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expectative

Achevé, tout neuf, le tableau est là, un non-sens. Car ce n’est encore qu’un tableau, il ne vit encore que de la vie des lignes et des couleurs, ne s’est offert qu’à son auteur. Rendez-vous compte de sa situation. Il attend, qu’on le sorte de là. Il attend les yeux, les yeux qui, pendant des siècles, car c’est un tableau d’avenir, vont le charger, le noircir, de la seule vie qui compte, celle des bipèdes sans plumes. Il finira par en crever. Peu importe.

Auteur: Beckett Samuel

Info: Dans "Le monde et le pantalon", page 12

[ oeuvre d'art ] [ critique ] [ réception ] [ nihilisme ]

 

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études du genre

Pousser la déconstruction à son terme logique reviendrait à dire que la “femme” n’est qu’une construction sociale sans aucune base naturelle, que la “femme”, pour ainsi dire, n’est qu’un mot dont la définition dépend du contexte dans lequel il est discuté et non d’un ensemble d’organes sexuels ou d’expériences sociales. Ce qui rend pour le moins problématique l’expérience que les femmes ont d’elles-mêmes et la signification de leurs relations sociales. Cela remet également en question la base expérientielle sur laquelle le féminisme américain a historiquement fondé ses programmes politiques.

Auteur: Poovey Mary

Info: "Feminism and Deconstruction", in. Feminist Studies 14 n°1, 1988

[ contradiction ] [ gender studies ] [ nihilisme ] [ irréalisme ] [ socio-sexualité ]

 

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mascarade

Rien de ce qui apparaît aujourd’hui ne doit être pris pour argent comptant, pas une phrase, pas une image, pas une virgule. Tout doit être mis en doute. Tout peut être réexaminé quotidiennement. Aucun de ceux qui plastronnent sur le devant de la scène ne mérite le moindre respect. Les autres non plus d’ailleurs. Aucun contemporain n’est acceptable sans examen. Tous leurs discours sont faux et peuvent être contredits. Nous avons non seulement le pouvoir de refuser ce monde, mais nous avons même le devoir d’en ériger le dégoût en œuvre d’art.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels III"

[ premier degré ] [ second degré ] [ comédie humaine ] [ nihilisme ]

 

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décadence

Depuis quelque temps, nous assistons à un mouvement absolument opposé à celui que je viens de décrire. Ce n’est plus l’ordure qui monte jusqu’à la couche supérieure de la société, ce sont au contraire des morceaux et des blocs qui se détachent, avec une hâte joyeuse, du type de la beauté pour ne faire qu’un même tas avec les hommes de désordre et de haine. Les cas ne sont pas isolés où les pères et les chefs des vieilles familles cultivées se moquent maintenant de choses auxquelles, peut-être, leurs enfants voudraient croire encore.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'Adolescent", éditions Gallimard, 1998, traduit par par Pierre Pascal, page 612

[ nihilisme ] [ aristocratie ]

 
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justification

J'avais des raisons de ne pas vouloir que le monde ait un sens ; j'ai donc supposé qu'il n'en avait pas, et j'ai pu, sans difficulté, apporter des éléments satisfaisants pour cette hypothèse. Le philosophe qui ne trouve pas de sens dans le monde ne se préoccupe pas exclusivement d'un problème de pure métaphysique, il s'intéresse aussi à démontrer qu'il n'y a aucune raison valable pour qu'il ne fasse pas personnellement ce qu'il veut, ou que ses amis s'emparent du pouvoir politique pour gouverner comme ils le jugent le plus avantageux pour eux-mêmes... Pour moi, la philosophie du non-sens était essentiellement un instrument de libération, sexuelle et politique.

Auteur: Huxley Aldous

Info: Ends and Means, Chapter XIV (p. 270) Chatto & Windus. London, England. 1938

[ nihilisme ] [ indépendance ] [ confession ]

 

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départage des religions

[...] le critère recèle la dénonciation et de la civilisation, et de la culture, qui ont trouvé leur expression suprême dans la dernière exposition-anniversaire de Paris, laquelle a montré tout ce qui était réalisé au nom de la division et de la haine. Le critère recèle également la dénonciation du socialisme qui – ce qui en a été montré le prouve – veut faire le bien de tous, autrement dit unir les vivants au nom du confort, en oubliant les morts ; il recèle enfin la dénonciation du pessimisme, qui veut anéantir (sincèrement ou hypocritement) non seulement tout ce qui a été présenté à ladite exposition, à savoir le luxe, mais jusqu’à l’être, c’est-à-dire unir les hommes au nom du "Rien" - ou, pour le formuler autrement, qui bafoue l’union et rejette l’œuvre, sans savoir ce qu’il fait.

Auteur: Fiodorov Nikolaï

Info: "Correspondance (1873-1903), traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard, éditions des Syrtes, Genève, 2021, Lettre du 6 octobre 1890 à Nikolaï Pavlovitch Peterson

[ nihilisme ] [ christianisme ] [ valeurs ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Jusqu’à l’année de la famine [1891], Tolstoï glorifiait l’amour du travail, du travail de la terre, allant jusqu’à nier le travail intellectuel, proposant une non-pensée qui serait, bien sûr, le triomphe de l’ignorance.

En revanche, après la famine, Tolstoï glorifie le non-agir ; en d’autres termes, il souhaite manifestement le triomphe du parasitisme. L’essai publié à Berlin sur la non-résistance au mal par la violence pourrait être tenu pour une explication du non-agir, s’il ne soulevait la question de l’essence du christianisme : est-ce une nouvelle conception de la vie, ainsi que le suggère le titre, ou, selon les derniers chapitres (10 et 11), une nouvelle superstition, fondée sur la confiance envers ceux qui pensent être les seuls à avoir compris le christianisme, sur la confiance envers une minorité, seule à soi-disant comprendre le Sermon sur la Montagne (ce sermon qui s’adressait précisément aux pauvres en esprit, non pas à une minorité, mais, par conséquent, à la majorité !) ?

Auteur: Fiodorov Nikolaï

Info: "Correspondance (1873-1903), traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard, éditions des Syrtes, Genève, 2021, Lettre à Vladimir Alexandrovitch Kojevnikov du 25 juillet 18944

[ critique ] [ nihilisme ] [ contre-sens ]

 

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paternité

L'annonce d'un enfant à venir semble être vécue comme l'annonce d'une maladie. Je vais vous donner un exemple concret.

Actuellement, lorsqu'un enfant s'annonce d'une façon imprévue dans un couple d'amants, l'homme, plus souvent que la femme, réagit à cet événement par une angoisse surmoïque anale se traduisant par le désir de tuer le fœtus comme si celui-ci dévalorisait ses coïts d'amour avec cette femme. Cette réaction est nouvelle et en accord avec l'évolution des mentalités.

Bien sûr, comme autrefois, la future venue d'un enfant réactualise le fait qu'une femme est toute autre qu'un homme et remanie la castration primaire. Mais, en revanche, ce qui est nouveau aujourd'hui, c'est que la joie de donner une promesse de descendance à la femme aimée semble faire place à l'angoisse d'un sentiment de responsabilité génitale et conjugale se traduisant par une sorte d'interdit de mettre au monde un être humain sur cette planète polluée, violente et apocalyptique.

Autrefois, on pensait à la vie dès qu'un enfant s'annonçait, maintenant, on pense à l'angoisse de la mort pour cet enfant en devenir qui représente l'amour des parents.

Le futur père est pris dans un conflit de responsabilités qui lui fait le plus souvent fantasmer de quitter cette femme qu'il a rendue mère, ou de lui demander, comme preuve d'amour, d'avorter de cet enfant, future image vivante de leur amour vivant. Est-ce le mécanisme Gribouille qui est en action ? Mourir avant de naître, pour n'avoir pas à mourir en cette fin de siècle trop angoissante !

Auteur: Dolto Françoise

Info:

[ refus ] [ nihilisme ] [ ambivalence ] [ écolo-catastrophisme ]

 

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idéologies

- Voulez-vous que je vous dise exactement, mon oncle, quel homme est Bazarov ?

-Je t'en prie, mon chère neveu.

-Il est nihiliste.

-Comment ? demandant Nicola Petrovitch [...]

-Il est nihiliste, répéta Arkadi.

-Nihiliste, dit Nicola Pétrovitch, cela vient du latin 'nihil',' rien', autant que je puis en juger; donc ce mot désignerait un homme qui...qui ne veut rien reconnaître ?

-Dis plutôt : qui ne respecte rien, rectifia Paul Petrovitch [...]

-Qui envisage tout d'un point de vu critique, précisa Arkadi.

-N'est-ce pas la même chose ? demanda Paul Petrovitch

-Non, pas du tout. Un nihiliste, c'est un homme qui ne s'incline devant aucune autorité, qui ne fait d'aucun principe un article de foi, quel que soit le respect dont ce principe est auréolé.

-Et l’on s’en trouve bien ? l’interrompit Paul Pétrovitch.

-Tout dépend de l’individu, mon oncle. Certains s’en trouvent bien, et d’autres très mal.

-Tiens donc. Allons, cela n’est pas de notre ressort, à ce que je vois. Nous autres, gens de l’ancien temps, nous estimons que sans principes […] reconnus comme des articles de foi, pour reprendre ton expression, il est impossible de faire un pas, impossible de respirer. Vous avez changé tout cela, Dieu vous le rende et vous donne le grade de général ; nous nous contenterons de vous admirer, messieurs les…comment, déjà ?

-Nihilistes, articula distinctement Arcade.

-Oui. Nous avons eu les hégélistes, voici maintenant les nihilistes. On verra bien comment vous subsisterez dans le désert, dans le vide absolu ; pour le moment, sonne donc, s’il te plaît, Nicolas Pétrovitch, mon frère ; c’est l’heure de mon cacao.

Auteur: Tourguéniev Ivan

Info: Pères et fils, traduction de Françoise Flamant, éditions Gallimard, 1982, pages 54-55

[ affrontement générationnel ] [ description ] [ nihilisme ]

 

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explication

On pourrait croire que le mot "Dieu est mort" énonce une opinion de l’athée Nietzsche, qu’il ne s’agit par conséquent que d’une prise de position personnelle, donc partiale et aisément réfutable par le renvoi à l’exemple de nombre de personnes qui, un peu partout, vont toujours à l’église et subissent leurs diverses épreuves avec une confiance chrétienne en Dieu. Il faut bien pourtant se demander si ce mot n’est qu’une idée d’illuminé, d’un penseur on sait fort exactement qu’il a fini par devenir fou, ou bien si Nietzsche ne prononce pas plutôt la parole qui, tacitement, est dite depuis toujours dans l’histoire de l’Occident déterminée par la métaphysique.
(…)
De cette phrase, il ressort que le mot de Nietzsche sur la mort de Dieu concerne bien le Dieu chrétien. Mais il n’est pas moins certain, d’autre part, et il faut bien s’en rendre compte d’avance, que les noms de "Dieu" et de "Dieu chrétien" sont utilisés, dans la pensée nietzschéenne, pour désigner le monde suprasensible en général. "Dieu" est le nom pour le domaine des Idées et des Idéaux. Depuis Platon, et plus exactement depuis l’interprétation hellénistique et chrétienne de la philosophie platonicienne, ce monde suprasensible est considéré comme le vrai monde, le monde proprement réel. Le monde sensible, au contraire, n’est qu’un ici-bas, un monde changeant, donc purement apparent et irréel. L’ici-bas est la vallée des larmes, par opposition au mont de la félicité éternelle dans l’au-delà. Si nous appelons, comme le fait encore Kant, le monde sensible "monde physique", au sens large du mot, alors le monde suprasensible est le monde métaphysique.

Ainsi le mot "Dieu est mort" signifie : le monde suprasensible est sans pouvoir efficient. Il ne prodigue aucune vie. La métaphysique, c’est-à-dire pour Nietzsche la philosophie occidentale comprise comme platonisme, est à son terme. Quant à Nietzsche, il conçoit lui-même sa philosophie comme un mouvement anti-métaphysique, c’est-à-dire pour lui, anti-platonicien.
(…)
Si Dieu, comme Cause suprasensible et comme Fin de toute réalité, est mort, si le monde suprasensible des Idées a perdu toute force d’obligation et surtout d’éveil et d’élévation, l’homme ne sait plus à quoi s’en tenir, et il ne reste plus rien qui puisse l’orienter.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Dans "Le mot de Nietzsche "Dieu est mort"" in Chemins qui ne mènent nulle part, pp. 257-258 & 261-262

[ nihilisme ] [ perdu ]

 
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