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tentation

Il pouvait sentir son souffle chaud dans son cou alors qu’elle se caressait en attendant qu’il l’emmène. La frontière entre le fantasme est la réalité s’était maintenant ouverte et il pouvait aller librement vers cet autre côté de lui-même, ce lieu qui était resté dans l’ombre de son inconscient. Cette nuit, il ferait l’expérience de libérer son démon intérieur, avide de jouissances obscures, qu’il avait laissé croupir dans les ténèbres de son inconscient. Tous les hommes sont potentiellement des monstres en puissance, beaucoup l’ignorent et essayent de se convaincre que ce genre de fantasmes ne leur appartient pas, que ce ne sont que des idées extérieures, dérangeantes, qui envahissent leur réalité bien ordonnée. Mais où est l’ordre dans l’esprit humain ? Le chaos n’est-il pas la base de la pensée rationnelle ?

Auteur: Clearlake Thomas

Info: Tréfonds

[ basculement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès technologique

Je soutiens seulement que l’expansion scientifique n’a rien d’humain. Peut-être notre cerveau n’est-il que le porteur provisoire d’un processus de complexification. Il s’agirait désormais de détacher ce processus de ce qui l’a porté jusqu’à présent. Je suis convaincu que, vous (les scientifiques !), c’est ce que vous êtes en train de faire. L’informatique, le génie génétique, la physique et l’astrophysique, l’astronautique, la robotique travaillent déjà à cette préservation de la complexité dans des conditions de vie indépendantes de la vie sur Terre. Mais je ne vois pas en quoi c’est humain, si par humain on entend des collectivités avec leurs traditions culturelles, établies depuis telle ou telle époque sur des zones précises de cette planète. Que ce processus "a-humain" puisse avoir, à côté de ses effets destructeurs, quelques bonnes retombées pour l’humanité, je n’en doute pas une seconde. Mais cela n’a rien à voir avec l’émancipation de l’homme.

Auteur: Lyotard Jean-François

Info: 1988, p. XXXVIII. Rapporté par Bruno Latour

[ impasse ] [ inhumain ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

végétal

Le lotus (padma) est au regard du Tantra le vivant symbole de cet état d’esprit : n’est-il pas cette fleur resplendissante, ce chef-d’œuvre d’équilibre floral qui s’élève vers le ciel tandis que ses racines tirent leur nourriture de la boue ? L’expression vivante, en somme, de la "magie" tantrique et alchimique consistant à relier les extrêmes (ciel/terre) et à marier les opposés (boue/or) après les avoir purifiés. Si la fleur de lotus fait figure du joyau issu de la fange, la feuille n’est pas en reste et éclaire un autre aspect de la "folle sagesse" tantrique : "Le péché n’adhère pas plus à celui qui connaît la nature intrinsèque que l’eau à la feuille de lotus", dit le Guyasamâjatantra. Privilégiant quant à elle l’image de la rose, l’alchimie occidentale lui confère sensiblement la même portée symbolique tout en suggérant qu’il faille, pour en respirer le parfum, en avoir d’abord, comme le Christ, enduré les épines.

Auteur: Bonardel Françoise

Info: Bouddhisme tantrique et alchimie

[ spiritualité ] [ transmutation ] [ inversion ]

 

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pénalisation

Au commencement était le Verbe ; et, à la fin, le borborygme sous surveillance.

On me dira qu’il s’agit de sanctionner les injures à caractère "sexiste" ou les insultes "homophobes". Mais qu’est-ce qu’une injure ? Et qu’est-ce qu’une insulte ? Le simple fait de mettre entre guillemets "sexiste" et "homophobe", c’est-à-dire de prendre avec des pincettes deux termes hâtivement découpés dans cet agglo très spécial que compressent avec une inventivité satanique (car il s’agit de satanisme, et la sociologie ou la psychologie ne servent plus à rien devant de tels phénomènes, il faut inventer d’urgence une nouvelle démonologie) les dominants modernes pour forger leurs instruments punitifs, ce simple fait n’est-il pas déjà injurieux ou insultant par ce qu’il suppose de mise à distance de ces termes ? Va-t-on voir, dans les tribunaux, les linguistes ou les psycholinguistes remplacer à la barre les experts en enfance malheureuse et déterminer quand le mot "salope" est une insulte et quand il est un éloge ?

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1739-1740

[ sexe des anges ] [ règne de l'émotionnel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

triangle amoureux

- Gizella ? … J’ai dit à Elma que je ne pouvais vivre sans sa mère. Elle a tout ce dont j’ai besoin, et je suis comblé. Sauf la jeunesse, c’est Elma qui l’a. Gizella est formidable, je te le dis : aimante, tendre, distinguée, compréhensive, loyale. C’est elle qui dit – et elle a raison – que je ne puis me passer de la seule chose dont elle manque, la jeunesse. […]

- Si tu as des sentiments si forts pour Gizella, le problème n’est-il pas résolu ? "

Quelle naïveté ! Mais qui pourrait bien le savoir ? Même Freud était incapable de comprendre. "Je suis leur esclave. Quand ce n’est pas l’une, c’est l’autre. Gizella est la mère de mon âme, la compagne de mon esprit, ma muse. Elma est ma sœur, ma camarade de jeu, le contact physique dont j’ai un besoin maladif, la seule réalité que je connaisse. Le haut ou le bas. L’esprit ou le corps. J’arrête mon choix mais, avant que je n’aie pris acte de ma décision, j’ai déjà changé d’avis. -Ton yin et ton yang", suggéra-t-il.

Auteur: Keve Tom

Info: Dans "Trois explications du monde", pages 125-126, dialogue fictif où Sandor Ferenczi s'adresse à Lajos Lévy

[ choix impossible ] [ complémentarité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

soi

Moi : "Mais l’au-delà est-il tellement terne ?"

S[erpent] : "A ce qu’il semble, il n’y a là-bas de mouvement que lorsque j’y vais. Sinon, tout y fluctue simplement comme dans un théâtre d’ombres. L’élément personnel fait totalement défaut."

Moi : "Mais qu’est-ce au juste que ce maudit élément personnel ? Satan m’a donné dernièrement la forte impression qu’il était la quintessence de la personnalité."

S : "Bien sûr, n’est-il pas l’éternel contradicteur ? Car, la vie personnelle, jamais tu ne la mettras en accord avec la vie absolue."

Moi : "Ne peut-on donc pas réunir ces contraires ?"

S : "C’est que ce ne sont pas des contraires, mais de simples différences. Aussi bien ne qualifieras-tu pas le jour d’opposé de l’année ou le boisseau d’opposé de la coudée."

Moi : "C’est clair comme le jour, mais un peu ennuyeux."

S : "Comme toujours quand on parle de l’au-delà. Il se dessèche toujours davantage, surtout depuis que nous avons trouvé un compromis entre les opposés et que nous avons conclu le mariage. Je crois que les morts sont une espèce en voie d’extinction."

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans le "Livre Rouge", trad. Béatrice Dunner, La Compagnie du Livre rouge, Paris, 2012, page 477

[ dialogue ] [ métaphysique ] [ impasse rhétorique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

islam

H. Corbin fait l'hypothèse suivante : pour que la coupure galilléenne ait lieu, n'a-t-il pas fallu d'abord, en Occident, une autre coupure, dont Galilée, au fond, ne ferait rien d'autre qu'achever le programme ?

Cette rupture antérieure H. Corbin la découvre dans le triomphe (il dit "la crue") de l’averroïsme. Lorsqu’Averroès rend inutiles les Âmes célestes ou le destin singulier des âmes terrestres, lorsqu’il prépare l’évanouissement des anges, du monde intermédiaire de l’Imagination, il rend possible un monde purement matériel, phénoménal, et renvoie le monde nouménal dans la pureté inconnaissable du suprasensible. Tout cela n’est chez lui qu’en puissance. Mais n’est-il pas vrai que la lecture averroïste d’Aristote, sa réfutation d’Avicenne, la solution qu’il propose au conflit de la foi et du savoir, et peut-être, surtout, la caricature que l’Occident en connaît sous le nom de "double vérité" sont nécessaires à l’aventure de la science moderne, au moins autant que le platonisme florentin ?

Si l’on admet cette hypothèse, l’avicennisme iranien, dont Sohravardî est le grand réformateur, apparaît comme l’élément de pensée dont la grande mutation commencée avec Averroès n’a cessé de nous éloigner. Il acquiert la dignité du grand Autre de notre culture moderne, de fondation refusée et oubliée.

Auteur: Jambet Christian

Info: In, Le Livre de la sagesse orientale de Shihâbôddîn Yahyâ Sohravardî, p. 46

[ christianisme ] [ historique ]

 

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plèbe

Je ne pouvais pas supporter cette foule aigrie, toujours agitée, toujours maussade et inquiète, qui allait et venait devant moi sur le trottoir. A quoi bon cette tristesse éternelle, cette anxiété, cette perplexité perpétuelles, cette méchanceté constante et morose (car ils sont méchants, trois fois méchants) ? A qui la faute s’ils sont malheureux et s’ils ne savent pas vivre, alors qu’ils ont devant eux soixante ans de vie ? Pourquoi Zartnitzyne s’est-il laissé mourir de faim, alors qu’il pouvait vivre encore soixante ans ? Et chacun exhibe ses guenilles, ses mains de travailleur, tout le monde se fâche, tout le monde crie : "Nous peinons comme des bêtes de somme, nous travaillons, nous avons une faim de loup, nous sommes pauvres ! Les autres n’ont pas à peiner, à travailler, et ilss ont riches !" (éternel refrain). A côté de ceux-là on trouve toujours quelque pauvre diable "de la noblesse" qui court, qui s’agite du matin au soir, comme par exemple, Ivan Fomitch Sourikov, qui habite au-dessus de nous. Il court des journées entières, toujours avec les manches trouées, des boutons qui ne tiennent pas ; il fait des commissions pour toutes sortes de gens ! Essayez de lui parler ! Il vous dira qu’il est "pauvre, indigent, nécessiteux ; sa femme est morte, il n’avait pas de quoi lui acheter des médicaments ; leur enfant a péri de froid l’hiver passé ; leur fille aînée se fait entretenir..." Il ne fait que gémir, se plaindre ! Oh ! Je n’éprouvais aucune pitié pour ces imbéciles ni alors ni maintenant, je le proclame avec orgueil ! Pourquoi n’est-il pas un Rothschild ? A qui la faute s’il n’a pas des millions comme Rothschild, s’il n'a pas toute une montagne d’impériales et de Napoléon d’or, une montagne aussi grande que celle qu’on voit au carnaval devant les baraques des forains ? Du moment qu’il vit, tout est en son pouvoir ! A qui la faute s’il ne le comprend pas ?

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'idiot", traduit par Nicolas Poltavtzev Presses de la renaissance, Paris, 1974, page 321

[ volontarisme ] [ complaisance ] [ impitoyable ] [ richesse ] [ envie ]

 
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mythe théogonique

Le jour où naquit Aphrodite, les dieux étaient au festin. Avec eux tous il y avait le fils de Métis, Poros. Après le dîner, Pénia était venue mendier, ce qui est naturel un jour de bombance, et elle se tenait près de la porte. Poros qui s’était enivré de nectar (car le vin n’existait pas encore) entra dans le jardin de Zeus, et tout alourdi s’endormit. Pénia, dans sa pénurie, eut l’idée d’avoir un enfant de Poros : elle se coucha près de lui, et fut enceinte de l’Amour. Voilà pourquoi l’Amour est devenu le compagnon d’Aphrodite et son serviteur ; engendré lors des fêtes de la naissance de celle-ci, il est naturellement amoureux du beau – et Aphrodite est belle.

Etant donc fils de Poros et de Pénia, l’Amour se trouve dans la condition que voici : d’abord, il est toujours pauvre, et loin d’être délicat et beau comme le croient la plupart, il est rude au contraire, il est dur, il va pieds nus, il est sans gîte, il couche toujours par terre, sur la dure, il dort à la belle étoile près des portes et des chemins, car il tient de sa mère, et le besoin l’accompagne toujours. D’autre part, à l’exemple de son père, il est à l’affût de ce qui est beau et de ce qui est bon, il est viril, résolu, ardent, c’est un chasseur de savoir et sait trouver les passages qui y mènent, il emploie à philosopher tout le temps de sa vie, il est merveilleux sorcier, et magicien, et sophiste. Ajoutons qu’il n’est, par nature, ni immortel ni mortel. Dans la même journée, tantôt il fleurit et il vit, tantôt il meurt ; puis il revit quand passent en lui les ressources qu’il doit à la nature de son père, mais ce qui passe en lui sans cesse lui échappe ; aussi l’Amour n’est-il jamais ni dans l’indigence ni dans l’opulence.

Auteur: Platon

Info: Discours attribué à Diotime dans "Le Banquet" de Platon, trad. Paul Vicaire, Les Belles-Lettres, Paris, 1989, 203 c - e

[ conception ] [ origines ] [ caractéristiques ] [ défini ]

 
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complexe militaro-scientifique

Est-il raisonnable de croire que les aspects militaires du progrès scientifique menacent la survie de l’espèce humaine ? Ce que racontent les survivants d’Hiroshima vous concerne-t-il ? N’est-il pas évident que les scientifiques ont toujours “ détourné ” au profit de l’humanité l’argent des militaires ? Au reste, la distinction entre crédits civils et crédits militaires a-t-elle un sens ? L’inventeur des équations de Maxwell est-il responsable de la censure à l’ORTF ? Est-il légitime de penser que tout ce qui est techniquement faisable se fera, donc doit se faire, donc que j’aurais intérêt à le faire sur-le-champ pour ’battre mes petits camarades à l’arrivée ? Et ta soeur, si le cousin Jules te disait qu’il va la violer demain à cinq heures, est-ce que tu irais coucher avec elle sur-le-champ pour être certain de ne pas rester en rade ? Avez-vous entendu parler de la déontologie des ordinateurs, des écarts technologiques, et du plan Calcul ? Que savez-vous de la DGRST, de la DRME, de l’ONERA, du CNES, de l’histoire du Commissariat à l’énergie atomique, de Saclay, de Pierrelatte, de l’accélérateur, et de tout ce qui se passe dans tous les labos parisiens ? Quelles sont leurs sources de financement, comment recrutent-ils leur personnel, quelles sont leurs relations avec l’extérieur ? Connaissez-vous l’histoire de l’École polytechnique, et savez-vous ce que deviennent les polytechniciens ? Le laboratoire de Physique de l’École Normale supérieure est-il une institution purement scientifique ? Croyez-vous au scénario suivant : 10 000 chars soviétiques convergent vers l’Alsace-Lorraine, M. Debré parle de vitrifier Moscou, et les tanks russes, la queue entre les jambes, rentrent piteusement au bercail ? Qui construit la force de frappe ? Un pays comme la France peut-il, sans aide extérieure, édifier une industrie atomique rentable ? Le rôle d’une faculté des Sciences devrait-il être simplement d’indiquer aux étudiants les routes à suivre pour s’intégrer à la société, ou devrait-on aussi les aider à la comprendre ? Les étudiants savent-ils ce qu’ils font lorsqu’ils choisissent une spécialisation ou un métier ?

Auteur: Godement Roger

Info: Dans "Pourquoi faites-vous de la science ?"

[ recherche ] [ éthique ]

 

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