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nourriture

La cuisine aurait-elle horreur du bleu ? Assurément, car il n'existe pratiquement aucun aliment de cette couleur dans la nature. On mange du blanc, du jaune, du rouge, du vert, du brun, du clair ou du foncé, mais jamais du bleu. [...] manger du bleu n'est pas évident, et à l'exception du curaçao (coloré au bleu de méthylène), cocktail bleu turquoise qui évoque la mer, l'horizon et les vacances, le bleu en cuisine n'est absolument pas alléchant. Au mieux il est le moisi du fromage, au pire il est morbide. Certes le chou rouge lorsqu'il est cuit prend une tonalité bleutée, tout comme la trévise ou la pomme de terre Vitelotte ; les chips violacées à la betterave sont à la mode, mais manger complètement bleu n'est pas naturel.

Auteur: Abecassis Valérie

Info: Art food : L'histoire de l'art en cuisine

[ peinture ] [ couleur ]

 

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obsession

Je me mis en quête de souvenirs agréables. Creuser des citrouilles avec ma mère à la table de la cuisine tandis que les feuilles d'automne tombent paresseusement sur le sol. Descendre en luge une colline escarpée, des flocons de neige atterrissant sur ma langue. Se lancer une balle de base-ball avec mon père, des sourires entendus sur nos visages quand la balle vient frapper le cuir. M'asseoir au bord du lac un après-midi d'été paresseux, à regarder les têtards fuser dans l'eau. Mais ces moments n'avaient jamais existé, et ils furent vite remplacés par une image plus morbide : une femme allongée sur un lit à baldaquin, des vers grouillant dans ses orbites, une croix en bois pendant à l'envers sur le mur. Je fermai les yeux, roulant à l'aveugle.

Auteur: Bassoff Jon

Info: Corrosion

[ cadavre ] [ horreur ]

 

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élitisme

Il [l'État] lui faut, quand même il devrait consacrer des siècles à son oeuvre d'éducation, mettre fin à l'injustice qui consiste à mépriser le travail corporel. Il devra avoir pour principe de juger l'individu non pas d'après son genre de travail, mais suivant la qualité de ce qu'il produit.
Ce principe pourra paraître monstrueux à une époque où le plus stupide écrivain à la ligne est plus prisé que le plus intelligent des ouvriers mécaniciens qualifiés, simplement parce que le premier travaille avec une plume. Cette fausse appréciation ne vient pas, nous l'avons dit, de la nature des choses ; c'est un produit artificiel de l'éducation, qui n'existait pas autrefois. L'état contre nature dans lequel nous nous trouvons actuellement fait partie de ces phénomènes morbides généraux qui caractérisent la décadence matérialiste de notre époque.

Auteur: Hitler Adolf

Info: Mein Kampf

[ paresse ] [ égalité ]

 

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psychanalyse symptomatique

[...] quelle est la structure de cette parole qui est au-delà du discours [courant] ?

La nouveauté freudienne, par rapport à saint Augustin, c’est la révélation, dans le phénomène, de ces points vécus, subjectifs, où une parole émerge qui dépasse le sujet discourant. Nouveauté si saisissante que nous pouvons difficilement croire qu’on ne s’en soit jamais aperçu auparavant. Sans doute fallait-il que le commun des hommes fût engagé depuis quelque temps dans un discours bien perturbé, dévié peut-être, et de quelque façon inhumain, aliénant, pour que se soit manifestée avec une telle acuité, une telle présence, une telle urgence, cette parole.

Ne l’oublions pas, elle est apparue dans la partie souffrante des êtres, et c’est bien sous la forme d’une psychologie morbide, d’une psychopathologie, que la découverte freudienne a été faite.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, page 407

[ disjonction ] [ écart ] [ monde moderne ] [ métalangage ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

dogmes

La science moderne, pas plus que la religion antique, ne croit en une pensée entièrement libre. La théologie condamne certaines pensées en les taxant de blasphèmes. La science condamne certaines pensées en les qualifiant de morbides. Des sociétés religieuses ont, par exemple, plus ou moins dissuadé les hommes de penser à la sexualité. La nouvelle société scientifique dissuade catégoriquement les hommes de penser à la mort : la mort est un fait, mais on le considère comme morbide. Et dès qu'elle s'occupe d'individus dont la santé mentale avoisine la folie, la science moderne se soucie beaucoup moins de la logique pure qu'un derviche tourneur. Dans ces cas-là, il ne suffit pas que le malheureux souhaite connaître la vérité ; il faut qu'il désire la santé. Rien ne peut le sauver qu'une soif aveugle de normalité, pareille à celle d'une bête.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Orthodoxie, p.35

[ peur de la mort ] [ médecine ] [ tabous ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

contemplation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées;

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides,
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins;

Celui dont les pensées, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!

Auteur: Baudelaire Charles

Info: In Élévation, 3e poème de la section "Spleen et Idéal" du recueil Les Fleurs du mal, 1857

[ poème ] [ évasion ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

astuce marketing

Sur l’emballage des serviettes hygiéniques que j’ai achetées dans une pharmacie étaient imprimées ces informations courtes et cocasses :

Le trouble léthologique est l’incapacité de se rappeler le mot dont on a besoin dans l’instant.

La rhopographie – l’attachement particulier d’un artiste à représenter des objets menus et insignifiants dans une œuvre picturale.

La rhyparographie – un attrait particulier de l’artiste-peintre pour des sujets morbides ou repoussants par leur laideur.

Léonard de Vinci est l’inventeur des ciseaux.

Dans la salle de bains, lorsque j’ai ouvert ce paquet de serviettes, j’ai eu comme une révélation : et si cela faisait partie de l’ambitieux projet de cette encyclopédie universelle censée contenir tout le savoir des hommes ? Je suis donc retournée dans la même pharmacie, pour chercher d’autres produits de cette étrange société qui avait pris l’initiative de joindre l’utile à l’indispensable.

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Les Pérégrins

[ mots savants ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dub

[…] cette musique [la techno] élimine toute parole. Ce refus du verbe s’accompagne d’un rejet du langage musical, au profit des effets. Au discours sont préférés les procédés. La techno élimine la mélodie, voire la hauteur, utilisant les sons comme du bruit, pour leurs timbres. Elle supprime aussi la phrase musicale avec son début, son développement et sa résolution, remplacés par la répétition de formes sonores traitées par la machine. […]
Reste l’inintelligible : stridences et saturation, suppression des silences, atténuation des attaques des sons, qui permettraient à l’auditeur d’en identifier l’origine et la nature. Et bien sûr la pulsation obsédante, qui passe en avant-plan sonore et recouvre le rythme – le cœur battant de la musique – par son contraire : une fixation morbide, maladive, semblable au balancement ininterrompu des autistes, privés eux aussi du langage verbal. Totalement envahie par la déferlante de décibels, la conscience décroche.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Techno, le son de la technopole", pages 24-25

[ enfermement ] [ déconstruction ] [ involution ] [ transe ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

média

Je n'ai pas de poste de télévision. La voix polyphonique de la radio, provenant de tous les horizons, de tous les milieux, me suffit. Elle tisse sur divers tons la rumeur mouvante du temps qui passe. ( .... )
Ceux qui sont quotidiennement gavés d'images télévisuelles en savent-ils plus, en apprennent et comprennent-ils plus que moi ? J'en doute. Ils les regardent sans les voir, les voient sans les regarder, ces images des guerres, des tragédies, des désastres. Elles se mêlent à celles de films de crimes et de catastrophes, à celles des publicités, elles s'y confondent, s'y diluent. Et quand elles sont trop violentes, effroyables, elles plongent leurs spectateurs dans un état de fascination. Une fascination morbide au sortir de laquelle ils émergent mi-hébétés, mi-incrédules. El la grande foire sanglante continue, le mal se rit de son public, il renouvelle ses coups d'esbroufe en surenchérissant dans l'outrance, le mauvais goût.

Auteur: Germain Sylvie

Info: Chanson des mal-aimants, Gallimard 2002, p. 238 et suivantes

[ vingtième siècle ] [ abrutissement ]

 

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teinte

Le rose n’est pas une couleur, c’est le bâtard du rouge triomphant et de la lumière coupable ; né d’un inceste où l’enfer comme le ciel ont joué un rôle, il est resté la teinte de la honte. Mais cela, je ne l’ai senti que plus tard, quand il m’était devenu impossible de sortir encore de la géhenne.

La connaissance d’après coup, celle qui arrive trop tard pour vous sauver, me rappela que le rose est jumelle à l’horreur.

Pleur sanglante des poumons phtisiques, mousse aux lèvres des hommes qui meurent la poitrine percée, tissus visqueux des fœtus, prunelles affreuses des albinos morbides, témoin du virus et du spirochète, compagnon des sanies et de toutes les purulences, il a fallu l’innocence et l’admiration des enfants et des jeunes filles pour l’entourer de désirs et de préférences, et cela même démontre sa malice et sa ténébreuse essence.

Auteur: Ray Jean

Info: Les derniers contes de Canterbury

[ dénigrement ] [ églantine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel