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auto évaluation

Lorsqu'il glissa sa clé dans la serrure, le froid pénétra son cœur. Il resta debout dans sa chambre sombre sans allumer la lumière. Pour l'amour de Dieu, pensa-t-il. Où as-tu la tête ? Mais que pourrais-tu donc offrir à une fille comme elle, ne sois pas idiot, tu t'es laissé tomber en miettes, les miettes ont disparu et il n'y a pas maintenant plus rien à offrir, tu ne peux pas cacher ça bien longtemps, un jour ou l'autre elle saisira la vérité : tu n'es que la coquille d'un homme, il lui suffira de se cogner contre toi et elle comprendra que tu es vide.

Auteur: Krauss Nicole

Info: L'histoire de l'amour

[ lucidité ] [ pessimisme ] [ femmes-hommes ] [ auto-dénigrement ]

 

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ens reale-ens rationis

En recourant à l’outillage mental de l’époque, il est possible de reconstituer le classement des productions de l’esprit afin de déterminer quel est, à la fin du XVIe siècle, le statut des objets littéraires. Les entia rationis de la métaphysique (les "êtres de raison" par opposition aux êtres réels) entretiennent des rapports complexes avec les concepts de la logique. Les logiciens qui les acceptent tentent de sélectionner les entia rationis ficta, mais "possibles", qui ne sont pas contradictoires, en excluant les objets impossibles et les propositions hérétiques. D’autres — particulièrement en France—refusent toute fiction littéraire, considérée comme "caduque" (Philippe Canaye, Scipion Dupleix) jusqu’à ce que Port-Royal* leur restitue une certaine neutralité.

Auteur: Demonet Marie-Luce

Info: Résumé de : Les êtres de raison, ou les modes d’être de la littérature, juin 2014.*La Logique de Port-Royal est le nom habituellement donné à l'ouvrage d'Antoine Arnauld et Pierre Nicole, intitulé La Logique ou l'art de penser et publiée pour la première fois en 1662, à Paris sans nom d’auteur.

[ historique ] [ sémiotique ] [ entités sémantiques ] [ scolastique baroque ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

doute

Il y a toujours dans le cœur de l’homme, tant qu’il est en cette vie, des abîmes impénétrables à toutes ses recherches. Et c’est même une partie de la connaissance qu’on peut avoir de soi-même, que de bien comprendre que l’on ne se connaît pas avec assurance dans ce qui paraît même de plus essentiel et de plus important. Car on ne connaît jamais avec certitude ce qu’on appelle le fond du cœur, ou cette première pente de l’âme qui fait qu’elle est ou à Dieu ou à la créature. Je veux dire qu’on ne connaît jamais certainement que l’on soit à Dieu, quoique l’on puisse connaître quelquefois avec certitude que l’on n’y est pas.

Auteur: Nicole Pierre

Info: De la connaissance de soi-même, PUF, 1999, page 376

[ ignorance ] [ vertu ] [ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mourir

Bébé, je ne sais pas au juste ce qui se passe quand on meurt sauf que ce sera pour moi quelque chose de familier. Ce qu'il y a dans le fait de mourir c'est qu'il faut garder le contrôle. Ne pas se laisser distraire par des esprits esseulés et perdus qui t'interpellent au passage.
Quand cela nous arrive, nous devons chacun penser à l'autre. Je ne sais comment, mon ange, mais c'est une de ces choses que je SAIS. Quand on meurt, on est libre comme jamais on ne l'a été dans la vie - on peut voyager à une vitesse formidable. C'est une chose naturelle et on s'habitue - c'est juste la conscience qui n'est plus encombrée du corps.

Auteur: Gilmore Gary

Info: Lettre à Nicole, alors qu'il est dans le couloir de la mort. In : Le chant du bourreau de Norman Mailer

[ libération ] [ détermination ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

confession

3 août
Rien dans mon expérience ne m’a préparé au genre d’amour sincère et sans réserve que tu m’as donné. J’ai tellement l’habitude des saloperies et de l’hostilité, de la duperie et de la mesquinerie, du mal et de la haine. Ça, c’est mon environnement naturel. C’est ce qui m’a formé. Je regarde le monde avec des yeux qui se méfient, qui doutent, qui craignent, qui haïssent, qui trichent, qui raillent, qui sont égoïstes et vains. Les choses inacceptables, je les considère comme naturelles et j’en suis même venu à les accepter comme telles. Je regarde cette horrible et abominable cellule et je sais que je suis à ma place dans un endroit aussi humide et sale car où devrais-je être ailleurs ? ...

Auteur: Gilmore Gary

Info: A Nicole, in Le chant du bourreau de Norman Mailer. Gilmore est dans le couloir de la mort

[ truand ] [ acceptation ] [ déclaration d'amour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

intuition

Le Jardin Botanique était vide à cette heure, l'aube encore un souvenir. Neuman marcha sur la pelouse taillée à l'anglaise, ses chaussures à la main. L'herbe était tendre et fraîche sous ses pieds. Les feuillages des acacias frémissaient dans l'obscurité. Neuman rabattit les pans de sa veste et s'agenouilla près des fleurs. "Wilde iris (Dictes grandiflora)", disait l'affichette. Il y avait encore les rubans de la police, qui battaient dans la brise... On n'avait pas retrouvé le sac de Nicole sur les lieux du crime. Le tueur l'avait emporté. Pourquoi ? L'argent ? Qu'est-ce qu'une étudiante pouvait avoir dans son sac à main ? Il leva les yeux vers les nuages affolés qui filaient sous la lune. Le pressentiment était toujours là, omniprésent, qui lui comprimait la poitrine.

Auteur: Férey Caryl

Info: Zulu

[ inquiétude ]

 

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vocabulaire

En principe intraduisible, le mot-valise vient de loin. Pensons au "foultitude" de Victor Hugo qui croisa alors "foule" et "multitude". "Modem", de modulateur et démodulateur ou "motel" (motor et hotel) en sont des rejetons plus récents, tout comme alicament,(aliment et médicament) ou le vfentre de Nicole Brossard qui télescope "fente" et "ventre". Ainsi, les animateurs/créateurs des "fils de la pensée" se voient comme des adulescent entreprenautes, (entrepreneur + internaute) puisqu'ils se battent pour que cette logithèque, (logiciel + bibliothèque), application nourrie de beaucoup de copillage (copie et pillage) ouvre de nouvelles possibilités pour passer le temps, par réflexion et clavardage, dernier mot-valise de ce paragraphe, qui permet de saluer au passage nos amis québécois, vrai amoureux et efficaces défenseurs de notre si riche et créative langue française.

Auteur: Mg

Info: 26 nov. 2016

[ étymologie ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ intraduisibles ]

 

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plante hallucinogène

Le bocal contenant le peyotl était là, sur le plancher, près de la chaise. Je me baissai, saisis au hasard un des boutons et le plaçai dans ma bouche. Il avait un goût de moisi. De mes dents, je le coupai en deux puis entrepris de mâcher l’une des moitiés. Une amertume forte et âcre m’envahit et m’engourdit presque aussitôt la bouche. L’amertume persistait et augmentait au fur et à mesure que je mâchais, activant ma salivation d’une manière incroyable. Mes parois buccales et mes gencives me donnaient l’impression d’avoir mangé quelque chose de très salé, du poisson ou de la viande séchée, qui obligerait à une longue mastication. Un peu plus tard je commençai à mâcher la seconde moitié dont je ne goûtai même plus la saveur amère. Le peyotl avait une consistance granuleuse, un peu comme une orange très fibreuse ou de la canne à sucre, et j’ignorai si je devais l’avaler ou le cracher. A ce moment notre hôte se leva et nous invita tous à gagner le porche.

Auteur: Castaneda Carlos

Info: Dans "L'herbe du diable et La petite fumée", trad. de Marcel Kahn et Nicole Ménant avec la collaboration de Henri Sylvestre, éditions du Soleil noir, Paris, 1972, pages 43-44

[ dégustation ] [ expérience psychédélique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rupture

Elle m'ouvrirait tout alors... sa lourde, ses bras, sa bouche, ses cuisses, son frigidaire, son carnet de chèques, sa dernière voiture. Il me suffisait de composer le bon numéro sur le cadran téléphonique pour que tout s'aplanisse, pour que je sois subitement choyé, dorloté, gavé, caressé, parfumé, pompé comme un pacha pétrolifère. Et j'étais là, à me torturer pour les Clancul devenus Hindous, pour le Rouquemoute ! J'allais encore prendre des risques, me mouiller en allant chez un fourgue repéré par toutes les polices ! Ce que je trimballais ! Mais voilà, je ne voulais plus la revoir, cette connasse, ma décision de tête de lard. On est tous plus ou moins ingrats, d'une façon ou d'une autre. Moi, c'est avec les femmes. Nicole m'avait pourtant assisté royalement plusieurs mois. Un jour, j'en avais eu class. Elle me les râpait à distance rien qu'avec ses bafouilles tendres. Ça peut paraître bizarre, je l'ai sciée brusque, alors qu'au prix de quelques lettres je pouvais m'améliorer l'ordinaire de la cabane, au point de passer pour un souteneur en possession de deux trois gagneuses sur la Madeleine.

Auteur: Boudard Alphonse

Info: La Métamorphoses des cloportes

[ gigolo ] [ femmes-hommes ]

 

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lecture

Vers le milieu de la nuit, j'ai pris Mrs Dalloway, le livre de chevet de la première Esther. Si j'en juge par l'état de ses pages, il a dû être lu très souvent. Par elle. Puis par moi. Ouvert, refermé, emporté, porté contre le cœur. Avec ses partitions, cet exemplaire est la seule trace que j'aie de ma grand-mère maternelle. Les passages qu'elle a soulignés me sont parvenus intacts, malgré la texture défraîchie des feuillets. Et cette femme que je connais seulement par les photos que l'on a conservées d'elle, cette femme si belle, m'est devenue intime au point d'avoir l'impression, parfois, que c'est elle qui pense en moi. Il suffit que j'ouvre le livre au hasard: les mots qu'elle a aimés, ceux qu'elle a notés dans la marge d'une écriture élégante ont fini par ne s'adresser qu'à moi, qui les recueille et m'y blottis tour à tour. De ces mots, je suis sûre. De l'amour qu'elle avait pour eux aussi. Celui que je leur porte me prouve qu'elle m'aurait aimée, elle, sans qu'il soit besoin de lui plaire, de lui obéir aveuglément, de capituler devant elle au point de tuer tout désir.

Auteur: Roland Nicole

Info: Les veilleurs de chagrin

[ complicité transgénérationnelle ] [ bouquin patiné ] [ annotations ] [ dialogue platonique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel