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couple

La chose la plus rare à la cour était la fidélité d'une femme. Et savez-vous qui, sous Louis XIV, avait trouvé ce phénix ? C'était Richelieu ! Il épousa la fille du dernier duc de Guise. La seconde duchesse de Richelieu avait une âme calme et pure, de beaux yeux, une physionomie douce, l'air d'une reine, le caractère d'un sage. Elle aimait son mari aussi passionnément qu'aucune des femmes qui s'attachaient à lui. Elle mourut en juillet 1740, sans s'être jamais vengée de ses infidélités nombreuses, autrement que par d'ingénieuses plaisanteries.
Sentant sa fin approcher, madame de Richelieu fît appeler, à cinq heures du matin, son mari qui reposait, et lui dit, les larmes aux yeux, qu'elle avait désiré toute sa vie mourir dans ses bras. En disant ces mots, elle le prenait sur son sein en faisant un dernier effort pour l'embrasser. Elle succomba et mourut entre les bras d'un mari qui ne pleura point.

Auteur: Barrière F.

Info: Préface des mémoires du duc de Richelieu

[ loyauté ] [ ingratitude ] [ froideur ]

 

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dernières paroles

Laissons le mal arriver rapidement vers ceux qui nous ont injustement condamnés. Dieu nous vengera. Pape Clément! Roi Philippe! Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment! Maudits! Maudits! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de vos races!... Malédictions qui s'avérèrent: Clément V mourut peu après d'étouffement et Philippe le Bel décéda sept mois plus tard d'un ictus cérébral. Les trois fils de ce dernier mourront dans les douze années qui suivirent, sans laisser de descendance mâle, mettant ainsi fin à la lignée des Capétiens, ce qui allait induire la guerre de Cent ans. Mais il semble bien que cette histoire de malédiction ne soit que pure invention, de Molay aurait seulement tenté de réconforter de Charney, hurlant dans les flammes, par ces mots : - Frère, frère.. Avant de mourir dans la sérénité et de simplement recommander son âme à Dieu disant : -Dieu vengera ma mort.

Auteur: De Molay Jacques

Info:

[ exécution ]

 

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ordre martiniste

Eliphas Lévi mourut en 1875, l’année même où fut fondée la Société Théosophique ; en France, il se passa alors quelques années pendant lesquelles il ne fut plus guère question d’occultisme ; c’est vers 1887 que le Dr Gérard Encausse, sous le nom de Papus, reprit cette dénomination, en s’efforçant de grouper autour de lui tous ceux qui avaient des tendances analogues, et c’est surtout à partir du moment où il se sépara de la Société Théosophique, en 1890, qu’il prétendit en quelque sorte monopoliser le titre d’occultisme au profit de son école. Telle est la genèse de l’occultisme français ; on a dit parfois que cet occultisme n’était en somme que du "papusisme", et cela est vrai à plus d’un égard, car une bonne partie de ses théories ne sont effectivement que l’œuvre d’une fantaisie individuelle ; il en est même qui s’expliquent tout simplement par le désir d’opposer, à la fausse "tradition orientale" des théosophistes, une "tradition occidentale" non moins imaginaire.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 62

[ fondateur ] [ historique ] [ postulat ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

agonie

Une bête mourait dans une étable. J'allumai une lampe qui éclaira faiblement les murs lavés au grésil. Je pris la bête dans mes bras et me couchai près d'elle. Les yeux grands ouverts elle tremblait, ne luttant plus contre la mort et s'abandonnait avec une sorte de ravissement au sommeil inconnu qui ne l'effrayait pas. Depuis deux jours, elle n'avait rien mangé, n'en souffrant pas. La fièvre la nourrissait. Une colique sanglante maculait son arrière-train. Elle bêla, ferma les yeux: pas un cri de douleur, un cri d'appel. Je la berçais. Elle vomit dans mes mains, je la savais condamnée. Son cœur battait à coups rapides: le bruit même de la vie. Qu'avait-elle connu de la vie, cette brebis née en décembre ! Je chantai doucement, pour elle. Elle ne bougea plus. Avait-elle passé ? La vie reprit dans son corps chaud, mais faiblement, comme soutenue par ma présence; il me semblait mourir moi-même.
Elle mourut à six heures du soir, ses yeux grands ouverts.

Auteur: Augiéras François

Info: Le Voyage des morts

[ animal ]

 

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illusion

L'empereur Charlemagne, à un âge avancé, tomba amoureux d'une demoiselle allemande. Les barons de la cour étaient très inquiets de voir le souverain, tout à son désir amoureux, et oublieux de la dignité royale, négliger les affaires de l'empire. Lorsque la jeune fille mourut tout soudain, les dignitaires poussèrent un soupir de soulagement, mais leur répit fut de courte durée : car l'amour de Charlemagne ne mourut pas avec elle. L'empereur, ayant fait déposer le cadavre embaumé dans sa chambre, ne voulait plus s'en détacher. L'archevêque Turpin, épouvanté par cette passion macabre, soupçonna quelque enchantement et voulut examiner la dépouille. Dissimulé sous la langue de la morte, il trouva un anneau serti d'une pierre précieuse. A peine l'anneau fut-il entre les mains de Turpin que Charlemagne s'empressa de faire enterrer la morte, reportant son amour sur la personne de l'archevêque. Pour échapper à cette situation gênante, Turpin jeta l'anneau dans le lac de Constance. Charlemagne tomba amoureux du lac, ne voulant plus s'éloigner de ses rives.

Auteur: Calvino Italo

Info: "Rapidité", in "Leçons américaines", éd. Gallimard, p. 49 - trad. C. Mileschi

[ sortilège ] [ dérive des sentiments ] [ passion ] [ conte ] [ historique ] [ envoûtement ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

réincarnation

Le Cent-Têtes est un poisson créé par le karma de quelques paroles, par leur répercussion posthume dans le temps. Une des biographies chinoises du Bouddha rapporte que celui-ci rencontra quelques pêcheurs qui tiraient sur un filet. Au bout d’efÏorts infinis, ils amenèrent sur la rive un énorme poisson, avec une tête de singe, une autre de chien, une autre de cheval, une autre de renard, une autre de porc, une autre de tigre et ainsi jusqu’au nombre de cent. Le Bouddha lui demanda :

— N’es-tu pas Kapila?

— Je suis Kapila, répondirent les Cent-Têtes avant de mourir.

Le Bouddha expliqua à ses disciples qu’en une incarnation antérieure, Kapila était un brahmane qui s’était fait moine et qu’il avait dépassé tout le monde dans l’intelligence des textes sacrés. Quelquefois, ses compagnons se trompaient et Kapila leur disait "tête de singe, tête de chien", etc. Quand il mourut, le karma de ces invectives accumulées le fit renaître monstre aquatique, accablé par toutes les têtes qu’il avait attribuées a ses compagnons.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Le livre des êtres imaginaires

[ fausse légende ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

résumé

Tommaso Campanella a été un authentique personnage de roman et l'historien n'a besoin d'ajouter aucun détail au récit de sa vie pour révéler au lecteur un parcours biographique fait d'indépendance ombrageuse, de suspicions récurrentes, d'aventures dramatiques, de prisons et de tortures, de retournements surprenants et de dénouements imprévus. C'est pourquoi la première partie du présent livre est tout naturellement intitulée "Un personnage de roman", qui mériterait un film. 

Tel il fut en effet. Ce fils d'un Calabrais analphabète devint un philosophe de renom international. Il put faire des études grâce à l'ordre des Dominicains où il entra à quatorze ans, dans lequel il ne se sentit jamais à l'aise mais avec l'habit duquel il mourut dans un couvent parisien. Il écrivit une œuvre immense et touffue dont la plus grande partie fut rédigée grâce à une prodigieuse mémoire au cours de trente années de séjour en prison : à Padoue, à Rome, à Naples surtout (vingt-sept ans) et encore à Rome. Il aurait logiquement dû être condamné à mort comme hérétique récidiviste ; mais, soumis à une torture de près de quarante heures, il feignit la folie et échappa à la peine capitale.

Auteur: Delumeau Jean

Info: Le mystère Campanella

[ trajectoire ] [ biographie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

historique

... à la fin de l'année 1314 (Philippe Le Bel) mourut des suites d'un accident de chasse causé en forêt de Compiègne par un sanglier. Deux ou trois siècles plus tôt, une telle mort aurait été perçue comme héroïque, et même vraiment royale. Mais au début du XIVe siècle, ce n'est plus le cas. Même si elle est due à un porc sauvage, cette mort rappelle l'étrange mort du prince Philippe, fils de Louis VI Le Gros, près de deux cents ans auparavant : dans une rue de Paris, au mois d'octobre 1131, un vulgaire porcus diabolicus, comme l'écrit Suger, s'était jeté dans les pattes du cheval du jeune prince, provoquant une chute mortelle et souillant la dynastie capétienne d'une flétrissure indélébile que même les fleurs de lis virginales des armoiries royales ne pourront jamais tout à fait effacer. (...) Un simple cochon girovague fut cause de la mort de ce rex junior coronatus, et cette mort fut, dans toute la chrétienté, ressentie comme particulièrement honteuse. Rien de tel pour Philippe Le Bel au mois de novembre 1314. Et pourtant, chroniques, libelles et pamphlets ne manquèrent pas de souligner qu'une fois encore la monarchie française était victime d'un porc et que le roi honni payait là toutes ses trahisons et ses turpitudes.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, p. 82-83

[ animal ]

 

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étymologie

Beaucoup des administrateurs coloniaux étaient des têtes brûlées ou des fils de famille envoyés expier hors de la métropole leurs fautes de jeunesse. Le nom de l'un d'entre eux est passé dans le langage courant : il s'appelait Toqué et, avec l'un de ses collègues, Gaud, il régnait sur une vaste région du Moyen-Congo. Après avoir abusé de l'absinthe, ils célébrèrent le 14 juillet 1900 en organisant un feu d'artifice d'un genre particulier : l'un de leurs administrés n'ayant pas payé la captation (l'impôt par tête) en temps et heure, il fut arrêté et on lia autour de son corps des bâtons de dynamite qu'on fit exploser devant la population du village et quelques européens de la région. L'affaire fut ébruitée par un missionnaire qui entretenait des rapports peu cordiaux avec les deux administrateurs. Pierre Savorgan de Brazza, qui avait donné à la France le bassin du Congo, fut rappelé de sa retraite à Alger et envoyé au Congo pour enquêter. Après avoir longuement interrogé les chefs coutumiers (qui ne parlaient ni ne comprenaient le français !?), il rédigea un rapport d'une "extrême" sévérité. Le document fut classé sans suite. En fait, Savorgan de Brazza mourut sur le chemin du retour, victime apparemment d'un empoisonnement. Une disparition bienvenue. Toqué et Gaud furent condamnés par le tribunal de Brazzaville à quelques mois de prison, puis rapidement amnistiés.

Auteur: Challaye Félicien

Info: Un livre noir du colonialisme : souvenir sur la colonisation, aux éd. Les nuits rouges

[ vocabulaire ] [ barbarie ] [ cinglé ] [ colonialisme ]

 
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écrivain-sur-écrivain

Je ne voudrais pas établir de rapprochement entre l'auteur d'Ironie sanglante et ce comte de Lautréamont (Ducasse) dont l'éditeur de Rachilde vient justement de remettre au jour les extraordinaires Chants de Maldoror. D'analogie, il n'en est point, à part peut-être la communauté d'Injustice qui les voue à d'immérités silences. Je signale simplement le fait de ce tumultueux et imprécatoire rhéteur, de ce musicien des grandes orgues littéraires, de cet infant de lettres qui mourut sans avoir régné et probablement ne sera reconnu Prince spirituel que par un très petit nombre de ses pairs. Ce lyrique blasphémateur, qui attisa le plus virulent satanisme sur les grils de ses prosopopées, ce nébuleux et outré négateur des morales et des cultes professés, aux métaphores tendues comme des balistes ou giroyantes comme des catapultes, ce vociférateur des litanies du Péché et de la Damnation, créateur d'un antiphonaire sabbatique s'égalant aux pires rituels du Diabolisme, perturba tellement l'inepte critiquaille contemporaine qu'à part deux ou trois hauts esprits, nul ne se sentit assez sûr de ses propres lumières pour plonger dans ces gouffres d'incohérences et de ténèbres où, par moment, clame une voix merveilleusement musicale. La plénipotentiaire sottise s'effara d'un livre dont il eût fallu chercher la clef dans les effrois du moyen âge et qui, sur le crépusculaire marécage des actuels détritus littéraires, projette les noires coruscations d'un inquiétant bolide. 


Auteur: Lemonnier Camille

Info: In : Préface de La Sanglante Ironie de Rachilde *recueil liturgique canonique

[ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel