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bien pensance

Elle me répétait souvent avec une gourmandise satisfaite: "Nous sommes des bourgeois." Ça me faisait le même effet que si elle avait dit: "Nous sommes des nazis." Je ne comprenais pas où se nichait la qualité de la bourgeoisie. Les livres que je lisais expliquaient que les pauvres étaient des gens bien et les riches des salauds, et en plus nous n'étions même pas riches, alors pourquoi jouer à faire semblant que nous étions des connards: tout cela était à mon sens une parfaite aberration.

Auteur: Leroy Myriam

Info: Ariane

[ classe moyenne ]

 

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maman-enfant

L'enfance de Myriam [au Gabon] se résume à la proximité des corps, sensations plutôt que souvenirs. Le rythme du pas de sa mère décolle son ventre de bébé du dos protecteur, puis l'y recolle en ventouse. Le corps n'est jamais enfermé dans le froid de la solitude, il est posé sous le bras, écrasé contre la poitrine, manié par les grandes mains, contact permanent de la chair tiède, souffle de la respiration, un coeur marquant le tempo de l'autre, palpitation grouillante des organes, ronronnement du ventre, éclats des voix, des rires. Jamais séparée, la petite fille est toujours reliée à une autre vie.

Auteur: Granotier Sylvie

Info: La rigole du diable, p. 113

[ fusion ] [ famille ]

 

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couple

J'en étais sûre. Notre binôme était surnaturel. Nous étions plus que la somme de nos parties, nous étions cette complétude en tous points soudée dont naissaient les rayons laser et les pouvoirs magiques. Nous imaginions avoir en poche deux médaillons orphelins, le croissant de lune et le soleil qui, s'emboîtant, devenaient la clef des Mystérieuses Cités d'or. Sauf que l'univers auquel notre union donnait accès était un royaume de ténèbres, peuplé de démons ondulant dans la brume humide du crépuscule. Dans notre souterrain, à quelques mètres sous la surface des hommes, nous nous accordions le droit de lâcher les monstres intérieurs qui grattaient à nos portes.

Auteur: Leroy Myriam

Info: Ariane

[ mégalo ]

 

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apparence

Je souhaitais à présent être appréhendée comme une jeune femme insaisissable, émouvante et dangereuse à la fois, je voulais qu’on me voie ardente et raffinée, qu’on m’aborde comme une fille dont on espère, à force d’offrandes et de serments, palper le grand secret dans les replis compliqués de l’âme. À cet effet, pour la rentrée, je décidai de m’habiller en noir de pied en cap, ongles et lèvres lie-de-vin, dans une tentative d’occuper un créneau subtil entre la veuve sicilienne et la jeune gothique de cimetière. De mes origines culturellement prolétaires je ne dirais rien, et la découverte de mes racines difficiles par les plus téméraires de mes camarades allait forcer le respect pour l’éternité.

Auteur: Leroy Myriam

Info: Ariane

[ calcul ]

 

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songe matriochka

Bonjour,
J'aimerai partager avec vous une expérience. Et si certains ont des explications je suis preneuse.
Durant ma sieste aujourd'hui, j'ai pris conscience que je rêvais à l'intérieur de mon rêve. C'est un peu étrange mais c'est ça. Une personne (que je connais) me questionnais sur mon plan stratégique dans un dossier dans lequel elle est impliquée. Je lui fournissais les réponses qui sont déjà prévues mais dont elle ignore l'existence. Tout d'un coup j'ai réalisé que c'était un rêve puisqu'il était impossible que cette personne soit dans ma chambre et je me suis réveillée dans mon rêve.
Par la suite, j'ai entendu un bruit assourdissant provenant de l'extérieur de la maison. En regardant par la fenêtre j'ai constaté qu'il y avait des chasseurs capturant des oiseaux. Ce sont ces oiseaux pris dans des sacs qui faisaient cet énorme bruit avec leurs ailes et leurs cris. Là encore j'ai réalisé qu'il s'agit d'un rêve et je me suis réveillée dans mon rêve.

En réalité jamais je ne me suis réveillée en vrai sauf à la fin de ma sieste.

Auteur: Internet

Info: Myriam Gaïa. 6 avril 2020, 9 h. Sur le blog de Marc Auburn, explorateurs du réel

[ rêves gigognes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

parents

J’ai été élevée dans une ascèse qui aurait pu être qualifiée de luthérienne si mes parents n’avaient été de fervents catholiques. Par conviction pour mon père, qui allait s’engager pour le séminaire au moment où il rencontra ma mère, et par obligation pour cette dernière, que la religion avait à vrai dire toujours emmerdée mais dont elle ne questionnait pas le bien-fondé des prescrits. Elle était catholique parce que c’était ce qu’on était à son époque, dans un milieu qui ne tolérait aucune excentricité. Là-bas, mettre une veste en cuir témoignait déjà d’un douteux processus de marginalisation : ma mère portait des cols Claudine.
À la fin des années soixante-dix, ils se marièrent, achetèrent une maison, se mirent en ménage, eurent des enfants, et se prirent ensuite à espérer que ceux-ci deviennent aussi conventionnels qu’eux, car enfin les conventions n’existaient pas pour rien. Ma mère était une grande femme sèche comme une merluche, noueuse comme un saule, née fâchée, comme en attestait la ride profonde entre ses sourcils. Mon père, de son côté, rasait les murs tel un moine capucin et ne parlait pour ainsi dire jamais, sauf pour donner l’heure à ma mère qui persistait à ne pas porter de montre pour entretenir sa dépendance à son époux. À la maison, nous vivions à moitié dans le noir car c’était ainsi que l’intimait notre culture domestique, tenant d’une certaine esthétique de la prostration et parce que l’électricité coûtait cher. Ma sœur et moi ne manquions de rien, sauf du superflu.

Auteur: Myriam Leroy

Info: Ariane

[ couple ] [ famille ] [ artificiel ] [ convenu ] [ coincés ] [ tradition ]

 

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langages en parallèle

Petite réflexion linguistique : quand nous autres francophones et anglophones faisons de la musique, nous jouons / play, les italiens sonnent (suonare), les hispanisants touchent (tocar)... ces différentes approches m'enchantent assez, je dois dire, et je me demandais comment ça se passe dans d'autres langues, s'il y a un mot strictement réservé à la musique ou alors à quelle partie du geste musical on se réfère. Y a t'il des traducteurs dans la salle ?

- Didier Castell-Jacomin en Neerlandais "Spelen", qui veut dire jouer de la musique mais aussi jouer tout court

- Hu Man "Azéf" العزف qui veut dire jouer et qui est un verbe particulier qui est si je ne me trompe pas, aussi utilisé pour dire lâcher, céder.

- Sébastien Iep Arruti. En basque, c’est "jo", qui signifie "jouer"...

- Michel Gaillard. En roumain "să cânt", qui signifie aussi "chanter"...

- Ekaterina Nesterenko. En russe c'est включить, qui veut aussi dire "allumer". Sinon pour jouer de la musique on utilisera aussi "играть" qui signifie aussi "briller" ou "faire du théâtre".

- Sébastien Adnot. En khmer Leng Pleng, jouer la musique,

- Alexis Avakian. En arménien le mot "nvagel" semble ne s'appliquer qu'à la musique, dédié au fait de jouer un instrument

- Eric Adankpeto, du Bénin. En langue fongbe nous disons "nan dji han"... Je ne lui connais pas d'autre utilisation.

- Myglaren. En suédois c'est "Spela", comme pour les jeux. (Remarque de Floater. Oui mais pas "jouer" comme des enfants dans la rue, en tout cas pas de nos jours. Dans les temps médiévaux on utilisait aussi "leka". On use aussi de "musicera", qui est un verbe en lui-même.

- Panurge. En danois "spille", jouer, pareil.

- Anonyme. En allemand nous avons musizieren, verbe meilleur que "Music machen".

- cckerberos. En japonais cela dépend de l'instrument. En général c'est hiku, qui a plein de synonymes comme dessiner, pincer, arracher, plumer... et qui est utilisé pour les instruments à cordes, sinon fuku (souffler) pour les instruments à vent, et tataku (frapper) pour la percussion. Le piano est vu comme un instrument à cordes.

- AFAIK (langue maternelle Mandarin, né et élevé aux Etats-Unis). Il n'y a pas verbe unique pour "jouer de la musique" à moins que vous ne vouliez passer de la musique enregistrée, auquel cas c'est le même mot pour "mettre". Comme pour le japonais, les verbes correspondent aux instruments spécifiques et se rapportent à l'acte physique : on souffle dans une flûte, frappe sur des tambours, etc. Il y a aussi un verbe spécifique pour chanter.

- Dina Rakotomanga : En Malgache c'est : mitendry, et c' est exclusivement faire de la musique

(Vous pouvez ajouter vos "inputs" dans les commentaires, nous les utiliserons afin de compléter et préciser cette rubrique. MERCI ! )

Auteur: Internet

Info: Sur une idée initiale de Myriam Bouk Moun

[ action ] [ verbe ] [ terme translangues ] [ comparaison ] [ métachronie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel