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femmes-hommes

Ce n'était qu'une enfant, mais j'avais prévenu :
"Attention au brasier quand femme devenue !"
Tu te moquais de moi ; or, vois le résultat :
Tu fixes son regard, te voilà enflammé.
Tu détournes les yeux, te voilà regrettant.
Tu lui parles d'amour, elle est effarouchée.
Holà, allons-nous-en !

Auteur: Antiphile

Info: Une femme fatale

[ poème ]

 

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déclaration d'amour

Tu es entrée, par hasard, dans une vie dont je n’étais pas fier, et de ce jour-là quelque chose a commencé de changer. J’ai mieux respiré, j’ai détesté moins de choses, j’ai admiré librement ce qui méritait de l’être. Avant toi, hors de toi, je n’adhérais à rien. Cette force, dont tu te moquais quelquefois, n’a jamais été qu’une force solitaire, une force de refus. Avec toi, j’ai accepté plus de choses. J’ai appris à vivre. C’est pour cela sans doute qu’il s’est toujours mêlé à mon amour une gratitude immense.

Auteur: Camus Albert

Info: A Maria Casarès, Correspondance (1944-1959).

[ reconnaissance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

enfance

- Écoute, Danny, je sais que je n'ai jamais rien fait pour toi, et j'étais comme tout le monde au lycée, je me foutais de ta gueule, je me moquais de ta façon de parler, de marcher et toutes ces conneries. Je me suis jamais demandé ce que tu pouvais ressentir, mais j'étais qu'un môme, tu comprends ? [...] En fait, je pensais qu'on n'était pas très différents, toi et moi. [...] Dans chaque classe, il doit y avoir un gamin à tourmenter, à qui casser les couilles. Je voulais pas que ça soit moi, alors je me suis mis du côté des autres mômes et je t'ai pris pour cible de toutes les blagues.

Auteur: Gailey Samuel W.

Info: Deep Winter, p. 142-143

[ humiliation ] [ rapports humains ] [ groupe ] [ tête de turc ]

 

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lecture

J’étais toujours dans le parc. J’y ai lu cent livres. Il y avait Nietzsche et Schopenhauer et Kant et Spengler et Strachey et d’autres encore. Oh Spengler ! Quel livre ! Quel poids ! Aussi lourd que le Bottin de Los Angeles. Jour après jour je le lisais sans rien y comprendre ; d’ailleurs je me moquais de le comprendre ; je le lisais simplement parce que j’aimais tous ces mots rugissants qui défilaient de page en page avec de sombres grondements mystérieux. Et Schopenhauer ! Quel écrivain ! Pendant des jours je l’ai lu sans discontinuer, en me souvenant d’un passage çà et là. Et puis, quelles tirades sur les femmes ! J’étais totalement d’accord. Exactement les mêmes idées que Schopenhauer à propos des femmes. Ah, quel écrivain !

Auteur: Fante John

Info: La route de Los Angeles

[ mécanique ] [ manie ] [ passion ]

 

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femme-par-homme

Elle s'est déshabillée dans le noir, puis elle a sauté sur moi, comme prise de panique, mais ce n'était pas de la panique, c'était une joie atrocement violente et sincère. Je connais pas mal de filles, mais elles m'embêtent souvent, parce qu'elles répriment souvent leur plaisir à cause d'une curieuse vanité, ou parce qu'elles calculent tranquillement pour elles-mêmes leur plaisir, elles expriment leur plaisir parcimonieusement comme des chats, elles traduisent le langage du sexe dans le langage sans intérêt de l'esprit, elles lancent des formules romantiques qui sont complètement à côté de la plaque.

Mais cette quadragénaire était la plus féminine de toutes mes rencontres. Elle s'était fondue dans l'obscurité, comme la Voie lactée dans le ciel d'une nuit d'été, en dégageant une vague lumière laiteuse. Au milieu des sanglots, elle a pris mon visage plusieurs fois, comme dans un délire. Quand elle s'est assurée que j'étais bien là, elle m'a chuchoté d'une voix à peine audible : "Ryôsuke..."

À cause de la dope, je m'en moquais et je la caressais encore plus intensément. Elle a peut-être répété ce prénom masculin quatre ou cinq fois. Puis, comme pour vérifier ce nom, elle vérifiait ma peau.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Une matinée d'amour pur. Nouvelle.

[ baise ] [ décomplexée ] [ désinhibée ] [ sexe ] [ sensualité ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

littérature

A cause d'un caoutchouc percé, on donne naissance hu hu. Naissance, c'est-à-dire moisissure, et aussi cet assassin qui grandit dans vos propres entrailles, en donnant des coups de pieds, histoire, déjà, de vous faire mal. Vous dévorant, déjà. Car moi, entre nous, l'amour, c'était pas pour avoir un enfant. Il grandissait en moi, il grandissait, me bouffait, cognait, il s'augmentait de ma propre vie, mais je n'y tenais pas tellement. Ratage intégral : il naît. Trop tard pour le tuer. Vit. Gigote. Tant pis. On ne peut plus. Grandir, eh oui. Sans doute trop forte la pression du foutre sur le caoutchouc. Ou alors, mauvaise qualité. Ça arrive. Alors, à un moment, il faut bien. Voilà. On l'appelle Jérôme Bauche. C'est un genre de malentendu, toute cette histoire, voilà. Il est là. On dit. C'est un genre d'histoire courant. Je me moquais bien des radotages de mamame. Il y avait bien longtemps que je savais à quel misérable miracle je devais la vie (d'après pas mal de gens, et puis d'après des statistiques, et puis d'après mes lectures, la prison contre les murs de laquelle je me cognais la tête tous les jours, c'était ce qu'on appelle, en général, la vie. Oui, c'est comme ça, qu'on l'appelle, à ce qu'il paraît).

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: Jérôme : L'enfance de Jérôme Bauche

[ reproduction ] [ accident ] [ malheur ]

 

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dialogue imaginaire

Café-Restaurant Lafayette (octobre 1926)

Rinette* me voici à Toulouse. Je garde de ces quelques jours à Paris un souvenir pauvre. Des visites, des courses, l’examen. Le déménagement de ma chambre d’hôtel. Le transport compliqué de malles trop lourdes pleines de livres et d’un tas d’objets extraordinaires dont je n’ai pas su me détacher. (...)

Maintenant je viens enfin m’asseoir tranquillement auprès de vous. Ce que vous ne m’avez pas permis là-bas. et vous me reprochiez de ne pas faire la cour à des tas de gens dont je me moquais éperdument et qui me volaient votre présence - je sais mal préciser ma grande rancune. (…) Et je viens m’asseoir près de vous ce que sans doute vous ne me permettez pas non plus. Ce qui vous agace. Mais si vous saviez comme je m’en moque. Car je vous fabrique ce soir à mon gré et si vous saviez comme vous êtes gentille. Au fond ce sont les seules conversations que j’aie avec vous. Celles que j’invente en moi-même. Et vous êtes d’une patience. Et d’une intelligence : vous comprenez tout. Et moi je deviens bavard : ça c’est merveilleux. Quelle revanche je prends avec mon amie inventée. Car c’est peut-être parce que je vous invente que je tiens tellement à vous. Parfois pourtant vous cadrez avec votre image. En tout cas vous l’alimentez. (…)

C’est dommage que vous soyez capable de me faire parfois un peu de peine - et que je me protège si mal. Car votre image est ce soir très légère. Si j’écrivais des vers je dirais de bien jolies choses. Je dirais "votre image - à la ligne - pèse le poids d’une colombe…" Ça c’est ravissant. Et puis c’est aimable. Je ne sais pas si vous comprenez combien c’est ravissant. Cet oiseau envisagé comme quelque chose de pas durable. On fait "Pfff…" et on est libre. Malheureusement parfois c’est un pavé. Devant ma boîte aux lettres je fais bien " Pfff…". Mais le pavé pèse tout de même. Voilà. Tant pis pour vous, cette lettre. D’ailleurs elle n’est pas adressée à vous. J’ai bien le droit de faire la conversation avec moi-même. J’ai un peu déballé mes valises, mais en trichant. Maintenant si vous vous attendez à ce que je vous dise la date de mon départ, le temps qu’il fait et le menu de mon dîner vous n’aurez rien. Je possède à St-Maurice un grand coffre. J’y engloutis depuis l’âge de sept ans mes projets de tragédie en cinq actes, les lettres que je reçois, mes photos. Tout ce que j’aime, pense et tout ce dont je veux me souvenir. Quelquefois j’étale tout pêle-mêle sur le parquet. Et à plat ventre je revois des tas de choses. Il n’y a que ce grand coffre qui ait de l’importance dans ma vie. Le reste, le temps qu’il fait, le menu des dîners, ce que je deviendrais je m’en fous. Je n’ai plus rien à dire à votre image…

Antoine

Auteur: Saint-Exupéry Antoine de

Info: Lettres de jeunesse, Gallimard Folio, 1976, extraits des pp 59 à 63. *Renée de Saussine, amie d'enfance

[ épistole ] [ prosopopée ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste