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réversibilité des mérites

Une minute vient de s’écouler. Cela fait environ cent morts et cent nouveau-nés de plus. Une centaine de vagissements et une centaine de derniers soupirs. Le calcul est fait depuis longtemps. Le compte est exact. C’est la balance du grouillement de l’humanité. Dans une heure, il y aura six mille cadavres sous votre lit et six mille petits enfants, tout autour de vous, pleureront par lierre ou dans des berceaux.

Or, cela n’est rien. Il y a la multitude infinie de ceux qui ne sont plus à naître et qui n’ont pas encore assez souffert pour mourir. Il y a ceux qu’on écorche vivants, qu’on coupe en morceaux, qu’on brûle à petit feu, qu’on crucifie, qu’on flagelle, qu’on écartèle, qu’on tenaille, qu’on empale, qu’on assomme ou qu’on étrangle ; en Asie, en Afrique, en Amérique, en Océanie, sans parler de notre Europe délectable ; dans les forêts et dans les cavernes, dans les bagnes ou les hôpitaux du monde entier.

Au moment même où vous bêlerez de volupté, des grabataires ou des suppliciés, dont il serait puéril d’entreprendre le dénombrement, hurleront, comme en enfer, sous la dent de vos péchés. Vous m’entendez bien ? De vos péchés ! Car voici ce que vous ne savez certainement pas, aimable fantôme.

Chaque être formé à la ressemblance du Dieu vivant a une clientèle inconnue dont il est, à la fois, le créancier, et le débiteur. Quand cet être souffre, il paie la joie d’un grand nombre, mais quand il jouit dans sa chair coupable, il faut indispensablement que les autres assument sa peine.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, pages 278-279

[ plaisir-souffrance ] [ vie-mort ] [ cycles ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dernière paroles

Mon cher frère,
Merci de ta bonne lettre et du billet de 50 francs qu'elle contenait.
Puisque cela va bien, ce qui est le principal, pourquoi insisterais-je sur des choses de moindre importance, ma foi, avant qu'il y ait chance de causer affaires à têtes plus reposées, il y a probablement loin.
Les autres peintres, quoi qu'ils en pensent, instinctivement se tiennent à distance des discussions sur le commerce actuel. Eh bien ! vraiment, nous ne pouvons faire parler que nos tableaux.
Mais pourtant mon cher frère, il y a ceci que toujours je t'ai dit et je te le redis encore une fois avec toute la gravité que puisse donner les efforts de pensée assidûment fixée pour chercher à faire aussi bien qu'on peut - je te le redis encore que je considérerai toujours que tu es autre chose qu'un simple marchand de Corot, que par mon intermédiaire tu as ta part à la production même de certaines toiles, qui même dans la débâcle gardent leur calme.
Car là nous en sommes et c'est là tout au moins le principal que je puisse avoir à te dire dans un moment de crise relative.
Dans un moment où les choses sont fort tendues entre marchands de tableaux - d'artistes morts - et d'artistes vivants.
Eh bien ! mon travail à moi, j'y risque ma vie et ma raison s'y est effondrée à moitié - bon - mais tu n'es pas dans les marchands d'hommes pour autant que je sache, et puisse prendre parti, je le trouve, agissant réellement avec humanité. Mais que veux-tu?.

Auteur: Van Gogh Vincent

Info: Dernière lettre, non datée qu'il portait sur lui le 29 juillet 1890

[ suicide ]

 

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sorciers

Et pourquoi fallait-il aller de l'autre côté du monde pour voir un chaman, nom de Dieu : Pourquoi était-ce si farfelu, si exotique pour nous, Occidentaux ? Après tout, autrefois, nous avions aussi des chamans.
Mais nous les avions anéantis. Ou fait de notre mieux pour les anéantir. Les Romains, d'abord, avaient écrasé les druides de Gaule et de Grande-Bretagne. Puis l'Eglise catholique, entre 1400 et 1700, avait fait son possible pour en éradiquer les derniers vestiges. C'est-à -dire essentiellement, en Europe de l'Ouest, des sages, de vieilles villageoises qui connaissaient les plantes, dont des générations entières étaient mortes sur le bûcher. Il y avait toujours des chamans d'un ancien type, antérieur aux Romains, aux confins de l'Europe - parmi les Lapons, ou Samis (eux aussi éleveurs de rennes), du nord de la Scandinavie, les tribus de la Baltique et quelques ermites païens dans des endroits comme la Cornouaille, le pays de Galles, l'Ecosse, la Bretagne et la Pays Basque. Mais même ces zones reculées furent agressivement christianisées, et beaucoup de chamans qui se raccrochaient à leurs traditions le payèrent de leur vie. L'église, tant protestante que catholique, fit son possible pour les brûler tous.
Au XVIIIeme siècle, quand les bûchers finirent par s'éteindre, les physiciens et les apothicaires des Lumières durent tout réapprendre : l'anatomie, les sciences naturelles, la phytothérapie - toute la base et la science de la médecine moderne. Mais le fondamentalisme et le fanatisme et le fanatisme n'étaient pas morts, eux. Ils s'étaient divisés en deux branches parallèles, une pour la religion, l'autre pour la science. Tel était, semblait-il, notre héritage.

Auteur: Isaacson Rupert

Info: L'enfant cheval, la quête d'un père pour guérir son fils autiste

[ rationnel ] [ paranormal ]

 

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sport

Courir le rendait heureux, à tout le moins le soulageait, et épargnait aux autres son agitation infernale et son despotisme. Courir, dans la merveilleuse odeur des feuilles, dans les exhalaisons d’écorce. Briser les petites branches sur le sentier, sentir glisser son pied sur la boue quand la pente se fait plus forte. Le plaisir des premiers essoufflements qui font trembler la voix dans le martèlement irréversible de la foulée. Le danger joyeux du rire qui risque de ralentir la course. Se sentir emporté en avant, aspiré par le vide qu’on crée devant soi. Sentir la chaleur de son visage épouser la fraîcheur des brumes, et ses cheveux coller aux tempes. Les nuances des labours, l’immensité de la Flandre. Apercevoir de fines haleines à sang chaud monter du sol, d’entre les taillis morts. Bombés, les chemins pavés. Le revers des maisons, et leurs petites cours qu’on ne voit autrement que du train. Trébucher, le regard perdu dans les glèbes molles ou les ornières gelées, sur toutes les surprises et les brusqueries malicieuses du paysage, qui désagrégèrent les petites meutes de coureurs et en dissipent la chaleur organique. Les bifurcations qu’il ne faut pas manquer, où le chemin s’engouffre sous les arbres et oblige à courir l’un derrière l’autre. L’allure qui se tend, le pouls qui s’étrangle et se fait bruyant. Ne pas céder sa place, s’imposer du coude, en riant puis sans rire. N’accorder de larmes qu’à la vitesse et à l’air froid.

À la bouche, le gout ferreux du sang.

Toute mélancolie bue, le versant féroce de la joie.

Le sentiment époumoné de sa supériorité.

Auteur: Haralambon Olivier

Info: Le versant féroce de la joie

[ dépense physique ]

 

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fuite

La plus remarquable des facultés de notre esprit est sans doute sa capacité à faire face à la douleur. Selon la pensée classique, l'esprit est doté de quatre portes, que chacun franchit selon la nécessité qui l'y pousse.
La première, c'est celle du sommeil. Le sommeil nous procure un abri loin du monde et de toutes ses souffrances. Le sommeil facilite le passage du temps, mettant à distance ce qui nous fait mal. Lorsqu'une personne est blessée, bien souvent, elle perd connaissance. De même, quelqu'un qui apprend une nouvelle bouleversante pourra s'évanouir. Franchir cette première porte, c'est la façon dont l'esprit se protège de la douleur.
La deuxième porte est celle de l'oubli. Il est des blessures trop profondes pour guérir, du moins pour s'en rétablir promptement. De surcroît, nombre de souvenirs sont tout simplement trop douloureux et on ne peut en espérer aucun apaisement. Le vieux dicton selon lequel "le temps guérit tous les maux" est faux. Le temps guérit la plupart des maux. Le reste est dissimulé derrière cette porte.
La troisième porte est celle de la folie. Il y a des moments où 'esprit subit un tel choc qu'il se réfugie dans la démence. Bien qu'il semble difficile de pouvoir en tirer quelque bénéfice que ce soit, c'est pourtant le cas : il est des moments où la réalité n'est que souffrance et pour échapper à cette souffrance, l'esprit doit s'affranchir de la réalité.
La dernière porte est celle de la mort. L'ultime recours. Rien ne peut nous atteindre une fois que nous sommes morts, du moins c'est ce que l'on nous a dit.

Auteur: Rothfuss Patrick

Info: Chronique du tueur de roi, 1ère journée : Le Nom du vent

[ refuge ] [ échappatoire ] [ évitement ]

 

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décor estival

Courant à toutes jambes sur le sentier, j'arrivai devant la maison délabrée. La végétation visible se limitait à un vieil orme près de la porte ; le côté jusque-là invisible du toit avait perdu presque toutes ses tuiles ; par en dessous, des chrysanthèmes sauvages croissaient, leurs fleurs blanches pointées vers le ciel ; autour de la maison, il y avait notamment de nombreuses touffes de lespédezas d'été couleur pourpre, mais si on regardait bien, on apercevait aussi, le long du chemin qui menait du portail à l'entrée, un bosquet de rosiers qui, privés de soins, ne portaient plus qu'un peu de fleurs chétives et une abondance de feuilles. Je m'aperçus que la porte en chêne, humide et lourde, était entrouverte. C'est de là que s'échappait le son de l'harmonium comme un fil à tisser, tandis que, dans les fleurs des champs (où l'on voyait aussi des lys tigrés), des araignées, des abeilles et des scarabées se reposaient comme s'ils étaient morts ; le silence de l'après-midi où, dans une accalmie momentanée, ne bruissaient même pas les branches de l'orme, ce silence d'un après-midi d'été où tout était doré et sans ombre, mais qui, en soi, faisait penser à minuit, on aurait dit que la musique de l'harmonium le rendait encore plus pesant avec ses multiples broderies. De plus, au son de l'orgue se mêlait une voix, discrète comme un papillon. C'était comme une petite truite qui frétille dans le ruissellement de la musique, avec ses écailles scintillantes ; je ne distinguais aucun des mots, mais il était évident que c'était la voix d'une très belle jeune fille....

Auteur: Mishima Yukio

Info: Une matinée d'amour pur. Traduction Ryôji Nakamura et René de Ceccatty. 304 pages Gallimard 2005

[ littérature ] [ enchevêtrement ] [ nature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cunnilingus

J’ai mangé ta chatte comme une pêche,

J’ai avalé le noyau

Le duvet,

Calé entre tes jambes

J’ai sucé mâchouillé léché

Avalé tout ton être,

Ai senti tout ton corps se tendre et tressaillir comme un

Fusil-mitrailleur

J’ai fait de ma langue une flèche

Et le jus a coulé

Et j’ai avalé

Pris de folie

Suçant l’intégralité de tes entrailles –

Ton con tout entier dans ma couche aspiré

J’ai mordu

J’ai mordu

Et avalé

Et toi aussi

Tu as cédé à la folie

Alors je me suis retiré pour recouvrir

De baisers ton nombril

Avant de glisser entre les fleurs blanches de tes jambes



J’ai embrassé croqué

Mordillé,

Encore une fois

Tout du long

Ces merveilleux poils pubiens

Qui m’attiraient m’attiraient toujours plus

J’ai résisté tant que possible

Et puis j’ai bondi sur la chose

Suçant et lapant,

Des poils dans mon âme

Un con dans mon âme

Ton être entier dans mon âme

Dans un lit miraculeux

Avec dehors des cris d’enfants

S’amusant sur leurs vélos

A roulettes aux environs de

5 heures de l’après-midi

Tous les poèmes d’amour étaient écrits :

Ma langue est entrée dans ta chatte et dans ton âme

Le couvre-lit bleu était là

Sans oublier les enfants dans l’allée

Et ça chantait et ça chantait et ça chantait et

Ça chantait.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, "chanson d'amour"

[ faim ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rétrocausalité

Ce que nous appelons "réalité" est en fait l’objectivation de nos formations de pensées antérieures. J’ai lu le Livre des morts tibétain à la fin des années 1950 ou au début des années 1960 et j’ai senti que c’étaient en fait notre monde, notre condition qui y étaient décrits, et non un monde, une condition qui suivent la "vie". Les êtres du Bardo Thödol n’ont pas conscience de se trouver dans cet état précis : ils ignorent que les bons et les mauvais esprits (événements, êtres, choses) qu’ils y rencontrent sont leurs propres idéations (antérieures) projetées sur un pseudo-monde, et que contrairement aux apparences, ils peuvent créer, modifier et abolir la réalité future (et non pas présente, puisqu’il y a un décalage).

Avant de lire le Livre des morts tibétain je tendais vers un acosmisme radical (gnostique) ; c’est pourquoi j’ai (inconsciemment, c’est-à-dire par l’effet de ma volonté) correctement déconstruit le Livre des morts comme peu de gens l’ont fait. Très vite, des choses impossibles ont commencé à arriver ; je me suis retrouvé dans le genre d’univers métastatique en pâte à modeler que je décrivais dans mes livres.

C’est de la gnose ésotérique au degré le plus élevé. Nous ne vivons pas dans un univers réel. C’est un rêve. Mais qui ne réagit pas ouvertement à nos croyances (nos peurs et aspirations, notre vision du monde/idéologie). Sa réaction est retardée, randomisée. Pour s’en rendre maître, il faut absolument bénéficier des conditions sine qua non (sagesse, idéologie pragmatique, etc.), savoir formuler les bonnes hypothèses, en faire une évaluation juste.

Nous devons changer de "sillon" afin d’améliorer notre condition.

Auteur: Dick Philip K.

Info: L’Exégèse vol.2 (trad. Hélène Collon)

[ intentionnalité ] [ performatif ] [ responsabilité individuelle ] [ monde intermédiaire ]

 
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rétrocausalité

En voyageant à Berlin, j'ai vérifié mes courriels et scanné FB depuis mon hôtel, raconte Roger Nelson. J'ai appris l'incendie de Notre-Dame vers 20 heures, heure européenne. Une recherche rapide a montré que des traînées de fumée avaient été remarquées une heure plus tôt. Au cours de cette heure, une étincelle et une combustion lente sont devenues un enfer qui a fait rage, malgré les efforts de 400 ou 500 pompiers très efficaces, pendant encore 8 ou 9 heures jusqu'à ce qu'il soit contrôlé. La couverture télévisée était constante et comprenait l'expression des peurs et de la tristesse des parisiens, des touristes et du monde. Notre-Dame est autant un symbole qu'une église et il ne faisait aucun doute que les gens du monde entier étaient unis émotionnellement par cette tragédie. Heureusement, il n'y a pas eu de morts et la structure principale de la cathédrale, y compris les clochers emblématiques, a pu être sauvée. Un certain nombre de personnes ont suggéré qu'il s'agissait d'un événement mondial que nous devrions évaluer. Hypothèses spécifiques et résultats : L’événement GCP* a été programmé pour une période de 7 heures commençant à 19h00 heure locale (17h00 à minuit UTC). Le résultat est une déviation forte et persistante vers le bas, aboutissant à un Z-score de -1,751. Ceci est opposé à notre prédiction standard, mais correspond à un grand sous-ensemble d'événements qui incluent la méditation et les prières pour la paix. Comme l'a suggéré mon collègue William Treurniet, qui a réalisé une analyse indépendante, cet événement était certainement celui dans lequel un nombre considérable de personnes priaient ensemble, dans l'espoir que Notre-Dame puisse être sauvée.

Auteur: Nelson Roger D.

Info: *Global Consciousness Project

[ synergie collective ] [ parapsychologie ] [ noosphère ]

 

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autodestruction

Professions à risque (Europe)
19) Les spécialiste en sciences naturelles ont 1.28 x plus de chances de se suicider que la moyenne
18) Les pharmaciens ont 1.29 x plus de chances
17) Les Precision woodworkers ont 1.3 x plus de chances
16) Les électriciens ont 1.31 x plus de chances
15) Les opérateurs en chauffage ont 1.32 x plus de chances
14) Les managers fermiers ont 1.32 x plus de chances
13) Les tour operateurs ont 1.33 x plus de chances
12) Les avocats ont 1.33 x plus de chances
11) Les assembleurs d'équipements électriques ont 1.36 x plus de chances
10) Les vendeurs immobiliers ont 1.38 x plus de chances que la moyenne
9) Les Hand molders (?) ont 1.39 x plus de chances
8) Les planificateurs urbains ont 1.43 x plus de chances
7) Les superviseurs de gros équipements de construction ont 1.46 x plus de chances
6) Les chiropracteurs ont 1.5 x plus de chances
5) Les financiers ont 1.51 x plus de chances
4) Les vétérinaires ont 1.54 x plus de chances
3) Les dentistes ont 1.67 x plus de chances
De plus les occupations de haute compétence et très importantes montrent de plus fort taux de suicides, selon les données compilées avec aide de l'Institut national pour Sécurité Professionnelle et la Santé. Les dentistes sont vraiment suicidaires, de même que les médecins, qui se tuent avec un taux de suicide presque 100 % au-dessus de la moyenne. Les ingénieurs, financiers et les avocats sont aussi sur la liste, etc....

Auteur: Internet

Info: sorti du NIOSH's database qui inclut plus de 11 millions de morts, datés de 1984 à 1998

[ métier ] [ statistiques ]

 

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