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guerre

Arriver au Vietnam en tant que fantassin, c'est un peu comme le jour où t'arrives à la base où tu fais tes classes. Tout est nouveau et tu assignes la notion de mal aux moindres objets qui t'entourent : tu vois des taches rouges dans le sable, des nuées d'anges et d'avatars dans le ciel, de la pitié dans le regard de l'aumônier, une colère contenue dans le regard des filles qui te vendent un Coca. Tu ne sais pas exactement comment il faut te conduire - s'il faut montrer que tu as peur, vivre avec cette peur secrètement, afficher un air de résignation ou de dégoût.

Auteur: O'Brien Tim

Info: Si je meurs au combat

[ colonialisme ] [ oppresseur ]

 

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déculpabilisation

Je suis allé fermer à clé la porte de la salle de bains. On dirait que j’ai une érection chronique ; j’aime ça, parce que j’ai le sentiment que la force envahit tout mon corps et j’aime aussi regarder ma queue qui bande. Je me suis rassis : de nouveau, je me suis savonné jusque dans les moindres coins et je me suis branlé. C’est la première fois depuis que j’ai dix-sept ans. Avant, je croyais que la masturbation, c’était mauvais pour la santé. Mais, j’ai feuilleté dans une librairie un livre de sexologie qui expliquait que seule la culpabilité accompagnant l’onanisme était néfaste, et ça m’a complètement libéré.

Auteur: Oé Kenzaburo

Info: Seventeen

[ autophilie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

grosse

Je suis sortie de la serre surchauffée, en frissonnant à cause de la brise. J'avais un peu le tournis. Trop de nouveautés pour une jeune fille qui vit là où ce n'est ni la ville ni la campagne. J'ai regardé mon reflet dans la vitre noire, qui amincissait un peu. Pourquoi pas? Je pourrais changer mon destin. Jusqu'à présent, je n'ai pu concourir que pour être élue Miss Sympathie, Miss Sourire et Miss Rigolote. Mais si un jour je défilais sur une passerelle de Miss Pouffiasse, Miss Belles Jambes ou Miss Sexe Effréné ? Peut-être au début d'une demi-finale, pour une vingtième place mais comme l'a dit Labella, on commence doucement...

Auteur: Benni Stefano

Info: Margherita Dolcevita

[ complexée ] [ obèse ]

 

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aveugle

C'est alors qu'un instinct (...) m'a fait changer de direction. Je me suis mis à regarder de plus près. Non pas plus près des choses mais plus près de moi. A regarder de l'intérieur, vers l'intérieur, au lieu de m'obstiner à suivre le mouvement de la vue physique vers le dehors. Cessant de mendier aux passants le soleil, je me retournai d'un coup et je le vis de nouveau: il éclatait dans ma tête, dans ma poitrine, paisible, fidèle. Il avait gardé intacte sa flamme joyeuse: montant de moi, sa chaleur venait battre contre mon front. Je le reconnus, soudain amusé, je le cherchais au-dehors quand il m'attendait chez moi.

Auteur: Lusseyran Jacques

Info: Et la lumière fut, p. 26

[ non-voyant ]

 

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éloge

Tchekhov ... méprisait le monde ancien, et il redoutait le monde à venir. La souffrance des habitants de la cerisaie est enjolivée. Une autre souffrance – nue, éreintée, affamée, mais active et agissante –, se transformera en quelque chose de nouveau et de jamais vu, qui surpassera toutes les utopies des premiers socialistes, de Thomas More à Tommaso Campanella. Tout a été pensé et élaboré bien avant Marx. Je pense que dans cent ans, quand la culture humaine aura atteint un niveau inimaginable, on regardera Tchekhov, dans les théâtres, comme le monument sublime d'un monde révolu. Mais ses pièces constituent un pas indispensable vers quelque chose de plus grand et de meilleur…

Auteur: Oulitskaïa Ludmila

Info: L'échelle de Jacob

[ écrivain ] [ littérature ]

 

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lumières

On se souvient du fameux sujet du baccalauréat invitant à commenter l'aphorisme de Goethe : "Avec Voltaire, c'est le monde ancien qui finit, et avec Rousseau, c'est un monde nouveau qui commence."
S'il est indéniable que Rousseau ouvre le chemin de la modernité en déchargeant Dieu de la responsabilité du mal et en la faisant reposer sur les épaules des hommes, privant la notion de "mal physique" de tout sens, il ne faut pas renvoyer pour autant Voltaire chez les Anciens mais le projeter au contraire chez les postmodernes, qui préfèrent regarder la contingence en face plutôt que de s'abandonner aux consolations factices des explications rationalisantes. Voilà pourquoi peut-être l'Amérique, réagissant au tsunami asiatique, fut voltairienne.

Auteur: Dupuy Jean-Pierre

Info: Petite Métaphysique des tsunamis, Seuil 2005, p.49

[ littérature ] [ renaissance ]

 

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rédemption

Celian, dix-sept ans, a perdu un bras, très grand et maigre, il semble transfiguré de bonheur après le concert. “La musique peut changer le monde. Elle sort du cœur ! J’en avais un peu fait avant l’hôpital, mais ici elle a pris un nouveau sens. Je veux lui vouer ma vie. Cela peut paraître fou, en étant amputé, mais je sais que je peux m’exprimer comme percussionniste. Et pas seulement jouer. J’aime aussi réfléchir sur la musique, comprendre comment elle est écrite, qu’est-ce qu’elle veut nous dire. Essayer de déchiffrer cette harmonie qu’elle amène aux hommes”.

Je regarde Celian sans savoir que répondre. Si j’étais croyant, sans doute m’agenouillerais-je devant lui pour le remercier de continuer à donner un sens au destin aveugle.

Auteur: Agrech Vincent

Info: Un orchestre pour sauver le monde, Sistema, Venezuela

[ beaux-arts ]

 

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climat

Maigret regarda à travers les vitres. Il ne pleuvait plus, mais les rues étaient pleines de boue noire et le vent continuait à souffler avec violence. Le ciel était d'un gris livide.
Des gens revenaient de la messe. Presque tous avaient Le Phare de Brest à la main. Et tous les visages se tournaient vers l'hôtel de l'Amiral tandis que maints passants pressaient le pas.
Il y avait certes quelque chose de mort dans la ville. Mais n'en était-il pas ainsi tous les dimanches matin? La sonnerie du téléphone résonna à nouveau. On entendit Emma qui répondait :
"Je ne sais pas, monsieur... Je ne suis pas au courant... Voulez-vous que j'appelle le commissaire?... Allô!... Allô!... On a coupé...
- Qu'est-ce que c'est? grogna Maigret.

Auteur: Simenon Georges

Info: Le chien jaune

[ maussade ]

 

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peintre

D’une façon générale, les commentateurs n’y sont pas allés avec le dos du stéréotype lorsqu’ils ont parlé de lui. Torrent de lave, délire morbide, jaillissement de lyrisme, sauvagerie d’entrailles : ils ont préféré en faire le prototype de l’ "artiste maudit", ça ne mange pas de pain, que de comprendre l’hostilité existentielle qui se dégage d’une telle œuvre. Même si elles apparaissent comme tragiques à beaucoup, ses bêtes égorgées, volailles, lièvres, bœufs pendus, étaient des métaphores de la contradiction. Des figures du négatif qui fait vivre. Feuillages dans le soleil, fouillis d’orties dorées, villages en buissons, escaliers de ronces rouges et dégringolades de lumières en lanières : regardez donc en face tout ce qui va disparaître pour que s’installe l’ordre nouveau de la Prévention mondiale et généralisée. 

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Louis-Ferdinand Soutine, dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 366-367

[ catégorisation réductrice ] [ critiques ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

musique

La boisson ranima pour quelques minutes la conversation. Puis ce fut de nouveau le silence, le malaise. Alors se produisit l’inévitable. Vidal, instinctivement, ouvrit le phonographe de la baraque. Un disque de jazz se mit à tourner. Rien n'est plus déchirant, dans les lieux désolés, que la voix de ces boîtes enchantées. Dès qu'elles commencent leur chant, la prison se fait plus étroite, plus triste l'hôpital, plus poignante la solitude. On croit se distraire et l'on est à chaque instant meurtri davantage. Vidai changeait les plaques. Les officiers espagnols regardaient de leurs yeux éteints tournoyer ces noirs soleils. Abdallah, du fourreau de son poignard, caressait Ie petit chat. Comme personne n'osait rompre le maléfice, le phonographe joua très tard, dans cette nuit de vent chaud, à Juby.

Auteur: Kessel Joseph

Info: Vent de sable

[ blues ] [ nostalgie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel