Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 4
Temps de recherche: 0.0311s

défense

Un certain critique me range également dans la catégorie des esprits dissolvants en raison de l’intérêt que je porte à la psychologie comparée des religions. Cette qualification est justifiée dans la mesure où je désigne tous les objets de foi comme psychiques (étant entendu que le caractère transcendantal que peut revêtir leur signification excède ma compétence). J’établis donc un rapport entre la doctrine chrétienne et la psychologie, rapport qui, à mon sens, ne doit pas nécessairement tourner au désavantage du christianisme. Mon critique trahit une confiance bien limitée dans le pouvoir d’assimilation de son système de croyance, lorsqu’il s’effarouche devant le processus de fusion et d’interprétation qui s’esquisse. L’Eglise a pourtant su s’assimiler une pensée aussi étrangère que celle d’Aristote, et que n’a-t-elle pas emprunté à la philosophie païenne, au culte païen et […] au gnosticisme, sans pour cela s’empoisonner ! Si la doctrine chrétienne peut s’assimiler la psychologie à laquelle elle doit fatalement se heurter, cela constitue un signe de vitalité, car la vie est assimilation.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Mysterium conjunctionis", tome 2, page 90

[ accusations ] [ psy-spi ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

révolution française

Que n’a-t-elle pas détruit, cette nation nouvelle, et qu’a-t-elle fondé ? Une royauté sans pouvoir, une noblesse sans devoirs, un clergé sans influence, une magistrature sans autorité, une administration sans considération et sans responsabilité, des institutions sans dignité, un peuple sans frein et sans morale, jouet de tous les intrigants, dupe de toutes les impostures.

Comment cette génération qui eût été maudite par nos pères, et qui le sera par nos enfants, a-t-elle pu s’arroger le droit de réprouver le passé, de déshériter l’avenir, de lui ravir cette succession de bonheur privé et d’ordre public, à laquelle il était substitué ? Usufruitière elle-même dans son existence passagère, de ce patrimoine inaliénable, à quel titre en a-t-elle usurpé la pleine propriété pour le dissiper d’abord en institutions impuissantes, et bientôt en honteuses et cruelles extravagances, et pour offrir à l’Europe, dans un petit nombre d’années, à la place des leçons de sagesse et de vertu que la France lui avait données pendant tant de siècles, l’exemple de toutes les folies, de tous les crimes, de tout ce qu’il y a de plus vil dans les cœurs les plus dépravés, de plus féroce dans les penchants les plus abrutis, de plus absurde dans les esprits les plus égarés, et pour tout renfermer en un mot, pour lui donner le spectacle d’une Convention.

Auteur: Bonald Louis-Ambroise de

Info:

[ critique ] [ conséquences ] [ parlement ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture critique

[…] L’Esthétique de Hegel n’a quasiment jamais été commentée. Pourtant, bien qu’elle ne puisse être comparée aux gros ouvrages spéculatifs du philosophe allemand, L’Esthétique n’en représente pas moins un texte capital pour bien mesurer la portée réelle de l’hégélianisme. En effet, et cela explique peut-être son abandon relatif, aucun écrit de Hegel ne permet mieux de vérifier comment fonctionne, dans les faits, son système que L’Esthétique. Par là, son examen attentif devrait permettre de révéler en quoi son approche de l’art résiste ou non à une étude approfondie des œuvres prises en elles-mêmes. Il ne serait en ce sens pas impossible de voir L’Esthétique, en raison des problèmes qu’elle pose, menacer l’ensemble de l’édifice dialectique. Car, en toute logique, la philosophie de l’esprit qu’impose Hegel ne peut être vraie que si son application l’est aussi. 

Les Leçons sur l’Esthétique proposent-elles, comme le croyait G. Planty-Bonjour, "des analyses historiques de première valeur" ? Le découpage et la périodisation de l’art qu’elles présentent correspondent-ils à la réalité ? Ou bien, au contraire, n’a-t-on pas à faire avec Hegel à une interprétation forcée des formes artistiques qui, à partir de postulats philosophiques discutables, les enfermerait dans un logos qui n’est pas le leur ? A ce propos, que penser par exemple de la distinction qu’opère Hegel entre ces trois grandes époques ainsi désignées : art symbolique, art classique et art romantique ? A quel point l’idée de progrès qui, à ses yeux, permet le passage de l’une à l’autre, est-elle justifiable ? Enfin, dans quelle mesure l’esthétique de Hegel n’a-t-elle pas contribué massivement au dénigrement du symbolisme en général ?

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 139

[ questions ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

chronos

Dans le tiroir inférieur de la commode, je retrouve une lettre arrivée ici, une première fois, voilà vingt-six ans. Une lettre affolée, qui respire encore quand elle arrive pour la seconde fois.

Une maison a cinq fenêtres : par quatre d’entre elles, le jour brille avec calme et félicité. La cinquième fait face à un ciel noir, à l’orage et à la tempête. Je suis à la cinquième fenêtre. La lettre.

Parfois il existe un abîme entre le mardi et le mercredi, mais vingt six ans peuvent défiler en un instant. Le temps n’est pas une distance en ligne droite, mais plutôt un labyrinthe, et quand on s’appuie au mur, au bon endroit, on peut entendre des pas précipités et des voix, on peut s’entendre passer, là, de l’autre côté.

Cette lettre n’a-t-elle jamais eu de réponse ? Je n’en sais plus rien, c’était il y a si longtemps déjà. Les innombrables seuils de l’océan ont poursuivis leur marche. Le cœur a continué à bondir, de seconde en seconde, comme un crapaud dans l’herbe humide d’une nuit d’août.

Les lettres sans réponses s’amassent là-haut, comme les cirrostratus qui annoncent la tourmente. Elles ternissent les rayons du soleil. Je répondrai un jour. Un jour, lorsque je serais mort et que j’arriverai enfin à me concentrer. Ou du moins assez loin d’ici pour arriver à me retrouver. Quand je viens d’atterrir dans la grande ville et quand je longe la 125e Rue, dans le vent qui balaie la rue des ordures en fête. Moi qui aime tant flâner et me perdre dans la foule, un T majuscule dans la masse du texte sans fin.

Auteur: Tranströmer Tomas

Info: "Répondre aux lettres", in Baltiques: Œuvres complètes 1954-2004, Poche 2004 , trad Jacques Outin

[ épistoles ] [ relativité ] [ correspondance ] [ procastination ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel