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écriture

Quand je démarre un roman, je fais des fiches personnages très approfondies dans lesquelles j’indique l’apparence physique, les traumatismes d’enfance, l’histoire familiale… Pour ce bouquin, j’ai ajouté un bloc stylistique dans lequel j’ai défini précisément la syntaxe de chacun : nerveuse, courte, hachée, proustienne avec des périodes ondulantes… Le registre : familier, argotique, jeune, littéraire XIXème ou XXème siècle. Et les dominantes pour chaque personnage en termes de consonnes et de voyelles : sombres ou claires. Mais à ça, s’est ajouté une couche typographique [chaque personnage est associé à une sélection de glyphes, des variations ou altérations de certaines lettres, ndlr]. Pour Sahar, on a décidé d’enlever le point sur le "j" et la petite barre du "f", pour traduire l’absence de sa fille. Lorca, lui, est saturé de Tishka qui est symbolisée par ce point. La typologie a un rôle narratif, une utilité dans le récit, ce n’est plus juste une dimension esthétique ou caractérisante.

Auteur: Damasio Alain

Info: A propos de la création des "Furtifs". https://www.ernestmag.fr/2019/04/19

[ méthodologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

motivation

Cela fait sans doute longtemps que j'ai envie de réaliser un tel film. Une colère terrible en est à l'origine. Je peux toucher du doigt le moment exact. Il était 9 heures du soir, le 4 avril 1968. Vous connaissez sans doute cette chanson du groupe U2, In The Name of Love [Michael Moore se met à en fredonner quelques paroles - ndlr]. C'était un jeudi saint. Nous étions à la messe en famille. A la fin de l'office, comme à chaque fois, les pères étaient déjà sortis pour allumer les moteurs des voitures garées en face et écouter la radio. Et, brusquement, celles-ci interrompent leurs programmes pour diffuser un bulletin spécial: "Martin Luther King a été tué à Memphis." Et un de ces hommes de reprendre l'information et la crier vers l'assemblée qui quittait l'église: "Martin Luther King a été tué!" Et alors, tous, sur le perron, autour de moi, ils se mettent à siffler, à applaudir, de joie. J'avais treize ans. Voilà précisément où commence mon film.

Auteur: Moore Michael

Info: à propos de son film Bowling for Columbine, L'Humanité 9 octobre 2002

 

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réductionnisme biologique

En 2011, je me suis fait transfuser du sérum de cheval pour montrer que la barrière entre espèces n’était plus tenable sur les plans éthique, émotionnel et symbolique. J’ai poussé l’hybridation à son extrémité, pour obtenir une modification de conscience, me sentir autrement que comme primate. C’était un acte politique, et un élargissement du champ de conscience. Sur le plan biologique, nous sommes de plus en plus hybrides, simplement car nous sommes livrés à la globalisation qui entraîne un croisement de nos microbiotes [ensemble des microorganismes tels que bactéries, virus… vivant dans un environnement donné, ndlr] avec ceux issus d’écosystèmes étrangers. Ces présences nous rendent plus complexes et hybrides, à notre insu. L’entropie du monde est présente en nous. Je me suis fait greffer le microbiote d’un Pygmée pour pouvoir penser comme une personne vivant dans un contexte écologique différent et menacé. Une expérience extrême… qui m’a surtout rendue très malade. J’ai compris que j’avais fixé en moi des bactéries du monde entier. La globalisation avait fait de moi un être extrêmement hybride, qui n’avait probablement plus rien à voir avec sa lignée génétique. On empile toutes ces existences en nous sans avoir conscience des conséquences possibles, et sans doute nombreuses.

Auteur: Laval-Jeantet Marion

Info: https://www.neonmag.fr/transhumanisme-metissage-allons-nous-tous-devenir-hybride-dans-le-futur-523430.html

[ scientisme ] [ amalgame ] [ chair-esprit ] [ évolution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

définition

Que signifie vraiment "disruption" ou "disruptif" et pourquoi tout le monde en parle maintenant ?

Vous avez raison: on retrouve les mots "disruption" et ses dérivés un peu partout aujourd'hui. Ainsi on entend parler de "président disruptif", de startup qui "a pour ambition de disrupter le secteur de la douche" ou d'autres qui veulent "disrupter le chômage". En mai 2017, France Télévision expliquait au Monde que les invités mystères de l'Emission Politique, comme Christine Angot, étaient "parfois disruptifs".

Selon une défitinition présente dans le Dictionnaire de la langue française (1874) d'Emile Littré, le mot disruption signifie "rupture" ou "fracture". Pourtant on ne comprend pas trop ce que signifie "fracasser le secteur de la douche".

Si "disruption" s'est échappé du cercle restreint des cruciverbistes (les amateurs de mots croisés) pour se retrouver de manière très présente dans le vocable d'aujourd'hui, c'est surtout dû à son emploi dans le milieu de l'économie avec l'apparition de jeunes entreprises (les fameuses startups), qui ont su utiliser les outils numériques pour transformer certains marchés.

On pense notamment à Uber, Airbnb ou Netflix qui ont cassé des systèmes, qui paraissaient établis, des taxis, de l'hôtellerie ou de la location de films ou de séries, en proposant des services innovants (devenir soi-même chauffeur de sa propre voiture, louer son ou ses appartements et permettre pour un prix réduire d'accéder à des catalogues entiers de contenus culturels). Depuis tout entrepeneur qui a de l'ambition et espère connaître un succès aussi important que les entreprises citées, souhaite trouver l'idée disruptive qui lui permettra de transformer un marché pour faire table rase du passé.

En janvier 2016, la rédactrice en chef du service économie de L'Obs, Dominique Nora, avait consacré un article au "concept de "Disruption" expliqué par son créateur". Elle y faisait la recension du livre "New : 15 approches disruptives de l'innovation", signé par Jean-Marie Dru. Dans cette fiche de lecture, on apprend notamment que:

" DISRUPTION est une marque appartenant à TBWA [une important agence de publicité américaine; NDLR] depuis 1992, enregistrée dans 36 pays dont l'Union Européenne, les Etats-Unis, la Russie, l'Inde et le Japon."

Mais aussi qu'il n'a pas toujours eu un aura lié à l'entreprise:

Même en anglais, au début des années 90, le mot 'disruption' n'était jamais employé dans le business. L'adjectif caractérisait les traumatismes liés à une catastrophe naturelle, tremblement de terre ou tsunami…

Selon Jean-Marie Dru, père du concept, le terme sert d'abord à qualifier la "méthodologie créative" proposée aux clients de son agence.  Puis le professeur de Harvard, Clayton Christensen, va populariser l'expression à la fin des années 90 en parlant "d'innovation disruptive". Les deux hommes ont l'air de se chamailler sur la qualité de "qui peut être disruptif?". Dru estime que "pour Christensen, ne sont disruptifs que les nouveaux entrants qui abordent le marché par le bas, et se servent des nouvelles technologies pour proposer des produits ou services moins cher " alors que lui considère que la disruption n'est pas réservée uniquement aux startups puisque de grands groupes comme Apple ou Red Bull sont capables de "succès disruptifs".

Finalement au mileu de tous ces "disruptifs", L'Obs apporte cette définition de la disruption:

"Une méthodologie dynamique tournée vers la création". C'est l'idée qui permet de remettre en question les "Conventions" généralement pratiquées sur un marché, pour accoucher d'une "Vision", créatrice de produits et de services radicalement innovants.

Force est de constater que le marketing et les médias ont employé ces mots à tire-larigot et qu'ils peuvent être désormais utilisés dans n'importe quel contexte au lieu de "changer" ou "transformer", voire même de "schtroumpfer". Ne vous étonnez pas si votre conjoint se vante d'avoir "disrupter" la pelouse en la faisant passer d'abondante à tondue, ou d'avoir "disrupté" le fait de se laver en utilisant le shampoing au lieu du gel douche... 

Auteur: Pezet Jacques

Info: Libération, 13 octobre 2017

[ mode sémantique ] [ dépaysement libérateur ] [ accélérationnisme ] [ contre-pied ] [ contraste ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste