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automne

Le vent traîne sur le perron de ciment, avec le bruit de journaux qu'on froisse, de grosses feuilles d'aristoloches desséchées. Puis il se jette dans les rideaux bombés comme des voiles et tire de leurs plis la triste odeur des cigares éteints. Le lait fume sur la grosse nappe grise, près du pain gris et du beurre couleur d'orange. Une cuiller de plomb est fichée de biais dans un verre à côtes plein d'une gelée de fruits trouble comme un vin mort. Je reste seul dans cette salle avec le matin de novembre qui commence, comme lui sans force, inexplicablement heureux.

Auteur: Roud Gustave

Info: Air de la solitude

[ nature morte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femme-par-homme

La montagne portait sa robe d’or bruni, Or fragile tombant, feuille à feuille, des branches, Dans le chemin, parmi la foule du dimanche, Sur les sentiers ombreux et le gazon terni. Reposés de leur course à travers l’infini, Et doux, comme l’émoi d’une âme qui s’épanche, Les rayons du soleil d’octobre, en nappes blanches Sur le sol déjà froid, versaient un feu béni. Ce ne fut que le soir, en soufflant ma veilleuse, Que me vint nettement l’image glorieuse Dans ses mille détails ternes et rutilants. J’avais distraitement vu les choses agrestes, Trop attentif à suivre ou deviner les gestes D’une fille aux yeux noirs qui ramassait des glands.

Auteur: Beauregard Alphonse

Info: Les forces. L’Éternel Féminin

[ fascinante ] [ poème ]

 

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modernité

Le mal, mes chers amis, c’est que la société nous a habitués à vivre paresseusement . Cette paresse, cette nappe d’inertie qui gît en tout homme, au dessous de toutes nos énergies, menaçant toujours de les noyer, il semble que la vie moderne ne l’exclut pas; il semble même qu’elle la favorise, principalement sous l’aspect de la dispersion. L’homme d’aujourd’hui est constamment sollicité à sortir de soi ; il appartient de plus en plus à la foule et à la rue ; il est disponible à tout, sauf à lui-même ; et une âme collective, une âme grégaire tend de plus en plus à remplacer en lui son âme singulière et personnelle.

Auteur: Gadenne Paul

Info: Discours de Gap

[ critique ] [ société du spectacle ] [ extraversion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

significations voilées

[…] je regardai la nappe et la menotte de Léna… elle était plus calme, sans tremblements marqués (mais cela pouvait justement prouver que c’était elle qui avait orienté le timon !) … et les autres mains, par exemple celle de Léon, endormie, ou celle de Lucien, érotiquement non érotique, et la patte de Bouboule, rouge comme une betterave, petit poing sortant de son bras épais de vieille sorcière, ce qui provoquait un malaise envahissant…qui devenait encore plus désagréable à la vue du coude, où la rougeur mobile se transformait en golfes bleus et violets qui annonçaient d’autres zones cachées. Combinaisons compliquées, fatigantes, de mains, analogues aux combinaisons du plafond, des murs, de partout… 

Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Dans "Cosmos", trad. Georges Sédir, éd. Denoël, 1966, page 72

[ métonymiques ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

tempête

Et puis il arriva. Le véritable abysse de l'orage dégringola tout droit du ciel. Les arbres lâchèrent un sifflement étranglé. Les verres décollèrent, emportés par un vent furieux. Les couverts se mirent à danser. En un tournemain, une onde emporta la nappe. Ce fut l'obscurité, mais les arbres devinrent vaguement visibles quand les bougies s'éteignirent. Ils oscillaient follement à travers une brume de bleus et de gris nocturnes. Des pommes, des ananas et des bouteilles de champagne vides roulèrent sur les dalles. Les serviettes traversèrent la charmille comme de grandes phalènes pour aller se coller aux branches prises de soubresauts. Ce fut la débandade. Les invités s'enfuirent et traversèrent la roseraie à toutes jambes.

Auteur: Prokosch Frederic

Info: Les conspirateurs

[ nature ]

 

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fascination

Au bout d'un moment, comme la douleur s'apaisait, il rouvrit les yeux. Le fleuve mesurait quatre cents mètres de large ici, grande balafre lumineuse entre les levées. Il semblait presque lisse, scintillant au soleil tel une nappe de crème ou de soie délavée, mais Kit, une fois accoutumé à la luminosité, vit que la surface était semée de creux et de bosses plutôt que lisse et qu'elle bougeait lentement, imperceptiblement, devant lui.
Rasali avança d'un pas et il sursauta. "Je suis désolé, dit-il en riant. J'ai passé combien de temps à la contempler ? En fait... je ne me rendais pas compte.
- Personne ne se rend compte." Le regard de la femme trahissait un certain amusement.

Auteur: Kij Johnson

Info: Un pont sur la brume

[ absorbé ] [ contemplation ] [ science-fiction ]

 

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tartufferie

Sur des terrains et des nappes phréatiques ravagées par 150 années de rejets chimiques et de solvants dus à la teinturerie et au nettoyage de la laine, nos écolos se satisfont de jardins familiaux, d’habitat écologique partagé, de transports doux via le canal réaménagé, d’apiculture urbaine, d’ "espaces dédiés à la biodiversité", de "trame verte". La boucle est bouclée quand Lille Métropole fait de l’Union le plus vaste écoquartier de France. Et quand, en 2009, la zone de l’Union est reconnue "projet d’avenir" par le concours "écoquartiers" du ministère de l’Ecologie. Les travailleurs taïwanais, chinois, coréens, thaïlandais, indiens ou pakistanais des usines Oxylane remercient les Verts roubaisiens pour la qualité environnementale des logements de leurs exploiteurs.

Auteur: Tomjo

Info: Dans "L'enfer vert", page 56

[ cache-misère ] [ bonne conscience ] [ pots cassés ] [ greenwashing ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

confort

C'était la douloureuse vérité qu'il avait dû admettre depuis longtemps, au moins vis-à-vis de lui-même : la vie jaillissait du gaspillage, pas de la parcimonie, du hasard, pas du calcul, et toute création était le fruit d'un geste téméraire sans lequel il n'y aurait que répétition. L'histoire et les progrès de la civilisation avaient été une longue tentative couronnée de succès de rassurer les hommes doux et peureux, en camouflant cette terrible hypocrisie derrière l'impératif de la logique, de la morale et de la beauté. Avec son métier, ses livres, son long corps maigre dépourvu d'agressivité, il n'était que l'ultime produit de cette avancée : un napperon de dentelle insipide, habilement crocheté, fait pour attirer la poussière et les compliments sur la commode d'une vieille tante.

Auteur: Longo Davide

Info: L'homme vertical

[ vieillir ] [ déprime ] [ dégénérescence ] [ fin de race ] [ abrutissement ]

 

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femmes-entre-elles

L'impératrice Elisabeth, méfiante et vindicative ? Jeune, elle est méprisée par la cour de la terrible tsarine Anne*. Un soir, avec une anxieuse ferveur de débutante, elle se rend à un grand dîner. Sa robe, son unique habit de fête, va émerveiller les invités ! Elle entre dans la vaste salle illuminée... Un moment de silence et c'est un déferlement de rires : le tissu de la nappe est le même que celui de la robe d’Élisabeth** ! Ses ennemis se sont renseignés auprès de sa couturière... Plus tard, montée sur le trône, elle disposera de quinze mille robes et, après chaque bal, on découpera sur elle son habit somptueux.

La comtesse Lopoukhina qui avait choisi le tissu de la nappe aura la langue tranchée…

Auteur: Makine Andreï

Info: Une femme aimée. *Tsarine de Russie (1730-1740), **Tsarine de Russie (1741-1762)

[ anecdote ] [ vêtements ] [ jalousie ] [ vengeance ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

songerie

Elle a fermé le livre et demi clos ses yeux,
Afin de promener son rêve sur la lande
Où l'heure d'or qui se nuance peu à peu
Tresse le soir en des bouquets et des guirlandes.

Sa tête penche en une pose d'abandon
Sur la fragilité de son bras qui se plie.
La chasteté du soir frôle ses cheveux blonds
En nappes de silence et de mélancolie.

Une chimère en pierre émerge du balcon
Les ailes déployées en une ample attitude,
Gardienne énigmatique au coeur triste et profond,
Symbole de la Femme et de la Solitude.

- Pensive au souvenir d'un conte d'autrefois,
La Dame évoque au loin, sur une route claire,
Le berger de son coeur qui mettrait pour lui plaire,
Un cantique d'amour dans sa flûte de bois.

Auteur: Magre Maurice

Info: Au balcon

[ pastorale ] [ imagination ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson