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dirigisme psychologique

Il [Jung] fait reposer l’essentiel du traitement des névrosés sur le fait de leur montrer le chemin de la réalité devant laquelle ils ont reculé. Nous soutenons, pour notre part, que la réalité la plus proche et la plus importante pour le malade, c’est l’ensemble de ses symptômes morbides, qu’on doit par conséquent s’occuper de ceux-ci, alors que les références aux problèmes de l’existence feront ressentir encore plus douloureusement aux malades leur incapacité à les résoudre. On n’a guère besoin dans une analyse de se soucier des projets du malade ; pour peu que l’analyse aille assez en profondeur, les patients trouvent leur voie sans notre aide, et une technique analytique correcte doit même s’efforcer de rendre le patient assez indépendant pour qu’il n’ait d’ordre à recevoir de personne, pas même de son médecin. Il décidera ensuite lui-même quelle part abandonner de ses investissements "inadéquats" et laquelle réaliser effectivement après l’analyse.

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Critique de "Métamorphoses et symboles de la libido" de Jung

[ méthodes comparées ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

folie individuelle

Comment imaginer la vie des autres, alors que la sienne paraît à peine concevable ? On rencontre un être, on le voit plongé dans un monde impénétrable et injustifiable, dans un amas de convictions et de désirs qui se superposent à la réalité comme un édifice morbide. S’étant forgé un système d’erreurs, il souffre pour des motifs dont la nullité effraie l’esprit et se donne à des valeurs dont le ridicule crève les yeux. Ses entreprises sembleraient-elles autre chose que vétilles, et la symétrie fébrile de ses soucis serait-elle mieux fondée qu’une architecture de balivernes ? A l’observateur extérieur, l’absolu de chaque vie se dévoile interchangeable, et toute destinée, pourtant inamovible dans son essence, arbitraire. Lorsque nos convictions nous paraissent les fruits d’une frivole démence, comment tolérer la passion des autres pour eux-mêmes et pour leur propre multiplication dans l’utopie de chaque jour ? Par quelle nécessité celui-ci s’enferme-t-il dans un monde particulier de prédilections, celui-là dans un autre ?

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Précis de décomposition" in Œuvres, éditions Gallimard, 1995, page 595

[ singularité ] [ incompréhensible ] [ bouffonnerie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

reproduction

Le progrès, par un contraste étrange, a tout amélioré, tout perfectionné, sauf l'homme, son principal agent ; et le flot montant de la dégénérescence continue son mouvement ascensionnel sans être inquiété. L'hérédité morbide s'accentue à chaque génération, détruisant telle famille trop atteinte, attaquant telle autre qui bientôt deviendra sa proie. Et pourquoi ce triste état de choses ? Parce que l'instinct, notre premier guide, ne s'est pas éclipsé devant l'intelligence, en matière de procréation. L'homme n'est plus physiquement ce qu'il a été jadis. Les conditions organiques des accouplements actuels ont besoin d'être mieux connues ; il ne suffit plus d'obéir aveuglément aux impulsions de l'instinct. Aussi avons-nous jugé utile d'exposer, en commençant, les données essentielles de la fécondation, prenant pour base les dernières recherches biologiques.

La sélection sociale, principale source des états dégénératifs constatés, obéit, en général, à l'égoïsme, sans demander conseil à la science, hélas ! trop faiblement impérative. L'instinct élève, trop haut et trop souvent, la voix dans des circonstances délicates où, seule, l'intelligence devrait intervenir.

Auteur: Natalelli (docteur)

Info: in "Essai sur la Régénération Humaine" (1907)

[ médecine ] [ autorité du savoir ] [ déclin ] [ déliquescence humaine ] [ eugénisme ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

reproduction

Le progrès, par un contraste étrange, a tout amélioré, tout perfectionné, sauf l'homme, son principal agent ; et le flot montant de la dégénérescence continue son mouvement ascensionnel sans être inquiété. L'hérédité morbide s'accentue à chaque génération, détruisant telle famille trop atteinte, attaquant telle autre qui bientôt deviendra sa proie. Et pourquoi ce triste état de choses ? Parce que l'instinct, notre premier guide, ne s'est pas éclipsé devant l'intelligence, en matière de procréation. L'homme n'est plus physiquement ce qu'il a été jadis. Les conditions organiques des accouplements actuels ont besoin d'être mieux connues ; il ne suffit plus d'obéir aveuglément aux impulsions de l'instinct. 

Aussi avons-nous jugé utile d'exposer, en commençant, les données essentielles de la fécondation, prenant pour base les dernières recherches biologiques. 

La sélection sociale, principale source des états dégénératifs constatés, obéit, en général, à l'égoïsme, sans demander conseil à la science, hélas ! trop faiblement impérative. L'instinct élève, trop haut et trop souvent, la voix dans des circonstances délicates où, seule, l'intelligence devrait intervenir.

Auteur: Natalelli (docteur)

Info: Introduction d'un "Essai sur la Régénération Humaine" (1907)

[ médecine ] [ autorité du savoir ] [ déclin ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

progrès

A Kyoto, l’équipe du Panasonic’s Nanotechnology Research Laboratory élabore une micro-pile "au sucre" qui utilise comme carburant le glucose contenu dans le sang humain (The Engineer . 25/07/03. Sciences et Avenir. Septembre 2003). Celle-ci pourrait alimenter un pacemaker, un implant auditif ou toute autre prothèse nécessitant une alimentation électrique. "Parmi ses autres applications, on peut imaginer des robots nourris au sucre...On pourrait implanter dans le corps humain des robots-soigneurs intelligents micro ou nanométriques... ils interviendraient chirurgicalement ou par diffusion d’un médicament. Une fois leur tâche accomplie, ils n’auraient plus qu’à ressortir par l’un des orifices naturels..."

Sachant que le-risque-zéro-n’existe-pas, voilà qui promet de superbes aléas thérapeutiques, voire épidémiques. Sans compter, "dualité" aidant, la merveilleuse arme de destruction massive que pourraient constituer des robots vampires.
En admettant même la possibilité du risque zéro, le choix d’une médecine high-tech dans une société morbide plutôt qu’une prévention naturelle dans un milieu salubre, qui ne voit que ces nano-machines ne peuvent être que les produits et les agents dans le corps humain d’une machinerie totale, dont nous ne serions plus que des pièces intégrées. L’homme-machine matérialisant ainsi notre machinisme mental.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Aujourd'hui le nanomonde", pages 206-207

[ pharmakos ] [ nanotechnologie ] [ surenchère ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

respect de l'autorité

- Tu as une aversion morbide de la mort. Tu n'aimes probablement pas le fait d'être en guerre et de risquer de te faire exploser la tête à tout moment.

- J'en suis plus que contrarié, monsieur. Je suis absolument faché.

- Tu as un profond instinct de survie. Et tu n'aimes pas les bigots, les brutes, les snobs ou les hypocrites. Inconsciemment, il y a beaucoup de gens que tu détestes.

- Consciemment, monsieur, consciemment, corrigea Yossarian dans un effort pour lui fciliter la tâche. Je les déteste consciemment.

- Tu es hostile à l'idée d'être volé, exploité, dégradé, humilié ou trompé. La misère te déprime. L'ignorance te déprime. La persécution te déprime. La violence, la corruption te dépriment. Tu sais, je ne serais pas surpris si tu étais maniaco-dépressif !

- Oui, monsieur. Peut-être que je le suis.

- Essaye de le nier.

- Je ne le nie pas, monsieur, dit Yossarian, content du miraculeux rapprochement qui s'était opéré entre eux. Je suis d'accord avec tout ce que vous avez dit. 

Auteur: Heller Joseph

Info: Catch 22

[ impressionnabilité ] [ besoin d'affection ]

 

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prophylaxie

Il faut bien comprendre que la Revue Scientifique ne se lasse pas de déclarer la fin de la médecine curative. Quand on est médecin, cela n'a rien d'agréable. Toute l'OPA pastorienne sur la médecine a pour but de redéfinir la pathologie par laquelle on va désormais prévenir au lieu de guérir.

"M. Pasteur, écrit Jousset de Bellesme (*), a fait faire à lui seul plus de progrès à la médecine que 10.000 praticiens plus compétents que lui en science médicale." (1882, 22.4)

La raison en est simple et enthousiasme tous les auteurs de la Revue fatigués par la médecine : l'hygiène de Pasteur "permet de prévenir les causes morbides, d'éloigner les maladies, pour ne pas avoir à les guérir.' (1882, 4.2, p.144). Cette croyance, qui disparaîtra peu à peu avant la fin du siècle, coupe l'herbe sous le pied des médecins. "Il est plus facile d'empêcher cent personnes de tomber malades que d'en guérir une quand elle l'est devenue" écrit Rochard (**) (1887, 24.9, p.388°°). Comment rendre coopératif un groupe social, les médecins, tout en les avertissant qu'ils n'auront bientôt plus de malades à soigner ?

Auteur: Latour Bruno

Info: in "Les microbes, guerre et paix", éd. Métailié, p. 136-137 - (*) Jousset de Bellesme (1839-1925) : physiologiste et pisciculteur ; (**) Jules Rochard (1819-1896) : médecin, membre de l'Académie de Médecine

[ vains espoirs ] [ citations ] [ histoire des sciences ] [ grand homme ] [ antagonisme ] [ historique ]

 

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écrivain

Quiconque eut jamais avec Dostoïevski un entretien sincère le sait, comme le savent tous ceux qui lurent attentivement son œuvre et comprirent ses personnages, victimes maudites d’un destin noir, d’une atmosphère sulfureuse, étouffante, déformante, qui les mène au bord de la folie. Ces lecteurs savent en effet que l’écrivain psychologue et penseur trouva pour ses personnages malheureux des paroles de compassion chaleureuses, que c’est un appel à l’amour et à la paix qu’il a lancé à travers eux et pour eux. Pour peindre cette atmosphère morbide, il n’usa pas de phrases banales privées de vie et d’âme ; il n’écrivit pas d’éditoriaux bourrés de slogans aussi retentissants que vides, mais ds pages pleines de feu, de sentiments, des mots qui vont jusqu’au fond du cœur humain et brûlent l’âme. C’était un ami sincère et ardent de ceux qui souffrent dans leur quête d’une vie spirituelle authentique. Ses personnages vivent dans les ténèbres d’une nuit profonde, mais ils luttent par tous les moyens, purs ou impurs, pour accéder à la lumière et à la liberté. Peut-être s’y acheminent-ils surtout par des voies sinueuses, car le droit chemin est difficile à discerner dans le noir : seuls, les élus, les meilleurs, y parviennent.

Auteur: Souvorine Alexeï Sergueïevitch

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 474

[ éloge posthume ]

 

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société

Nous avons coutume de considérer que nous formons un grand corps démocratique dont les membres sont liés entre eux par une communauté de sang et de langage, et dont l'unité indissoluble est assurée par tous les modes de communication qu'ait pu tramer l'ingéniosité de l'homme ; nos vêtements, notre alimentation sont identiques ; nous lisons les mêmes journaux (exactement, titre, poids et tirage mis à part) ; nous sommes le peuple le plus collectiviste du monde, hormis quelques peuplades primitives que nous tenons arriérés dans leur développement. Et pourtant...
Pourtant, malgré tant d'apparences qui sembleraient prouver que nous sommes étroitement liés et apparentés ; que nous vivons en bons voisins ; que nous avons bon caractère ; que nous sommes serviables, compatissants, fraternels presque, nous sommes un peuple solitaire, un troupeau morbide et dément, se démenant de tous côtés dans une rage frénétique et jalouse ; un peuple qui voudrait oublier qu'il n'est pas ce qu'il croit, un peuple qui n'est pas réellement uni ; dont les individus n'ont, les uns pour les autres, aucun dévouement réel, aucune attention réelle, ne sont, en vérité, que des unités brassées par Dieu sait quelle main invisible, selon une arithmétique qui n'est pas notre affaire.

Auteur: Miller Henry

Info: La Crucifixion en rose, tome 1 : Sexus

[ solitude ] [ égoïsme ]

 

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bourse

Ce qui me rappelle une histoire qui s'est passée un vendredi d'octobre 1987. Ce matin-là, tous les médias avaient annoncé que le plus grand krach boursier des six dernières décennies venait de commencer. Petit à petit, des milliers de gens venus de tous les coins de New-York confluèrent sur Wall Street. Sans trop comprendre, les policiers observaient cette masse immobile levant le nez au ciel. Jusqu'à ce que l'affaire s'éclaircisse. Tous attendaient que les premiers brokers désespérés se jettent par les fenêtres. Les images de 1929 étaient dans toutes les mémoires, et nul ne voulait rater l'événement en direct. La dépression des uns fait la joie morbide des autres. Certes, une crise financière n'aurait pas amélioré le sort des petites gens, du moins ne voulaient-ils pas rater le spectacle consolateur des maudits yuppies s'écrasant sur le bitume. La foule attendit longtemps sans que rien ne se passe. Et peu à peu, une rumeur circula: il n'allait rien se passer. Personne n'allait se défenestrer. Car depuis que la climatisation existe, il n'est plus possible d'ouvrir aucune fenêtre à Wall Street. Le petit peuple déçu rentra chez lui. Probablement pensèrent-ils: Foutre, même les joies les plus simples de l'existence sont gâchées par la technique moderne.

Auteur: Paoli Guillaume

Info: cofondateur des Chômeurs heureux, Ne vous laissez pas aller!, conférence à la Volksbühne à Berlin dans le cadre du cycle, capitalisme et dépression, mars 2001

 

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