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humour

A la campagne, on tue plus sainement. Lorsqu'un pépé est retrouvé étouffé avec un coussin, nous savons immédiatement quel est l'héritier pressé qui a fait le coup. En général comme il n'y pas de preuves et que le vieux, à quatre-vingt-dix ans, souffrait d'asthme, on classe. Affaires d'inceste? Nous en avons. Des chutes d'échelles, assistées, du haut d'un fenil? Ça ne manque pas. Des histoires de moeurs? Oui, mais on n'a jamais encore vu de chèvre porter plainte.

Auteur: Bialot Joseph

Info: Nursery rhyme

[ zoophilie ] [ cambrousse ]

 

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psychologie analytique

Pour Freud, l’inconscient est essentiellement un réceptacle d’éléments refoulés. Il voit cela du seul angle de la nursery. Pour moi, l’inconscient est aussi un immense entrepôt historique. J’admets avoir aussi une nursery, mais elle est petite en comparaison des vastes espaces de l’histoire qui, depuis l’enfance, ont toujours été plus intéressants pour moi que la nursery. […] Ma manière de voir convient généralement aux gens qui ont acquis une certaine maturité, qui ont une tournure d’esprit philosophique, ont assez bien réussi dans la vie et ne sont pas trop névrosés.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: "Sur les fondements de la psychologie analytique", trad. Cyrille Bonamy et Viviane Thibaudier, éd. Albin Michel, Paris, 2011, page 181

[ prérequis ] [ particularités ] [ vantard ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

police de la pensée

La modernité produit des victimes, des touristes, des jeunes, des minorités, des valeurs universelles, des psys de catastrophe, des artistes antiracistes, des lycéens citoyens et de nouveaux droits particuliers chaque jour ; mais elle produit aussi et d’abord les flics culturels d’avant-garde chargés d’empêcher l’évaluation de tout ce fatras. Ce sont les nourrices sourcilleuses du nouvel univers. Tandis que celui-ci se transforme en nursery délirante, ces flics veillent à ce qu’aucun regard ne soit porté sur cette transformation ; et, s’il s’en produit un par malheur, à ce que celui-ci soit instantanément et lourdement pénalisé. S’efforçant de faire taire, avec des intimidations et des arguments d’avant-hier, les rares individus encore capables de voir le monde présent, c’est à dire en somme les ultimes vivants, ils patrouillent sans relâche autour de la nouvelle planète ridicule et puérile d’où montent beaucoup de cris et beaucoup de vacarme, mais aucun rire. Car les enfants ne rient pas (sinon d’un rire saccadé et halluciné) pour la raison que ces petits angoissés ont toujours besoin de savoir où est le vrai et où les faux et que le rire suppose, au moins, un fond d’incertitude, de flou, d’irrésolu qui leur sont insupportables.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1473

[ esprit de sérieux ] [ infantilisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

matriarchie

Elles sont déjà là, en réalité, toutes les déesses-mères, elles sont de retour même si elles ne s’appellent pas Isis ou Astarté. Elles occupent toute la place qui leur est due dans le "ciel" du nouveau matriarcat profondément anti-biblique, anti-judaïque et anti-chrétien, les nouvelles matrones tutélaires implacables, les Grandes Nounous garantes de la réasexuation de la société et de la réinfantilisation des humains, voire de leur bestialisation douce dans une vaste nursery high-tech parfaitement télésurveillée de partout, avec des pornos à toute heure, pour assurer la disparition du désir, et la lecture collective et quotidienne au réfectoire, pour les mêmes raisons, d’un chapitre de La vie sexuelle de Catherine M. par la Mère supérieure, en alternance avec un passage du Bébé de Darrieussecq. Toutes ces choses vont très bien ensemble. Le Panoptikon de l’avenir est indifféremment une pouponnière, une crèche, une couveuse, un bordel, mais les véritables aventures s’y résument, au nom du principe de précaution, à prévenir diarrhées, rubéoles, varicelles, scarlatines et oreillons des petits pensionnaires. L’univers qui s’installe est un jardin d’enfants où patrouillent de sévères puéricultrices veillant à ce que leurs jeunes protégés ne soient pas dès leur âge le plus tendre conditionnés à des rôles sexués […]. L’art du passé au premier chef doit être nurseryfié, car cet art du passé représente ce qu’a pu être l’affirmation virile et adulte la plus haute de la période historique. C’est la raison pour laquelle un musée qui n’aurait pas son service poussettes et le nombre de chauffe-biberons réglementaires devrait fermer ses portes instantanément. Je me souviens, l’année dernière, avoir visité l’exposition "Picasso érotique" littéralement suivi, de salle en salle, par une jeune femme qui poussait un landau démoniaque dont les roues grinçaient. Allant ainsi d’œuvre en œuvre avec son landau vide (le bébé était promené par son père, une espèce de forçat à la traîne, livide et ahuri), par sa seule présence décidée elle effaçait la beauté sexuelle des œuvres de Picasso. Et il était impossible de penser qu’elle ne savait pas très bien ce qu’elle faisait ; ni que c’était pour cela seulement qu’elle était venue.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 134-135

[ désérotisation ] [ critique de l'idéalisme féministe ] [ hommes-femmes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

programme

Ça pourrait être cela, en fin de compte, le propre de la critique : repérer ce qui tend à rendre le roman impossible. Il y a donc la poétification de la réalité. Et aussi, en vrac : l’interdiction de se moquer ou de caricaturer (tout le monde est respectable) ; la victimocratie ; le primat des larmes et de l’émotion, mélange radioactif de résidus de gauchisme et de puritanisme ; le terrorisme du cœur ; le chantage au moi comme authenticité, comme preuve (et finalement comme œuvre : "Il me suffit d’exhiber mes blessures et d’appeler ça de l’art. reconnaissez mes blessures comme de l’art et taisez-vous !") ; le rôle épurateur des émissions dites littéraires du type "Apostrophes", leur longue mission de nettoyage éthique et de formation de nouvelles générations d’ "auteurs" consensuels ; la confusion organisée des sexes (alors qu’un bon romancier est toujours un très ferme différenciateur des sexes) ; la propagande homophile acceptée lâchement comme style de vie général ("On est tous un peu homos") ; le devenir nursery-monde du monde, l’infantilisation généralisée (devant "l’intérêt de l’enfant", qui oserait ne pas s’agenouiller ?) ; la vitesse médiatique, la sinistre vitesse liquidatrice, en opposition avec la lenteur nécessaire aux arts (à leur profond instinct de conservation) ; le modèle du racisme à toutes les sauces (invention du "sexisme" sur le moule du racisme, fabrication plus récente du "spécisme", crime consistant à voir une distinction entre les espèces) ; le refus des gens eux-mêmes, des simples gens, de n’être que des gens, leur prétention à passer pour le gratin, pour le dessus du panier, pour l’élite, leur désir d’être pris pour des people, comme on dit dans les magazines people justement, donc à perdre toute consistance romanesque […] ; la culture englobant les différentes disciplines dites artistiques et les réorientant vers une finalité résolument touristique, à l’intérieur du nouvel ordre social lui-même touristique (on vient, on paie, on regarde, on photographie, on camescopise, on approuve, on s’évacue) ; le tourisme lui-même, bien sûr, forme ultime et destructrice de la transparence planétaire, avec son choix de sites, ses cadrages, ses ravages et son accompagnement de pâtisseries romanesques luberonnaises ou vénitiennes qui ne renseignent que sur l’endroit où les auteurs ont passé leurs derniers congés payés. Et il faudrait encore ajouter la prévention généralisée, la Sécurité sociale (pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la survie triomphant de la vie), la politique des sondages en lutte contre toute attitude anti-communautaire, contre toute échappée hors des "valeurs" de la classe moyenne, contre toute imprévisibilité (donc contre l’essence du romanesque). Et ainsi de suite.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels I - Rejet de greffe", pages 5-6

[ démolition ] [ dissection du discours ]

 

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