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incarnation

L'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu ; et ceux qui l'auront entendu vivront.

Mais quelqu'un dira : Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps reviennent-ils ?

Insensé ! Ce que tu sèmes ne reprend point vie s'il ne meurt.

Et ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps qui naîtra ; c'est un simple grain, de blé peut-être, ou de quelque autre semence ;

puis Dieu lui donne un corps comme il lui plaît, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre. [...]

Il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel.

Auteur: La Bible

Info: Corinthiens 15:37. Nouveau Testament. Traduction-rédaction Louis Segond

[ transmutation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

morale

Il existe des gens qui ont peur de gaspiller leur argent pour s'offrir quelque plaisir. Ils se disent vertueux - n'en croyez rien. Ils savent seulement qu'ils n'auraient pas la force de dire "assez", qu'ils crieraient sans cesse "encore" - et c'est pourquoi ils proclament avec suffisance "jamais". Pour être capable de légèreté, il faut avoir de l'esprit. Evoquer une légèreté qui naîtrait du désespoir, c'est se complaire en phrases creuses. Prendre la légèreté au sérieux est une faute de goût. Mais goûter la légèreté tout en la maîtrisant est une forme supérieure de vie ; Stendhal en a fait l'éloge, mais il n'a pas su la vivre car il était vaniteux ; Laforgue, lui, l'a su et il est mort de cette forme de vie chantée par Jules Romains. Que vivent les joyeux compagnons capables d'aller avec légèreté au fond des choses, aussi lourds que des cailloux dans le ruisseau !

Auteur: Jesenská Milena

Info: in "Vivre", éd. 10/18, p. 91

[ sobriété ] [ références littéraires ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

prospective

Je suis immortelle comme tout le monde,
Les réseaux sociaux et le stockage de nos informations personnelles sont le début d'un clonage de l'esprit qui débouchera dans un avenir certain vers une duplication de notre personnalité. Qui dit personnalité dit problèmes, et très bientôt aussi, tout un écosystème naîtra de cette réalité. Nos clones auront besoin de cyber-psychiatres, et de cyber-avocats, pour vivre pleinement. Ayant vécu un drame personnel, je travaille, depuis plusieurs années sur un prototype de robot, Bina48, une amante virtuelle dont la puissance de calcul et la mémoire sont inédites. On en est au point où Bina48 peut soutenir une véritable conversation... Et elle a déjà quelques idées de romans.
Nous allons vers la création de substituts corporels que permettront bientôt les avancées médicales. Bientôt nous aurons des imprimantes 3D organiques, qui nous permettront d'être autonomes, et de remplacer nous même les organes déficients. Ma société, United Therapeutics Corp, à déjà commencé à obtenir des résultats dans ce domaine, en créant à partir d'organes génétiquement modifiés de porc un matériel génétique artificiel compatible avec le corps humain.

Auteur: Rothblatt Martha

Info:

[ informatique ] [ robot ]

 

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conformisme

La communauté en soi, dit Demian, est belle. Mais ce n'est pas la communauté véritable. Elle naîtra du rapprochement de certains individus et elle transformera le monde pour quelque temps. Ce qu'on appelle communauté n'est que formation grégaire. Les hommes se réfugient les uns auprès des autres parce qu'ils ont peur les uns des autres. Chacun pour soi ! les patrons pour eux, les ouvriers pour eux, les savants pour eux ! Et pourquoi ont-ils peur ? L'on a peur uniquement quand on n'est pas en accord avec soi-même. Ils ont peur parce qu'ils ne sont jamais parvenus à la connaissance d'eux-mêmes. Ils se rassemblent parce qu'ils ont peur de l'inconnu qui est en eux. Ils sentent que leurs principes sont surannés, qu'ils vivent d'après de vieilles Tables de la Loi et que ni leurs religions ni leurs morales ne répondent aux nécessités présentes. Depuis plus d'un siècle, l'Europe ne fait qu'étudier et construire des usines. On sait exactement combien il faut de grammes de poudre pour tuer un homme mais on ne sait plus comment on prie; on ne sait même plus comment se divertir pendant une heure seulement.

Auteur: Hesse Hermann

Info: Demian

[ refuge ]

 

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matérialisme

Paradoxe de Berkeley : L'évêque de Cloyne, Berkeley, est le dernier qui, par cent sophismes captieux, a prétendu prouver que les corps n'existent pas. Ils n'ont, dit-il, ni couleurs, ni odeurs, ni chaleur ; ces modalités sont dans vos sensations, et non dans les objets. Il pouvait s'épargner la peine de prouver cette vérité ; elle est assez connue. Mais de là il passe à l'étendue, à la solidité, qui sont des essences du corps, et il croit prouver qu'il n'y a pas d'étendue dans une pièce de drap vert, parce que ce drap n'est pas vert en effet ; cette sensation du vert n'est qu'en vous : donc cette sensation de l'étendue n'est qu'en vous. Et, après avoir ainsi détruit l'étendue, il conclut que la solidité qui y est attachée tombe d'elle-même, et qu'ainsi, il n'y a rien au monde que nos idées. De sorte que, selon ce docteur, dix mille hommes tués par dix mille coups de canon ne sont dans le fond que dix mille appréhensions de notre entendement ; et quand un homme fait un enfant à sa femme, ce n'est qu'une idée qui se loge dans une autre idée, dont il naîtra une troisième idée.

Auteur: Voltaire

Info: Dictionnaire philosophique <p.149-150>

 

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femmes-hommes

Dans son livre sur "Le drame baroque allemand" (éd. Suhrkamp, 1963) Benjamin cite de Paracelse cette première "composition mélancolique" : "La joie et la tristesse sont également nées d'Adam et Ève. La joie fut déposée dans Ève, et la tristesse dans Adam. Jamais plus ne naîtra un être humain aussi joyeux qu'Ève : et de même aucun homme ne sera jamais plus aussi triste que le fut Adam. Puisque les deux matières d'Adam et d'Ève se sont mêlées, la tristesse a donc été tempérée par l'allégresse et, de même, l'allégresse par la tristesse… La colère, la tyrannie, l'être furieux et, pareillement, la douceur, la vertu et la modestie viennent encore de l'un et de l'autre : les unes d'Ève, les autres d'Adam et c'est par mélange qu'elles se distribuent tout au long de leur progéniture." De cette chaîne des humeurs antédiluviennes ne subsiste qu'une répartition inégale, mais encore l'impossibilité de remonter "tout au long" l'histoire jusqu'à ces corps premiers. Ne reste donc qu'une chute dans l'histoire. C'est donc sur ce corps quadrillé, poreux, écartelé et déséquilibré, celui des quatre humeurs fondamentales, que la tradition iconographique de la mélancolie aurait arrêté son espèce de morale. Une figure dévouée à sa répartition morale.

Auteur: Scheffer Jean Louis

Info: L'espèce de chose mélancolie, p. 9

[ originels ] [ complémentaires ] [ tao ]

 

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incarnation

[...] les prophéties de l’Ancien Testament ne peuvent être comprises qu’à la lumière de leur réalisation [...]. Si on cherche dans l’Ancien Testament tous les passages qui ont trait au Messie, et si on compare l’image qu’ils nous en donnent avec la vie et l’œuvre, du Christ, peut-on douter que les prédictions anciennes visaient Jésus et le royaume qu’Il devait établir ? Rappelons quelques-unes de ces prophéties : La promesse de Dieu aux patriarches que c’est par l’intermédiaire de leur descendance que tous les peuples de la terre seront bénis ; la prédiction que la tribu de Juda aura la suprématie sur les autres tribus juives, jusqu’à la venue de Celui auquel toutes les nations devraient se soumettre ; le fait étrange, et pourtant indéniable, que dans la bible des Juifs d’Alexandrie, appelée la Septante, on trouve clairement annoncé que le Messie naîtra d’une vierge ; la prophétie du chapitre LIII d’Isaïe sur le serviteur souffrant qui donnera sa vie pour expier les péchés de son peuple ; les perspectives ouvertes sur la glorieuse et perpétuelle royauté de la maison de David. En quoi ces prophéties se sont-elles accomplies, sinon dans le Christ ? En se plaçant sur le seul plan historique, il y a là un fait unique qui met le Christ à part de tous les autres fondateurs de religions.

Auteur: Sheen Fulton

Info: Dans "La vie du Christ", trad. Abbé Giraud P.S.S., éditions Dominique Martin Morin, 2012, pages 6-7

[ signes annonciateurs ] [ correspondance ] [ compréhension rétrospective ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Cette nuit, c'est la nuit qui unit le 5 au 6 mai. Cette nuit, Hizir va rencontrer Ilyas. A l'instant même de leur rencontre, deux étoiles viendront se heurter dans le ciel. L'une arrive toute frémissante de l'ouest, l'autre de l'est, en tourbillonnant, elles se rejoignent. Et au même instant, elles grandissent, elles se multiplient, elles s'éparpillent sur l'univers en une pluie de lumières. C'est alors que sur la terre, tout s'arrête un bref instant, tout meurt. Le sang cesse de couler dans les veines. Les vents ne soufflent plus, les rivières ne coulent plus, les feuilles ne remuent plus, les ailes des oiseaux et des insectes s'immobilisent. Tout s'arrête, les sons et le sommeil. Les fleurs cessent de s'épanouir, les herbes de pousser. Toute vie, tout mouvement s'arrête. Chez tout ce qui a une âme, chez tout ce qui n'en a pas. Un bref instant, tout meurt. Eh bien, à cet instant-là, si quelqu'un voit les étoiles s'unir et leur lumière se répandre dans l'univers, s'il voit les rivières cesser brusquement de couler, le voeu qu'il exprime alors se réalise. Même s'il s'agit du voeu le plus irréalisable... Si dans la nuit qui unit le 5 au 6 mai, Hizir ne rencontrait pas Ilyas, si le monde ne cessait pas de vivre à l'instant de leur rencontre, les fleurs ne s'épanouiraient jamais plus, plus rien ne naîtrait, plus rien n'enfanterait... A l'instant de leur rencontre, tout meurt soudain sur terre, mais un instant plus tard, la vie se renouvelle, elle jaillit plus robuste, plus éclatante que jamais.

Auteur: Yachar Kemal

Info: Binbogalar Efsanesi , 1971 - La légende des Mille Taureaux , traduit du turc par Münevver Andaç pour les éditions Gallimard, 1979, p 330

[ cosmique ] [ fusion ] [ union ] [ coup de foudre ]

 

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relation platonique

Tous les fantasmes des nouveaux rapports de couple qui envahiront les générations suivantes, toute la nouvelle combinatoire hypothétique des rapports homme-femme qui va alimenter les espérances du genre humain, semblent trouver dans l’association Auguste [Comte]-Clotilde une première réalisation fragile. Leur amour, décide Comte, est de l’ordre de la "concordance organique". Mais on ne s’unit bien que dans les nuages, c’est au fond le seul lieu où on puisse s’emmêler réellement. En se refusant à lui – qui accepte ce refus avec un enthousiasme déchiré – Clotilde lui a fait subir "une intime initiation affective, dernier complément indispensable de mon entière préparation philosophique, et sans laquelle je ne pouvais remplir assez ma mission finale pour le service fondamental de la grande régénération humaine". De cet entraînement sportif à la non-copulation consentie, naîtra entre autres Le Système de politique positive. Célibat symbolique, chasteté des candidats à la prêtrise. "La grossièreté de mon sexe m’imposait, sans doute, cette orageuse transition pour aboutir au pur état d’une véritable amitié", reconnaît-il en voyant peu à peu son abstinence se transformer en érection religieuse. Il faudra cependant la mort de son amie pour que la dilatation soit complète…
Plus Clotilde lui refuse ses fesses, et plus Auguste Comte refoule ce refus dans la fable d’un culte universel. Plus elle dérobe son sexe et plus l’autel se concrétise. Plus elle se fait sainte et plus il se fait desservant. Plus elle devient comme le nom propre de la frigidité fermée, romantique, sentimentalement bavarde et doucement ployée dans une parodie d’abandon, et plus elle apparaît à ses yeux comme l’Humanité incarnée. L’objet de la religion de l’avenir se dessine à travers une femme censurée qui lui sourit derrière les fouillis blond-gris de sa silhouette, du fond d’une brume langoureuse et d’un amour à des années-lumière de toute possibilité de coït.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 140-141

[ sublimation délirante ] [ positivisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mots inexistants

Ni absolu, ni relatif ; ni abstrait ni concret ; ni confus ni complexe ; ni adéquat, que chérira Spinoza, mais en latin ; ni virtuel qu’emploiera Chapelain, mais aux alentours de 1660 ; ni insoluble, intentionnel, intrinsèque, inhérent, occulte, primitif, sensitif, tous mots du XVIIIe siècle ; ni transcendantal qui ornera vers 1698 les périodes de Bossuet : aucun de ces mots, que je cite au hasard, d’après les dictionnaires et Brunot, n’appartient au vocabulaire des hommes du XVIe siècle ; disons, pour fixer les idées, au plus riche de tous, au vocabulaire de Rabelais.

Encore ne sont-ce là que des adjectifs. Quelques adjectifs. Mais les substantifs ? Combien manquent à l’appel ? Ni causalité ni régularité ; ni concept ni critère ; ni condition ; avant la Logique de Port-Royal, ni analyse ni synthèse liées l’une à l’autre ; ni déduction (qui ne signifie encore que narration), ni induction qui ne naîtra qu’au XIXe siècle ; ni non plus intuition qui prendra vie chez Descartes et chez Leibniz ; ni coordination ou classification, "ce mot barbare forgé depuis peu", écrit encore en 1787 le Dictionnaire de Féraud : aucun de ces mots courants, de ces mots dont, pour philosopher, nous ne saurions vraiment nous passer, ne figure non plus dans le vocabulaire des contemporains de Rabelais. Ils n’ont même pas de terme pour exprimer ce que, depuis le milieu du XVIIe siècle seulement, on s’est avisé d’appeler système [...] ; le Rationalisme lui-même, pour commencer, le Rationalisme dont le baptême ne se fera, très tard, qu’au XIXe iècle ; le Déisme qui ne commencera guère sa carrière avant Bossuet, un de ses premiers usagers ; le Théisme que le XVIIIe siècle avancé empruntera un instant aux Anglais ; le Panthéisme dont, au temps de la Régence, on ira chercher le nom chez Toland ; le Matérialisme, qui attendra Voltaire (1734), La Mettrie et l’Encyclopédie pour conquérir droit de cité ; le Naturalisme lui-même, qui apparaît en 1752 seulement, dans le Dictionnaire de Trévoux et, avant, ans La Mettrie (1748), le Fatalisme qui, lui aussi, se trouve dans La Mettrie, cependant que le roman de Diderot ne pourra lancer fataliste qu’à partir de 1796 ; le Déterminisme, ce tard venu, ce Kantien ; l’Optimisme (Trévoux, 1752) et le Pessimisme, son contradicteur : mais les pessimistes n’entreront qu’en 1835 dans le Dictionnaire de l’Académie, et le Pessimisme paraîtra encore plus tard ; le Scepticisme qui, avec Diderot, commence à remplacer le vieux Pyrrhonisme, fils de Balzac et cher à Pascal ; le Fidéisme qui ne sortira qu’en 1838 d’un conflit de théologiens. Et combien d’autres : Idéalisme (Trévoux), Stoïcisme (La Bruyère), Quiétisme (Nicole, Bossuet), Puritanisme (Bossuet), etc.

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, pages 329-330

[ apparition ] [ outillage philosophique ] [ historique ] [ diachronie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson