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râteau

Avec les dames de la haute société qu'il avait l'occasion de rencontrer, il savait aussi se montrer ironique. Quand, fin octobre 1970, il dîna au palais de l'Élysée, on apporta avec les fruits des tasses pour que les invités puissent s'y rincer les doigts. Probablement échaudée par de mauvaises expériences, Mme Pompidou lui murmura à l'oreille : "Vous savez, ce n'est pas pour boire, c'est pour se rincer les doigts." Tito lui répondit alors que, chez lui, on expliquait cela aux invités en disposant une petite fleur dans la tasse. "Elle me regarda d'un air gêné et se tut."

Auteur: Joze Pirjevec

Info: Tito

[ bonnes manières ]

 

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suicide

Il savait tout du mal qui le rongeait et il comptait le baiser en se faisant sauter la caisse. Cette personnification de la maladie le séduisait : moyen de l'humaniser. La camarde, cette conne, avec sa faux, ses haillons et ses os...et si la salope, croisait, pur hasard, une bande de clébards affamés ?
L'idée le fit sourire. Il s'imaginait la mort hurlant impérative : "Je suis la Mort, bande de cons ! Du respect !" Et la bande de rantanplans faméliques ne l'écoutant même pas, fauchant qui un tibia, qui un humérus.
- Éclatement d'un concept ! murmura le commissaire [...]

Auteur: Fajardie Frédéric H.

Info: Gentil, Faty

[ fuite ] [ exit ] [ insulte ]

 

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carnage

Les bruits étaient sympathiques et excellents : des grésillements de graisse chaude, des flonflons de bouilloire, des bruits en fusée de rôtis arrosés, le choc clair des casseroles et de la vaisselle, un glou-glou de bouteilles qui semblait parodier une cascadante série de baisers goulus.

Toute sa sympathie d’homme affamé serait allée vers les odeurs des viandes chaudes et des sauces épicées, si un effluve étrange, doux et terrible, n’était venu flotter autour de lui.

— Je connais cela, murmura-t-il.

Et, soudain, une cruelle fantasmagorie se déroula en film silencieux dans sa mémoire : il revit les boueuses tranchées où saignaient d’innombrables cadavres de Tommies et de Feldgrauen.

— Cela sent la mort, dit-il, le sang… Pouah !

Auteur: Ray Jean

Info: Les derniers contes de Canterbury

[ dégoût ] [ cuisine ] [ remémoration ] [ hémoglobine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dialogue

Avant qu'il ait le temps de réagir, un homme assis à l'arrière se pencha et demanda :
- Que se passe-t-il ?
Je le reconnus. Un politicien en vue. Je dis :
- Votre chauffeur conduisait comme un dingue.
Il demanda :
- Savez-vous à qui vous parlez ?
- Oui. Au peigne-cul qui a niqué les infirmières.
Clancy essaya d'intervenir et il murmura :
- Bon Dieu, Jack, arrête.
Le politicien était descendu de voiture et il s'approchait de moi. Indigné au plus haut point, il braillait :
- Je vous ferai foutre dehors, espèce de blanc-bec impudent. Vous savez ce qui va se passer ?
Je répondis :
- Je sais exactement ce qui va se passer.
Et je lui écrasai mon poing sur la gueule.

Auteur: Bruen Ken

Info: Delirium tremens : Une enquête de Jack Taylor

[ emportement ]

 

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philosophe-sur-philosophe

Derrida soutient que le cogito est un déchaînement de la folie pour sauver la raison, une expérience de pensée aventureuse, périlleuse, énigmatique "en laquelle la raison est plus folle que la folie  - car elle est non-sens et oubli – et où la folie est  plus rationnelle que la raison car elle est plus proche de la source vive quoique silencieuse ou murmurante du sens" ; tandis que Foucault voit dans les Méditations l’un des moments fondateurs de l’élaboration de la rationalité classique en ce qu’elle consiste à décider d’exclure la folie – suivant cette hypothèse de lecture, il voit dans les Méditations "une technique de soi, c’est-à-dire un exercice volontaire, contrôlé et maîtrisé de bout en bout par un sujet méditant qui ne se laisse jamais surprendre".

Auteur: Lochmann Arthur

Info: A propos de Descartes dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, page 188

[ mouvements contraires ] [ interprétations ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

perdu

Il se déshabilla, s'allongea, éteignit la lumière. Il murmura deux noms dans son oreiller, les quelques chastes syllabes nordiques qui signifiaient pour lui sa façon véritable et native d'aimer, de désirer et d'être heureux ; qui signifiaient pour lui la vie et le foyer, qui impliquaient des sentiments simples et sincères. Il se remémora les années écoulées. Il pensa aux aventures merveilleuses des sens, des nerfs et de l'esprit dans lesquelles il avait été impliqué ; il se vit rongé par l'intellect et l'introspection, ravagé et paralysé par la perspicacité, à moitié épuisé par les fièvres et les frimas de la création, impuissant et dans l'angoisse d'un conscience entre deux extrêmes, ballotté entre rigueur et volupté ; raffiné, appauvri, épuisé par des extases glaciales et artificiellement renforcée ; égaré, abandonné, martyrisé, malade -- sanglotant de nostalgie et de remords.

Auteur: Mann Thomas

Info: Tonio Kröger

[ solitude ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colère

La pourriture de ces vieux l'exaspérait ; et, emporté par la bravoure qui saisit quelquefois les plus timides, il attaqua les financiers, les députés, le Gouvernement, le Roi, prit la défense des Arabes, débitait beaucoup de sottises. Quelques-uns l'encourageaient ironiquement : "Allez donc ! continuez !" tandis que d'autres murmuraient : "Diable ! quelle exaltation !" Enfin, il jugea convenable de se retirer ; et, comme il s'en allait, M. Dambreuse lui dit, faisant allusion à la place de secrétaire :
- Rien n'est terminé encore ! Mais dépêchez-vous !
Et Mme Dambreuse :
- A bientôt, n'est-ce pas ?
Frédéric jugea leur adieu une dernière moquerie. Il était déterminé à ne jamais revenir dans cette maison, à ne plus fréquenter tous ces gens-là. Il croyait les avoir blessés, ne sachant pas quel large fonds d'indifférence le monde possède !

Auteur: Flaubert Gustave

Info: L'Education Sentimentale

[ bourgeoisie ] [ cynisme ]

 

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Ajouté à la BD par Neshouma

océanique

Les moines avaient pour habitude de longuement méditer sur la grève avec pour contemplation divine le déferlement des vagues, le mouvement régulier des marées, les entrelacs d’ocres et de bruns, le miroir des lames de mer prisonnières des bancs de sable. Dans le fracas du vent qui s’abîme sur la mer, Dieu leur murmurait le vacarme des temps à venir : vaisseaux de ferrailles, amerrissage de machines volantes, routes de feu vers l’horizon. Il y avait la pluie souvent, et toujours le vent, les pluies de sable et les lames de mer. Il y avait encore le brouillard qui tombait telle l’haleine de Dieu... Toutes occasions pour se fondre dans le paysage et disparaître du regard des hommes. Il y avait les saisons et parfois le soleil. Il y avait enfin la grande marée d’équinoxe et l’eau si basse qu’elle fuyait à l’horizon. 


Auteur: Noiret Thierry

Info: L'abbaye des Sables in "Dentelles des Flandres

[ éléments naturels ] [ contemplation ] [ prière ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dialogue

Ce ne fut qu'une fois assise, les yeux au même niveau que ceux de Leto, qu'elle lui répondit, d'une voix si basse que lui seul pouvait l'entendre :

"Amour de mon âme, je viens de capturer un autre de tes secrets."

"Ouvre tes lèvres, qu'il s'envole", lui dit Leto, jouant avec cette nouvelle intimité qui s'était établie entre eux.

"Il est rare que tu aies réellement besoin des mots, murmura Hwi. Tu parles directement aux sens avec ta vie."

Un frisson parcourut le corps de l'Empereur-Dieu. Il lui fallut un moment pour pouvoir parler, d'une voix si faible qu'elle dut se concentrer pour l'entendre parmi les bruits du cortège qui se préparait à partir.

"Entre l'inhumain et le surhumain, dit-il, il ne me reste plus beaucoup de place pour être humain. Je te suis reconnaissant, ma douce et tendre Hwi, d'occuper cet espace avec moi."


Auteur: Herbert Frank

Info: Dune, tome 4 : L'Empereur Dieu de Dune, pp.499-500

[ espace intermédiaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

indicible

Mais j'écartai simplement d'une caresse les mèches de son visage pour la regarder. Elle me rappelait ces anges qu'on voit sur les tombes, paupières closes, visage levé et mains jointes.
- Tu as chaud à nouveau, lui dis-je. Tu es sûre que tu te sens bien?
Grace n'ouvrit pas les yeux. Je fis courir un doigt autour de son visage comme pour en écarter encore quelques cheveux. Ma peau me paraissait froide contre la sienne, brûlante.
- Mmm hmm, murmura-t-elle.
Je poursuivis mon geste tout en songeant à lui dire qu'elle était belle, et qu'elle était mon ange, mais je savais ces mots plus lourds de sens pour moi que pour elle: elle y verrait de simples formules, des lieux communs qui la feraient sourire une seconde, avant de... disparaître, trop galvaudés pour être vrais. Pour elle, c'étaient ma main sur sa joue, mes lèvres sur sa bouche, tous ces contacts éphémères qui comptaient et lui prouvaient mon amour.

Auteur: Stiefvater Maggie

Info: Fièvre

[ homme-femmes ]

 

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