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torpeur

Une impression cotonneuse, comme celle qui embrume subtilement mon esprit, s’empare de chacun de mes membres pour les maintenir à hauteur de tête, siège possible de l’inconscient au travail. Ainsi étendu à l’horizontale – bien que ce repère lui-même ait perdu de sa pertinence –, je tente de m'accommoder de postures peu naturelles, de me mouvoir en brassant l’air épais, comme le ferait un bébé nageur, davantage focalisé sur son instinct de survie que sur ses repères terrestres. L’élément onirique rejoint l’élément aqueux, symbiose parfaite du réel et de l’imaginaire. Tout est fluide, amorti, assourdi. Je me laisse porter autant que je lutte ; le lâcher-prise n’a jamais été aussi étranger à ma conviction d’être pensant.

Auteur: Pantalé Bastien

Info: Épidermiques et autres humanités (Pensées, prose et pulsations) - T]Rêve

[ somnolence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

plénitude

Ils nagèrent tous les trois vers le large. Couchés au ras de l’eau, ils voyaient accourir de l’horizon le poids régulier des vagues, et dans un capiteux vertige il leur semblait qu’il tombât tout entier sur leurs épaules et dût les écraser, — avant de se faire au-dessous d’eux un flux de silence et de douceur qui les élevait paresseusement sur un dos liquide, avec une sensation exquise de légèreté. Tantôt la crête d’une vague projetait une ombre brusque sur le visage de Heide et tantôt reparaissait l’étincellement salin de ses joues lavées. Il leur sembla que leurs muscles participaient peu à peu du pouvoir dissolvant de l’élément qui les portait : leur chair parut perdre de sa densité et s’identifier par une osmose obscure aux filets liquides qui les enserraient. Ils sentaient naître en eux une pureté, une liberté sans égales — ils souriaient tous les trois d’un sourire inconnu aux hommes en affrontant l’horizon incalculable.

Auteur: Gracq Julien

Info: Au chateau d'Argol

[ proprioception ] [ sentiment océanique ] [ amnios ] [ nage symbiose ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

littérature

Il y avait des jours de sa vie qu'en dépit de leur manque apparent d'intérêt, Alexandra se rappelait pour avoir été particulièrement heureuse ; des jours où elle se sentait proche des friches sans relief qui l'entouraient, où elle ressentait pour ainsi dire dans son propre corps la joyeuse germination du sol. Il y avait aussi des jours qu'Emil et elle avaient passés ensemble et qu'elle aimait infiniment à se remémorer. Tel, par exemple, le jour où ils étaient descendus près de la rivière. Un canard sauvage esseulé nageait, plongeait et se lissait les plumes, s'amusant, tout heureux dans la lumière pommelée. Nul être vivant n'avait paru si beau à Alexandra que ce canard sauvage. Des années ayant passé, elle ne pouvait s'empêcher de penser que le canard était toujours au même endroit, à nager et plonger, toujours tout seul, sans la lumière du soleil, comme une espèce d'oiseau enchanté sur lequel ni le temps ni le changement n'avaient aucune prise.

Auteur: Cather Willa

Info: Pionniers

[ symbiose ] [ nature ] [ rêve ]

 

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