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paysage

L’ambiance de mystère maléfique de ces montagnes arides, et l’appel de cette mer du ciel opalescent aperçue entre leurs sommets fut une chose si subtile et ténue qu’on ne saurait l’exprimer en mots de tous les jours. C’était plutôt du domaine d’un vague symbolisme psychologique et de rapprochements esthétiques –une chose qui aurait mêlé poésie et peintures exotiques avec les mythes archaïques dissimulés dans les livres redoutés et interdits. Même le refrain du vent prenait un accent particulier de malignité consciente ; et il sembla une seconde que le son composite contînt un bizarre sifflement musical ou flûté, couvrant une gamme aussi large que le souffle qui balayait en tous sens les omniprésentes et sonores cavernes. Il y avait dans ce son une note trouble, évocatrice d’une répugnance aussi complexe et déplaisante que les autres sombres impressions.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: Dans "Les montagnes hallucinées", page 66, traduction Simone Lamblin et Jacques Papy

[ synesthésie ] [ malaise ] [ immensité ] [ décor étrange ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophes

J'ai tenu à dissiper un malentendu bien connu : les existentialistes se délectent en quelque sorte de l'aliénation des êtres humains par rapport au monde. C'était peut-être l'attitude de Camus, mais certainement pas celle de Heidegger, Sartre et Merleau-Ponty, qui ont chacun essayé de montrer que nous ne pouvons faire l'expérience du monde que par rapport à nos propres projets et objectifs. Le monde est d'abord un monde d'"objets ou d'équipements", disait Heidegger. C'est un monde de "tâches", disait Sartre.
(...)
Pour moi, les existentialistes sont d'importants critiques des prétentions "absolutistes", et Heidegger et Merleau-Ponty sont, du moins dans leurs écrits ultérieurs, également les représentants d'une doctrine du mystère : que ce soit l'aspect ineffable de l'être ou de la "source" de toute chose pour Heidegger, à l'identique de ce que Merleau-Ponty appelle lui "la chair".

Auteur: Cooper David Edward

Info: Source : www.3ammagazine.com

[ européens ] [ vingtième siècle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

Une histoire n'est pas comme une route à suivre.... Elle est plus comme une maison. On va à l'intérieur et on y reste un moment, errant d'un côté et de l'autre, on s'installe où on veut, pour découvrir comment les pièces et les couloirs se relient les uns aux autres, comment le monde extérieur est modifié vu des fenêtres. Et toi le visiteur, le lecteur, te voici aussi changé par le fait d'être dans cet espace clos, qu'il soit ample et aisé ou plein de virages tortueux, peu ou opulemment meublé. Tu peux y revenir encore et encore, et la maison, l'histoire, contiennent toujours plus que ce que tu as vu la dernière fois. Il a aussi ce solide sentiment que tout ceci est même construit en fonction de besoins propres, pas seulement pour t'abriter ou te séduire.

Auteur: Munro Alice

Info: Selected Stories

[ analogie ] [ itération ] [ détails ] [ mystère ]

 

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cognition

Notre survie et celle de notre espèce dépendent de notre faculté à répondre de façon rapide et correcte à la question : est-ce vivant ? […] La puissance de notre faculté à détecter la vie apparaît clairement quand nous regardons une rivière couler depuis un pont : le mouvement incessant de l’eau ne cesse d’envoyer à nos yeux des flashes de lumière, au gré des remous et des vaguelettes qui reflètent la lumière du soleil, et pourtant, si l’eau est claire, nous pouvons distinguer un poisson, en particulier s’il nage à contre-courant, et nous savons qu’il est vivant. Si vous estimez cette remarque évidente et sans intérêt, essayez de fabriquer un détecteur de vie qui repérerait la présence du poisson. C’est loin d’être facile, alors que la détection de la vie nous est donnée gratuitement par notre équipement mental.

Auteur: Lovelock James

Info: The vanishing face of Gaia, page 125

[ improgrammable ] [ flou définitionnel ] [ mystère ] [ connivence d'espèces ] [ vision ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

écologie

Je suis de la génération surgelés-plastique. Quand j’étais petite, tout ce que je consommais était en portion individuelle rectangulaire entourée de trois couches de plastique. Je suis si vieille que j'ai même un vague souvenir du moment où le pot familial de Danette a été remplacé par des portions individuelles. Je fais partie de ces gamines et gamins qui ont mis plusieurs années à comprendre que le lait de la bouteille venait d’un animal ou que le coton poussait sur une plante. Du fond de ma chambre à la moquette synthétique violette, la nature me paraissait tellement loin de moi (le mystère indicible de ces enfants qui parlaient de leur "maison de campagne"), un environnement tellement lointain que j’étais incapable de concevoir le moindre lien entre mon quotidien et cette nature que je voyais à la télé.

Auteur: Lecoq Titiou

Info: http://www.slate.fr/story/167504/nature-protection-environnement-perception-enfants-ecologie

[ rupture ] [ industriel ] [ prise de conscience ] [ enfance ] [ déconnexion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nouvel-an

Me voici au coin du feu, vigilant, dans l'attente de la nouvelle année. J'entends déjà les pétards festifs dans la rue, signe que ça ne va pas tarder. Que nous apportera son mystère impénétrable ? Pour certains la vie, pour d'autres la mort. Serai-je des seconds ou des premiers ? Mais je ne veux pas penser à cela. Je chasse de mon esprit cette idée triste. Je joins mon espoir à celui de millions de semblables s'obstinant à ne pas désespérer. Au destin, j'ai déjà fait un pied de nez en maintes occasions, à force de volonté. Pourquoi ne renouvellerais-je pas l'exploit ? L'homme est une autonomie contingente. Sans avoir le dernier mot dans les événements, il les infléchit cependant. Mais il perd ce privilège quand il ne croit plus en lui-même. C'est alors que les dieux ont tous les pouvoirs.

Auteur: Torga Miguel Adolfo Correia da Roch

Info: En chair vive, Coimbra, 31 décembre 1987

[ responsabilité ]

 

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homme-nature

Je me moque de distinguer, comme les mystiques de l’écologie, le visage de Pan dans un massif de rhododendrons. Les voies à explorer mènent au-delà des mythologies et des fables de l’esprit.

Quand ma raison s’égare et s’éparpille dans les sombres entrelacs d’une forêt de chênes, je sais que, dans leur nébulosité et leurs fantasmagories, les formes, les odeurs, les présences perçues viennent de ce qui subsiste en moi de forces végétales, minérales, chthoniennes.

Je ne cède pas à la contemplation ; elle me plongerait dans la stérile béatitude, voire dans l’admiration – admirer est un passe-temps fétide. Je capte une activité qui a la faculté de m’enrichir, d’ajouter à ma vie une dimension secrète, de l’ouvrir à d’insoupçonnables accomplissements. Je me pénètre des mystères pour les féconder. J’engendre des alliances qui sont des filiations.

Auteur: Vaneigem Raoul

Info: Journal Imaginaire – Tout être humain est un chant et un champ de résonances

[ transformation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillir

[...] par la vertu du grand mystère de la vie humaine, l’ancien chagrin se transforme progressivement en une douce joie attendrie ; à la place du jeune sang bouillant, vient une vieillesse douce et sereine ; je bénis le lever quotidien du soleil et mon cœur lui chante comme jadis, mais déjà je préfère son coucher, ses longs rayons obliques, et avec lui de doux souvenirs paisibles, attendris, les chères images de toute une vie longue et bénie, et au-dessus de tout la vérité divine qui attendrit, apaise, qui absout ! Ma vie s’achève, je le sais et je le perçois, mais pour chaque jour qui me reste, je sens ma vie terrestre rejoindre déjà une vie nouvelle, infinie, inconnue, mais toute proche et dont le pressentiment fait vibrer mon âme de ravissement, resplendir mon esprit et pleurer mon cœur d’allégresse...

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 1, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 375

[ mort ] [ perception du monde ] [ crépuscule ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

uniformisation

En nous dérobant les mystères de la voûte céleste, l’électricité publique chasse du monde les inquiétudes remuantes et les bizarreries, les silences extralucides et les méditations de la nuit, en même temps que la nuit elle-même ; nous privant donc aussi de savoir ce qu’est le jour. C’est une diminution de la vie terrestre qui n’est pas négligeable, pour rester inaperçue ; et si avec les progrès du confort les amants prennent des douches, bavardent au téléphone et ont un tourne-disque, ils ont égaré ce charme puissant qui était de mêler leurs urines nocturnes dans un même vase, et c’est la froide lumière électrique qui dégrise leur nudité, au lieu qu’en s’épuisant la lampe à mèche, toujours inquiète, recueillait le témoignage des heures passées avec leurs ombres vivantes ; et c’est le radio-réveil qui les prévient du jour, etc.

Auteur: Bodinat Baudouin de pseudo

Info: La vie sur terre. Paris : Éditions de l’Encyclopédie des nuisances, p. 73.

[ progrès technologique ] [ inconvénients ] [ pollution lumineuse ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

humour

Moi j'ai besoin d'adresser en passant un hommage ému à Bérurier, le plus gros, le plus cradingue, le plus considérable des flics... Et quand je dis qu'il occupe sa gâche dans le concert, je sais ce que je bonnis. Tenez, gardons l'exemple du concert. Parfois, dans un orchestre, vous voyez un minable qui joue du triangle. A coté du batteur cerné par ses chaudrons, il a l'air de touiller une infusion. Vous vous dites que s'il allait touiller la sardine dans le bassin des Tuileries ce serait du kif côté harmonie ? Eh bien non ! Que le zig s'en aille avec son petit cintre pour vêtement de poupée et illico, il manque quelque chose. On entend son silence, on voit son absence... Car c'est ça le mystère : le gars n'a pas de présence, mais il a une absence.

Auteur: Dard Frédéric

Info: Des gueules d'enterrement

[ personnage ]

 

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