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nature

Au nord-est de Fakarava, aux Tuamotu, quand la mer vient briser, le monde parle… Seule la mer s’exprime. Rien d’autre que l’effet de la mer et de la vague ne peut modifier la bande-son du récif. Ici, on a l’impression déchirante que ça tape depuis des milliers d’années. Ce temps de la vague qui s’écrase, ce bruit de l’océan qui respire, signifie que nous ne sommes pas là pour longtemps. Le monde ici me dit clairement que je ne suis qu’un passant.
Alors je pense dans mon for intérieur : " il me suffirait d’être ce mouvement-là pour être éternel. " Le bruit du récif m’indique que je suis déjà vaincu. Ce bruit va continuer, continuer et continuer encore …
Cette respiration n’est pas la mienne, c’est celle du monde. Elle ne me rend que plus dérisoire et vulnérable. Je n’ai, moi, qu’un tout petit souffle.

Auteur: Kersauson Olivier de

Info: Le monde comme il me parle

[ humilité ]

 

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nature

C'était une vallée misanthrope, n'aimant pas les hommes et ne faisant aucun effort pour être aimée d'eux.
En fait, elle repoussait l'homme comme elle invitait le loup.
Pas un brin de tendresse, dans ses pentes. Abruptes, elles plongeaient du plateau dans le creux d'une rivière plus sinueuse que bien des serpents, et qui, là, en bas, usait ses crocs liquides sur quelques rochers barbus.
Et la forêt, maîtresse partout.
Elle tapissait ce coin du monde, lui faisait chevelure hirsute, de branches et de feuillages, touffue en diable. On la sentait habile à vous gober l'imprudent, à le perdre dans ses entrailles d'écorces et d'humus, à lui tendre racines et branches traîtresses pour mieux le rudoyer.
Par-ci, par-là, verrues granitiques, lui poussaient quelques dents de pierre qui perçaient les gencives brun et or des bois... Des rocs sans nom que personne n'avait jamais songé à baptiser.

Auteur: Marcastel Jean-Luc

Info: Louis le Galoup, Tome 3 : Le Maître des Tours de Merle

[ hostile ]

 

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nature

Au centre, un ruisseau courait, nimbé d'une vapeur légère. Les arbres qui se penchaient au-dessus avaient laissé tomber dans ses eaux de grosses branches; Elles engorgeaient le courant, produisant, çà et là, des tourbillons et des profondeurs noires tandis que sous le passage libre du flot on voyait briller comme un chemin de cailloux et de sable brun. Si l'on suivait le ruisseau des yeux, on pouvait apercevoir ses eaux miroiter à quelque distance, mais on en perdait bien vite toute trace dans l'enchevêtrement des troncs d'arbres, des buissons, des rocs couverts de lichens. Tous ces arbres géants et ces blocs de granit semblaient s'appliquer à rendre mystérieux le cours de ce petit ruisseau. Peut-être craignaient-ils que, de sa voix infatigable, il allât murmurer sur son passage les secrets du coeur de la vieille forêt ? Ou refléter des révélations sur le miroir lisse d'une de ses anses ?

Auteur: Hawthorne Nathaniel

Info: La lettre écarlate

[ forêt ] [ eau ] [ magie ]

 

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nature

Le désert avait été pour lui une mère et un père, un maître, un amant et un guide.
Sans qu'il sut lire, le désert avait fait de lui un érudit. Il avait découvert des traités entiers cachés dans les tempêtes de sable ; il avait lu un millier de poèmes inscrits en travers de l'horizon. Quand il avait l'âme pure, au lever du soleil, il comprenait le langage des sables. À vingt ans, il connaissait les sentiers secrets longeant les failles des falaises et pouvait déchiffrer les énigmes des dunes mouvantes. Il analysait chaque nuage de poussière en fonction de son heure, lisait les messages de la lune en toutes ses saisons et reconnaissait la voix de toutes les étoiles. Le vent était sa religion et la planète Vénus son amour, et il avait trouvé des traces de leur volonté dans les rochers et les vallées désertes.

Auteur: Nakhjavani Bahiyyih

Info: La sacoche

[ littérature ]

 

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nature

C'est la première fois que je pense sérieusement à cette idée d'un chez-moi, à ce que signifie de choisir un lieu sur terre, d'être un membre d'une communauté dont les frontières s'étendent au-delà de l'espèce humaine. Je me demande ce qui adviendrait si chaque personne, à un moment de sa vie, prenait le temps de s'intéresser véritablement à une partie de l'endroit où elle habite : un jardin, un coin de bois, un étang, un tronçon de rivière, le flanc d'une colline, une forêt de cactus, un estuaire, un marécage, une crique... Comment cela affecterait-il la façon dont chacun envisage ses relations avec son environnement naturel ou la terre dans son ensemble ? Et au terme de plusieurs générations, en quoi cela modifierait-il la manière dont la culture occidentale considère le monde ? Je crois qu'il faudrait s'inspirer des modes de pensée et de vie de peuples comme les Koyukons.

Auteur: Nelson Richard K.

Info: L'Île, l'océan et les tempêtes

[ symbiose ] [ vie ] [ question ]

 

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nature

Ils poussèrent plus au nord, à travers les bouquets de pins d’Oregon et quelques rares clairières envahies d’épineux. Ils traversèrent une zone déboisée. Sur leur gauche, les sommets de la ligne de partage des Rocheuses flottaient dans le lointain. Ils longèrent une corniche hérissée de granit. Sur les rochers, le lichen était d’un orange éclatant, et pour la première fois, il aperçut les prairies luxuriantes de North Park en contre-bas, comme un rêve d’océan bleu-vert, ou la robe même dont l’été venait de se dépouiller. Avec les Neversummer Mountains se profilant à l’horizon, Mike se dit que c’était le plus beau coin qu’il ait jamais vu. Il envia les hommes dont c’était le travail de rentrer tous ces foins. […]

Caracolant dans les hautes herbes au crépuscule, leurs épis caressant le ventre et les flancs de sa monture, la pointe de ses bottes déjà trempée, Mike était heureux.

Auteur: Galvin James

Info: Clôturer le ciel

[ émerveillement ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

nature

Le second souvenir est celui d'une mémorable rencontre avec Fernand Pouillon, l'architecte qui fut aussi l'auteur des "Pierres sauvages", ce fort beau roman qui raconte l'édification de l'abbaye du Thoronet. Avant de me faire visiter ses constructions algériennes d'inspiration traditionnelle, Pouillon me fit contempler un palmier et voir que toute l'architecture était là présente, avec le tronc dont le bois sert aux charpentes, avec les palmes qui ont inspiré la courbe des arcatures et avec ces feuilles pennées frémissant au gré du vent qui ont suggéré le grillage des moucharabiehs destinés à voir sans être vu.
Des souvenirs comme ceux-là, j'en ramasse à la pelle dans ma mémoire et je ne peux davantage vous en accabler. Mais je ne peux non plus me taire sur un rapport à l'arbre qui est présent depuis longtemps sinon depuis toujours dans ma vie d'écrivain et d'éditeur. Je veux parler du papier dont l'arbre est le fournisseur.

Auteur: Nyssen Hubert

Info: Neuf causeries promenades, p. 114

[ inspiration ]

 

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nature

Je respecte le sapin rouge comme l’habitant d’un pays sombre. Il vit sur les versants humides et dans les vallées de l’ombre. Avec l’humidité, il pousse comme une flèche : c’est un bois léger, spongieux, idéal pour protéger les maisons contre le froid. C’est un respect purement formel que le mien, envers un arbre que je ne comprendrai jamais vraiment. Son indifférence aux saisons me laisse perplexe, parce qu’une plante toujours verte est comme un visage impassible. Je me méfie de sa forme irréprochable, qui le rend pareil à tous les autres. Les grandes étendues de sapins rouges me rappellent les forêts nordiques, les lacs et les fjords, la neige. Mais un jour de juillet, j’ai escaladé un rocher et ai vu quelque chose que je ne suis pas près d’oublier : la cime d’un sapin – rien d’autre que les derniers rameaux au soleil – couverte de fleurs bleues, un spectacle que seuls les oiseaux pouvaient admirer.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Le garçon sauvage : Carnet de montagne

[ émerveillement ] [ résineux ] [ conifère ] [ arbre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nature

Ce matin ballade habituelle dans les bois avec Hulk. Le paysage marque sa différence plus clairement qu'à l'accoutumée. Avec 20 centimètres de neige la progression est fatigante, surtout quand on voudrait aller à la vitesse de croisière habituelle. Le sol du sous-bois est vierge, à l'exception les marques de pas d'un lièvre qui serpentent à l'infini dans les deux directions. Souvenir d'enfance : je vais le traquer en suivant ses traces dans la neige... Il ne pourra m'échapper, au pire je serai conduit jusqu'à son terrier...
A un moment le sentier, au milieu des jeunes pousses de foyards, est effacé par les branches qui, du au poids de la neige, se courbent et viennent l'obstruer. Ma piste coutumière s'est métamorphosée en forêt vierge hivernale. Un peu plus tard je dégotte deux petits rogatons de hêtre, restes récents du passage des bûcherons. A mon retour il rejoindront le tas du bois qui ne sera pas consommable avant deux ans.

Auteur: Mg

Info: 18 décembre 2010

[ promenade ]

 

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nature

Pour décrire notre enfance dans les basses terres de Caroline du Sud, il me faudrait vous emmener dans les marais, un jour de printemps, arracher le grand héron bleu à ses occupations silencieuses, disperser les poules d'eau en pataugeant dans la boue jusqu'aux genoux, vous ouvrir une huître de mon canif et vous la faire gober directement à la coquille en disant "Tenez. Ce goût-là, c'est toute la saveur de mon enfance." Je dirais: "Inspirez fort", et vous avaleriez cet air dont la saveur serait inscrite dans votre mémoire pour le reste de vos jours, arôme exquis et sensuel, impudent et fécond des marais, parfum de Sud caniculaire, du lait frais, du sperme et du vin répandus, avec, toujours, un relent d'eau de mer. Mon âme se repaît comme l'agneau de la beauté des terres baignées d'eau de mer.
J'ai le patriotisme d'une géographie singulière sur la planète; je parle de mon pays religieusement; je suis fier de ses paysages.

Auteur: Conroy Pat

Info: Le Prince des Marées

[ usa ] [ littérature ]

 

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