paradoxe
Notre position de sujet (dont chacun est seul responsable), est toujours compromise a priori par le fait que nul ne peut échapper au discours dominant de son époque.
Dans la logique du Château tu es toujours déjà coupable a priori car il n'existe aucun pardon possible pour les innocents.
On peut retrouver la même structure de pensée chez Spinoza pour qui avoir conscience que rien ne peut jamais échapper à la nécessité est la seule façon de se libérer de la nécessité.
Pareil pour l'idéologie chez Althusser où dire "je suis dans l'idéologie" est la seule façon d'éviter le cercle vicieux de l'idéologie.
Mais le premier exemple d'entre tous, le plus célèbre, reste le paradoxe du menteur crétois, où dire : "ce que je suis en train de dire est un mensonge" permet d'articuler la différence entre sujet de l'énonciation et sujet de l'énoncé (distingués par Lacan) car en disant "je mens" je reconnais l'inauthenticité de mon être, sa non-coïncidence à lui-même, la division constitutive de mon sujet, donc l'inconsistance de ma position subjective d'énonciation, et en ce sens, je dis la vérité.
L’être ne se produit que par l’échec de l’étant à se dire.
Le parlêtre que nous sommes est donc cette créature qui dit la vérité en mentant, qui ment en disant la vérité.
Quand je dis je mens, je mens.
Auteur:
Dubuis Santini Christian
Années: 196? -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: éditeur, directeur artistique, psychanalyste
Continent – Pays: France
Info:
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aporie ontologique
]
discordance
Celui qui appartient véritablement à son temps, le vrai contemporain, est celui qui ne coïncide pas parfaitement avec lui ni n'adhère à ses prétentions, et se définit, en ce sens, comme inactuel; mais précisément pour cette raison, précisément par cet écart et cet anachronisme, il est plus apte que les autres à percevoir et à saisir son temps.
Cette non-coïncidence, cette dyschronie, ne signifient naturellement pas que le contemporain vit dans un autre temps, ni qu'il soit un nostalgique qui se reconnait mieux dans l'Athènes de Périclès ou le Paris de Robespierre ou du marquis de Sade que dans la ville ou dans le temps où il lui a été donné de vivre.
Un homme intelligent peut haïr son époque, mais il sait en tout cas qu'il lui appartient irrévocablement. Il sait qu'il ne peut pas lui échapper. La contemporanéité est donc une singulière relation avec son propre temps, auquel on adhère tout en prenant ses distances. Elle est très précisément la relation au temps qui adhère à lui par le déphasage et l'anachronisme.
Ceux qui coïncident trop pleinement avec l'époque, qui conviennent parfaitement avec elle sur tous les points, ne sont pas des contemporains parce que, pour ces raisons mêmes, ils n'arrivent pas à la voir.
Ils ne peuvent pas fixer le regard qu'ils portent sur elle.
Auteur:
Agamben Giorgio
Années: 1942 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
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négativité
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réflexivité
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formacja prison
]
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décalage
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trickster
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