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langage

Ce qui nous environne, nous le supportons d’autant mieux que nous lui donnons un nom – et passons outre. Mais embrasser une chose par une définition, si arbitraire soit-elle, et d’autant plus grave qu’elle est plus arbitraire, puisque l’âme y devance alors la connaissance, - c’est la rejeter, la rendre insipide et superflue, l’anéantir. L’esprit oisif et vacant – et qui ne s’intègre au monde qu’à la faveur du sommeil – à quoi pourrait-il s’exercer sinon à élargir le nom des choses, à les vider et à leur substituer des formules ? Ensuite il évolue sur leurs décombres ; plus de sensations ; rien que des souvenirs. Sous chaque formule gît un cadavre : l’être ou l’objet meurt sous le prétexte auquel ils ont donné lieu. C’est la débauche frivole et funèbre de l’esprit. Et cet esprit s’est gaspillé dans ce qu’il a nommé et circonscrit. Amoureux de vocables, il haïssait le mystère des silences lourds et les rendait légers et purs : et il est devenu léger et pur, puisque allégé et purifié de tout. Le vice de définir a fait de lui un assassin gracieux, et une victime discrète.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Précis de décomposition, in Œuvres, éditions Gallimard, 1995, page 585

[ nommer ] [ abstraction dévitalisante ] [ mots ] [ tiercités fuites ] [ emprisonnement linguistique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

imprévisibilité

...il y a quelque chose de mystérieux qui conditionne une régularité dans l'Expérience Intérieure, analogue à cette Nature, qui est le nom que nous donnons au mystère correspondant à notre Monde Extérieur ; il y a peu de doute que ces deux mystères sont dans une grande mesure à l'unisson. Très probablement le cas même car c'est bien "il lume naturale" qui, guidant les esprits de Galilée et d'autres initiateurs de la science, a permis de faire les premiers pas en dynamique, en géométrie, et dans d'autres branches de la physique. Il n'y a rien qui permette de supposer que Nature extérieure et Lumière intérieure ne fassent qu'un. Vous pouvez pariez à cent contre un que ce n'est pas le cas. Mais elles sont sans doute proches au point que si la Lumière de la Nature était suffisamment forte, la dialectique hégélienne ou quelque chose du genre serait une bonne méthode de recherche. Les humains ont une incontrôlable inclination à le penser. La Lumière de la Nature se manifeste elle-même comme capable de montrer comment est le monde extérieur. Mais l'expérience montre que ses prévisions ne sont pas dignes de confiance.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Grand Logic 1893: Division III. Substantial Study of Logic Chapter VI. The Essence of Reasoning. MS [R] 408. 1893

[ rationalisme limité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

quête

J'ai pas la prétention de toujours bien maîtriser mes pulsions. Il y a un mystère de l'origine. De ce qui "pousse" derrière.
De plus les lois humaines sont inopérantes, preuve est faite. Je pense qu'elles sont créées par des pulsions et détruites de même. Sommes-nous les créateurs de ces pulsions ?...
De même je suggère que vous fassiez la démonstration d'un seul exemple où une société humaine se soit auto régulée par "bon sens", "sagesse", "intelligence"... au choix, sans qu'au finish on ne se retrouve avec une bonne baston gouvernée par ces sempiternelles pulsions de défense de territoire, pouvoir...
Sans oublier que les lois qui gouvernent notre monde de primates dévoyés sont soit :
- écrites par le(s) vainqueur(s)
- mises en place pour que le pouvoir s'auto conserve
- pas correctement appliquées, ou seulement dans l'intérêt des puissants
- etc...
Un peu comme si on voulait se donner l'illusion que le langage a une autre fonction que celle de faire passer le temps. Comme sur ce blog.
La problématique principale reste la pulsion du pouvoir. cf Louise Michel
Le pouvoir engendre toujours une cooptation malsaine. (le pouvoir est maudit)
Scusez mon pessimisme...

Auteur: MG

Info: blog de Paul Jorion, octobre 2011

 

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philosophie

Parmi les nombreuses objections qui ont été adressées à Descartes s’agissant du Cogito, on s’étonne presque de ne pas trouver celle-ci : vous dites bien que pour conclure au je suis à partir du je pense, il faut savoir ce qu’on désigne par les mots pensée et existence, et savoir que pour penser il faut être, et que le doute ne s’étend pas à ces notions ; mais vous ne parlez pas du je ou moi, ego ; et pourtant, ne peut-on dire, comme le dira Wittgenstein : "Le je, le je, voilà le profond mystère" ?

Descartes aurait sans doute répondu que l’usage de ce mot n’a nul besoin d’explication ; qu’il fonctionne, soit dit dans le vocabulaire d’aujourd’hui, comme un indexical, un déictique, un désignateur, de manière basique et le plus souvent transparente, et qu’il ne constitue pas à proprement parler une notion, ni à plus forte raison la notion d’une nature, la nature d’une chose qui existe ou peut exister. Le doute dit "hyperbolique" s’étend encore moins à la grammaire du "je, moi" qu’aux notions communes, c’est-à-dire à la raison humaine en tant que telle ou aux facultés de l’esprit considérées en elles-mêmes.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, pages 108-109

[ explication ] [ évidence ] [ pronom personnel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

Pourquoi lisons-nous, sinon dans l'espoir d'une beauté mise à nu, d'une vie plus dense et d'un coup de sonde dans son mystère le plus profond? L'écrivain peut-il isoler et rendre plus vivace tout ce qui dans l'expérience engage le plus profondément notre intellect et notre cœur? L'écrivain peut-il renouveler notre espoir de formes littéraires? Pourquoi lisons-nous sinon dans l'espoir que l'écrivain rendra nos journées plus vastes et plus intenses, qu'il nous illuminera, nous inspirera sagesse et courage, nous offrira la possibilité d'une plénitude de sens, et qu'il présentera à nos esprits les mystères les plus profonds, pour nous faire sentir de nouveau leur majesté et leur pouvoir? Que connaissons-nous de plus élevé que ce pouvoir qui, de temps à autre, s'empare de notre vie et nous révèle à nos propres yeux éblouis comme des créatures déposées ici-bas dans l'émerveillement? Pourquoi la mort nous prend-elle ainsi par surprise, et pourquoi l'amour? Encore et toujours, nous avons besoin d'éveil. Nous devrions nous rassembler en longues rangées, à demis vêtus, tels les membres d'une tribu, et nous agiter des calebasses au visage, pour nous réveiller; à la place nous regardons la télévision et ratons le spectacle.

Auteur: Dillard Annie

Info: En vivant, en écrivant

[ ouverture ] [ réflexivité ] [ délassement ]

 

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résumé

Tommaso Campanella a été un authentique personnage de roman et l'historien n'a besoin d'ajouter aucun détail au récit de sa vie pour révéler au lecteur un parcours biographique fait d'indépendance ombrageuse, de suspicions récurrentes, d'aventures dramatiques, de prisons et de tortures, de retournements surprenants et de dénouements imprévus. C'est pourquoi la première partie du présent livre est tout naturellement intitulée "Un personnage de roman", qui mériterait un film. 

Tel il fut en effet. Ce fils d'un Calabrais analphabète devint un philosophe de renom international. Il put faire des études grâce à l'ordre des Dominicains où il entra à quatorze ans, dans lequel il ne se sentit jamais à l'aise mais avec l'habit duquel il mourut dans un couvent parisien. Il écrivit une œuvre immense et touffue dont la plus grande partie fut rédigée grâce à une prodigieuse mémoire au cours de trente années de séjour en prison : à Padoue, à Rome, à Naples surtout (vingt-sept ans) et encore à Rome. Il aurait logiquement dû être condamné à mort comme hérétique récidiviste ; mais, soumis à une torture de près de quarante heures, il feignit la folie et échappa à la peine capitale.

Auteur: Delumeau Jean

Info: Le mystère Campanella

[ trajectoire ] [ biographie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gnose

[...] le christianisme est, quant à son essence sacrée, dans un rapport d’hétérogénéité à l’égard de tout ordre social dont il ne peut qu’accuser structurellement le caractère profane, et auquel, nécessairement, il se superpose. En d’autres termes, et à proprement parler, le christianisme est dépourvu d’exotérisme, même si, par la force des choses, il en revêt quelque peu l’apparence. C’est pourquoi il ne saurait y avoir non plus d’ésotérisme chrétien, au sens formel et technique de ce terme, c’est-à-dire de forme spirituelle constituée, embrassant l’intégralité de la révélation chrétienne et dans laquelle, exclusivement, cette révélation accéderait à sa compréhension et la plus élevée et la plus intérieure. Il ne saurait y en avoir et de fait, il n’en existe pas. Il existe, ou il a existé des ésotérismes chrétiens particuliers, propres à telle ou telle activité ou fonction sociales. Et encore, de telles organisations formellement ésotériques ont-elles vu le jour essentiellement au Moyen Âge, c’est-à-dire à une époque où précisément le christianisme a tenté d’organiser exotériquement la société en chrétienté. Mais même alors, il n’a pas existé quelque chose qui soit, pour le christianisme en général, ce qu’est le soufisme pour l’islam.

Auteur: Borella Jean

Info: "Esotérisme guénonien et mystère chrétien", éditions l’Age d’Homme, Lausanne, 1997, page 268

[ savoir secret ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mystère

La théorie des champs morphiques de Sheldrake est assez séduisante, n'est qu'elle fait fortement penser au renforcement des habitudes chez l'être vivant, ou la routine crée, à force, comme une seconde nature.
Ce serait donc à l'identique dans le cadre de l'inconscient collectif de telle ou telle espèce. Pourquoi pas ?... Comme une monade qui se reprogrammerait en fonction d'une situation qui se répéterait.
Cependant il y a aussi comme l'évidence d'un dégradé des êtres, à savoir que les variations, d'une espèce sur l'autre peuvent être très fines... jusqu'à la séparation. Et, cette "séparation" en deux espèces une fois admise, nous voilà avec deux monades, deux plans distincts et exponentiels - non reproductibles entre eux - dans cette idée de "reprogrammation évolution" de la vie. Et donc la création d'espèces nouvelles.
Et puis il y a la synchronicité chère à Jung : à savoir que certaines "découvertes" apparaitraient simultanément au hasard d'une collectivité planétaire. Soit par la proximité d'un champ morphique qu'il resterait à identifier, soit parce qu'un ordre externe aurait été donné à un moment T.
Même si, à ce que je sache, la poudre est resté fort longtemps l'apanage des chinois... personne d'autre n'en avait sur terre.
J'adore les spéculations.

Auteur: Mg

Info: 31 déc. 2012

[ sciences ] [ quête ] [ évolution ]

 

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barbarie

Moulin finissait de dîner quand le général allemand le convoqua dans son bureau. Avant l’entrevue, un officier lui signifia clairement et en français ce qu’on attendait de lui. Les autorités d’occupation exigeaient qu’il signe un "protocole" qui relatait qu’au hameau de La Taye, des femmes et des enfants avaient été violés et tués par des soldats "nègres" en pleine retraite. Par ce biais, les officiers de la Wehrmacht essayaient de se dédouaner en faisan endosser aux tirailleurs sénégalais un massacre dû en réalité à leurs propres troupes. Moulin refusa net. (…) Aussitôt les coups commencèrent à s’abattre sur lui (…) Dès lors, il se mura dans le silence. Pendant des heures, il fut obligé de rester debout (…) On le conduisit ensuite sur les lieux pour qu’il "juge sur pièces". C’était une vision d’horreur qui s’offrait à ses yeux. Bientôt pour le confronter de plus près, un officier allemand l’obligea à se coucher sur un tronc humain qui avait été une femme (…) Finalement il se retrouva en cellule (…) Sur le sol de la cellule, il y avait du verre brisé (…) Un matin de juin un soldat allemand le découvrit couvert de sang, un plaie béante dans la gorge.(…)

Auteur: Péan Pierre

Info: Jean Moulin, l'ultime mystère

[ torture ] [ racisme ] [ ww2 ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mystère

...il faut bien considérer comme le résultat d'un bricolage cosmique ce qui reste à la fois le problème le plus déconcertant et le conte le plus étonnant : la formation d'un être humain ; le processus qui, par la fusion d'un spermatozoïde et d'un ovule, met en route la division de la cellule-oeuf, qui devient deux cellules, puis quatre cellules, puis une petite boule, puis un petit sac. Puis, quelque part, dans ce petit corps en croissance, s'individualisent quelques cellules qui se multiplient jusqu'à former une masse de quelques dizaines de milliards de cellules nerveuses. Et c'est grâce à ces cellules qu'il devient possible d'apprendre à parler, à lire, à écrire et à compter. C'est avec ces cellules qu'il est possible de jouer du piano, de traverser une rue sans se faire écraser, ou d'aller faire une conférence à l'autre bout du monde. Toutes ces capacités sont contenues dans notre petite masse de cellules, toute la grammaire, la syntaxe, la géométrie, la musique. Et nous n'avons pas la moindre idée sur la manière dont tout cela se construit. Pour moi, c'est l'histoire la plus étonnante qu'on puisse raconter sur cette Terre. Beaucoup plus étonnante que n'importe quel roman policier ou de science-fiction.

Auteur: Jacob François

Info: Le jeu des possibles: Essai sur la diversité du vivant

[ sciences ] [ graine ] [ germination ]

 

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