précognition
L’accumulation de coïncidences – ou de résonances – la plus remarquable survint dans les colonnes de mots croisés du Daily Telegraph, juste avant le débarquement des Alliés en Europe, le jour J du 6 juin 1944. Les mots codés qui désignaient les différentes opérations furent peut-être parmi les secrets les mieux préservés de la dernière guerre. Le nom de code de l’ensemble du plan d’invasion était Overlord (suzerain). Celui des opérations navales, Neptune. On appelait les deux plages de Normandie où devaient débarquer les troupes américaines Utah et Omaha. Et les ports artificiels qui seraient installés sur les plages, Mulberry (mûrier).
Le premier mot de code parut dans la solution des mots croisés 5775 du Daily Telegraph, le 3 mai : UTAH. Le deuxième, le 23 mai : OMAHA. Le troisième, MURIER, le 31 mai. Le quatrième et le cinquième, les principaux, tous les deux le 2 juin, quatre jours avant le jour J : NEPTUNE et SUZERAIN.
On demanda à M15 de faire une enquête. Les mots croisés avaient été composés par M. Leonard Sydney Dawe, instituteur, qui habitait Leatherhead, dans le Surrey. Il était depuis plus de vingt ans le doyen des auteurs de mots croisés du Daily Telegraph. Il ignorait avoir utilisé des mots de code, et n’avait pas la plus petite idée de la façon dont ils lui étaient venus à l’esprit.
Auteur:
Koestler Arthur
Années: 1905 - 1983
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, penseur
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
Dans "Le hasard et l'infini", trad. Michèle Fructus, éd. Tchou, 1977, page 47
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phénomène parapsychologique
]
[
perception extrasensorielle
]
[
conscience globale
]
coup d'un soir
[...] elle m’a ramené
chez elle, un endroit très chic
avec deux lits, parquet ciré
dans la cuisine, et une télé qui se déplaçait
comme un tigre, alors j’ai déposé les steaks,
le whisky et les bières sur la table,
ensuite on a mangé, elle a fait une bonne salade,
on a descendu quelques verres en regardant
le tigre se déplacer et puis j’ai cassé l’ambiance
j’ai dit à l’abeille que j’étais en train de mourir,
qu’ils m’avaient brisé les ailes,
que poursuivre me semblait peine perdue,
que la picole me conduisait juste
d’échec en échec,
mais ça elle ne l’a pas compris,
et plus tard sur le lit,
elle m’a grimpé dessus
cette abeille
je lui ai empoigné les fesses
et c’était assez réel, elle avait le dard
baissé, et j’ai dit,
magnifique o magnifique
mais je pouvais rien faire,
j’étais en train de mourir et elle était morte,
et plus tard une fois rhabillés,
je lui ai dit au revoir à la porte,
j’ai dit pardonne-moi, et puis la porte
m’a claqué au nez
alors j’ai traversé le hall en courant j’ai couru
dehors en mal d’oxygène
ces petits yeux de pierre cliquetaient dans
ma tête, alors j’ai pris la route
30 bornes vers le sud jusqu’à la plage
arrivé là je me suis posté sur la jetée
j’ai regardé les vagues,
imaginé de gigantesques batailles navales,
je me suis changé en sel en sable en son,
et rapidement les yeux ont disparu
alors j’ai allumé une cigarette,
j’ai toussé, et marché
vers la voiture.
Auteur:
Bukowski Charles
Années: 1920 - 1994
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019
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baise
]
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impuissance
]
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femmes-hommes
]
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terreur
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moraline littéraire
M. Zola est le Christophe Colomb, le Vasco de Gama, le Magellan, le grand Albuquerque du Lieu Commun. Il équipe une flotte de trois cents navires et presse une armée navale de trente mille hommes téméraires pour découvrir que "tout n'est pas rose dans la vie", qu’on n'est pas toujours jeune" ou que "l’argent ne fait pas le bonheur". — Ce continent m’appartient ! s’écrie-t-il alors, en piaffant de son pied vainqueur, et il déploie, au nom du Positivisme, l’étendard couleur de bran des documentaires. Le Lieu Commun s’échappe sans interruption de ce Découvreur conquérant, comme l’eau des sources miraculeuses. Dans les livres effroyablement copieux qui précédèrent la trilogie dont il nous offre aujourd’hui le premier chant, les lieux communs, toujours canalisés avec méthode, avaient coulé dans les diverses vallées de l’Amour, du Rêve, de la Politique, de la Crapule, de l’Art, de la Haute Noce, du Haut Commerce, de la Vie rustique, de la Finance ou de la Guerre ; car le fleuve jaune avait paru former un delta, aux embouchures innombrables. Lourdes, sujet religieux, est le grand estuaire et les autres bras n’ont plus l’air de rien. Il ne fallait pas moins que les Pyrénées pour lancer sur nous ce torrent de rinçures philosophiques et humanitaires : "La foi aveugle, — l’obéissance sans examen, — le total abandon de la raison, — la foi qui étouffe le torturant besoin de la vérité, — les phénomènes prouvés qui démolissent les dogmes, — la dévotion étroite, — le miracle par suggestion, — la volonté de croire, — la tristesse de ne plus croire, — la divine ignorance, — la dévorante illusion de l’amour divin, — les exagérations !!! — le bonheur par la foi qui est dans l’ignorance et le mensonge, — les prêtres qui ne sont plus des hommes, — les prêtres châtrés, — le suicide volontaire, la vie libre et virile du dehors" ; etc., etc., etc. Je vous dis qu’il n’en a pas raté un seul. Tout ce qui se débagoule de plus médiocre, de plus bête, de plus ignare, de plus malpropre chez les commis-voyageurs ou dans les bas feuilletons anticléricaux rédigés pour des cordonniers impies ; tous les résidus des vieilles opinions fétides, vomies autrefois par les renégats eux-mêmes, goulûment réavalées par des cuistres abominables et revomies à longs flots dans la gueule des derniers chiens du Matérialisme ; — M. Zola les a recueillis comme de très-précieux condiments et les a jetés à brassées dans son chaudron. Et des phrases telles que celles-ci : "L’histoire ne retourne pas en arrière, l’humanité ne peut revenir à l’enfance. — L’inexpliqué seul constitue le miracle. — À quoi bon croire aux dogmes ? ne suffit-il pas de pleurer et d’aimer ?" Enfin, il y en a six cents pages ! Il est vrai que les habitués de cette cuisine peuvent, sans déchet notable, se contenter de lire avec le couteau à papier. Je l’ai dit plus haut, on y rencontre trop de vieilles connaissances et les pourceaux même se lassent de ne jamais obtenir d’excréments nouveaux.
Auteur:
Bloy Léon
Années: 1846 - 1917
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Je m'accuse", sur Emile Zola
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vacherie
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critique littéraire
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prêt-à-penser
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