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dialectique

Bienheureuse incertitude du discours, c’est cela qui en fait toute la richesse. Je ne sais pas exactement ce que l’autre entend de ce que je dis. Ce qu’il interprète, ce qu’il retiendra. Je sais que le courant passe, que mon discours pénètre en lui, que j’ai le sentiment d’une relation positive, ou d’un rejet, que je puis interpréter, ce qui fera rebondir la relation dans un ensemble somptueux d’harmoniques. Il ne comprend pas. Je le vois. Alors je reprends mon discours. Je tisse à nouveau une toile avec un autre dessin. J’invente ce qui me semble-t-il pourra l’atteindre, être perçu de lui. L’incertitude du sens, l’ambiguïté de la parole font la création. […] Le discours exige un recommencement de cette relation toujours incertaine et je dois la nier à nouveau, par l’interpellation, l’explication, l’échange de paroles. Discours ambigu, jamais clair. Issu d’un ensemble inconscient d’expériences, de désirs, de maîtrise, de connaissances, et tombant dans un autre ensemble qui produira un autre sens. Grâce à ces constants malentendus, il y a rebondissement de la vie. Il faut sans cesse recommencer, et la relation devient un paysage complexe et riche, aux défilés inattendus et aux pics inaccessibles. Surtout ne rendons pas le langage mathématique, ne traduisons pas en formules identifiables la somptueuse complexité des relations humaines. Incertitude du sens, mais pour cela je dois toujours à nouveau affiner le discours que je tiens, je dois travailler à l’interprétation renouvelée du discours que j’entends. Je tente d’entendre ce que me dit l’autre. Toute parole est plus ou moins énigme à déchiffrer, un texte à interpréter, à interprétations multiples. Et dans mon effort de compréhension, d’herméneutique, j’institue des significations, et finalement un sens.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 32-33

[ éclaircissement ] [ parler ] [ préciser ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réussite économique

Au printemps la valeur des terrains baissa. Comme chaque fois que des gens de couleur réussissent à s'installer dans le voisinage des blancs et refusent de quitter la place, les Bloom faisaient le vide autour d'eux.

Au début de l'été, l'on apprit que Mac Klem Lodge était à louer : le juge et sa femme évacuaient le pays, cela jeta le désarroi dans le camp ennemi.

A l'automne, tout Forest Hill fut à vendre. Octavius put acquérir à New-York, vit du monde, exposa habilement son projet de création d'une station d'été réservée aux noirs, à proximité des grands centres, avec attractions, cirque, golf et piscine d'eau de mer chaude. Les nouveaux riches de Harlem, le petit commerce de la ceinture noire, à Chicago, qui, depuis la prohibition a pris le goût de placer ses économies dans des spéculations de terrains, se laissèrent séduire. La crise, le grand organe de couleur, se montra favorable à l'entreprise et la soutint par une campagne financière...

Maintenant, Octavius Bloom est un boss. Il fume dès le matin des cigares du Texas. Il a acheté Mac Klem Lodge. Il dit à tout instant : "nous autres Noirs..." Il vaut deux millions de dollars. Poolie est mariée à un avocat de La Nouvelle-Orléans.

Tous ignorent la vraie raison de ces succès inespérés : c'est que la tante leur a cousu dans les doublures de petites poupées consacrées. La vieille Mme Bloom, négresse madrée que la civilisation du Nord n'étonne pas, vit encore. On l'entend, de son lit, le matin, chanter d'anciennes chansons créoles, entre autres : Ah ! tincoutou. C'est la complainte d'une mulâtresse qui voudrait devenir blanche, mais qui ne trouve pas le bon savon.

Auteur: Morand Paul

Info: Magie noire (1928, 227 p., Grasset, les cahiers rouges)

[ nouveau monde ] [ états-unis ] [ communautarisme ]

 

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santé marchandisée

"Les théories transhumanismes reposent sur des conceptions très matérialistes du corps, de la conscience...", oppose pour sa part Edouard Kleinpeter, ingénieur de recherche Centre national français de la recherche scientifique (CNRS). "Pour eux, il n'y a pas de différence de nature entre un cerveau et un microprocesseur". 

Or "l'être humain n'est pas uniquement une idée ou un esprit, mais un être de chair, fait de cellules vivantes, de vaisseaux remplis de sang nourricier ", s'insurge Jean Mariani, neurobiologiste auteur du livre "Ça va pas la tête !".

Approche marchande des Gafa

Autre problème, selon Nathanaël Jarrassé : ceux qui martèlent que les technologies vont sauver l'humanité sont parfois aussi ceux qui les vendent, comme les Gafa. Le corps humain représente pour eux un nouveau marché.  

"Il ne faudrait pas que des décisions politiques, stratégiques ou économiques soient prises en fonction [...] des intérêts économiques de sociétés qui promettent un futur de science-fiction, d'entreprises en démarrage qui vantent des produits incroyables", ajoute le chercheur, jugeant que "cela pourrait indirectement faire dériver la recherche des vrais besoins".

"Le transhumanisme est davantage le reflet de l'homme d'aujourd'hui que celui du futur", analyse Edouard Kleinpeter : "un mélange de toute puissance du fait des avancées techniques et de rejet de la fragilité et du hasard lié au fait que nous sommes des êtres biologiques et que nous vivons en société".  

Mais une chose semble mettre tout le monde d'accord : la nécessité de réfléchir sur le futur que nous voulons, sur la place que nous jugeons bon de laisser aux technologies.  

"Le monde est de plus en plus inégalitaire. Cette technologie est le privilège d'un petit groupe de personnes très riches. Je crains qu'elles l'utilisent pour s'enrichir davantage. Voulons-nous ce genre d'avenir ?", s'interroge Blay Whitby.

Auteur: Internet

Info: Laurence Coustal. Afp, décembre 2018

[ humain amélioré ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couple

Or il arriva que, le lendemain, le destin me réserva un don différent et unique : la rencontre avec une femme, jeune et faite de chair et d'os, chaude contre ma jambe à travers nos manteaux, allègre au milieu du brouillard humide des vallées, patiente, savante et sûre tandis que nous marchions dans les rues encore bordées de décombres. En quelques heures, nous sûmes que nous nous appartenions, non pour une rencontre mais pour la vie, ainsi qu'il en a été. En quelques heures, je m'étais senti neuf et plein de puissances nouvelles, lavé et guéri de mon long mal, prêt enfin à entrer dans la vie avec joie et vigueur ; le monde, autour de moi, était lui aussi soudainement guéri, et exorcisés le nom et le visage de la femme qui était descendue aux enfers avec moi et n'en était pas revenue. Mon écriture même devint une aventure différente, non plus l'itinéraire douloureux d'un convalescent, d'un homme qui mendie de la pitié et des visages amis, mais une construction lucide, qui avait cessé d'être solitaire – une œuvre de chimiste qui pèse et sépare, mesure et juge sur des preuves sûres, et s'ingénie à répondre aux pourquoi. À côté du soulagement libérateur qui est le propre de celui qui est de retour et raconte, j'éprouvais maintenant dans l'écriture un plaisir complexe, intense et nouveau, semblable à celui que j'avais éprouvé, étudiant, en pénétrant dans l'ordre solennel du calcul différentiel. Il était exaltant de chercher et de trouver, ou de créer, le mot juste, c'est-à-dire mesuré exactement, bref et fort, de tirer les choses du souvenir, et de les décrire avec le maximum de rigueur et le minimum d'encombrement. Paradoxalement, mon bagage de souvenirs atroces devenait une richesse, une semence ; il me semblait, en écrivant, croître comme une plante. Dans le train de marchandises du lundi suivant, pressé au milieu de la foule ensommeillée et emmitouflée dans les cache-nez, je me sentais joyeux et décidé comme jamais avant ni après. J'étais prêt à défier le monde entier et tout le monde.


Auteur: Levi Primo

Info: ​​​​​​​Le Système périodique

[ amour ] [ fertilisant ] [ contact ] [ rapprochement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

souffrance

Considérez la capacité du corps humain pour le plaisir. Parfois, il est agréable de manger, de boire, de voir, de toucher, de sentir, d'entendre, de faire l'amour. La bouche. Les yeux. Le bout des doigts, le nez. Les oreilles. Les parties génitales. Nos facultés de volupté (si vous voulez bien me pardonner l'expression) n'y sont pas exclusivement concentrées. Tout le corps est sensible au plaisir, mais par endroits il y a des puits d'où il peut être extrait en plus grande quantité. Mais pas inépuisablement. Combien de temps peut-on connaître le plaisir? Les Romains riches mangeaient à la satiété, puis purgeaient leurs ventres surchargés et mangeaient à nouveau. Mais ils ne pouvaient manger éternellement. Une rose est douce, mais le nez s'habitue à son parfum. Et qu'en est-il des plaisirs les plus intenses, des extases du sexe qui anéantissent la personnalité? Je ne suis plus un jeune homme; même si j'avais choisi de me débarrasser de mon célibat, j'aurais certainement perdu mon endurance, parvenant à bander en une demi-heures, là où c'était trois minutes autrefois. Et pourtant, si la jeunesse m'était pleinement restituée, et que je m'engageais à nouveau dans ce qui fut jadis mon plus grand plaisir - me faire faire une fellation par une nymphette à la bouche encore sanglante des précautions nécessaires - que se passerait-il alors? Et même si mon stock de prémenstruels anodontiques était sans fin? Sûrement qu'avec le temps je me lasserai.
Même si j'étais une femme, avec pouvoir d'enfiler orgasme sur orgasme comme des perles sur un collier, avec le temps, j'en aurais marre. Pensez-vous que Messaline, dans sa compétition avec une courtisane, connut autant de plaisir la première fois que la dernière? Impossible.
Pourtant, réfléchissez.
Pensez à la douleur.
Donnez-moi un centimètre cube de votre chair et je pourrais vous faire subir une douleur qui vous engloutira comme l'océan avale un grain de sel. Et vous serez toujours mûre pour elle, d'avant votre naissance jusqu'à votre mort, nous sommes toujours disponibles pour l'étreinte de la douleur. Faire l'expérience de la douleur n'exige aucune intelligence, aucune maturité, aucune sagesse, aucun lent travail des hormones dans le midi humide de nos entrailles. Nous sommes toujours prêts. Toute vie est mûre pour elle. Toujours.

Auteur: Aldapuerta Jesus Ignacio

Info: The Eyes: Emetic Fables from the Andalusian de Sade

[ loka-dhamma ] [ masochisme ] [ sexe ]

 

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gafam

"Nous ne nous ne connectons pas tous au même Internet. Cela peut sembler évident, mais de tous les arguments avancés par Jaron Lanier dans son nouveau livre Ten Arguments for Deleting Your Social Media Accounts Right Now, c’est le plus édifiant", note le romancier Peter Murphy dans The Irish Times. Selon cet essayiste et chercheur en informatique, les fils d’actualité individualisés proposés par Facebook, Twitter, Google et autres font diminuer le nombre repères communs, ce qui rend tout débat impossible. "Bientôt, nous ne ne vivrons plus seulement dans des environnements d'opinions différentes mais dans des réalités différentes", écrit-il. Les bulles de filtres (la tendance à rechercher uniquement des amis ou des médias qui partagent nos opinions) n’en sont pas les seules responsables. Les réseaux sociaux manipulent leurs utilisateurs sans aucune éthique, insiste Lanier.
"S’il est à la mode aujourd’hui de s’en prendre à la Silicon Valley, Lanier n’est toutefois pas n’importe quel critique", note Danny Fortson, le correspondant de The Sunday Times sur la côte Ouest des États-Unis. Pionnier du web et de la réalité virtuelle, Lanier dirige un laboratoire de recherche chez Microsoft. Et en est à son quatrième livre où il critique les dérives de son propre milieu.

Cette fois, il conseille tout bonnement de se déconnecter des réseaux, au moins de Facebook et de Google. Leurs algorithmes sont conçus pour donner du pouvoir aux pires penchants de l’humanité. Car la haine, le scandale, les points de vue extrêmes favorisent "l’engagement". Et "l’engagement", soit le temps passé par les internautes sur un site, c’est ce que l’entreprise vend aux annonceurs. "Partout où Facebook arrive, la démocratie recule et cela n’importe où dans le monde, pays riche ou pauvre. C’est une tendance", assure Lanier. Si Facebook a bien contribué à l’émergence des Printemps arabes ou du mouvement Black Lives Matter, sa négativité intrinsèque a donné encore plus de force à leurs opposants.

Et pas la peine de croire à ses promesses de réformes, comme à celles de Google d’ailleurs. Pour Lanier, ces deux entreprises sont accros à leur modèle économique, comme les utilisateurs sont accros à leurs plateformes. "Elles ont diversifié leurs activités, créé tout un tas d’entreprises, mais la source de leurs profits est toujours la même : manipuler tout le monde pour de l’argent."

Auteur: Meunier Amandine

Info: Le Books du jour, 21 novembre 2018

[ résistance ] [ refus ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

transhumanisme

Prédiction finale de Stephen Hawking : Une race de surhommes artificiels va conquérir le monde.

La dernière prédiction du physicien peu avant sa mort, il y a sept mois, est que la race humaine va diverger. Des "surhumains" riches et génétiquement modifiés domineront les "non améliorés".

Hawking a laissé un recueil d'articles et d'essais sur ce qu'il appelait "les grandes questions", en prévision d'un livre qui sera publié mardi prochain. Dans ses brèves réponses à ces questions, il suggère que les gens riches pourront bientôt choisir de modifier leur propre ADN et celui de leurs enfants pour créer des surhommes dont la mémoire, la résistance aux maladies, l'intelligence et la longévité seront facilitées. "

Je suis sûr qu'au cours de ce siècle, les gens découvriront comment modifier à la fois l'intelligence et les instincts comme l'agressivité", écrit Hawking. "Des lois seront probablement votées contre le génie génétique avec des humains. Mais certaines personnes ne résisteront pas à la tentation d'améliorer certaines caractéristiques humaines, comme la mémoire, la résistance aux maladies et la durée de vie."

Lorsque que de tels surhommes apparaîtront, ajoute Hawking, il y aura d'importants problèmes politiques avec les hommes normaux, qui ne seront pas capables de rivaliser. Vraisemblablement, ils mourront ou deviendront insignifiants. Il y aura à la place une race d'êtres auto-créés qui s'amélioreront à un rythme toujours croissant.

Hawking se réfère aux techniques d'édition d'ADN comme Crispr, une technologie vieille de six ans, qui permet aux scientifiques de manipuler les gènes pour éliminer les caractères nuisibles ou en ajouter de nouveaux.

La technologie Crispr est déjà utilisée, car le Great Ormond Street Hospital for Children de Londres. Elle utilise la technique de modification génétique pour traiter une forme de leucémie autrement incurable.

"Les humains ont sans doute atteint un moment critique", a déclaré Chris Rapley, professeur de sciences climatiques à l'University College de Londres. "Au-delà d'un impact à l'échelle des paysages de la planète, nous interférons maintenant avec son métabolisme même à l'échelle mondiale. Tout indique que les limites de nos cerveaux, tant individuelles que collectives, nous rendent incapables de relever ce défi. Au vu de cela, l'avenir semble désespérément sombre."

Les scientifiques seront-ils capables de créer génétiquement un système circulatoire capable de survivre dans un environnement pauvre en oxygène une fois que le phytoplancton sera mort ?

Auteur: Internet

Info: Zerohedge, 10/16/2018

[ futur ]

 

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monologue

Alors, entrons dans le dialogue avec une question que je me posais depuis très longtemps : comment Dieu parle-t-il, et à qui ? Lorsque je l’ai posée, voici la réponse que j’ai reçue :
Je parle à chacun. Tout le temps. La question n’est pas : à qui je parle, mais : qui écoute ?
Intrigué, j’ai demandé à Dieu d’élaborer à ce sujet. Voici ce que Dieu a dit :
Tout d’abord, remplaçons le mot parler par communiquer. C’est un bien meilleur terme, plus riche, plus précis. Lorsque nous essayons de nous parler (Moi à toi, toi à Moi) nous sommes immédiatement contraints par l’incroyable limite des mots. Voilà pourquoi je ne communique pas seulement en paroles. En réalité, je le fais rarement. Je communique le plus souvent par le sentiment. Le sentiment est le langage de l’âme.
Si tu veux savoir ce qui est vrai pour toi en ce qui concerne une chose précise, observe comment tu te sens par rapport à celle-ci. Les sentiments sont parfois difficiles à découvrir (et souvent même plus difficiles à reconnaître). Mais ta vérité suprême se trouve tapie dans tes sentiments les plus profonds.
Il s’agit d’arriver à ces sentiments. Je te montrerai comment. A nouveau. Si tu le souhaites.
J’ai alors dit à Dieu que je le souhaitais vraiment mais, qu’ à présent, je souhaitais encore davantage recevoir une réponse entière et complète à mes questions. Voici ce que Dieu m’a dit :
Je communique aussi par la pensée. La pensée et les sentiments ne sont pas la même chose, même s’ils se produisent parfois en même temps. En communiquant par la pensée, j’utilise souvent des images. C’est pourquoi les pensées sont plus efficaces que les seules paroles, en tant qu’outils de communication.
En plus des sentiments et des pensées, j’utilise également le véhicule de l’expérience pour communiquer intensément.
Finalement, lorsque les sentiments, les pensées et l’expérience échouent, j’utilise des paroles. En vérité, les paroles sont l’outil de communication le moins efficace. C’est l’outil le plus souvent ouvert à l’interprétation, le plus souvent mal compris.
Pourquoi donc ? A cause de la nature des paroles. Les paroles ne sont que des émissions de sons : des bruits qui représentent les sentiments, les pensées et l’expérience. Ce sont des symboles. Des signes. Des insignes. Elles ne sont pas la vérité. Elles ne sont pas ce qu’elles représentent.

Auteur: Neale Donald Walsch

Info: Conversations avec Dieu

[ mobile ] [ humain ] [ être infini ] [ prière ] [ spiritualité ]

 

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onirisme

On découvrit dans les années 70, une tribu primitive des forêts de Malaisie, les Senoïs. Ils organisaient leur vie autour de leurs rêves. Tous les matins au petit déjeuner, autour du feu chacun ne parlait que de ses rêves de la nuit. Si un Senoï pensait avoir nui à quelqu'un, il devait offrir un cadeau à la personne lésée. S'il avait rêvé avoir été frappé par un membre de l'assistance, l'agresseur devait s'excuser et lui donner un présent pour se faire pardonner. Chez eux le monde onirique était plus riche d'enseignement que la vie réelle. Si un enfant disait avoir rencontré un tigre et s'être enfui, on l'obligeait à rêver à nouveau du félin la nuit suivante, à se battre avec lui et à le tuer. Les anciens lui expliquaient comment s'y prendre. Si l'enfant ne réussissait pas à venir à bout du tigre, toute la tribu le réprimandait. Dans le système de valeurs Senoï, si on rêvait de relations sexuelles, il fallait aller jusqu'à l'orgasme et remercier ensuite dans la réalité le conjoint désiré par un cadeau. Face aux adversaire hostiles des cauchemars, il fallait vaincre puis réclamer un cadeau à l'ennemi afin de s'en faire un ami :Ler rêve le plus convoité était celui de l'envol. Toute la communauté félicitait l'auteur d'une telle performance. Pour un enfant annoncer un plein essor était un baptême. On le couvrait de présents puis on lui expliquait comment voler en rêve jusqu'à des pays inconnus et en ramener des offrandes exotiques. Les Sénoïs séduisirent les ethnologues occidentaux. Leur société ignorait les violences et les maladies mentales. C'était une société dans stress et sans ambition de conquête guerrière. Les Senoï disparurent quand la partie de la forêt ou ils vivaient fut livrée au défrichement. Nous pouvons tous commencer à appliquer leur savoir. Tout d'abord, consigner chaque matin le rêve de la nuit, lui donner un titre, en préciser la date. Puis en parler avec son entourage au petit déjeuner par exemple. Aller plus loin encore en appliquant les règles de base de l'onironautique. Décider ainsi avant de s'endormir le choix de son rêve : faire pousser les montagnes, modifier la couleur du ciel, voyager dans tel ou tel endroit... Dans les rêves, chacun est omnipotent. Le premier test d'orinautique consiste à s'envoler. Etendre les bras, planer, piquer en vrille, remonter : tout est possible. Cela demande un apprentissage progressif. Les heures de "vol" apportent de l'assurance et de l'expression. Les enfants n'ont besoin que de cinq semaines pour pouvoir diriger leurs rêves. Chez les adultes plusieurs mois sont parfois nécessaires.

Auteur: Werber Bernard

Info: Encyclopédie du savoir relatif et absolu

[ songe ] [ contrôle ] [ anthropologie ] [ peuples premiers ]

 
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désir

En se souriant, ils se réjouissaient mutuellement de leur présence, une pure présence, à laquelle on ne pouvait réfléchir, qu’on ne pouvait même connaître. Mais les yeux de Birkin avaient une grimace légèrement ironique.

Elle était étrangement attirée vers lui, comme par un charme. S’agenouillant sur le tapis devant lui, elle noua ses mains derrière ses reins et appuya la tête contre ses cuisses. Richesse ! Richesse ! Elle se sentait submergée par tout un ciel plein de richesses.

- Nous nous aimons, dit-elle, ravie.

- Mieux que cela, répondit-il, en la regardant, le visage rayonnant de plaisir.

Inconsciemment, du bout de ses doigts sensibles, elle suivait la ligne de ses cuisses, y poursuivant un mystérieux courant de vie. Elle avait découvert quelque chose de plus merveilleux que la vie elle-même. C’était l’étrange mystère du mouvement vital, là, sur le derrière de ses cuisses, le long de ses flancs. C’était une étrange réalité de Birkin, l’étoffe même de son être, là sur la chute bien droite de ses cuisses. C’est là qu’elle découvrit qu’il était l’un des fils de Dieu tels qu’ils vivaient au commencement du monde, pas un homme, mais quelque chose d’autre, quelque chose de plus.

C’était un soulagement, enfin. Elle avait eu des amoureux. Elle avait connu la passion ; mais ceci n’était ni l’amour ni la passion. C’était le retour des filles des hommes vers les fils de Dieu, les fils de Dieu étranges et inhumains qui furent au commencement du monde.

Maintenant, son visage était un éblouissement de libre lumière dorée, tandis qu’elle levait les yeux vers lui, et appuyait ses mains en plein sur ses cuisses, par-derrière, comme il se tenait debout devant elle. Il la regardait et ses sourcils épais brillaient comme un diadème au-dessus de ses yeux. Elle était belle comme une fleur merveilleuse nouvellement ouverte à ses genoux, fleur paradisiaque, et non plus une femme, mais une fleur de clarté. Pourtant, il y avait encore en lui un certain embarras. Il n’aimait pas ce rayonnement, cet agenouillement, du moins pas entièrement.

Pour elle, tout était terminé. Elle avait trouvé un fils de Dieu du Commencement du Monde, et lui, il avait trouvé une des plus lumineuses filles des hommes.

Elle suivait avec les mains la ligne de ses reins et de ses cuisses et un feu vivant se transmettait ténébreusement de lui à elle. C’était un flux obscur de passion électrique que, mis en liberté en lui, elle attirait en elle. Elle avait créé un circuit riche et nouveau, un nouveau courant d’énergie passionnelle qui allait de l’un à l’autre depuis les pôles les plus obscurs du corps, en formant un circuit parfait. C’était un sombre feu d’électricité qui jaillissait de lui à elle et les inondait tous deux de satisfaction et de paix somptueuse.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, pages 451 à 453

[ homme-femme ] [ imaginaire ] [ sensations ] [ volupté ]

 

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