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fanatisme politique

Sebastian et moi avons été les témoins étonnés de deux discours enthousiasmants : la vigueur du nazisme dans les années 1930, la générosité du communisme après 1945. Dans notre expérience d’enfants initiés par la guerre et le côtoiement de la mort, nous avions déjà compris que deux langages gouvernaient le monde mental des hommes. L’un qui montait vers le ciel en fabriquant des images esthétiques ou hideuses, entourées de mots qui donnaient la fièvre : "Héroïsme… victoire du peuple… pureté… mille ans de bonheur… lendemains qui chantent."

Ces mots brûlants nous éloignaient du réel 3. Sebastian (11 ans en 1918) et moi (8 ans en 1945) préférions les mots qui donnent un plaisir discret, celui des explorateurs qui, en découvrant le monde, dégustent le réel.


Auteur: Cyrulnik Boris

Info: Le laboureur et les mangeurs de vent

[ illusion ] [ idéologies ] [ gauche-droite ] [ extrêmes ]

 

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xénophobie

Nous connaissons et concevons le national-socialisme comme l'achèvement du racisme en idées et en actes. Or qui dit racisme dit exclusivisme : le racisme est une séparation ami/ennemi fondée sur un strict déterminisme biologique qui vient motiver une ombrageuse sélection des vivants et des morts, des contemporains comme des ancêtres. La transmission des caractères biologiques de la race exclut tout aventurisme extra-lignager, toute digression généalogique, et exige, au contraire, une grande sévérité patrilinéaire, un agnatisme* vétilleux. Les branches de l'arbre racial peuvent être multiples, mais l'unité et la pureté de la souche doivent être attestés historiquement : en ligne directe se succéderaient ainsi les Germains, lovés dans les contrées reculées de la paléontologie et du Urwald, les Porte-Glaive et les Teutoniques, Frédéric II et Bismarck, Hindenburg et Hitler, sceau des prophètes et acmé du lignage.

Auteur: Chapoutot Johann

Info: Le nazisme et l'antiquité . *Pouvoir conservé par la descendance mâle

[ pouvoir ] [ ascendants ]

 

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chiens de garde

Les journalistes des grands médias français sont les employés d’une dizaine de millionnaires bien connus, dont le propriétaire de Marianne, Daniel Kretinsky. Ils défendent logiquement leurs intérêts : ceux, capitalistiques, de détruire les limites dans tous les domaines, économique mais aussi culturel ou sur le plan des mœurs. Tout est bon à cette fin, surtout que les contradicteurs n’ont quasiment aucun accès à la parole publique, ou y sont caricaturés. Dans ce contexte, il est logique que tous les moyens, y compris les plus infamants, comme instrumentaliser la souffrance des victimes du nazisme, soient continuellement utilisés pour défendre un système productiviste dont Hitler fut pourtant l’un des grands pionniers en Europe aux côtés les fascistes. Je renvoie ici vos lecteurs au Manifeste futuriste de Marinetti (1876-1944), ode au Progrès, qui a été une des inspirations constituantes du fascisme

Auteur: Cheynet Vincent

Info: Cette réponse à son interview n'est pas parue sur le site de l'hebdomadaire Marianne le 21 août 2019.

[ domination ] [ média ] [ auto-perpétuation du système ]

 
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racisme

Bon exemple de la bêtise brute, celle qui s'enflamme à la moindre sollicitation, l'antisémitisme pulsionnel en l'occurrence, cause de l'assassinat de Moritz Schlick à Vienne.
En 1935, face à la montée du nazisme en Allemagne et en Autriche, de nombreux membres du Cercle de Vienne quittèrent le continent pour les États-Unis ou le Royaume-Uni. Schlick, qui en était un membre proéminent, avait exprimé sa stupéfaction face aux événements ayant lieu en Allemagne. Fin juin 1936, alors qu'il monte les marches de l'université pour se rendre à un cours, il est confronté à un ancien étudiant Johan Nelböck, qui sort un pistolet et lui tire en pleine poitrine. Schlick meurt peu après. L'étudiant sera jugé et condamné, mais il deviendra un symbole des sentiments anti-juifs en progression dans la ville à cette époque.
Stupidité aveugle, qui s'arrange de tout. Schlick n'était pas juif.

Auteur: Mg

Info: 3 avril 2015

[ racisme ] [ bêtise ] [ malentendu ] [ anecdote ]

 

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assujettissement tribal

Plus tard, une fois adulte, un enfant possédant ces dons [de qualités d’esprit supérieures] pourra faire preuve d’une extraordinaire perspicacité pour critiquer les idéologies diverses […] parce qu’il dispose dans ces cas-là de ses facultés intellectuelles intactes. Mai à l’intérieur du groupe auquel il appartient lui-même (un courant idéologique ou une école théorique, par exemple) qui reflète la situation familiale de l’enfance, cet être conservera une docilité naïve et une incapacité de critique qui semblent démentir les qualités brillantes qu’il montre par ailleurs. […] C’est ainsi par exemple que Martin Heidegger était tout à fait capable de se démarquer de la philosophie traditionnelle et d’abandonner ce faisant les maîtres de son adolescence tandis qu’il ne sut pas déceler les contradictions de l’idéologie hitlérienne qui devaient pourtant apparaître de façon évidente à son intelligence. C’est qu’il vouait à cette idéologie la fascination infantile et la fidélité qui n’autorisent pas la critique.

Auteur: Miller Alice

Info: C'est pour ton bien

[ nazisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

avenir

La dernière partie de l'exposition, dramatique, soulève la question des rapports de la pensée utopique avec l'exercice du pouvoir. La dernière salle, consacrée aux années 60 et au thème "Changer la vie", montre que certaines tendances utopiques peuvent transformer la vie sans passer par le pouvoir politique. Je pense que c'est la leçon du stalinisme et du nazisme: l'utopie est légitime tant qu'elle se tient à l'écart de l'exercice du pouvoir. Le philosophe Paul Ricoeur explique bien, dans un entretien diffusé en fin de parcours, qu'un projet utopique se transforme en cauchemar dès lors qu'il devient outil de légitimation d'un pouvoir qui prétend la mettre en oeuvre. Il dit joliment que l'utopie doit toujours être quelque part en exil. C'est pour cela que Thomas More avait raison de la mettre "nulle part" et d'user d'une formule assez énigmatique à la fin de son livre: il dit qu'il vaut mieux espérer l'utopie que la souhaiter.

Auteur: Schaer Roland

Info: la quête de la société idéale en Occident

 

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autodafé

Le 28 février, au lendemain de l’incendie du Reichstag, un décret fut passé pour assurer la "protection du peuple et de l’Etat", suspendant les libertés personnelles consacrées par la constitution de Weimar. Le 23 mars, les partisans de Hitler enfonçaient le clou, lui donnant les pleins pouvoirs en faisant voter la loi d’habilitation. Ensuite, ce furent les lois antijuives adoptées en avril, écartant notamment les juifs de la fonction publique et des carrières juridique et médicale. Le 10 mai, encouragés par les acclamations de quelque quarante mille citoyens, cinq mille étudiants portant la croix gammée brûlèrent plus de deux mille livres, dont les œuvres de Freud que les étudiants jetaient sur le bûcher en vociférant "contre la surestimation de la vie sexuelle, destructrice de l’âme" et "au nom de la noblesse de l’âme humaine, j’offre aux flammes les écrits d’un certain Sigmund Freud." [Ronald W. Clark, Freud : the man and the cause, 1980, p. 489]

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 660

[ psychanalyse ] [ nazisme ]

 

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nazisme

Le Parti aidait certes des mères célibataires à mettre leurs enfants au monde – si ceux-ci étaient bien sûr de "sang pur" –, mais il ne le faisait pas par philanthropie. Dans cet endroit en apparence idyllique, on était aussi en état de guerre. Même si ce qui se tramait dans ce centre n’avait aucune influence directe sur la situation actuelle sur le front russe, on préparait les conflits futurs. Les nazis renforçaient leur armement, non pas avec de nouvelles machines meurtrières, mais avec du matériel humain. Chaque femme de ce pays avait le devoir de fournir le plus d’enfants possible au régime ; en récompense, on lui décernait la croix d’honneur de la mère allemande pour avoir donné à la patrie des fils qui serviraient à l’avenir de chair à canon. Dans les foyers du Lebensborn devaient naître les futurs cadres du Parti. Une élite au sang pur qui, dans l’esprit de Hitler, prendrait par la suite les rênes du Reich.

Auteur: Gilbers Harald

Info: Germania

[ épuration ethnique ]

 

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nazisme philosophique

Voilà 10 ans que Heidegger a été fini par un linguiste, François Rastier - oui, véritablement et ironiquement anéanti, ce négationniste en chef, grâce à un parcours à travers ses plus "grandes" oeuvres et sa correspondance - Rastier frappait l'homme et le philosophe, le nazi et le penseur, sa vie et son oeuvre de l'inanité la plus rance qui soit, ainsi que ses innombrables suiveurs de la French et de l'Italian Theory... Seyn égalait Vaterland. Combien de nous ont passé des heures à donner crédit au grand arnaqueur, combien de bibliothèques et de mémoires, combien d'arguments d'autorité ? Et combien continuent à s'aveugler sur des chemins qui ne mêlent nulle part pavés des pires intentions, combien à sauver l'insauvable ? 10 ans après Rastier, si les universités ne se sont pas purgées de leur littérature heideggérienne, c'est pour la seule et mauvaise raison qu'il aurait fallu jeter au moins la moitié, l'influence de l'ami de l'immense Char ayant été sur la pensée occidentale - krolossale!

Auteur: Montavon Stéphane

Info:

[ vacherie ] [ compromission académique ]

 

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compromis

Le président de la Confédération suisse, Marcel Pilet-Golaz, avait déclaré qu’il était du plus grand intérêt pour la Suisse de s’ajuster à la  "nouvelle Europe" (un euphémisme pour dire "accepter les exigences des nazis"), propos très représentatifs de l’état d’esprit d’une grande partie de la population. En 1938 déjà, la formation politique de Pilet-Golaz avait fait passer une loi rendant obligatoire l’apposition d’un J majuscule sur les passeports des réfugiés juifs, et les nazis l’adoptèrent la même année avec enthousiasme, avant de franchir un autre pas en exerçant des pressions sur la Suisse pour obtenir la fermeture de ses frontières. En 1942, l’expression "la barque est pleine", désormais tristement célèbre, était devenue un lieu commun en Suisse. Pourtant, tout au long de la guerre, les Suisses allaient inventer une autre expression pour se moquer d’eux-mêmes et de leur volonté de rester neutres sur un continent dévasté par la guerre : ils disaient que "s’ils travaillaient pour les nazis pendant la semaine, le dimanche, par contre, ils priaient pour les Alliés". 

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, pages 702-703

[ collaboration douce ] [ le cul entre deux chaises ] [ nazisme ] [ neutralité ] [ ww2 ]

 

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