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féminisation

Ce qu'on cherche à émouvoir en nous, ce n'est pas ce qui est noble, généreux, viril, ce sont au contraire nos nerfs, nos pleurnicheries, notre crédulité, notre niaiserie.

Nous sommes tous heureux d'être si bons, si émus, si touchés aux entrailles que nous ne percevons pas que le flux de ces bons sentiments a fini par donner à presque tous les peuples d'Occident une sensibilité et une tournure d'esprit typiquement féminines.

Devenus des réceptacles d'une pensée étrangère, nous sommes à la fois ouverts, disponibles, tendres, et en même temps dévirilisés, sans ressort, sans personnalité et nous nous laissons souiller de toutes les immondices dont il est utile, à quelque moment de nous remplir.

Auteur: Bardèche Maurice

Info: Sparte et les Sudistes

[ déséquilibre ] [ dévitalisation ] [ sentimentalisme ] [ culture de l'émotion ] [ culte de l'émoi ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

existence

Pendant la jeunesse, les plus arides indifférences, les plus cyniques mufleries, on arrive à leur trouver des excuses de lubies passionnelles et puis je ne sais quels signes d’un inexpert romantisme. Mais plus tard, quand la vie vous a bien montré tout ce qu’elle peut exiger de cautèle, de cruauté, de malice pour être seulement entretenue tant bien que mal à 37°, on se rend compte, on est fixé, bien placé pour comprendre toutes les saloperies que contient un passé. Il suffit en tout et pour tout de se contempler scrupuleusement soi-même et ce qu’on est devenu en fait d’immondice. Plus de mystère, plus de niaiserie, on a bouffé toute sa poésie puisqu’on a vécu jusque-là. Des haricots, la vie.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Voyage au bout de la nuit

[ pessimisme ] [ compromissions ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

optique

Il y a une partie dans les Mathématiques, que je nomme la Science des Miracles, parce qu'elle enseigne à se servir si à propos de l'air et de la lumière, qu'on peut faire voir par son moyen toutes les mêmes illusions, qu'on dit que les Magiciens font paraître par l'aide des Démons. Cette Science n'a jamais encore été pratiquée, que je sache, et je ne connais personne que lui (*) qui en soit capable ; mais je tiens qu'il pourrait faire de telles choses, qu'encore que je méprise fort de semblables niaiseries, je ne vous cèlerai pas toutefois que, si je l'avais pu tirer de Paris, je l'aurais tenu ici exprès pour l'y faire travailler, et employer avec lui les heures que je perdrais dans le jeu ou dans les conversations inutiles.

Auteur: Descartes René

Info: Lettre de Septembre 1629 - In "Correspondance", éd. Librairie Félix Alcan, p. 47 - (*) la personne dont parle Descartes est l'artisan Ferrier, tailleur et souffleur de verre

[ nouveauté ] [ apparences trompeuses ] [ loisirs futiles ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

dépendance

Il n’y a pas de femme au monde nommée comme moi. Vous savez quels noms ridicules échangent les amants : quelles appellations de chiens et de perruches sont les fruits naturels des intimités charnelles. Les paroles du cœur sont enfantines. Les voies de la chair sont élémentaires. Monsieur Teste, d’ailleurs, pense que l’amour consiste à pouvoir être bêtes ensemble, — toute licence de niaiserie et de bestialité. Aussi m’appelle-t-il à sa façon. Il me désigne presque toujours selon ce qu’il veut de moi. À soi seul, le nom qu’il me donne me faire entendre d’un mot ce à quoi je m’attende, ou ce qu’il faut que je fasse. Quand ce n’est rien de particulier qu’il désire, il me dit : Être, ou Chose. Et parfois il m’appelle Oasis, ce qui me plaît.

Auteur: Valéry Paul

Info:

[ emprise ] [ couple ] [ communication ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

obligation

Le devoir est une chose triste, laide, inventée pour abêtir et duper les hommes. Rien que le mot est disgracieux. Il éveille la contrainte, l'ennui. Il n'y a que les sots pour le prendre au sérieux. Regardez la figure niaise d'un homme qui se félicite d'accomplir son devoir. Voyez comme sont peu aimables les femmes qui n'ont jamais oublié leur devoir. Rappelez-vous toutes les phrases hypocrites et creuses avec lesquelles on célèbre le devoir. Il en est du devoir comme de la vertu : chose et mot, c'est haïssable. Le plaisir est bien autrement important. Il ne faut jamais hésiter à le faire passer avant. La vie est si courte, si rapide ! Serons-nous encore là demain ? Il faut détester tout ce qui, sous une forme ou une autre, s'oppose au plaisir.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Le théâtre de Maurice Boissard, Oeuvres, Mercure de France 1988, p.1639

[ négatif ]

 

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vacherie

Une jolie bouffonnerie littéraire, c'est la réputation de ce professeur, dont le nom m'échappe, qui, sous le nom d'Alain, publie depuis des années des Propos qu'on veut absolument nous faire trouver remarquables. Je viens encore d'en lire un dans le dernier numéro de La Lumière. C'est le modèle de la fausse profondeur, des phrases sentencieuses et vides et de petits trucs pour faire effet sur le lecteur, comme ce passage: "Or, si la chose est présente, comme cette fenêtre que Louis XIV jugeait mal placée, contre Louvois, il n'y a pas de roi ni de ministre qui tienne; on cherche un mètre et tout est dit. "On reconnaît tout de suite là l'affectation à singer Pascal. Je ne serais pas étonné que cet Alain soit au total un assez bel imbécile. Le comique de pareilles niaiseries s'augmente quand on le trouve dans un journal ayant pour titre La Lumière.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal Littéraire 1929

[ littérature ]

 

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amour

Alors, comme si sa destinée se fût accomplie à cet instant, une soudaine et corrélative révélation s’était faite, en cet élu de la Douleur, de sa propre puissance affective, jusqu’alors inconnue de lui-même, enveloppée et flottante dans l’amnios… Une surprenante avidité de tendresse humaine fut l’accompagnement immédiat des surnaturelles appétences de ce vierge cœur.

Du premier coup, sans avoir passé par le cloaque des intermédiaires impressions cupidiques, il se trouva prêt pour la grande tribulation passionnelle. Tout ce que la misère et les défiances d’un rétractile orgueil avaient, jusque-là, comprimé, fit explosion : l’ignorance, les niaises pudeurs, les crédulités jobardes, les lyriques éruptions, les attendrissements dangereux, le besoin subit de se fendre l’âme du haut en bas, au milieu du hennissement sexuel, enfin, tout le déballage coquebin d’un chérubinisme attardé et grandiloque. Éternelle dilapidation des mêmes trésors pour aboutir à l’empyreume fatal de la passion satisfaite !

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 60

[ coup de foudre ] [ étapes obligatoires ] [ volupté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

anthropocentrisme

Implicitement, l’homme moderne pense que tout ce qui s’est passé dans l’univers depuis l’origine est fait pour converger vers cette chose qui pense, création de la vie, être précieux, unique, sommet des créatures, qui est lui-même, dans lequel il y a ce point privilégié qui s’appelle la conscience.
Cette perspective conduit à un anthropomorphisme si délirant qu’il faut commencer à s’en dessiller les yeux, pour s’apercevoir de quelle espèce d’illusion on est victime. C’est nouveau dans l’humanité, cette niaiserie de l’athéisme scientiste. Comme on se défend à l’intérieur de la science contre tout ce qui peut rappeler un recours à l’Etre suprême, pris de vertige, on se précipite ailleurs – pour faire la même chose, se prosterner. Là, il n’y a plus rien à comprendre, tout est expliqué – il faut que la conscience apparaisse, le monde, l’histoire convergent vers cette merveille qu’est l’homme contemporain, vous, moi, qui courons à travers les rues.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", pages 63-64

[ centre du monde ] [ fantasmes ] [ pensée religieuse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

guerre

... j'étais persuadé qu'on était en train de construire un monde nouveau, ce soleil levant de tout à l'heure, ou ces lendemains chantants que nous annoncions niaisement, et voilà que la première manifestation en était le spectacle de cette pauvre fille promenée toute nue, promenée non, poussée, trainée, exhibée, avec son crâne rasé ou ses bouts de cheveux taillés n'importe comment... Il fallait trouver cela très bien, parce qu'elle avait couché avec des soldats allemands... et beaucoup trouvaient cela très bien en effet... ils ricanaient, ils rigolaient autour d'elle en brandissant leurs mitraillettes... quand j'ai compris que ces hommes allaient devenir tout-puissants, je me suis dit que nous étions fichus... Mais ces hommes, c'étaient les nôtres, des amis, des copains... il y avait là quelque chose qui ne tournait pas, qui était complètement fou... depuis il y a eu tant de choses qui n'ont pas tourné et qui ont été complètement folles... mais c'était la grande fêlure... la première honte...

Auteur: Jean Raymond

Info: Le Clou, Dialogue en sept journées

[ Gaule ] [ collaboration ]

 

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dégoût

J’étais trop malade, j’étais pas assez instruit surtout à l’époque pour déterminer dessus de ma tête très bourdonneuse l’ignominie de leur comportement à mes vieux et à tous les espoirs, mais je sentais ça sur moi à chaque geste, chaque fois que je vais mal, comme une pieuvre bien gluante et lourde comme de la merde, leur énorme optimiste, niaise, pourrie connerie, qu’ils rafistolaient envers et contre toutes les évidences à travers les hontes et les supplices intenses, extrêmes, saignants, hurlants sous les fenêtres même de la pièce où nous bouffions, dans mon drame à moi dont ils n’acceptaient même pas toutes les déchéances puisque les reconnaître c’était désespérer un peu du monde et de la vie et qu’ils ne voulaient désespérer de rien envers et contre tout, même de la guerre qui passait sous les fenêtres de M. Harnache à pleins bataillons et qu’on entendait ronfler encore à coups d’obus et plein d’échos dans toutes les vitres de la maison.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Guerre

[ répulsion ] [ hypocrisie ] [ faux-jetons ] [ complaisants ]

 
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Ajouté à la BD par miguel