qui montent la garde. Les médecins entrent et sortent en coup de vent, comme des héros conquérants, mais ils doivent lire le dossier de votre enfant pour se rappeler où ils en étaient restés lors de leur précédente visite. Ce sont les infirmières qui occupent le rang de sergents aguerris - elles sont là quand votre petite grelotte sous l'effet d'une fièvre si forte qu'il faut la baigner dans de la glace ; ce sont elles qui vous apprennent comment drainer un cathéter veineux central, ou vous indiquent l'étage où il reste des bâtonnets glacés à voler, ou vous disent quels sont les teinturiers capables de nettoyer les taches de sang et de chimiothérapie sur les vêtements. Les infirmières montrent à votre fille comment faire des fleurs avec les mouchoirs en papier pour décorer le pied à perfusion et connaissent le nom de son morse en peluche. Les médecins établissent peut-être les plans d'attaque, mais ce sont les infirmières qui rendent le conflit supportable. Vous les connaissez comme elles vous connaissent, parce qu'elles viennent prendre les places des amies que vous aviez dans une vie antérieure, celle qui a précédé le diagnostic...

Auteur: Picoult Jodi

Info: Ma vie pour la tienne

[ enfant ] [ maladie ] [ hôpital ] [ complicité ]

 

Commentaires: 0

romantisme

Eté, j'ai cherché trop longtemps A lutter contre votre grâce ; Ce soir, mon coeur est consentant, Je suis voluptueuse et lasse. Je vais près des obscurs lilas, Dans l'ombre du marronnier tendre, Comme une âme qui dit "Voilà, Mon coeur ne veut plus se défendre." Tout m'ensorcelle, tout me nuit, La nue est légère et tremblante, Le désir, sur la douce nuit, Glisse comme une barque lente, Un train passe, brûlant plaisir, Sa voix transperce l'atmosphère, Les nerfs brisés l'on veut mourir, Pourtant l'on veut vivre. Que faire ? Ah ! Je voudrais qu'un jeune coeur Fût ce soir près de mon épaule, Il respirerait ma langueur Plus romantique que le saule. Je lui dirais : "Ce n'est pas vous, C'est toute la nuit qui me tente, C'est elle qui me fait le cou D'une colombe haletante. "Vous n'êtes qu'un adolescent, C'est à la nuit que je dévoile Mon coeur qui fond, l'or de mon sang, Et mon corps triste jusqu'aux moelles. "Tous les arbres sont sensuels, Toute la nuit est désarmée, Et ses sanglots continuels Montent dans le ciel de fumée... "Voyez comme l'air est fleuri. Ne dites rien, je ne réclame Que vous, que vos regards meurtris, Soyez une âme qui se pâme, Une bouche pleine de cris, Et pleurez, mon enfant chéri..."

Auteur: Noailles Anna de

Info:

[ poème ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par GAIOTTINO