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néologismes

Une langue est la création historique commune de millions de locuteurs. Bien que tous les locuteurs aient un certain effet sur la trajectoire d'une langue, le processus n'est pas particulièrement égalitaire. Les linguistes, les grammairiens et les éducateurs, dont certains sont soutenus par le pouvoir de l'État, pèsent lourdement dans la balance. Mais le processus n'est pas non plus particulièrement adapté à une dictature. Malgré les efforts de "planification centrale", la langue (en particulier sa forme parlée au quotidien) tend obstinément à suivre sa propre voie, riche, polyvalente et colorée.

Auteur: Scott James C.

Info: Seeing Like a State: How Certain Schemes to Improve the Human Condition Have Failed

[ liberté ] [ idiomes ] [ argot ] [ indépendance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

néologismes

On devrait dire qu'une théorie du signifié ne comprends que les données fournies par l'encyclopédie commune, et ne peut s'occuper des actualisations idiosynchrasico-contextuelles (dans la science-fiction par exemple). Pourtant, le nouveau signifié est effectivement rendu possible par le contraste avec celui qui est conventionnellement enregistré ; et ce n'est pas tout : on devrait dire aussi que, en enregistrant ce nouveau roman (SF ou autre) au nombre des scénarii intertextuels possibles, l'encyclopédie s'est désormais enrichie de nouvelle potentialités. C'est pourquoi une sémiotique du signifié doit (a) théoriser les possibilités de ces phénomènes non prévisibles et (b) constituer les possibilités d'une "représentation" encyclopédique conventionnelle qui en rende compte.

Auteur: Eco Umberto

Info: Sémiotique et philosophie du langage, Dictionnaire versus encyclopédie PUF, 1984, p. 77

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ création sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Je n’ai pas regardé, comme on l’enseigne à la Sorbonne, si ce que j’écrivais ressemblait à du Pascal ou à du Marmontel, à du Juvénal ou à du Paul-Louis Courier, à Saint-Simon ou à Sainte-Beuve, je n’ai eu ni le respect des tropes, ni la peur des néologismes, je n’ai point observé l’ordre nestorien pour accumuler les preuves.

J’ai pris des morceaux de ma vie, et je les ai cousus aux morceaux de la vie des autres, riant quand l’envie m’en venait, grinçant des dents quand des souvenirs d’humiliation me grattaient la chair sur les os – comme la viande sur un manche de côtelette tandis que le sang pisse sous le couteau. 

Auteur: Vallès jules

Info: Dans "L'Insurgé", Librairie générale française, 1986, page 44

[ autobiographique ] [ originalité ] [ autodidacte ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réforme du langage

Mais ne voit-on pas, ces temps-ci, s’affirmer une nouvelle généradation de feremmes qui, avec le sourire, cumulent vie professionnelle et vie faramiliale ? Et refusent avec une belle énergie, même et surtout lorsqu’elles occupent des postes à hautes responsabilités, de renoncer à ce qui demeure l’essentiel à leurs yeux, à savoir leur désédir d’enfandants ? Au nom de quoi, d’ailleurs, le feraient-elles ? On se le deremande. Et pourquoi se priveraient-elles du bonheur d’avoir une petite fidille, ou un petit gamarçon, ou encore l’autre et l’un, puis de les voir grandir, devenir à leur tour des adultutes qui se mariaderont eux aussi, feront de beaux voyagades à travers le mondonde, iront en week-end d’amoutareux à Amsterdadam, à Lisbobonne, et tenteront de chercher ensemble, par-delà tous les écueils, l’harmonadie conjugadale ?

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 360-361

[ transfiguration du monde par les mots ] [ infantilisation généralisée ] [ ironie ] [ ludiques néologismes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

étymologie

Ce terme de Beat Generation fut employé pour la première fois en 1948 par Jack Kerouac pour décrire son cercle d’amis. Le mot beat désignait depuis le XIXe siècle un vagabond du rail voyageant clandestinement à bord des wagons de marchandises. Peu à peu ce mot a pris le sens que lui ont donné les jazzmen noirs : beat en vint à signifier une manière de traverser la vie. Être beat devint "être foutu, à bout de souffle, exténué". Le "beat" ("pulsation") est aussi le "rythme" en musique.

Le terme beatnik, forgé à partir du mot beat et du nom du satellite russe Sputnik, était initialement péjoratif en cherchant à faire croire que les beats étaient une communauté de communistes illuminés en pleine période de maccarthysme.

Auteur: Bernat Joël

Info: http://www.dundivanlautre.fr/individu-sujet-identite-institution-masse/joel-bernat-leternel-retour-des-contre-cultures-une-necessite

[ Usa ] [ vingtième siécle ] [ néologismes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

insuffisant vocabulaire

Les émotions, d'après mon expérience, ne sont pas recouvertes par de simples mots. Je ne crois pas en la "tristesse", la "joie" ou le "regret". Peut-être la meilleure preuve de la nature patriarcale du langage est le fait qu'il simplifie les sentiments. J'aimerais avoir à ma disposition des émotions hybrides compliquées, des constructions germaniques, comme par exemple "Le bonheur qui accompagne le désastre". Ou : "La déception de coucher avec son fantasme". J'aimerais montrer comment " La conscience de la mort suscitée par des parents vieillissants" est liée à "La haine des miroirs qui commence à l'âge mûr". J'aimerais avoir un mot pour la "tristesse inspirée par les restaurants qui déclinent" ainsi que pour "l'excitation d'avoir une chambre avec un minibar". Je n'ai jamais eu les bons termes pour décrire ma vie, et maintenant que j'ai débuté mon histoire, j'en ai plus que jamais besoin.

Auteur: Eugenides Jeffrey

Info: Middlesex

[ tiercités limitées ] [ émoi ] [ néologismes ]

 
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écriture

Ecrire c'est l'ouverture. Un vrai francophone comme moi peut ainsi s'y perdre avec délice, de manière plus superficielle et libre que ces écrivains au français de seconde main, c'est à dire ceux dont ce n'est pas la langue maternelle, qui ainsi, en utilisant l'idiome de manière plus simple et directe, le solidifient, le confortent et, d'une certaine manière, le recréent. Cioran, Makine, Dimitrievitch, Kundera, Nancy Huston, viennent à l'esprit...  Ou pour l'anglais quelqu'un comme Elif Batuman...

Ce mécanisme fonctionne pour toutes les langues dominantes, elles ont besoin de ces gens du dehors, étrangers qui font si peur, mais qui consolident nos langues refuges. Ils nous rassurent.

Un gars dans mon genre, nés dans l'idiome, est un peu plus perverti par les complexifications, jeux de mots, quêtes d'holographes ou autres néologismes... jusqu'à parfois se perdre, bref toutes tentatives d'"ouvrir" un biotope mental qui donne parfois la fausse impression d'avoir des limites. D'où ma dilection pour la quête et la compilation des choses amusantes d'une langue qui se trouve présenter un univers bien plus vaste que celui de mon métier principal : la musique.

Auteur: Mg

Info: 1 juillet 2012

[ ouverture ] [ seconde langue ] [ deuxième main ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ recentrage ]

 

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étymologie

Ceux qui furent nos ancêtres, par exemple, ont très bien su nommer les leurs par l'union partielle du mot Ancien avec celui d'ÊTRE, comme ils firent beffroi de BEL EFFROI. Voyez comment ils opérèrent jadis sur les deux mots latins DUO et IRE, dont ils firent DUIRE, aller deux ensemble, et par une extension très naturelle, mener, conduire. Du pronom personnel SE, de l'adverbe relatif de lieu HORS, et d'une terminaison verbale TIR, ils ont fait S-OR TIR, c'est-à-dire SEHORSTIR, ou mettre sa propre personne hors de l'endroit où elle étoit, ce qui me paroît merveilleux. Etes-vous curieux de savoir comment ils unissoient les mots à la manière des Grecs ? Je vous citerai celui de COURAGE, formé de COR et de RAGE, c'est-à-dire rage du cœur ; ou, pour mieux dire, exaltation, enthousiasme du cœur (dans le sens anglois de RAGE). Ce mot fut dans son principe une traduction très heureuse du thymos grec qui n'a plus aujourd'hui de synonyme en français. Faites avec moi l'anatomie du mot INCONTESTABLE : vous y trouverez la négation IN, le signe du moyen et de la simultanéité CUM , la racine antique TEST, commune, si je ne me trompe, aux Latins et aux Celtes, et le signe de la capacité ABLE, du latin HABILIS, si l'un et l'autre ne viennent pas encore d'une racine commune et antérieure. Ainsi le mot incontestable signifie exactement une chose si claire qu'elle n'admet pas la preuve contraire. 

Auteur: Maistre Joseph de

Info: Dans "Les soirées de Saint Petersbourg", Deuxième entretien, 1836, pages 91-92

[ fusion ] [ néologismes antiques ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

correctrice

Ma tâche de correcteur, qui me permettait de subsister et que je prenais très à cœur les premiers temps, au lieu de développer ma mémoire, a entraîné son altération. Les manuscrits et les épreuves qui étaient mon labeur quotidien ont contribué à modifier mon caractère, de plus en plus pointu, alors même que ma sûreté dans l'observation des règles de grammaire s'avérait chaque jour déplorablement défaillante. J'étais moins attentif aux impropriétés, aux solécismes, aux licences poétiques boiteuses. Je laissais passer des coquilles et des doublons. Les éditeurs qui m'appointaient n'y avaient pas fait attention, avaient continué à m'expédier des copies et, comme les petites mains des ateliers de couture, je les avais ornées de mes retouches, sans trop de cœur à l'ouvrage. À mes débuts, j'étais un ayatollah du purisme, je ne tolérais ni les anglicismes, ni les à-peu-près, ni l'abus de néologismes, ni les incorrections sous prétexte de modernisme. Je criais au scandale quand un auteur ne se pliait pas à la discipline de la syntaxe, ponctuait n'importe comment, s'autorisait des métaphores prétendument hardies mais incohérentes. Je biffais et redressais les phrases quand les pronoms relatifs se suivaient à la file. Puis, peu à peu, j'avais cochonné ma besogne. Je faisais tout en quatrième vitesse, ne m'abîmais plus la vue en veillant jusqu'à point d'heure pour soigner chaque détail. La plupart des récits que je corrigeais, indigestes, ne valaient pas la peine d'être améliorés, mais de temps à autre j'avais droit à des pages sapides, comme des oranges gorgées de soleil. J'étais à mon affaire lorsqu'un modèle de concision abrégeait, condensait ses périodes, ou bien lorsqu'un texte débordait de termes rares, d'argotismes obsolètes.

Auteur: Lê Linda

Info: Lame de fond

[ prote ] [ révision ] [ lecture ] [ édition ]

 

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anticlassicisme

Mon hermétisme aux grandes oeuvres classiques se confirme encore une fois. Déjà, l'Enéide m'avait soulée ; quant à l'Iliade et l'Odyssée, je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui les distingue l'une de l'autre et pour tout dire, je crois les avoir lus mais je n'en suis même plus sûre. le cas non-échant, c'est dire si l'idée de les lire me traumatise. Toutefois, je m'incite parfois à penser que je ne suis jamais à l'abri d'une bonne surprise et, comme ne trouvant guère de bonnes surprises dans ce que je connais déjà – le connaissant déjà - je me plais fatalement à rechercher les bonnes surprises vers ce qui semble a priori le moins apte à me convenir. Me glissant dans la peau d'un personnage que je ne suis pas, mais qui aurait de nobles goûts littéraires, je me prends à dresser la liste de ce qui pourrait plaire dans cette oeuvre du Paradis perdu. Commençons.

Tout d'abord, Chateaubriand a fait beaucoup d'efforts pour nous en fournir une version très littéraire et recherchée. Il s'est fait chier à essayer de reproduire le rythme et les tonalités des phrases originales, et de ce point de vue c'est réussi. Il se permet même des néologismes, plutôt couillu à une époque que j'imagine conservatrice, mais après tout qu'est-ce que j'en sais de ce qui se faisait vraiment ou pas tellement en ces temps-là ?

Ensuite, Milton s'est posé un défi plutôt audacieux puisque le Paradis Perdu revisite l'épisode biblique du péché originel sur le mode de l'épopée. Imaginez un épisode chrétien chanté par des prêtres déguisés en poètes grecs, ou un truc du genre, pardonnez mon imprécision ignare et typique de notre siècle. La progression est donc assez prévisible et on retrouve notamment ce qui m'avait déjà barbé dans l'Enéide, une sorte de publicité généalogique des descendants du "héros", ici donc Adam, qui dure au moins dix minutes, le temps idéal en effet pour aller aux chiottes avant un épisode plus intéressant. Certes, on se fait quand même moins chier qu'en lisant la Bible, à condition d'aimer toutefois le lyrisme poétique et l'hystérisme descriptif, ce qui n'est pas mon cas. Quand je lis un Zola, j'ai l'habitude de sauter systématiquement toutes les descriptions ; quand je lis Milton, j'épure systématiquement les phrases de tout ce qui ne se réduit pas à sujet-verbe-complément d'objet. le reste peut être joliment trouvé, mais l'accumulation de mots d'esprits et de prouesses poétiques finit toujours par me donner la gerbe. La dernière fois que j'avais éprouvé ça, j'avais éclusé trop de vin blanc et je m'étais retrouvée la tête tournant à la vitesse d'un manège déchaîné, tout foutant le camp autour de moi alors que je comatais végétalement sur un pieu. Très désagréable. Bref, cette lourdeur étouffante n'était peut-être qu'une contrainte d'époque pour être lu (comme la contrainte pour être lu, de nos jours, c'est d'être une star de la télé, du sport ou du porno). La préparation de la bataille menée par Satan est le pire morceau du livre, c'est dommage parce que c'est ce qui ouvre l'épopée et ce qui devrait normalement convaincre le lecteur de rester un peu plus longtemps.

Auteur: Colimasson

Info: critique de "Le paradis perdu" de John Milton sur Babelio

[ lecture ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste