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paysage

Dorcha, qui est toujours aussi loin ou aussi près qu'on le désire. Dorcha gisait là, derrière l'éblouissement et le vertige, et ce fut avec ses yeux mi-clos qu'Angharad la vit pour la première fois. Pour Shimrod le paysage du fleuve noir, le fleuve de l'Est, aux rives semées de roseaux blêmes et de joncs d'ébène, avait le charme poignant de la terre natale. Pour Angharad, déjà, sous ce ciel d'ecchymose, il avait le visage bouleversant d'un amant.
Ils passèrent les prairies d'herbe vert de gris aux âmes de rasoir et entrèrent dans l'obscurité immense des bois. Pour parvenir à la cité obscure au sein du crépuscule, Irshem, celle dont le nom signifie Fleur-du-Venin, il fallait traverser cette ombre, ces futaies gigantesques dans lesquelles le bruit du vent incantait le roulement sans fin des vagues.

Auteur: Silhol Léa

Info: La sève et le givre, p. 59

[ littérature ]

 

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homme-animaux

Est ce que vous savez que les calamars ont neuf cerveaux et trois cœurs, c'est-à-dire le rêve des joueurs d'échecs et des grands amoureux ? Que les corbeaux cachent leur nourriture dans six mille endroits différents sur 100 kilomètres carrés et que ces lascars les retrouvent toujours ? Que les abeilles volent à 25 km/h - vent de face ou vent de dos - et comptent leurs battements d'ailes pour savoir à quelle distance elles se trouvent de la ruche ? Qu'un saumon est capable d'identifier une seule goutte de sa rivière natale dans une masse de mille litres d'eau de mer ? (...) Je trouve que c'est comme ça qu'on devrait comprendre et apprendre le monde, à travers ces stratégies incroyables que nos milliers de voisins mettent en œuvre pour vivre. Savoir qu'ils sont là, qu'on partage un univers, bien loin de l'espace, ça me rend moins seul.

Auteur: Dubois Jean-Paul

Info: Sur France Culture, avril 2021

[ curiosités ] [ anecdotes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

reproduction

Le progrès, par un contraste étrange, a tout amélioré, tout perfectionné, sauf l'homme, son principal agent ; et le flot montant de la dégénérescence continue son mouvement ascensionnel sans être inquiété. L'hérédité morbide s'accentue à chaque génération, détruisant telle famille trop atteinte, attaquant telle autre qui bientôt deviendra sa proie. Et pourquoi ce triste état de choses ? Parce que l'instinct, notre premier guide, ne s'est pas éclipsé devant l'intelligence, en matière de procréation. L'homme n'est plus physiquement ce qu'il a été jadis. Les conditions organiques des accouplements actuels ont besoin d'être mieux connues ; il ne suffit plus d'obéir aveuglément aux impulsions de l'instinct. Aussi avons-nous jugé utile d'exposer, en commençant, les données essentielles de la fécondation, prenant pour base les dernières recherches biologiques.

La sélection sociale, principale source des états dégénératifs constatés, obéit, en général, à l'égoïsme, sans demander conseil à la science, hélas ! trop faiblement impérative. L'instinct élève, trop haut et trop souvent, la voix dans des circonstances délicates où, seule, l'intelligence devrait intervenir.

Auteur: Natalelli (docteur)

Info: in "Essai sur la Régénération Humaine" (1907)

[ médecine ] [ autorité du savoir ] [ déclin ] [ déliquescence humaine ] [ eugénisme ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

reproduction

Le progrès, par un contraste étrange, a tout amélioré, tout perfectionné, sauf l'homme, son principal agent ; et le flot montant de la dégénérescence continue son mouvement ascensionnel sans être inquiété. L'hérédité morbide s'accentue à chaque génération, détruisant telle famille trop atteinte, attaquant telle autre qui bientôt deviendra sa proie. Et pourquoi ce triste état de choses ? Parce que l'instinct, notre premier guide, ne s'est pas éclipsé devant l'intelligence, en matière de procréation. L'homme n'est plus physiquement ce qu'il a été jadis. Les conditions organiques des accouplements actuels ont besoin d'être mieux connues ; il ne suffit plus d'obéir aveuglément aux impulsions de l'instinct. 

Aussi avons-nous jugé utile d'exposer, en commençant, les données essentielles de la fécondation, prenant pour base les dernières recherches biologiques. 

La sélection sociale, principale source des états dégénératifs constatés, obéit, en général, à l'égoïsme, sans demander conseil à la science, hélas ! trop faiblement impérative. L'instinct élève, trop haut et trop souvent, la voix dans des circonstances délicates où, seule, l'intelligence devrait intervenir.

Auteur: Natalelli (docteur)

Info: Introduction d'un "Essai sur la Régénération Humaine" (1907)

[ médecine ] [ autorité du savoir ] [ déclin ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

fascisme

Il n'est pas d'animateur, j'en suis sûr sans une profonde poésie. Lorsqu'il parle aux Italiens de la terre natale et d'au-delà des mers, Mussolini est un grand poète, de la lignée de ceux de sa race, il évoque la Rome immortelle, les galères sur le Mare nostrum et poète aussi, poète allemand, cet Hitler qui invente des nuits de Walpurgis et des fêtes de mai qui mêle dans ses chansons le romantisme cyclopéen et le romantisme du myosotis, la forêt, le Venusberg, les jeunes filles aux myrtilles fiancées à un lieutenant des sections d'assaut, les camarades tombés à Munich devant la Felderenhalle ; et poète le Codreanu des Roumains avec sa légion de l'archange Michel. J'écoute Léon Degrelle me parler de son enfance, avec ces paroles sans apprêt qui évoquent tantôt Colette et tantôt Péguy, et je sens bien que lui aussi, il est un grand poète, qui a su capter les voix de sa terre natale. Il n'est pas de grande politique qui ne comporte sa part d'images, il n'y a pas de grande politique qui ne soit visible.

Auteur: Brasillach Robert

Info: Léon Degrelle et l'avenir de Rex

 

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moralité

La question du vice ne m’a jamais en elle-même intéressée beaucoup. La question de l’inversion, oui, et de savoir dans quelle proportion l’inversion natale, ou plutôt congénitale et foncière, pouvait être incorporée au vice et considérée comme faisant partie de ces pratiques dites vicieuses ou encore mieux "infamantes". Pour qui, mon Dieu, si les deux parties sont consentantes, [...] je ne vois pas pourquoi cela devient plus une question sociale que de tirer la langue dans une glace ou prendre un lavement. [...] Il m’aura fallu plus de dix ans pour découvrir que cette inversion, en étant aussi naturelle que l’instinct sexuel des gens dits normaux [...] le vice serait exactement chez moi la recherche volontaire et forcée de la volupté en prenant un complice mâle, étant donné que je n’aime que les femmes [...] Entre amants véritables et sincères et jeunes, le vice, quels que soient leurs gestes et la puissance de leur désir et appétit mutuel et les extravagances charnelles par où il faut passer pour les satisfaire, ne peut exister et n’existe pas.

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal intime 3, 01.06.26, p. 201-202. Merci à Marthe Compain

[ sexualité ] [ éthique ] [ plaisir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réconfort

Les colis n'étaient pas seulement précieux par leur valeur matérielle. Ils ne contenaient pas seulement des objets et des aliments. C'était souvent, provenant de plusieurs milliers de kilomètres, le salut de la maison natale, une preuve d'amour, un témoignage de fidélité. Chaque objet, soigneusement empaqueté, rayonnait de chaleur et de tendresse. Nous nous sentions de nouveau des hommes et nous découvrions en nous de nouvelles forces pour la résistance. Dans un colis, je trouvais une vieille boite de "thé anglais", en fer-blanc, qui, pendant vingt ans, était resté sur un rayon dans la cuisine de ma mère. La vue de cette boite rouge laquée, avec des geishas et des petits bateaux, me réjouit comme si j'avais retrouvé mon meilleur ami. Et la timbale en émail bleu ! Et mes chaussettes avec mes initiales ! Dans quelle atmosphère de serre, d'amour et de chaleur nous avions vécu jusqu'au jour où le hasard nous jeta sous le pouvoir d'hommes pour qui votre vie n'avait aucune valeur ! Était-ce vraiment le hasard, ou la vie dans les camps, au contraire, n'était-elle pas la véritable école des moeurs humaines tandis que le climat dans lequel nous avions vécu jusqu'alors n'était qu'une exception ?

Auteur: Margolin Julius

Info: Voyage au pays des Ze-Ka

[ prison ]

 

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christianisme

À la fin de 1510, pour les affaires de l’ordre, F. Martin Luther s’en allait à Rome. Une immense espérance le soulevait. Il allait, pieux pèlerin, vers la cité des pèlerinages insignes, la Rome des Martyrs, centre vivant de la chrétienté, patrie commune des fidèles, auguste résidence du vicaire de Dieu. Ce qu’il voyait ? La Rome des Borgia devenue, depuis peu, la Rome du pape Jules.

Quand, éperdu, fuyant la Babylone maudite, ses courtisanes, ses bravi, ses ruffians, son clergé simoniaque, ses cardinaux sans foi et sans moralité, Luther regagnait ses Allemagnes natales, il emportait au cœur la haine inexpiable de la Grande Prostituée. Les abus, ces abus que la Chrétienté unanime flétrissait, il les avait vus, incarnés, vivre et s’épanouir insolemment sous le beau ciel romain. Il en connaissait la source et l’origine. Au couvent, de 1505 à 1510, il avait pu mesurer la décadence de l’enseignement chrétien. Il avait éprouvé, jusqu’au fond de son âme sensible, la pauvreté desséchante de la doctrine des œuvres. À Rome en 1510, c’était l’affreuse misère morale de l’Église qui lui était apparue dans sa nudité. Virtuellement, la Réforme était faite. Le cloître et Rome avaient rendu, dès 1511, Luther luthérien...

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, page 8

[ déception ] [ protestantisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

quête

Oui, vous me faites rire, hommes actuels et surtout quand vous vous étonnez de vous-mêmes. Malheur à moi si je ne pouvais rire de votre étonnement et s'il me fallait avaler tout ce que vos écuelles contiennent de répugnant ! Mais je vous prends à la légère, puisque j'ai des choses lourdes à porter ; et que m'importe si des mouches se posent sur mon fardeau. En vérité mon fardeau n'en sera pas plus lourd. Et ce n'est pas de vous, mes contemporains, que me viendra la grande fatigue. Hélas ! Où dois-je encore monter avec mon désir ? Je regarde du haut de tous les sommets pour m'enquérir de patries et de terres natales. Mais je n'en ai trouvé nulle part : je suis errant dans toutes les villes, et, à toutes les portes, je suis sur mon départ. Les hommes actuels vers qui tout à l'heure mon coeur était poussé, sont maintenant pour moi des étrangers qu'excitent mon rire ; je suis chassé des patries et des terres natales. Je n'aime plus que le pays de mes enfants, terre inconnue parmi les mers lointaines : et c'est elle que je demande à ma voile de chercher et de chercher encore, afin de me racheter aux yeux de mes enfants d'être le fils de mes pères, et de tout avenir, je veux racheter... ce présent !

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Ainsi Parlait Zarathoustra - 1885

[ espoir ] [ misanthropie ] [ lucidité ]

 

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Ajouté à la BD par Neshouma

personnalité

Ce qui fait d'une bibliothèque un reflet de son propriétaire, c'est non seulement le choix des titres, mais aussi le réseau d'associations qu'implique ce choix. Notre expérience se construit sur l'expérience, nos souvenirs sur d'autres souvenirs. Nos livres se construisent sur d'autres livres qui les modifient ou les enrichissent, qui leur confèrent une chronologie différente de celle des dictionnaires de littérature. Je suis aujourd'hui, après tout ce temps, incapable de trouver seul la trace de ces connexions. J'oublie, ou je ne sais même pas, quelles sont les relations entre beaucoup de ces livres. Si je pars dans une direction - les récits africains de Margaret Laurence me remettent en mémoire La Ferme Africaine d'Isaac Dinesen, qui me fait à son tour penser à ses Sept contes gothiques, lesquels me ramènent à Edgardo Cozarinsky (qui m'a fait découvrir l'oeuvre de Dinesen) et à son livre et son film sur Borges et, plus loin encore, aux romans de Rose Macaulay, dont nous avons discuté un après-midi déjà lointain à Buenos Aires, surpris l'un et l'autre que quelqu'un d'autre les connût -, je perds alors les autres fils de cette toile complexe et je me demande comment, à la façon d'une araignée, j'ai réussi à en lancer un à travers la distance apparemment incommensurable qui sépare, par exemple, les Tristes d'Ovide des poèmes d'Abd Al-Rahman, exilé de son Espagne natale en Afrique du nord.

Auteur: Manguel Alberto

Info: La Bibliothèque, la nuit

[ littérature ] [ classification ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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