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accompagnement final

Naomi est tombée malade d'une encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique en 1980 et se retrouva  complètement alitée en 1983. Nous avons combattu les plus puissantes compagnies d'assurance américaines devant les tribunaux et dans la presse (voir Lemisch, "Do They Want my Wife to Die ?" New York Times, 15 avril 1992) et défendu ses soins à domicile 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, qui se sont poursuivis jusqu'au jour de sa mort. Parmi ses œuvres les plus héroïques figurent ses articles créatifs sur la science et le féminisme, écrits par elle à cette époque, entièrement depuis son lit. En mars 2015, on lui diagnostiqua un cancer des ovaires à l'hôpital Lenox Hill de New York. De mille manières LH montra ignorance et son mépris à son endroit et pour son EM/SFC (Syndrome de fatigue chronique) sous-jacent. (Voir "Doctors Strive to do Less Harm" de Gina Kolata, New York Times, 18 février 2015, qui, sans nommer Lenox Hill, explique précisément les préjudices commis par l'institution ; pas une âme rencontrée à LH n'a pris connaissance de cet article en première page, publié pendant l'hospitalisation de Naomi). Quelle que soit la résilience que Naomi avait accumulée au cours de ses 30 ans et plus de soins attentifs, elle fut victime des abus de Lenox Hill et de son inattention totale à l'égard de sa maladie sous-jacente. Sortie de l'hôpital le 17 mars dans un état lamentable, à l'agonie, elle ne fut hospitalisée que deux jours plus tard. Nous avions choisi l'hôpital Mount Sinai, une institution beaucoup plus humaine. Mais il était trop tard : elle est morte à 23 heures le jeudi 26 mars.  Alors que la mort approchait, j'ai chanté pour elle : "September Song", "Swing Low, Sweet Chariot", et, comme elle me l'avait toujours chanté lors de  temps troublés, "Hush, Little Baby, Don't You Cry".

Auteur: Lemisch Jesse

Info: 29 mars 2015. A propos de sa compagne Naomi Weisstein

[ couple ] [ fidélité ] [ femme-par-homme ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

propagande

Le livre de Naomi Oreskes et Erik M. Conway vise à montrer comment l'industrie américaine a systématiquement financé des campagnes dont le but était d'invalider des conclusions scientifiques pourtant incontestables et accablantes dans des domaines parallèles : par exemple pour la rentabilité des producteurs de cigarettes quant à la nocivité du tabac, et pour la politique de défense stratégique menée par les Etats-Unis quant au danger militaire représenté par l'Union soviétique.
L'industrie du tabac
Le premier thème examiné systématiquement est celui de la cigarette. Depuis 1930, des découvertes nazies en avaient mis en évidence l'aspect dangereux. C'est ainsi qu'Adolf Hitler refusait que l'on fume autour de lui. Aux Etats-Unis, les premiers constats concernant la dangerosité du produit sont apparus dans les années 50, lorsque des chercheurs ont montré que du goudron de cigarette étalé sur la peau des souris produisait des cancers mortels. On appelle ce cancer aux États-Unis le "cancer de la cartouche".
Ce fut là un tournant pour l'industrie du tabac qui fit appel aux services d'une firme de relations publiques pour contrer les preuves scientifiques que fumer peut tuer. Cette firme suggéra d'inclure le mot "recherche" dans le titre de son nouveau comité parce qu'un message pro-cigarette aurait besoin du soutien de la science. Dès ce moment, l'industrie du tabac s'appuya sur celle-ci et finança des recherches extrêmement coûteuses pour émettre des doutes sur les liens entre tabagisme et cancer. Elle finança aussi de grands programmes de recherche sur des sujets annexes afin de détourner la suspicion.
Cette campagne de désinformation s'appuya sur l'aide de journalistes, chargés d'arbitrer le prétendu pour et contre et d'experts de plus en plus prestigieux, chargés de contrer les arguments pourtant indiscutables et de témoigner lors des procès. L'industrie du tabac n'hésita pas à engager un certain Frederick Seitz, dès 1979, comme directeur et recruteur. Seitz était un scientifique, président de l'Académie nationale des sciences, responsable de la recherche nucléaire, conseiller de la Maison Blanche, connu pour ses positions ultra-libérales, anti-communistes, critiques vis-à-vis des mouvements de révolte de ses pairs et des étudiants face au pouvoir.
L'argument principal des détracteurs du tabac était que celui-ci causait de nombreuses maladies et déficiences, en plus du cancer. L'industrie du tabac répondait qu'on ne pouvait jamais établir un lien sûr, clair, entre la maladie et l'usage du tabac, puisque d'autres facteurs pouvaient être incriminés, comme l'environnement, le stress, la génétique. À cette affirmation la science peut répondre qu'il s'agit d'un facteur adjuvant et que le caractère-même du vivant implique toujours des incertitudes.
Finalement l'Histoire donna raison à la science lors de fameux procès intentés par les consommateurs, où la responsabilité de certaines grandes firmes fut reconnue parce qu'elles avaient caché depuis les années 1950 certaines études financées par elles allant dans un sens contraire à leurs intérêts.

Auteur: Oreskes Naomi

Info: L'industrie du tabac, in Les marchands de doute, 2010, présenté sur le blog Jorion par Madeleine Théodore. Ecrit avec Erik M. Conway

[ mensonge ] [ consumérisme ] [ libéralisme ]

 

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