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musique

Chopin est au piano et il ne s'aperçoit pas qu'on l'écoute. Il improvise comme au hasard. Il s'arrête.

- Eh bien, eh bien ! s'écrie Delacroix, ce n'est pas fini !

- Ce n'est pas commencé. Rien ne me vient... rien que des reflets, des ombres, des reliefs qui ne veulent pas se fixer. Je cherche la couleur, je ne trouve même pas le dessin.

- Vous ne trouverez pas l'un sans l'autre, reprend Delacroix, et vous allez les trouver tous les deux.

- Mais si je ne trouve que le clair de lune !

- Vous aurez trouvé le reflet d'un reflet, répond Maurice.

L'idée plaît au divin artiste. Il reprend sans avoir l'air de recommencer, tant son dessin est vague et comme incertain. Nos yeux se remplissent peu à peu des teintes douces qui correspondent aux suaves modulations saisies par le sens auditif. Et la note bleue résonne et vous voilà dans l'azur de la nuit.

Auteur: Sand George

Info: Impressions et Souvenirs, édit. Michel Lévy, Paris, 1873, pp. 85-86.

[ tâtonnements ] [ classique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

processus créateur

Il [Mozart] écrivait d'un coup tout le morceau en notant d'abord les parties les plus importantes, par exemple, le premier violon, ensuite il ajoutait la basse puis les parties intermédiaires. Il est prouvé cependant que des parties très travaillées comme les passages rapides et contrapuntiques de certains quatuors ou de grandes symphonies ont fait l'objet d'un travail particulier. Landon dans son dictionnaire de Mozart mentionne l'existence d'esquisses pour la symphonie Jupiter, mais d'une façon générale le compositeur, selon l'expression "jetait sur le papier" ce qu'il entendait mentalement dans son intégralité. Cette possibilité, ce don, expliquent que l'ouverture de Don Giovanni ait été "écrite" à Prague entre minuit et six heures du matin la veille de la générale ; écrite, oui sans nul doute, avec les parties de chaque instrumentiste, mais il serait préférable de dire "autodictée" et composée mentalement sans doute depuis plusieurs jours. Pas besoin d'instrument, un bon stock de papier rayé, de bonnes plumes bien taillées, de l'encre noire suffisent [...] 

Auteur: Lechevalier Bernard

Info: Le cerveau de Mozart

[ musique classique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

résumé

Nul artiste pourtant n'a été plus fidèle que lui, plus casanier. Il est né enraciné. Sans la tradition nourricière, sans l'héritage, sans Mozart bien-aimé, sans le siècle tel qu'il l'a pris, accepté et vécu (et vaincu, de cette seule victoire qu'on puisse avoir sur le siècle, tout artiste qu'on est : lui survivre), il eût peut-être été incapable de créer. Il conduit sa vie, et cette plus vivante vie, la fécondité créatrice, jusqu'à l'âge biblique de quatre-vingt-cinq ans. Et en famille. Pourtant il n'est mort ni patriarche ni prophète. Tout prédestinait cette existence à n'être qu'un parcours lisse. Elle a su traverser indemne tant de révolutions en art. Deux guerres mondiales ont quand même fini par la ruiner. La tourmente finale des années quarante l'obligeait à chercher son pain et son toit en exil. Qu'emmenait-il avec lui ? Presque rien, presque tout : ses quatre-vingts ans, sa femme, Pauline, et une capacité intacte de se laisser émouvoir par le monde, et de le dire au moyen de la musique.

Auteur: Tubeuf André

Info: Richard Strauss ou Le voyageur et son ombre

[ trajectoire ] [ compositeur classique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

musique

Le matin, avant de préparer le café, il aimait à installer un décor différent selon les hasards du jour. Un décor projeté par une des nombreuses chaines radio qu'il avait à disposition. Parfois de grandes fresques new-age, vagues sans rugosités, avec de longues réverbérations, se développaient comme de grandes enceintes aux teintes claires. Au contraire des infos, qui venaient agresser son esprit par leurs répétitions de nouvelles négatives, ici la cuisine se zébrait d'un gris agité qui ramenait au concret de la vie des hommes. L'interview intimiste d'un anthropologue proposa un jour une ornementation aux teintes brunnes et solides, tons et contours générés par l'évocation du gouffre originel des ancêtres évoqués ? La pop anglaise quant à elle illuminait fréquemment les pièces par l'efficacité de sons puissamment tissés au sein d'une énergie positive, il sentait alors son corps emporté par les pulsions rythmiques. De temps en temps un concerto classique recouvrait tout de cascades de perles, multicolores, aux reflets ondoyants... alors que la musique contemporaine ou le free jazz avaient pour effet de tracer de petits gribouillis qu'il avait envie d'effacer d'un coup d'éponge.

Auteur: Mg

Info: 6 juin 2013, Trio B, tome 3

[ écoute ] [ styles ] [ synesthésie ]

 

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dualité politique

Le principe d’une division gauche-droite en politique vient de la révolution française, il y a un peu plus de deux cents ans. Et cette répartition spatiale semble refléter une réalité profonde de la psychologie humaine. […] Dans le cadre d’une étude américaine, des chercheurs ont étudié les lieux de vie et de travail de conservateurs et de progressistes. Les résultats montrent que les chambres à coucher des conservateurs avaient en général plus d’objets liés à l’organisation, comme des calendriers ou des timbres-poste. Dans ces chambres, on trouvait plus souvent des accessoires de nettoyage ou d’entretien, comme des paniers à linge, des fers et planches à repasser. Les chambres des conservateurs étaient plus propres, plus fraîches, mieux organisées et bien éclairées. […] Les chambres des progressistes contenaient plus de livres, notamment des livres de voyage, sur la question raciale, sur le féminisme et sur la musique. Il y avait également une plus grande variété de musique, avec de la world music, de la folk, de la musique classique et du rock. Ces chambres contenaient plus d’articles de loisirs créatifs, de papier à lettres, de cartes, de documents de voyage et d’objets culturels.

Auteur: Cunningham Darryl

Info: L'ère de l'égoïsme : Comment le néolibéralisme l'a emporté

[ historique ] [ occident ] [ bipolarité ]

 

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rapports humains

J'ai souvent remarqué que nous avons tendance à attribuer à nos amis le genre de stabilité que les personnages littéraires acquièrent dans l'esprit du lecteur. (...) Quelle que soit l'évolution de tel ou tel personnage populaire dans un bouquin, son destin se fixe dans notre esprits et nous attendons pareillement de nos amis qu'ils suivent tel ou tel modèle logique et classique que nous leur avons attribué. Ainsi X ne composera jamais la musique immortelle qui entrerait en conflit avec les symphonies de deuxième ordre auxquelles il nous a habitués. Y ne commettra jamais de meurtre. En aucun cas Z ne peut nous trahir. Tout est arrangé dans notre esprit, et moins nous voyons une personne en particulier, plus il est satisfaisant de vérifier à quel point elle se conforme à cette conception que nous avons d'elle chaque fois que nous en entendons parler. Toute déviation dans ces destins par nous ordonnés semble non seulement insolite, mais contraire à l'éthique. Nous aurions préféré ne pas connaître notre voisin, ou le vendeur retraité du stand de hot-dogs, s'il s'avère qu'il vient de produire le plus grand livre de poésie de sa génération.

Auteur: Nabokov Vladimir

Info: Lolita

[ imagination ] [ personnages assignés ] [ représentations ]

 

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musique

Martha Argerich parle mieux que personne de Chopin. Martha Argerich nous restitue Chopin dans sa vérité : viril, dur, net, et d'autant plus profond : on abandonne les mièvreries, les effleurements maniérés du clavier, les effusions au miel, les tempi languides, les déhanchements outrés et autres chichis de chochottes aux pianistes pour coiffeurs sensibles, décorateurs de vitrines ou visagistes, on laisse les effets de rubato à la pédale aux pianistes pour pédales ! [...] Les qui veulent de la sucrerie et du larmoyant, du Chopin sanglotant et dégoulinant de mélasse, faites pas chier ! Vous nous laissez entre mélomanes avertis, et vous, vous courez vous scotcher devant votre télé : chance ! c'est Jacques Chancel ! Vous avez remarqué qu'au Grand Echiquier, il y a toujours, toujours, toujours un pianiste virtuose ou prétendu tel, en smoking blanc, larges revers de satin blanc pailleté, pattes d'ef et noeud pap géant qui massacre allègrement un nocturne ou un prélude de Chopin, le noie sous le sirop d'orgeat, le sucre candi, la guimauve, la chantilly, l'interprète, ce nocturne ou ce prélude, comme s'il s'agissait de l'arrangement d'un tube balnéaire de l'été ? Tout ce que vous aimez !

Auteur: Léger Jack-Alain

Info: Zanzaro circus : Windows du passé surgies de l'oubli

[ classique ] [ romantisme ]

 

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fréquences

Un musicien écoutant un concert peut, bien sûr, rêver à des milliers de sujets différents, mais un domaine de réflexion réunira de façon fructueuse ses intérêts scientifiques et esthétiques. Il peut, en effet, retracer l'histoire d'une bonne partie de la physique mathématique à travers l'étude de la musique et des instruments qui la font. Déjà, à l'époque de Pythagore (Vie siècle avant J. C.) on avait inventé la gamme harmonique qui porte le nom de gamme de Pythagore. Sur cette gamme, les hauteurs des notes correspondent aux vibrations des cordes de harpes, dont les longueurs varient comme ½, 1/3, etc. Au XVII siècle, l'étude de la vibration des cordes par l'abbé Marin Mersenne, un correspondant de Descartes, constitua la base des recherches sur les équations aux dérivées partielles et leurs applications, travail dont les racines se trouvent dans les oeuvres de grands mathématiciens comme Daniel Bernouilli et Jean le Rond d'Alembert au XVIIIe siècle. Hermann von Helmolz, au XIXe siècle, consacra une grande partie de son immense talent à l'étude des systèmes vibratoires ; Lord Rayleigh, le grand physicien anglais contemporain, étudia le même problème : il a laissé une Théorie du son qui est un classique.

Auteur: Collectif

Info: Sons et musique

[ historique ] [ mathématiques ]

 

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musique

Qu'il est dommage que Jean-Sébastien Bach n'ait jamais écrit d'opéra ! C'est en tout cas ce que l'on entend souvent répéter. Mais que pouvaient bien lui importer les aventures de César et de Cléopâtre, ou d'Alexandre aux Indes. Comment donc s'intéresser aux émois amoureux et aux exploits guerriers de prétendus héros quand on médite sur la rédemption de l'humanité par le sacrifice du Fils de Dieu ? N'y avait-il pas là de quoi tenter Bach bien plus que d'aller illustrer à Dresde, à Hambourg ou à Berlin les sujets à la mode selon Métastase ?
Et cependant, défense avait prudemment été faite à Bach, et par contrat, de lorgner du côté de l'opéra. Dès l'élection du nouveau cantor, il se trouva un conseiller municipal, le Dr Steger, qui, ayant voté pour Bach, ajouta que "s'il devait produire des compositions musicales, elles ne devraient pas être trop théâtrales". Et l'article 7 du contrat de l'impétrant stipule que "pour contribuer au maintien du bon ordre dans ces églises, j'aménagerai la partition de telle sorte qu'elle ne dure pas trop longtemps, qu'elle soit aussi de nature telle qu'elle ne paraisse pas sortir d'un théâtre, mais bien plutôt qu'elle incite les auditeurs à la piété." Pour le bon ordre ! Oser dire cela à Bach ! Le lui faire signer !

Auteur: Cantagrel Gilles

Info: J.-S. Bach : passions, messes, motets

[ classique ] [ Allemagne ] [ historique ]

 

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capitalisme

Malgré la chute des ventes, l'avènement du web, les faits divers occupent toujours autant de place dans 'Le Républicain lorrain', qui reste un métronome ici en Moselle.
Il vient d'être racheté par une banque, le Crédit Mutuel, à la famille Puhl-Demange, qui le possédait depuis toujours. Il est aujourd'hui moins partisan, moins moraliste que sous le règne de Victor, le père, puis de Marguerite, la fille.
Moins vivant, aussi.
Le 'Répu' et Marguerite ont toujours été du côté du bien. La famille c'est bien, le divorce c'est mal. La musique classique c'est bien, le rock c'est mal. La Joconde c'est bien, Picasso c'est mal. De Gaulle et Pompidou c'est bien, Marchais c'est mal et Mitterrand pas terrible.
Marguerite dirigeait 22 agences et une armée de journalistes et de correspondants dévoués. C'était avant le grand chambardement du Crédit Mutuel. En six ans, la banque a acheté une dizaine de journaux des Ardennes à la Provence et dépasse un million deux cent mille lecteurs quotidiens.
A chaque rachat, on vire les vieux en leur donnant une prime de départ qu'ils sont contents de toucher. On embauche des jeunes qu'on paie deux fois moins pour le même job.
Le 'Répu' du Crédit Mutuel doit être rentable. L'identité régionale, le club de foot, les avis mortuaires, les horaires des pharmacies sont des moyens de conserver des lecteurs, donc des annonceurs.

Auteur: Biancarelli Franck

Info: Grand Est, p. 82-83

[ conservation ] [ déclin ]

 

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