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humilité

Nous peuplons une planète perdue dans le cosmos à l'ombre d'une balise incandescente qui ressemble à des milliards d'autres. Nous ne sommes rien ou, en tout cas, si minuscules que toute crainte, toute certitude, toute tragédie se dilue aussitôt que nous prenons conscience de notre insignifiance. Cette vaste fièvre, cette énergie immense que nous consacrons à remuer nos vies, tout ce superflu qui nous paraît vital, ces petites gloires et ces petites défaites, toutes ces préoccupations qui nous confinent dans le tambour du quotidien, tout ça disparaît lorsqu'on regarde les étoiles.

Auteur: Lodewijk Allaert

Info: Rivages de l'Est : En kayak du Danube au Bosphore, p.200

[ nuit ] [ ciel ]

 

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aube

Le soleil se lève. Je n’ai pas dormi. J’entends les oiseaux de l’aurore, les mêmes que j’entends lors de mes longues insomnies. Ils annoncent le jour et je suis encore du côté de la nuit. Je m’épuise à franchir le fossé. Et ils chantent, et ils chantent, ils s’interpellent, ils se questionnent, ils se répondent. Ils se comprennent. Un nouvel ordre est révélé. Et je reste invariablement exclu de cette renaissance, captif d’un autre espace-temps, d’un univers parallèle où le chaos n’en finit pas. Mais peut-être pour la première fois ce matin ai-je atteint l’autre rive.

Auteur: Marret Carine

Info: Ils dorment

[ nuit blanche ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gel

Quand Gerda eut huit ans, elle fut chargée de réchauffer le moteur du camion à la place de sa mère. Elle se réveillait à trois heures du matin, jetait son manteau sur ses épaules sans même se débarbouiller et sortait dans le froid glacial de l'hiver, à l'heure la plus noire. Le sommeil interrompu était encore plus douloureux que la morsure du froid sur son visage somnolent. La nuit, le camion de son père était garé devant la porte de la maison, et le matin, pour arriver à mettre en marche le moteur, il fallait d'abord dégager de la glace la manivelle qui était à l'avant.

Auteur: Melandri Francesca

Info: Eva dort

[ nuit ] [ aube ]

 

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décor nocturne

Luv n'oubliera jamais son arrivée sur cette côte du Groenland. Son premier atterrissage sur les pistes verglacées de Kangerlussuaq, après une lente entrée dans la nuit polaire, puis un survol de l'inlandsis, gigantesque plateau glaciaire posé sur l'océan Arctique, d'où émanait une pâle luminescence. A travers le hublot, elle a pu contempler l'immense mosaïque aux contours bleutés flottant dans le vaste silence. Un paysage morcelé, craquelé, un vitrail géant, traversé de fissures et de failles, où se mêlent eau, neige et glace. Là où toute vie est d'une précarité absolue, un véritable défi et où chacune a pourtant sa place. Ensuite sont apparues, comme des bougies dans la nuit, les premières lumières de Kangerlussuaq le long de la piste et celles de l'aéroport.

Auteur: Delzongle Sonja

Info: Boréal

[ vol de nuit ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

poème

Dit par le Soleil à la Lune :

Lorsque tu n'es que couronne blanche et solitaire,

Et moi Roi mort dans mon armure dorée quelque part en une sombre forêt,

Ne retiens que ceci de notre amour sans espoir

Que jamais jusqu'à la fin des Temps

Feu du cœur et feu de l'esprit ne seront un.



Said the Sun to the Moon :

When you are but a lonely white crone,

And I, a dead King in my golden armour somewhere in a dark wood,

Remember only this of our hopeless love

That never till Time is done

Will the fire of the heart and the fire of the mind be one

Auteur: Sitwell Edith

Info: Trad Mg

[ poésie ] [ astres ] [ jour ] [ nuit ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-homme

Quelles affinités particulières lui paraissaient exister entre la lune et la femme ?

Son antiquité qui précède les générations telluriennes successives et qui leur survit : sa prédominance nocturne : sa dépendance satellitique : sa réflexion lumineuse : sa constance dans toutes ses phases, se levant et se couchant aux moments désignés, croissant et décroissant : l’invariabilité contrainte de son aspect : sa réponse indéterminée à l’interrogation inaffirmative : son pouvoir sur les eaux effluentes et refluentes : sa capacité à énamourer, à mortifier, à investir de beauté, à rendre fou, à inciter et à favoriser la délinquance : l’inscrutabilité tranquille de son visage : la terribilité de sa propinquité isolée dominante implacable resplendissante : ses présages de tempête et de calme : la stimulation de sa lumière, de son mouvement et de sa présence : l’admonition de ses cratères, de ses mers arides, de son silence : sa splendeur, quand elle est visible : son attraction, quand elle est invisible.

Auteur: Joyce James

Info: Ulysse

[ analogie ] [ astre de la nuit ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

unicité

Dans la pâle lueur des étoiles et du brasillement de l'eau, les paquets de mer semblaient briller d'eux-mêmes, comme des des créatures vivantes qui montaient et descendaient, disparaissaient et renaissaient dans un chaos désemparé. J'avais l'impression d'être dans un autre monde, et je pensais comprendre comment il avait dû être facile pour les Celtes d'autrefois de supprimer la frontière entre la réalité et la fiction. Pour eux, les animaux et les êtres humains, la nature et la civilisation étaient deux facettes d'une même chose. Même leurs outils avaient une âme. Les artisans habiles étaient considérés comme des dieux. Pour nous, qui ne pouvons vivre sans tracer de limites entre la vérité et le mensonge, entre la certitude et la croyance, il est difficile de comprendre un peuple qui peut vivre seulement de vérité et de certitude. Dans les dizaines de milliers de vers conservés dans les anciens manuscrits irlandais, il n'est nullement fait référence à quelqu'un qui profère un mensonge. Le mot n'existe pas; de même les Celtes n'avaient pas de mot qui couvre la notion de conte.

Auteur: Larsson Björn

Info: Le Cercle celtique

[ rationalisme ] [ océan ] [ nuit ] [ panpsychisme ] [ dualisme ]

 

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irréversible

Je réécoute la radio.

Je la réécoute avec le sérieux et l'attention d'avant la coupure des quatre mois, prenant intérieurement des notes, prenant la température.

Je me souviens que pendant ces quatre mois, elle (la radio) s'était éloignée dans le temps, rendant un son de crincrin type années 1950, pas crédible, annulée par le présent, son irruption puissante comme jamais, sa fraîcheur, tout ce qu'il mettait cul par-dessus tête dans la minute. Un scandale.

On ne peut brouiller ce scandale que par un autre scandale (tel animateur bien connu traversant l'un des lieux du scandale, la place, dans le but de s'en faire expulser et d'en produire en retour la condamnation : voyez, comme ils sont intolérants).

Pendant quatre mois je n'ai plus été dans le temps comme dans ce passé bon, vieux de cinquante ans et sans limite, ni vers l'amont, ni vers l'aval.

Commencement.

Ça commence.

En septembre, j'ai cru que l'été avait repassé tout ça, après m'être dit, fin juin, jamais l'été qui vient ne fera que ce qui s'est passé ne se soit pas passé.

C'est resté...

Auteur: Quintane Nathalie

Info: in "Un oeil en moins", éd. P.O.L., p.141-142

[ rupture ] [ nuits debout ] [ médias ] [ engagement ] [ révolte ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

effleurements

Silhouettes hautes et fines semblant chevaucher des girafes, visibles malgré l'obscurité, ils étaient aspirés par des espaces successifs, de plus en plus lointains, et s'infiltraient dans les interstices gris de tout ce noir. L'écho de leur galop les précédait et leur revenait en les prévenant des obstacles. En cela, ils ressemblaient aux chauve-souris. Mais ils ne se contentaient pas de leur ressembler, ils les frôlaient, car c'était l'heure où les chauve-souris, qui pullulaient sur ces coteaux, sortaient de leurs grottes. Il est très rare de sentir le frôlement d'une chauve-souris, vu que ces petites bêtes sont dotées d'un mécanisme antichoc infaillible. Mais le frôlement n'est pas un choc, et dans de telles occasions, c'est la vitesse qui est en cause. Ce fut ce qui arriva à Rugendas. Une chauve-souris qui venait en sens inverse lui caressa le front. A peine un centième de seconde ; on aurait pu la confondre avec le souffle d'une brise ou avec l'excitation ponctuelle d'une cellule. Mais la légèreté était suprême ; rien ne pouvait lui être comparé, en raison de la mécanique qui la produisait, et surtout de la matière sur laquelle elle s'exerçait : un front dont toutes les ramifications nerveuses étaient déconnectées. Que rêver de plus doux, de plus subtil ?

Auteur: César Aira

Info: Un épisode dans la vie du peintre voyageur, p 80

[ nuit ] [ imperceptible ] [ littérature ]

 

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animal domestique

Au-dessus de la terre, habitée par la pensée des hommes : un ciel clair, semé d'étoiles. La terre est très lumineuse. A l'endroit où la famille a laissé la maison, il n'y a rien. Des Âmes, peut-être ? et des souvenirs... Mais si, pourtant, le Vide s'écarte, le ciel apparaît admirable, d'une pureté divine. Puis la maison haute ! haute ! comme une cathédrale. Puis le jardin, avec une pelouse, comme un champ, et les allées, comme des routes de campagne.
Qui y a-t-il ? Il n'y a rien. Mais si, par terre, un peu au-dessus du sol, deux étoiles sont suspendues : Les yeux du chat qui regardent la maison. Le chat est là et pour lui, tout revit. Le chat se promène : c'est calme. Il va doucement, près d'un soupirail : il entre, les étoiles illuminent la cave, qui est toute blanche comme le couloir d'une abbaye. Le chat ronronne en marchant. Il est tranquille, rien n'est changé chez lui. Il ressaute sur la route de campagne et va se promener dans le champ. Le chat passe en revue : toute la Nuit. Aux fenêtres des maisons, des vitraux scintillent. Le chat se couche sur une marche de la maison. Devant lui le Vide revient. Ses yeux deviennent très grands, il voit dans le Néant !

Auteur: Havet Mireille

Info: La Maison dans l'oeil du chat

[ poésie ] [ nuit ]

 

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