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matérialisme

Enrichissez-vous !... Il y a eu un temps, temps glorieux parmi nous, où la conquête des droits sociaux et politiques a été la grande affaire de la nation ; la conquête des droits sociaux et politiques sur le pouvoir et sur les classes qui les possédaient seules. Cette affaire-là est faite, la conquête est accomplie ; passons à d'autres. Vous voulez avancer à votre tour ; vous voulez faire des choses que n'aient pas faites vos pères. Vous avez raison ; ne poursuivez donc plus, pour le moment, la conquête des droits politiques ; vous la tenez d'eux, c'est leur héritage. À présent, usez de ces droits ; fondez votre gouvernement, affermissez vos institutions, éclairez-vous, enrichissez-vous*, améliorez la condition morale et matérielle de notre France : voilà les vraies innovations ; voilà ce qui donnera satisfaction à cette ardeur de mouvement, à ce besoin de progrès qui caractérise cette nation.

Auteur: Guizot François

Info: Histoire parlementaire de France, tome 4, Paris, Michel-Lévy 1863 [BnF] <Chambre des députés, séance du 1er mars 1843, p.68> * Ce mot, qui n'a pas suscité de commentaires à l'époque où il a été prononcé, a été utilisé bien plus tard par les ennemis politiques de Guizot pour discréditer le gouvernement de juillet. Bel exemple de "désinformation" par utilisation d'une citation tronquée et sortie de son contexte.

 

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beaux-arts

Il semble évident, avec le recul, que les artistes de l'Allemagne de Weimar et de la Russie léniniste ont vécu dans un paysage médiatique beaucoup plus atténué que le nôtre, et leur récompense a été de pouvoir encore croire, en toute bonne foi et sans bavardage, que l'art pouvait moralement influencer le monde. Aujourd'hui, l'idée a été largement rejetée, comme il se doit dans une société de médias de masse où le rôle social principal de l'art est d'être un capital d'investissement, ou, de la manière la plus simple, un placement. Nous avons toujours l'art politique, mais nous n'avons pas d'art politique efficace. Un artiste doit être célèbre pour être entendu, mais à mesure qu'il acquiert de la notoriété, son travail accumule de la "valeur" et devient, ipso-facto, inoffensif. En ce qui concerne la politique d'aujourd'hui, la plupart des arts aspirent à la condition de Muzak. Il fournit le bourdonnement de fond du pouvoir.

Auteur: Hughes Robert

Info: The Shock of the New

[ vingtième siècle ] [ marchandisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

postérité

Tu sais bien que les humains, en éloignant les basiques problèmes de survie, ont développé quantité de disciplines vues comme inutiles ou même parasites, ce qui est une erreur puisqu'elles trouvent toutes leur justification. Pense à l'assassin destructeur de masse qui permet de reconstruire après sa chute - tout en améliorant une morale. Ou au glandeur jouissif, artiste ou pas, qui développe des techniques pour occuper le temps. Tous deux apportent de la matière à l'écrivain penseur, qui lui tente, génération après génération, d'affiner la description du monde et de ses interactions, pendant que de son côté le mathématicien mesure le cosmos donné à ses sens à l'aide de nombres abstraits, réputés immuables dans leurs attributs d'ordonnateurs des proportions.
Je crois pouvoir dire que ces deux spécialistes de l'abstraction et de l'imagination, en affinant les manières de nommer et décrire ce que nous appelons le réel, s'inscrivent, un peu plus que d'autres, dans une continuité évolutive.

Auteur: Mg

Info: 4 mai 2017

[ durabilité ] [ mathématiques ] [ langage ]

 

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primates

Plus méthodiques dans notre brutalité que les chimpanzés et plus empathiques que les bonobos, nous sommes de loin le plus grand singe bipolaire par excellence. Nos sociétés ne sont jamais complètement pacifiques, ou complètement compétitives, jamais gouvernées par le pur égoïsme, jamais non plus parfaitement morales. La nature ignore les états purs. Ce qui vaut pour la société humaine vaut aussi pour la nature humaine. Elle peut allier bonté et cruauté, grandeur et vulgarité - le tout parfois dans la même personne. Nous sommes bourrés de contradictions, mais de contradictions apprivoisées. (...)
Le rôle de l'intelligence vient se superposer à la dualité inhérente de la nature humaine. Même si nous surestimons habituellement notre rationalité, on ne peut nier que le comportement humain soit une combinaison d'énergie vitale et d'intelligence. Nous maîtrisons mal des pulsions anciennes tournées vers le pouvoir, le sexe, la sécurité et la nourriture, mais en général nous soupesons les avantages et les inconvénients de nos décisions avant de passer à l'acte. L'expérience infléchit considérablement le comportement humain.

Auteur: Waal Frans de

Info: Le singe en nous

[ évolution ] [ intellect ]

 

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morale ascientifique

Ce n'est que dans la seconde moitié du XXe siècle qu'on a vraiment pris conscience qu'il existe une ligne de partage entre science et valeur, et ce constat a sournoisement modifié notre rapport à la science. Chez ceux qui l'apprécient pour ce qu'elle est, il a engendré une sorte de dégrisement salutaire, libérateur même. Mais chez les autres, ce dégrisement a pris la forme d'un sentiment de déception, dû à un malentendu : on avait chargé la science de tâches morales ou politiques qu'elle est impuissante à remplir. Les questions relatives à nos valeurs, m'a-t-on souvent expliqué à la fin de mes conférences, sont celles qui nous importent le plus, car c'est autour d'elles que nous déterminons nos actes, construisons nos aspirations, nos projets. Dès lors, si la science se montre incapable de nous fournir les références dont nous avons besoin, si elle éclaire le vrai mais sans pouvoir lui conférer un sens, il n'y a rien d'étonnant à ce que nous relativisions ses conquêtes, où n'y prêtions que peu d'attention.

Auteur: Klein Étienne

Info: Allons-nous liquider la science ? Galilée et les Indiens

[ irrationnelle éthique ] [ anthropocentrisme ]

 

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éthique

Nécessité de la morale : L'ensemble des règles morales forme vraiment autour de chaque homme une sorte de barrière idéale, au pied de laquelle le flot des passions humaines vient mourir, sans pouvoir aller plus loin. Et, par cela même qu'elles sont contenues, il devient possible de les satisfaire. Aussi, que, sur un point quelconque, cette barrière vienne à faiblir, et aussitôt, par la brèche ouverte, les forces humaines jusque-là contenues se précipitent tumultueusement ; mais, une fois lâchées, elles ne peuvent plus trouver de terme où elles s'arrêtent ; elles ne peuvent que se tendre douloureusement dans la poursuite d'un but qui leur échappe toujours. Que, par exemple, les règles de la morale conjugale perdent de leur autorité, que les devoirs auxquels les époux sont tenus l'un envers l'autre soient moins respectés, et les passions, les appétits que cette partie de la morale contient et réglemente se déchaîneront, se dérégleront, s'exaspéreront par ce dérèglement même ; et, impuissantes à s'apaiser parce qu'elles se seront affranchies de toutes limites, elles détermineront un désenchantement Emile, qui se traduira d'une manière visible dans la statistique des suicides.

Auteur: Durkheim

Info: L'éducation morale, 1903, Quadrige, PUF 1963 <p.36>

 

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croître

Les psychonévroses "surtout celles de niveau supérieur" offrent la possibilité de "prendre sa vie en main". Elles sont l'expression d'une pulsion d'autonomie psychique, notamment morale, par la transformation d'une structure plus ou moins primitivement intégrée. Il s'agit d'un processus dans lequel l'individu lui-même devient agent actif de sa désintégration, voire de son effondrement. Ainsi, le sujet parvient à se "guérir", non pas au sens d'une réhabilitation, mais plutôt parce qu'il accède à  un niveau plus élevé que celui auquel il se trouvait avant sa désintégration. Cela se produit par le biais d'un processus d'éducation de soi et d'une transformation psychique intérieure. L'un des principaux mécanismes de ce processus est le sentiment continu de regard sur soi, comme s'il venait de l'extérieur, suivi d'une affirmation ou d'une négation consciente des conditions et des valeurs dans les environnements interne et externe. Par la création constante de lui-même, par le développement du milieu psychique intérieur et le développement du pouvoir de discrimination par rapport à ces milieux intérieur et extérieur, l'individu peut passer par des niveaux toujours plus élevés de 'névroses' et donc simultanément par des niveaux toujours plus élevés de développement universel de sa personnalité.

Auteur: Dabrowski Kazimierz

Info: 1972, p. 4

[ développement intérieur ]

 

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citoyens

La masse des hommes sert ainsi l’État, non point en humains, mais en machines avec leur corps. C’est eux l’armée permanente, et la milice, les geôliers, les gendarmes, la force publique, etc. La plupart du temps sans exercer du tout leur libre jugement ou leur sens moral ; au contraire, ils se ravalent au niveau du bois, de la terre et des pierres et on doit pouvoir fabriquer de ces automates qui rendront le même service. Ceux-là ne commandent pas plus le respect qu’un bonhomme de paille ou une motte de terre. Ils ont la même valeur marchande que des chevaux et des chiens. Et pourtant on les tient généralement pour de bons citoyens. D’autres, comme la plupart des législateurs, des politiciens, des juristes, des ministres et des fonctionnaires, servent surtout l’État avec leur intellect et, comme ils font rarement de distinctions morales, il arrive que sans le vouloir, ils servent le Démon aussi bien que Dieu. Une élite, les héros, les patriotes, les martyrs, les réformateurs au sens noble du terme, et des hommes, mettent aussi leur conscience au service de l’État et en viennent forcément, pour la plupart à lui résister. Ils sont couramment traités par lui en ennemis.

Auteur: Thoreau Henry David

Info: La Désobéissance civile (1849)

[ fonctionnaires ] [ innovateurs ] [ hérétiques ]

 

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pouvoir

Les universités d'élite méprisent le travail intellectuel rigoureux qui, par nature, se méfie de l’autorité, défend farouchement son indépendance et recèle un potentiel subversif. Elles fragmentent le savoir en disciplines hautement spécialisées, qui offrent des réponses pointues s'inscrivant dans des structures rigides. Économiques, politiques, ou sociales, les hiérarchies que servent ces institutions reposent sur des postulats univoques, telle la primauté d'un marché sans entraves, et un vocabulaire qui leur est propre. Ces terminologies par lesquelles les "spécialistes" se démarquent en tant qu'élite nuisent à l'acquisition d'une vision globale, dissuadent les néophytes de poser des questions embarrassantes, font obstacles à la recherche du bien commun, fragmentent les disciplines, divisent le corps professoral, les étudiants et les chercheurs, et incitent les universitaires à s'enfermer dans leur tour d'ivoire en négligeant les questions morales, politiques et culturelles les plus pressantes. Ceux qui savent faire preuve d'esprit critique - comme Noam Chomsky, Howard Zinn, Dennis Kucinich ou Ralph Nader - sont marginalisés, exclus des grands débats. Les universités d'élite ont renoncé à toute autocritique. Elles refusent de remettre en cause un système n'ayant que son propre maintien pour raison d'être. Dans ces institutions, il n'y a que l’organisation, la technologie, la promotion personnelle et les systèmes d'information qui comptent.

Auteur: Hedges Chris

Info: L'empire de l'illusion : La mort de la culture et le triomphe du spectacle

[ cénacles ] [ néolibéralisme ] [ conservation ]

 

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oecuménisme

Un jour, elle avait lu sur le journal mural un article de lui où il disait que la morale sans la foi valait mieux que la foi sans la morale......
Je prie, je jeûne, j’accomplis toutes les obligations, mais je crois que la religion véritable, c’est ce que l’on fait et pas ce que l’on croit. La religion n’est pas un but en soi mais elle est un moyen de nous enseigner la vertu. Dieu, qu’il soit glorifié et exalté, n’a pas besoin de notre prière et de notre jeûne. Nous prions et nous jeûnons pour notre propre éducation. L’islam n’est pas quelque chose de formel et de rituel, comme le croient les salafistes, et ce n’est pas non plus un moyen de s’emparer du pouvoir, comme le croient les frères. Si l’islam ne nous rend pas plus humains, il ne sert à rien, et nous non plus.
Elle le regarda sans lui répondre et il poursuivit avec enthousiasme :
-Pourquoi apprenons-nous la médecine ? C’est pour soigner les gens. Donc les études n’ont pas de valeur si l’on n’exerce pas la médecine. Avec la même logique, la religion est un entraînement à faire le bien. Il ne sert à rien de la pratiquer si cela ne se reflète pas sur notre morale.

Auteur: El Aswany Alaa

Info: J'ai couru vers le Nil

[ tolérance ]

 

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