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crépuscule

Quelque chose en lui, qui ne fut pas dit à ce moment-là, lui rappela d'autres moments perdus de son enfance, non loin de là, mais dans un autre village anonyme et poussiéreux, au bord du fleuve, dont le lit grossissait l'été grâce aux apports silencieux et cachés de ruisseaux et de pentes et qui, tout à coup, resplendissait devant lui, baigné par la lumière moribonde du jour, suspendu pour toujours dans un sortilège de silence et coulant éternellement, étrange et obscur comme le temps.

Auteur: Tizón Héctor

Info: La Beauté du monde

[ réminiscence ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Il se prit à songer à l'homme qui avait offert au monde cette oeuvre inépuisable, ce petit géant maladif, enchaîné à son lit, qui, avec l'énergie du moribond, avait rédigé son inestimable traité d'entomologie sociale dans une chambre hermétiquement close, enveloppé de vêtements et de couvertures, son bureau recouvert de calepins, de médicaments et d'opiacés. Voilà un homme dont la vie n'avait été qu'une suite de souffrances et qui, par la grâce toute-puissante de son art, les avait transformées en une musique sublime, inoubliable.

Auteur: Miller Henry

Info: Crazy Cock, sur Proust, 10/18, p. 171

[ éloge ]

 

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paradoxe

On dit l'Amérique jeune, mais elle semble au contraire très ancienne, épuisée, dégénérée, grabataire, terriblement paulinienne, avec ses notions judéo-chrétiennes éculées de bien et de mal, son kitsch atroce, ses pulsions colonialistes et universalisantes, son racisme, sa junk food, sa répression sexuelle, sa politique étrangère criminelle. L'Amérique semble moribonde face au petit Eskimo éblouissant de vitalité, établissant des rapports authentiques avec son milieu naturel. Qui ne rêverait pas d'être un Eskimo, insensible au monothéisme, insensible à la morale sexuelle, insensible à la guerre, occupé de chasse et de chamanisme ?

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Economie Eskimo, p.56

[ double jeu ] [ Etats-Unis ] [ dénigrés ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

arrière-été

Qu'il est donc rapide, le glissement d'une saison moribonde vers la saison future ! Hier encore (il semble que c'était hier), ce grand pays sous le soleil sec de septembre s'abandonnait aux charrues. Elles ouvraient dans l'herbe rase des prairies de longues blessures roses d'heure en heure élargies. A la pointe du dernier sillon, Fernand, l'épaule nue et dorée comme au plein de l'été, une main sur le soc éblouissant, portait de l'autre à ses lèvres une pomme si rouge que le ciel autour d'elle avivait son bleu trop doux. Les chevaux las s'endormaient au repos et leurs crinières, en se penchant vers le sommeil, démasquaient par à-coups le ruban d'horizon, ses pans de collines, ses villages minuscules délicatement dessinés, avec le compte exact de toitures et des arbres, leurs couleurs posées côte à côte sans une bavure, à peine amorties au fond de l'air mûri comme un vin d'or.

Auteur: Roud Gustave

Info: Air de la solitude

[ impressionnisme littéraire ] [ tableau écrit ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

épidémie

Bientôt éclata un effroyable fléau, un mal abominable qui dévastait tout. Il emportait chaque jour d'innombrables victimes, et attaquait brusquement chacun dans son logis. L'une après l'autre, à la suite, il envahissait les maisons du vulgaire tremblant. Alors, pris d'horreur, tous de s'enfuir, d'éviter la contagion, de jeter indignement à la voirie leurs parents : comme si, avec le moribond atteint de la peste, on pouvait aussi mettre à la porte la mort elle-même. Et par toute la ville, dans les rues, gisaient, non plus des corps, mais des cadavres innombrables de malheureux, qui imploraient la pitié des passants en contemplant mutuellement leur infortune. Personne ne se retournait, si ce n'est pour s'enrichir par la cruauté. Personne ne s'empressait, a la pensée qu'un malheur semblable le menaçait. Personne ne faisait pour autrui ce qu'il eût voulu qu'on fît pour lui. C'en est au point que l'on croit la fin du monde arrivée.

Auteur: Saint Ponce

Info: biographie de Saint Cyprien, l'hypothèse privilégiée aujourd'hui étant celle d'une épidémie de variole à Carthage

[ historique ] [ maladie ] [ panique ]

 

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épidémie

Ce qui aggrava le fléau, ce fut l'affluence des gens de la campagne dans la ville : ces réfugiés étaient particulièrement touchés. Comme ils n'avaient pas de maisons et qu'au fort de l'été ils vivaient dans des baraques où on étouffait, ils rendaient l'âme au milieu d'une affreuse confusion ; ils mouraient pêle-mêle et les cadavres s'entassaient les uns sur les autres ; on les voyait, moribonds, se rouler au milieu des rues et autour des fontaines pour s'y désaltérer. Les lieux sacrés où ils campaient étaient pleins de cadavres qu'on n'enlevait pas. La violence du mal était telle qu'on ne savait plus que devenir et que l'on perdait tout respect de ce qui est divin et respectable. Toutes les coutumes auparavant en vigueur pour les sépultures furent bouleversées. On inhumait comme on pouvait. Beaucoup avaient recours à d'inconvenantes sépultures, aussi bien manquait-on des objets nécessaires, depuis qu'on avait perdu tant de monde. Les uns déposaient leurs morts sur des bûchers qui ne leur appartenaient pas, devançant ceux qui les avaient construits, et y mettaient le feu ; d'autres, sur un bûcher déjà allumé, jetaient leurs morts par-dessus les autres cadavres et s'enfuyaient.

Auteur: Thucydide

Info: Histoire de la guerre du Péloponnèse, Livre II, Chapitre LII

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

espionnage

Les études de l'Institut Kinsey ont définitivement établi que parmi toutes les méthodes de séduction aucune n'est aussi prompte, efficace et économique que la révélation de secrets militaires, politiques et économiques, par ordre décroissant. "Si pour séduire une main-d'oeuvre féminine auxiliaire - écrit un chercheur non dépourvu de sensibilité sociale - la photocopie d'un traité secret de collaboration culturelle en Amérique centrale peut suffire, pour induire au péché une secrétaire de direction il faut recourir pour le moins à un traité de non-agression dans le Moyen-Orient, et une diplômée ne dira pas non à un modèle réduit de mitraillette à canon court avec chargement automatique et vitesse de tir réglable suivant le nom de la cible" ; afin de ne pas prolonger fastidieusement la citation ponctuée d'éléments techniques, je rapporte la conclusion, où il est affirmé que "même la papesse Jeanne n'aurait pu résister à une carte d'installations radars" ; et le chercheur d'affirmer peut-être audacieusement, qu'on a vu des femmes moribondes en odeur de sainteté différer frauduleusement l'agonie afin de se livrer au péché - abandonnant ainsi une carrière céleste prometteuse et stable - dans les bras d'un Lord qui exhibait, avec ce sourire cultivé et satanique typique des Lords, un plan des défenses anti-atomiques de l'Ecosse du nord-est.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: "Sexe et politique", in "L'almanach de l'orphelin samnite", éd. W, p. 96

[ vénalité féminine ] [ sexe ] [ politique ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

anti islam

Combien redoutables, les malédictions que le mahométanisme fait peser sur ses adeptes ! Outre la frénésie fanatique, qui est aussi dangereuse chez l'homme que l'hydrophobie chez le chien, il y a cette effrayante apathie fataliste. Les effets en sont visibles dans de nombreux pays. Partout où les adeptes du Prophète règnent ou vivent, on trouve des habitudes malhonnêtes, des systèmes d'agriculture négligés, de léthargiques méthodes commerciales couplées à une insécurité des biens. Un sensualisme dégradé prive cette vie de sa grâce et de son raffinement, ainsi que de sa dignité et de sa sainteté. Le fait que dans la loi mahométane chaque femme doive appartenir à un homme en tant que propriété absolue - soit comme enfant, épouse ou concubine - retardera l'extinction totale de l'esclavage tant que la foi musulmanne demeurera une grande puissance parmi les hommes. Des milliers de personnes deviennent les braves et loyaux soldats de cette foi : tous savent mourir, mais l'influence de la religion paralyse le développement social de ceux qui la suivent. Aucune force rétrograde plus forte n'existe dans le monde. Loin d'être moribond, le mahométanisme est une foi militante et prosélyte. Il s'est déjà répandu dans toute l'Afrique centrale, engendrant à chaque pas des guerriers intrépides ; et si le christianisme n'était pas abrité dans les bras puissants de la science, la science contre laquelle il avait vainement lutté, la civilisation de l'Europe moderne pourrait tomber, comme est tombée la civilisation de la Rome antique.

Auteur: Churchill Winston

Info: The River War

[ rationalisme triomphant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

Des formes noires, parmi les arbres, étaient accroupies, gisantes ou assises, appuyées contre les troncs, collées à la terre, moins indiquées qu’effacées par la lumière trouble, dans toutes les postures de la douleur, de l’accablement et du désespoir. Un nouveau coup de mine éclata sur la falaise suivi par un léger frémissement du sol sous mes pieds. L’œuvre se poursuivait. L’œuvre !… Et ceci était l’endroit où certains de ses serviteurs s’étaient retirés pour mourir.
Ils mouraient lentement ; aucun doute là-dessus. Ce n’était pas des ennemis, ce n’était pas des criminels ; ils n’étaient plus quoi que ce fût dans ce monde désormais, rien que les ombres noires de la maladie et de l’épuisement, répandues confusément dans la pénombre verdâtre. Amenés de tous les points de la côte, en vertu de ce qu’il y a de plus régulier dans les contrats d’engagement à terme, dépaysés dans un milieu contraire soumis à un régime inaccoutumé, ils ne tardaient pas à dépérir, cessaient d’être utiles et dès lors étaient autorisés à se traîner jusqu’ici et à reposer. Ces formes moribondes étaient libres comme l’air et presque aussi diaphanes. Je commençai à distinguer la lueur de leurs yeux sous les arbres. Ensuite en regardant à mes pieds, j’aperçus un visage tout près de ma main. La noire ossature était étendue de toute sa longueur, l’épaule contre un arbre ; avec lenteur, les paupières se soulevèrent ; les yeux creux me considérèrent, énormes et vides : il y eut une sorte de clignotement aveuglé dans la profondeur des orbites, elle s’éteignit peu à peu.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Au coeur des ténèbres

[ afrique ] [ oppression ] [ agonie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

torture

Avec le même soin que j’emploie à disposer mes arrosoirs pour les martins ou des mangeoires secrètes dans les fourrés pour les coqs des bois, je place la tortue sur le dos. Je la cale avec des pierres, longuement, de telle façon qu’elle ne puisse se retourner – pour un peu je maçonnerais. Je la cale et la regarde. Peut-être que je l’aime alors, d’un immonde amour ? Millimètre après millimètre, j’introduis mon canif dans la membrane assez molle qui lui recouvre le ventre. Je transpire lourd. Je suis heureux. J’enfonce la lame juste assez pour que ce soit une blessure mortelle mais lente. Ah, je sais m’arrêter ! Je connais ce moment à un degré de jouissance qui ne pourrait être dépassé. Deux jours maintenant, trois, la tortue agonisera. Elle mourra chaque jour, d'un jour de mort. Elle cuira - par sa plaie. Dans cette plaie le soleil se glissera et tout en même temps pesant et léger et abominable et tendre, ne faisant jamais plus que la tâche quotidienne, mesuré, caressant, il saccagera le corps, montant à mesure vers le cœur, vers les déserts de la soif de l'estomac, tous rayons pointés, tel un porc-épic d'or. Je sais cela. C’est presque comme si je le vivais. Quand ce n’est pas la saison des vanilliers, je reviens souvent au crépuscule pour contempler ma moribonde et j’ai d’admirables ruses pour exciter en elle un appétit d’espérance, avec des feuilles, de la mousse ou même de l’eau, afin qu’elle meure plus lentement et plus sombrement encore. Quand les vanilliers sont en leurs fleurs ou, parfois, au début de leurs fleurs, quelque chose m’en empêche – une sorte de honte... Une seule fois, j’ai manqué mon coup. C’était dans le haut de la colline. La tortue réussit à se libérer. Lorsque je montai le lendemain, elle avait disparu. J’en tombai malade.

Auteur: Masson Loys

Info: "Les tortues", éditions de l'Arbre vengeur, 2021, pages 28-29

[ agonie ] [ homme-animal ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson