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nationalisme

Le refus schmittien de ne pas traduire nomos par "loi" et d’en revenir à ce sens spatial originel permet certes de ne pas sombrer dans le positivisme, mais c’est en réalité l’idée même de "loi" qui apparaît positiviste : toute loi, quel qu’en soit le fondement, est nécessairement positiviste lorsque l’on raisonne dans un cadre politique ; par conséquent, lutter contre le positivisme juridique, c’est aller jusqu’à refuser [...] la prééminence du concept même de "loi", et chercher à y substituer des termes plus substantiels, témoignant d’un arbitraire moindre que celui que véhicule l’idée de loi. Ce terme substantiel, Schmitt pense paradoxalement le trouver dans ce nomos, que nous traduisons souvent par loi, mais dont il restitue toute la saveur spatiale et terrestre, de sorte que ce dernier soit un "acte constituant originel qui ordonne l’espace."

Auteur: Schmitt Carl

Info: Le nomos de la terre dans le droit des gens du Jus publicum europaeum

[ philosophie ] [ vocabulaire ] [ territoire ]

 

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nationalisme

Notre problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. C'est peut-être vrai qu'il n'y a pas plus d'étrangers qu'avant la guerre, mais ce n'est pas les mêmes et ça fait une différence. Il est certain que d'avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez nous, ça pose moins de problèmes que d'avoir des musulmans et des Noirs (...) Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler... Si vous ajoutez le bruit et l'odeur, hé bien le travailleur français sur le palier devient fou. Et ce n'est pas être raciste que de dire cela.

Auteur: Chirac Jacques

Info: 19 juin 1991

 

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nationalisme

Vos Tatars, là, on va les expulser, déclara la vendeuse... On va sûrement les forcer à retourner dans leurs ouzbekistans. Ils auraient mieux fait d’y rester bien tranquilles plutôt que de revenir ici…

– Mais c’est leur terre, objecta timidement Sergueïtch.

– Leur terre ? C’est la meilleure ! s’indigna la femme benoîtement. Elle est russe et chrétienne, et ça depuis la nuit des temps ! Bien avant les Tatars, les Russes ont apporté de Turquie le christianisme ici. À Chersonèse. Il n’y avait alors aucun musulman. Ce sont les Turcs qui plus tard les ont envoyés en même temps que l’islam. Poutine, quand il est venu, a raconté lui-même tout ça : ici, on est en sainte terre russe.

- Bon, moi, je ne connais pas l’histoire. Les choses peuvent s’être passées de mille façons.

– Les choses se sont passées comme Poutine l’a dit, insista la vendeuse. Poutine ne me ment pas.

Auteur: Kourkov Andreï

Info: Les abeilles grises. (Il est question de la Crimée)

[ religion ] [ irrédentisme ] [ droit du sol ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nationalisme

[…] la photographie qui, de toute la collection de photos de guerre, impressionnait le plus Kiyoaki était celle intitulée "Abords du temple de Tokuri : cérémonies commémoratives des morts de la querre", datée du 26 juin 1904. l’an trente-septième de l’ère Meiji. Cette photo, tirée en couleur sépia, n’avait rien de commun avec le fatras ordinaire des souvenirs de guerre. Elle avait été composée d’un œil d’artiste habile à agencer les volumes : on aurait cru réellement que les milliers de soldats présents avaient été mis en place de propos délibéré, comme les personnages d’un tableau, pour concentrer toute l’attention sur le haut cénotaphe de bois naturel au milieu d’eux. […]

Il émanait de ces hommes une émotion tangible dont le flot se brisait contre le petit autel blanc, les fleurs, le cénotaphe au milieu. De cette masse énorme, étirée jusqu’au bord de la plaine, une pensée unique qu’aucun langage humain n’aurait pu exprimer, tel un grand et lourd anneau de fer, se rabattait sur le centre.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Confession d'un masque, pp 14-15

[ romantisme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

nationalisme

Aujourd'hui, la presse est libre, mais à la condition qu'elle restera dans son strict rôle d'abrutissement public. On lui pardonne des écarts de langage, pourvu, comme dans la chanson de café-concert, que le petit couplet patriotique et final vienne pallier et moraliser les antérieures obscénités. On tolère qu'elle nous montre des derrières épanouis, des sexes en fureur ou en joie, encore faut-il que ce soit dans un rayonnement du drapeau tricolore. Soyons vulgaires, abjects ; remuons les sales passions et les ordures bêtes, mais restons patriotes. On peut voler, assassiner, calomnier, trahir, être une brute forcenée, un lâche brigand, cela n'est rien si l'on organise du "boucan" dans les théâtres, si l'on insulte les femmes qui viennent d'Allemagne, si l'on vomit sur le génie des belles oeuvres, si l'on va, en hurlant de stupides refrains, porter de revendicatrices couronnes au tombeau du peintre médiocre que fut Henri Regnault. Car Henri Regnault est devenu un des nombreux symboles de la Patrie, son culte est obligatoire et national, comme l'impôt et comme le service militaire.

Auteur: Mirbeau Octave

Info: dans Le Figaro, lundi 18 mai 1891

 

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nationalisme

Le droit romain, bien entendu, était rempli d’éthique patriotique. Les juristes ne pouvaient pas manquer de tomber, dans les Institutes, sur ce passage où il est affirmé que "ceux qui sont tombés [dans la bataille] pour la respublica vivront éternellement per gloriam", et de commenter ce passage dans lequel la renommée ou la gloire éternelle prennent de façon si frappante la place de la béatitude éternelle ou lui sont associées. Ils ne pouvaient pas non plus manquer de rencontrer dans le Digeste cette loi formulée par un jurisconsulte du temps d’Hadrien, qui déclarait que, pour l’amour de la patria, un fils pouvait tuer son père et un père son fils. Les juristes médiévaux, dans leur interprétation de cette loi, soulignaient qu’une action considérée comme un parricide était un acte louable quand elle était commise au nom de la patria seulement, toutefois, si elle était commise en légitime défense. Ils ne se grisaient pas de l’idée de massacre patriotique comme le faisaient à l’occasion des humanistes – par exemple Coluccio Salutati, qui s’exclamait :

"Tu ne sais pas combien est doux l’amor patriae ; si cela était utile à la protection et à l’agrandissement (sic !) de la patrie, il ne semblerait ni fâcheux, ni difficile, ni criminel de fendre d’une hache la tête de son père, d’écraser ses frères, d’arracher par le glaive le fœtus du ventre de sa propre femme."

Ce type de folie sanguinaire d’intellectuel et de patriotisme de bureau exacerbé n’était pas, dans l’ensemble, du goût de juristes à l’imagination plus sobre, qui auraient contredit Salutati sur presque tous les points. Cependant, des atrocités justifiées au nom de Dieu et de la patria ont toujours existé et existeront toujours. Balde pouvait parfaitement soutenir qu’un soldat tuant un ennemi au nom de la patria accomplissait une œuvre divine, mas oins, car il offrait un sacrifice au Créateur. Et cela était fait au nom de la caritas – non plus, certes, la vertu évangélique de la Charité, expression d’un amour fraternel actif, mais sa contrepartie séculière : une publica caritas, comme l’appelait Balde, pour la protection de la naturalis patria.

Auteur: Ernst Hartwig Kantorowicz

Info: Les Deux Corps du roi, pp. 180-181

[ justification ] [ historique ] [ barbarie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel