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introspection

J'ai beau interroger mon âme, j'ai beau l'explorer, je n'y décèle aucune vibration profonde. Dans les espaces gris de l'intérieur, il n'y a que des décombres, sous d'autres décombres, sous d'autres décombres. Mais s'il y a des décombres, il y a eu peut-être un temple autrefois, des colonnes lumineuses, un autel ardent ? Ce n'est qu'une supposition. En fait il n'y a jamais eu rien d'autre, peut-être, que le chaos.

Auteur: Ionesco Eugène

Info: Le Solitaire

[ néant ] [ désordre ]

 

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crucifixion

Saint Paul est certainement celui qui a tenu avec le plus de force que la croix du Christ n’a pas de sens. Tout l’effort du christianisme ancien aura été de donner un sens et une portée à cette mort, l’interprétant de plusieurs manières, notamment en termes de sacrifice. Mais ce travail d’interprétation ne doit pas occulter que la mort du Christ est d’abord hors-sens. Elle se tient à l’écart de toute signification. Elle est, à proprement parler, insensée, une "folie et un scandale" selon les termes exacts de Paul (1 Corinthiens 1,22-25), ce sur quoi buttent les discours constitués.

Auteur: Causse Jean-Daniel

Info: Dans "Lacan et le christianisme", page 222

[ absurde ] [ néant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

solitude

certaines personnes me disent que je suis
célèbre.

alors qu’est-ce que je fais seul
à boire et à écrire des poèmes
à 3 heures 18 du matin ?

je suis plus fou que jamais
et ils ne peuvent pas comprendre

que c’est toujours comme si je voulais sauter
du 4e étage
et que même
assis là
maintenant en train d’écrire
je me balance dans le vide
et que l’impression est identique
au 68e, 72e ou 101e étage
mais que ça n’a rien à voir avec l’héroïsme,
que c’est banal
et indispensable.

il est 3 heures 24 du matin
je bois et j’écris des poèmes.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "L'amour est un chien de l'enfer", pages 294-295, "plus fou que jamais"

[ dérailler ] [ aspiration du néant ] [ pulsions suicidaires ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

vacuité apparente

Si une quantité non négative est si petite qu'elle est plus petite que n'importe quelle autre, alors elle ne pourra être que zéro. À ceux qui demandent quelle est cette quantité infiniment petite en mathématiques, nous répondons qu'il s'agit en fait de zéro. Il n'y a donc pas tant de mystères que cela dissimulés dans ce concept, contrairement à ce que l'on croit généralement. Ces prétendues énigmes ont contribué à rendre le calcul de l'infiniment petit tout à fait suspect aux yeux de beaucoup de gens. Les doutes qui subsistent seront levés en profondeur dans les pages suivantes, où nous expliquerons ce calcul.

Auteur: Euler Leonhard

Info:

[ non-valeur ] [ néant ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

zen

Qu'est-ce que la concentration de dhyana dans le Grand Véhicule ?
La concentration de dhyana dans le Grand Véhicule consiste à ne pas se livrer aux exercices spirituels, à ne pas regarder son esprit, à ne pas regarder la pureté, à ne pas contempler la vacuité, à ne pas fixer son esprit, à ne pas le purifier, à ne pas regarder au loin, à ne pas regarder auprès. Elle consiste en absence de toute direction, en non-humiliation, en absence de peur, en absence de distinctions. Elle consiste à ne pas se plonger dans la vacuité et à ne pas demeurer dans la quiétude. Elle consiste en non-production de toutes les particularités, qui sont erreur.

Auteur: Chen-houei du Ho-tso

Info: Entretiens du Maître de dhyana Chen-houei du Ho-tsô, Traduction annotée par Jacques Gernet, Publication de l'École française d'Extrême-Orient, Hanoi, 1949, p. 78-80, cité dans Aux sources du Bouddhisme, Fayard, note p. 457

[ méditation ] [ vacuité ] [ vide ] [ néant ]

 
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spécificité raciale

Ce par quoi en réalité le juif se rapproche le plus de la femme est son extrême adaptabilité. Les talents de journalistes des juifs, la "mobilité" de leur pensée, l’absence en eux de tout mouvement de réflexion authentique et original, tout cela autorise à dire du juif ce qu’on a dit plus haut de la femme, qu’il n’est rien et par là même peut tout devenir. Le juif est un individu mais il n’est pas une individualité ; il ne connait par vocation que les formes inférieures de la vie, et ne ressent pas le besoin d’une survie personnelle ; il lui manque l’être vrai, immuable et métaphysique, il n’a pas part à la vie supérieure et éternelle.

Auteur: Weininger Otto

Info: sexe et caractère (1903, 294 p.) p.260

[ protéiforme ] [ judaïsme ] [ néant ] [ vide spirituel ] [ âme damnée ] [ juiveté ]

 
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sophistication

La star n'a rien d'un être idéal ou sublime, elle est artificielle. Elle n'a que faire d'être une actrice au sens psychologique du terme : son visage n'est pas le reflet de son âme ni de sa sensibilité : elle n'en a pas. Elle est là au contraire pour déjouer toute sensibilité, toute expression dans la seule fascination rituelle du vide, dans son regard extatique et la nullité de son sourire. C'est là qu'elle atteint au mythe et au rite collectif d'adulation sacrificielle.

L'assomption des divinités cinématographiques, des divinités de masse, fut et reste notre grande événement moderne - il contrebalance encore aujourd'hui tous les événements politiques ou sociaux. Rien ne sert de le renvoyer à un imaginaire des masses mystifées. C'est un événement de séduction qui contrebalance tout l'événement de la production.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: de la séduction (1988, 246 p., folio essais) p.131

[ manipulation ] [ populace ] [ illusion ] [ néant ] [ vedette ] [ superficialité ] [ notoriété ]

 
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obscurité

Parvenu à ce qu'il estima le milieu du plan d'eau, il arrêta de ramer. La lune qui ne brillait déjà pas beaucoup avait fini par succomber aux nuages et le ciel formait au-dessus de lui une tache d'encre impénétrable. Il n'y avait pas de vent, si bien que le canot ne tanguait pas, pas plus qu'il ne dérivait. Il restait là, immobile, comme suspendu dans le vide. Terry s'aperçut qu'en renversant la tête en arrière, il pouvait s'absorber dans la contemplation d'un univers insondable de ténèbres, un ciel sans étoiles et si immense qu'il paraissait aspirer son regard. Il avait l'impression que ses pupilles étaient composées de petits morceaux de cette même matière noire, pareille à des éclats d'obsidienne, qu'il avait gardés en lui toute sa vie comme s'ils lui appartenaient, pour découvrir qu'il les avaient seulement empruntés et que maintenant leur propriétaire légitime les réclamait.

Auteur: Callan Wink

Info: Courir au clair de lune avec un chien volé

[ néant ] [ naviguer ]

 

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vacuité

Ecrire un poème sur rien,

où toutes les transparences peuvent flotter,

ce qui n’a jamais connu la condamnation de l’être,

ce qui l’a abandonné déjà,

ce qui est sur le point de commencer

et ne commencera peut-être jamais.



Et l’écrire avec rien ou presque rien,

avec l’ombre des mots,

les espaces oubliés,

un rythme qui se détache à peine du silence,

et un silence marqué dans un point

de l’autre côté de la vie.



Un poème sur rien et avec rien.

Peut-être que tous les poèmes

passés, futurs ou impossibles

pourraient tenir en lui,

au moins un instant chacun

comme s’ils se reposaient dans sa forme,

dans sa forme ou son rien.

Auteur: Juarroz Roberto

Info: Quatorzième poésie verticale. Ecrire un poème sur rien.

[ néant ] [ vide ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

célébrité

Cette séduction a la blancheur spectrale des étoiles, comme elles furent si bien nommées. Tour à tour les masses n'ont été  "séduites", à l'ère moderne, que par deux grands événements : la lumière blanche des stars, et la lumière noire du terrorisme. Ces deux phénomènes ont bien des choses en commun. Comme les étoiles, les stars ou les actes terroristes "clignotent" : ils n'éclairent pas, ils ne rayonnent pas d'une lumière blanche et continue, mais froide et intermittente, ils déçoivent en même temps qu'ils exaltent, ils fascinent par la soudaineté de leur apparition et l'imminence de leur disparition. Ils s'éclipsent aux-mêmes, dans une perpétuelle surenchère.

Les grandes séductrices ou les grandes stars ne brillent jamais par leur talent ou par leur intlligence, elles brillent par leur nullité, et leur froideur, qui est celle du maquillage et du hiératisme rituel (le rituel est cool, selon MacLuhan). Elles métaphorisent l'immense processus glaciaire qui s'est emparé de notre univers de sens pris dans les réseaux clignotants de signes et d'images- mais en même temps à un moment donné de cette histoire et dans une conjoncture qui ne se reproduira plus, elles le transfigurent en effet de séduction. 

Le cinéma n'a jamais resplendi que par cette séduction pure, par cette pure vibration du non-sens- vibration chaude d'autant plus belle qu'elle veneit du froid.

Artifice et non-sens : tel est le visage ésotérique de l'idole, son masque initiatique. Séduction d'un visage expurgé de toute expression, sinon celle d'un sourire rituel et d'une beauté non moins conventionnelle. Visage blanc, de la blancheur des signes voués à leur apparence ritualisée, et non plus soumis à quelques loi profonde de signification. La stérilité des idoles est bien connue : elles ne se reproduisent pas, elles ressuscitent à chaque fois de leurs cendres, comme le phénix, ou de leur miroir, comme la femme séductrice.

Ces grandes effigies séductrices sont nos masques à nous, ce sont nos statuts de l'île de pâques. Mais ne nous y trompons pas ; s'il y a eu historiquement les foules chaudes de l'adoration, de la passion religieuse, du sacrifice et de l'insurrection, il y a maintenant les masses froides de la séduction et de la fascination. Leur effigie est cinématographique, et elle est celle d'un autre sacrifice.

La mort des stars n'est que la sanction de leur idôlatrie rituelle. Il faut qu'elles meurent, il faut qu'elles soient déjà mortes. Il le faut pour être parfaite et superficielle, dans le maquillage aussi. Mais ceci ne doit pas nous incliner à une abrécation négative. Car il y a là derrière la seule immortalité qui soit, et qui est celle de l'artifice, l'idée, incarnée par les stars, que la mort elle-même brille par son absence, qu'elle peut se résoudre dans une apparence brillante et superficielle, qu'elle est une surface séduisante.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: de la séduction (1988, 246 p., folio essais) p.132, 133, 134.

[ vedette ] [ fausse gloire ] [ manipulation ] [ néant ] [ populace ]

 

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