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méditation

Lukastik posa le livre mince sur la table, contempla un instant sa jaquette usagée, plaça sa main sur la surface rouge et se sentit incroyablement paisible. Autour de lui se fit un silence où seuls les mots et les phrases du "Tractatus" crépitaient légèrement. (...) Lukastik sourit. Dans son crâne, le poisson nettoyeur nageait, tranquille.

Auteur: Steinfest Heinrich

Info: Requins d'eau douce

[ lecture ] [ imagination ]

 

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baise

- Allez ma belle monte la-dessus.
Je l'ai soulevé et, après lui avoir bien écarté les fesses, je l'ai posée au sommet du mât. Et cette vieille dame de 55 ans s'est empalée dessus, tout en me couvrant de baisers. Certes, on nageait dans l'horreur mais, je le répète, son corps de 18 ans était aussi ferme que le sein d'une jeune vierge, et il se balançait et ondulait comme un serpent ou, mieux encore, comme un papier peint hystérique qui prendrait tout à coup apparence humaine.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Journal d'un vieux dégueulasse, page 153

 

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transmigration

Ils nagèrent côte à côte pendant ce qui lui sembla des kilomètres et des kilomètres, en jaillissant voluptueusement au cœur du courant. Il n'avait jamais connu un tel plaisir. Humain, il se serait noyé depuis longtemps, mais transformé en loutre, il nageait somptueusement, infatigable, d'une force sans limite. Et avec Halabant à ses côtés, il avait envie de nager pour l'éternité, jusqu'à l'océan, pourquoi pas. Tête baissée, museau tendu vers l'avant, corps fuselé complètement étiré, il se forait un chemin dans l'eau comme quelque missile animal. Et la loutre qui avait été V. Halabant restait constamment à sa hauteur.

Auteur: Silverberg Robert

Info: Apprenti en sorcellerie

[ homme-animal ]

 

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geeks

Sur Facebook, les citations ne provenaient pas de livres, mais de sites internet. Chaque phrase était arrachée à son contexte, chaque pensée privée de ses racines historiques, logiques ou géographiques. On nageait dans une universalité sans profondeur, dans un présent absolu qui glorifiait l'image de soi. C'était la simplification d'une éternité rêvée. Il en résultait un décalage étrange entre les citations et le langage des commentaires : on passait d'un lexique évocateur à des mots d'une trivialité extrême. L'usage emphatique des majuscules, des voyelles et de la ponctuation était la caractéristique récurrente des écritures facebookiennes. Moooooooooooooooooooooooon amour !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Je vais la niiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiqueeeeeeeeeeeeer!!!!!!!!!!!!!!!

Auteur: Piersanti Gilda

Info: Wonderland : Un été meurtrier

[ dialogue ] [ informatique ]

 

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littérature

Il y avait des jours de sa vie qu'en dépit de leur manque apparent d'intérêt, Alexandra se rappelait pour avoir été particulièrement heureuse ; des jours où elle se sentait proche des friches sans relief qui l'entouraient, où elle ressentait pour ainsi dire dans son propre corps la joyeuse germination du sol. Il y avait aussi des jours qu'Emil et elle avaient passés ensemble et qu'elle aimait infiniment à se remémorer. Tel, par exemple, le jour où ils étaient descendus près de la rivière. Un canard sauvage esseulé nageait, plongeait et se lissait les plumes, s'amusant, tout heureux dans la lumière pommelée. Nul être vivant n'avait paru si beau à Alexandra que ce canard sauvage. Des années ayant passé, elle ne pouvait s'empêcher de penser que le canard était toujours au même endroit, à nager et plonger, toujours tout seul, sans la lumière du soleil, comme une espèce d'oiseau enchanté sur lequel ni le temps ni le changement n'avaient aucune prise.

Auteur: Cather Willa

Info: Pionniers

[ symbiose ] [ nature ] [ rêve ]

 

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délire

Au son de l’orgue de Barbarie, le fiacre allait prendre son tour derrière la file de ses congénères, pour se nourrir et s’abreuver contre un arbre perfectionné, qui contenait un insecte du genre carabe, certains disent un staphylin, dont le ventre s’ornait de caroncules argentées.



Pendant que le cheval épelait son avoine en fourrant sa tête entre les pages, l’insecte se soulageait, dans son arbre, d’un liquide simple, heureusement filtré par l’aubier, et qui sautait en torsade violente, par un sexe de cuivre assez bas sur pattes, avec un bruit bleu longuement modulé, dans un seau de fer battu ou de toile, où le cheval faisait deux petits pas pour aller le boire, et l’uriner presque en même temps par un énorme clou de girofle, en regardant tristement ses souliers.



Ces soins rendus, le cocher nageait vers le traiteur, où on lui servait un pavé de santé de miroton ou de bœuf bourguignon, une entrepèse de grosse miche, un barodet, du piccolo, du fromage, un petit noir avec petit verre, deux dominos de sucre et un crapulo.

Auteur: Fargue Léon-Paul

Info: D'après Paris

[ entomologie ] [ festin ] [ poème ]

 

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auto-appréciation

Nous avons aussi des études sur la métacognition, autrement dit la connaissance de la connaissance. Imaginons que quelqu'un me demande si je préfère être interrogé sur  les chanteurs pop des années 70 ou sur les livres de science-fiction. Je choisirai tout de suite la première option, parce que je suis plus calé en musique. On a fait ce genre d'expériences avec des animaux (singes, grands singes, oiseaux, dauphins, rats), avant de découvrir qu'ils n'avaient pas le même niveau de confiance sur ce qu'ils savent. Les animaux accomplissent certaines tâches sans hésiter, mais, parfois, ils n'arrivent pas à se décider et doutent. Par exemple, on a demandé à un dauphin nommé Natua de distinguer un son aigu d'un son grave. Son niveau de confiance était manifeste : il ne nageait pas à la même vitesse suivant la dificulté qu'il avait à distinguer les deux sons. S'ils étaient très différents, il nageait à la vitesse maximale en créant une vague d'étrave qui risquait de noyer l'engin électronique. Si les sons étaient identiques, il ralentissait, remuait la tête et hésitait entre les deux manettes qu'il devait toucher pour signifier son choix. Il préférait sélectionner la manette négative (pour demander un nouvel essai) ce qui veut dire qu'il se doutait qu'il s'était trompé. C'est exactement ce qu'on appelle la métacognition, qui implique sûrement la conscience, puisqu'il faut que les animaux évaluent l'exactitude de leur mémoire et de leur perception. (...)

Il est très difficile de savoir jusqu'à quel point les animaux sont conscients de leurs souvenirs, mais il est difficile de nier qu'ils peuvent se déplacer dans le temps et se creuser la cervelle à la recherche de savoir et d'expériences.

Auteur: Waal Frans de

Info: La dernière étreinte, pp 319, 320

[ auto-analyse ] [ sagesse ]

 
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honte

Litost est un mot tchèque intraduisible en d'autres langues. Sa première syllabe, qui se prononce longue et accentuée, rappelle la plainte d'un chien abandonné. Pour le sens de ce mot je cherche vainement un équivalent dans d'autres langues, bien que j'aie peine à imaginer qu'on puisse comprendre l'âme humaine sans lui.

Je vais donner un exemple : l'étudiant se baignait avec son amie étudiante dans la rivière. La jeune fille était sportive, mais lui, il nageait très mal. Il ne savait pas respirer sous l'eau, il nageait lentement, la tête nerveusement dressée au-dessus de la surface. L'étudiante était irraisonnablement amoureuse de lui et tellement délicate qu'elle nageait aussi lentement que lui. Mais comme la baignade était sur le point de prendre fin, elle voulut donner un instant libre cours à sont instinct sportif et elle se dirigea, d'un crawl rapide, vers la rive opposée. L'étudiant fit un effort pour nager plus vite, mais il avala de l'eau. Il se sentit diminué, mis à nu dans son infériorité physique, et il éprouva la litost. Il se représenta son enfance maladive sans exercices physiques et sans camarades sous le regard trop affectueux de sa mère et il désespéra de lui-même et de sa vie. En rentrant tous deux par un chemin de campagne ils se taisaient. Blessé et humilié, il éprouvait une irrésistible envie de la battre. Qu'est-ce qui te prend ? lui demanda-t-elle, et il lui fit des reproches ; elle savait bien qu'il y avait du courant près de l'autre rive, il lui avait défendu de nager de ce côté-là, parce qu'elle risquait de se noyer - et il la frappa au visage. La jeune fille se mit à pleurer, et lui, à la vue des larmes sur ses joues, il ressentit de la compassion pour elle, il la prit dans ses bras et sa litost se dissipa.

[...]

La litost est un état tourmentant né du spectacle de notre propre misère soudainement découverte.

Auteur: Kundera Milan

Info: Le livre du rire et de l'oubli

 

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