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séduction marchande

De plus, le produit se donne à voir, à manipuler : il s'érotise - non seulement par l'utilisation explicite de thèmes sexuels mais par le fait que l'achat, l'appropriation pure et simple y est transformée en un manège, en un scénario, en une danse complexe, ajoutant à la démarche pratique tous les éléments du jeu amoureux : avance, concurrence, obscénité, flirt et prostitution (même l'ironie) . Au mécanisme de l'achat (déjà investi d'une charge libidinale) est substituée toute une érotisation du choix et de la dépense. Notre ambiance moderne est ainsi sans trêve, dans les villes surtout, avec ses lumières et ses images, son chantage au prestige et au narcissisme, à l'affection et à la relation forcée, celle d'une espèce de fête à froid, de fête formelle, mais électrisante, de gratification sensuelle à vide, par où est illustré, illuminé, joué et déjoué le processus même de l'achat et de la consommation, comme la danse anticipe l'acte sexuel. Et par la publicité, comme par les fêtes de jadis, la société se donne à voir et à consommer sa propre image.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Le système des objets (1968, Gallimard, 288 p.)

[ manipulation ]

 

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compulsion

Mais au-delà de l’objet, c’est bien le comportement de la personne tombée dans l’addiction qui interroge : nous observons la même conduite chez des sujets dont le produit ou l’activité qui constituent le centre d’intérêt est différent. Le modèle des addictions proposé par le psychiatre Aviel Goodman en 1990 modifie la perception de cette pathologie centrée sur l’objet en la définissant comme un processus comportemental servant à la fois à produire du plaisir et à soulager un malaise intérieur. Parmi la dizaine de critères de diagnostic proposée par Goodman, nous trouvons la difficulté à résister au comportement en question, le plaisir ressenti en l’effectuant mais aussi la difficulté à se contrôler, donnant lieu à une intensification de la fréquence et de la durée du comportement, et ceci même s’il met en danger la vie sociale ou professionnelle ou entraîne d’autres difficultés. Dans l’addiction, le sujet ne peut pas contrôler sa consommation ou la réduire. Dans cette conception de l’addiction, aucune différence n’est établie entre addiction avec substance ou sans substance, appelée plus simplement addiction comportementale. Ce détail fondamental nous conduit à la réflexion suivante : les objets de l’addiction sont-ils la source du problème si le comportement reste similaire, quel que soit l’objet ?

Auteur: Massemin Charlotte

Info: http://www.implications-philosophiques.org/actualite/une/laddiction-a-la-musique-serieusement/

[ singularité ] [ troubles comportementaux ] [ dépendance ]

 
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trottinette électrique

Ici se retrouve au plus haut point le manque de considération pour le travail de l'être humain, qui, en fait, devient le manque de considération envers l'homme présent derrière cette chose technique. La trottinette est le produit d'une ingéniosité du concepteur, d'un savoir-faire des opérateurs, d'une souffrance aussi, celle de l'ouvrier qui produit l'objet final et éprouve sans doute aussi une certaine fierté, même si les intermédiaires mécaniques, à la différence de l'époque artisanale, sont aujourd'hui nombreux.

A l'encontre d'une certaine critique de la technique, je crois qu'avec ces nouveaux usages, il n'y a pas déification de la technique, mais au contraire négation de sa valeur. Les prophéties à la mode sur l'avenir radieux de la société numérique, du genre de celles de Laurent Alexandre, de Jean-Claude Heudin ou à plus bas niveau de Pascal Bruckner ou Luc Ferry, nous éloignent de l'attrait de l'objet parce qu'elles nous transforment nous-mêmes en objet, il n'y a plus de relation duelle avec une extériorité. L'homme qui se veut automate se condamne à être seul dans ce monde. Cette incapacité à saisir la valeur morale de l' "artefact" - ce qui vient de l'art humain - marque le sceau de la déchéance que fait subir le capitalisme déchaîné de ces dernières décennies à la qualité morale de la technique [...].

Auteur: Gras Alain

Info: Dans "La décroissance" n°163, octobre 2019, page 10

[ consommation jetable ] [ respect du travail ] [ coûts cachés ] [ déresponsabilisation ]

 

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virtualisation

Par ailleurs, il me semble que notre époque est tout sauf matérialiste. Le moteur de la société de consommation n’est pas la possession d’objets, mais la lutte pour la reconnaissance à travers ce qui est consommé. Le vrai matérialiste serait attaché aux objets, alors que le consommateur s’en détache très vite au profit de nouveaux objets qui le valorisent davantage. Quant au plan philosophique, ce qui se donne pour du matérialisme me semble plutôt ressortir à un dualisme radical, qui n’est pas sans rappeler celui des anciens gnostiques qui rêvaient d’affranchir l’esprit de sa prison charnelle. La différence est qu’aujourd’hui l’esprit entend, non pas s’affranchir de la matière mais, par l’intermédiaire de la science et de la technologie, s’imposer à elle. S’il est des transhumanistes pour rêver de quitter leur corps caduc pour se transférer sur ordinateur, c’est bien qu’ils conçoivent leur identité comme indépendante de son support. Le genre de spiritualité dont notre temps a besoin n’est pas une spiritualité qui nous ferait rompre avec la matière, mais qui au contraire nous ferait renouer avec elle. Saint Thomas d’Aquin, le docteur angélique, accordait bien plus d’importance et d’attention à la matière que nous ne le faisons. Ce qui entrave la spiritualité aujourd’hui, ce n’est pas la matière, mais le bain d’abstraction dans lequel l’empire technologico-économique planétaire nous fait vivre.

Auteur: Rey Olivier

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/02/08/olivier-rey-pasolini-consumerisme/

[ idéalisme ] [ évolution ]

 

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progrès technologique

Le grand bluff de la dématérialisation numérique
La transition numérique, externalisée loin des yeux de l’utilisateur, échappe facilement au raisonnement. La consommation énergétique du numérique dans le monde augmente d’environ 9% par an.
En dépit de la plus grande efficacité des technologies déployées, la croissance rapide du secteur conduit à un bilan "alarmant". Les gains énergétiques obtenus grâce à la recherche ne réduisent pas l’impact global du numérique en hausse constante en raison d’un effet rebond. "Le risque de voir se réaliser un scénario dans lequel des investissements de plus en plus massifs dans le Numérique aboutiraient à une augmentation nette de l’empreinte environnementale des secteurs numérisés est réel".
A ceci s'ajoutent l'augmentation de la pression sur un système de production électrique déjà soumis à l’impératif d’être décarbonisé, ainsi que la construction de masse des objets électroniques.
Comment éviter cette "explosion" ? Les propositions d’action du rapport incluent une meilleure quantification des impacts environnementaux des investissements dans le développement du numérique, une priorisation des projets ayant pour finalité le développement économique local, social (santé, éducation) ou culturel, une meilleure intégration des contraintes de sobriété énergétique et une localisation de l’écosystème numérique. Etc.
Les auteurs du rapport concèdent néanmoins eux-mêmes que leurs préconisations ne suffisent pas, puisqu’elles permettraient au mieux à "ramener l’augmentation de consommation d’énergie à 1,5 %", une trajectoire non compatible avec les objectifs de l’Accord de Paris".

Auteur: Internet

Info: 30 décembre 2018, résumé du rapport : Pour une sobriété numérique dirigé par Hugues Ferreboeuf et commandé par le think tank The Shift Project

[ écologie ]

 
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crédit

Une génération a vu s’évanouir le concept de patrimoine et de capital fixe. Jusqu’à la génération passée, les objets acquis l’étaient en toute propriété, matérialisant un travail accompli. Le temps n’est pas loin encore où l’achat de la salle à manger, de la voiture, était le terme d’un long effort d’économie. On travaille en rêvant d’acquérir : la vie est vécue sous le mode puritain de l’effort et de la récompense, mais quand les objets sont là, c’est qu’ils sont gagnés, ils sont quittance du passé et sécurité pour l’avenir. Un capital. Aujourd’hui, les objets sont là avant d’être gagnés, ils anticipent sur la somme d’efforts et de travail qu’ils représentent, leur consommation précède pour ainsi dire leur production. […] Le statut d’une civilisation entière change ainsi avec le mode de présence et de jouissance des objets quotidiens. Dans l’économie domestique patriarcale fondée sur l’héritage et la stabilité de la rente, jamais la consommation ne précède la production. En bonne logique cartésienne et morale, le travail y précède toujours le fruit du travail comme la cause précède l’effet. Ce mode d’accumulation ascétique fait de prévision, de sacrifice, de résorption des besoins dans une tension de la personne, toute cette civilisation de l’épargne a eu sa période héroïque, pour s’achever sur la silhouette anachronique du rentier, et du rentier ruiné qui fait au XXe siècle l’expérience historique de la vanité de la morale et du calcul économique traditionnels. A force de vivre à la mesure de leurs moyens, des générations entières ont fini par vivre bien en dessous de leurs moyens.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: " Le système des objets ", éditions Gallimard, 1968, pages 221-223

[ créancier ] [ conséquences ] [ évolution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nature

(...) il existe, à l'égard de l'animal, ce que l'on peut nommer une "éthique en cercles concentriques", axée sur l'homme, et organisée en couronnes successives correspondant à des obligations morales de degrés décroissants. (...) En s'éloignant du centre, les cercles d'attention se transforment en cercles de désintérêt, puis de répulsion. Le sentiment d'obligation morale s'amenuise peu à peu : il se traduit notamment dans la distinction arbitraire établie entre animaux dits "supérieurs" et animaux "inférieurs", entre animaux dits "méchants" ou "gentils", "beaux" ou "laids", ou "sales", "nuisibles" ou "utiles". (...) Les animaux passent ainsi du statut d'être vivant sensible, proche, digne de compassion, d'assistance, de respect, à celui d'objet, voire à celui d'ennemi.
Cette éthique en quelque sorte sélective et manquant de rationalité conduit à des attitudes paradoxales et presque incohérentes. Tel homme qui combattra la consommation de la viande de cheval ("Moi j'aime les chevaux, j'en mange pas !"), pourra aller se délecter d'une tranche de gigot d'agneau après avoir distribué ses tracts militants. Tel autre, qui ne supporte pas que l'on bouscule son chien qu'il aime, ira à coups de fusil tuer des oiseaux en plein vol, ou farcir un lièvre de plomb. Tel autre est révolté par l'expérimentation conduite sur un chat, ou un singe, mais reste indifférent au sort de dizaines de millions de souris et de rats.
C'est précisément à cette éthique sélective et irrationnelle que s'opposent les "droits" de l'animal, dont le respect conduit l'homme à manifester à l'égard des autres animaux empathie, compréhension, ou au moins tolérance, et à bannir toute contrainte, toute violence et toute cruauté.

Auteur: Coulon Jean-Marie

Info: Les droits de l'animal

[ anthropocentrisme ] [ végétarien ]

 

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déni du père réel

Deux phénomènes en témoignent.

D’une part, la mise à l’écart, pour ne pas dire à l’index du père réel en tant qu’il fait de la mère l’objet de son désir. La place actuelle de l’homme dans le désir, telle qu’elle est articulée par les médias, pourrait être décrite comme "appendice du pénis" comme en témoignent les dernières enquêtes sur la sexualité des femmes célibataires made in USA qui, lorsqu’elles ne trouvent pas d’homme pour un acte sexuel, "s’en remettent à leur plus fidèle ami (les vibromasseurs se vendent ici comme des petits pains)". La sexualité est passée dans le registre de la consommation de masse et l’acte sexuel est lui-même traité, dans une bonne majorité des cas, comme un objet de plus-de-jouir nécessaire et consommable. L’homme est renvoyé à une position infantile d’objet du désir des femmes, ou à une position de père des enfants, mais il est de plus en plus rarement considéré comme porteur du phallus, comme détenteur de l’objet du désir. La dimension de l’avoir qui fait le côté masculin de la sexuation semble ne pas avoir de place, dans le discours social construit sur l’égalité des sexes et le féminisme post-moderne.

La deuxième forme de déni de la fonction paternelle [...] apparaît là, dans les us et coutumes modernes, autrement dit dans la mise en place d’une cellule familiale matricentrée dans laquelle la mère reste détentrice du phallus.

Ces deux aspects des transformations sociales (mise à "l’index" du père et familles matricentrées) si elles sont pour l’enfant prépubère perturbantes du fait que le Nom-du-Père est accroché au père de la mère plus qu’à son homme, n’empêchent pas une construction normalisée de la père-version infantile qui pose le phallus comme opérateur du désir. Il en va tout autrement pour le pubère car son passage par la découverte du féminin réactive la jouissance archaïque du lien à la mère, et le discours social ne vient pas borner ce retour.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 50-51

[ réel-symbolique-imaginaire ] [ rabaissement ] [ conséquences ] [ psychanalyse ]

 

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Buts de FLP

FLP est un site exigeant - chose rare de nos jours sur le web. Il l'est parce pour y participer il faut aimer lire, avoir du temps, et surtout ne pas avoir peur d'y apporter son ordre propre pour confronter cette subjectivité personnelle avec une forme de consensus extérieur ; toutes choses qui passent par le signe consensus, le langage.

FLP, dans l'idéal, devrait, en étendant et en ouvrant sa base de données, aider quasi n'importe qui - et selon son niveau, à une certaine forme de compréhension intellectuelle via la lecture. En lui permettant aussi de stocker et d'organiser à sa guise les extraits qui lui parlent.

Cette application est astreignante aussi parce qu'il faut respecter quelques aspects "protocolaires" lors de l'insertion d'un extrait et de son étiquetage. C'est à ce prix que le corpus Homme-Machine de FLP pourra grandir et s'affiner en même temps. Cette action est destinée à offrir un espace de calme qui conjugue : stimulation de la lecture, de la lecture analytique pour ceux qui veulent participer, et donc de la réflexion.

Nous voulons aussi accompagner l'énorme mutation en cours, particulièrement celle des changements des habitudes de lecture. Par dessus tout nous pensons que cet espace de tranquillité offre une occupation du temps qui, au vu de la situation globale et de ses défis économico-écologiques, va dans le sens de ce que nous appelons "consommation de biens non tangibles". Passer le temps sans polluer ou consommer des objets inutiles devrait être, à notre sens, une des solutions du monde de demain.

En résumé les objectifs de cette application sont :

- Accompagner la mutation numérique en cours quant aux changements des habitudes de lectures et réenchanter le lire.

- Inciter les gens à réfléchir via une nouvelle approche lexicographique communautaire "élitaire pour tous" appelée à développer un corpus aux possibilités quasi infinies mais avec une base linguistique retraçable.

- Apporter une pierre à l'édifice d'un monde à venir qui devra privilégier la consommation de biens non tangibles. (Occupation du temps, désambiguïsation des propos, discussion communautaire constructive). .

Auteur: Mg

Info: 17 oct. 2019

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ réflexion collective ]

 

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économie de marchés

Il faut abandonner l’idée reçue que nous avons d’une société d’abondance comme d’une société dans laquelle tous les besoins matériels (et culturels) sont aisément satisfaits, car cette idée fait abstraction de toute logique sociale. Et il faut rejoindre l’idée reprise par Marshall Sahlins dans son article sur la "première société d’abondance", selon laquelle ce sont nos sociétés industrielles et productivistes, au contraire de certaines sociétés primitives, qui sont dominées par la rareté, par l’obsession de rareté caractéristique de l’économie de marché.

Plus on produit, plus on souligne, au sein même de la profusion, l’éloignement irrémédiable du terme final que serait l’abondance - définie comme l’équilibre de la production humaine et des finalités humaines.

Puisque ce qui est satisfait dans une société de croissance, et de plus en plus satisfait au fur et à mesure que croît la productivité, ce sont les besoins mêmes de l’ordre de production, et non les "besoins" de l’homme, sur la méconnaissance desquels repose au contraire tout le système, il est clair que l’abondance recule indéfiniment : mieux – elle est irrémédiablement niée au profit du règne organisé de la rareté (la pénurie structurelle).

Pour Sahlins, c’étaient les chasseurs-collecteurs (tribus nomades primitives d’Australie, du Kalahari, etc.) qui connaissaient l’abondance véritable malgré leur "pauvreté". Les primitifs n’y possèdent rien en propre, ils ne sont pas obsédés par leurs objets, qu’ils jettent à mesure pour mieux se déplacer. Pas d’appareil de production ni de "travail" : ils chassent et cueillent "à loisir", pourrait-on dire, et partagent tout entre eux.

Leur prodigalité est totale : ils consomment tout d’emblée, pas de calcul économique, pas de stocks. Le chasseur-collecteur n’a rien de l’Homo œconomicus d’invention bourgeoise. Il ne connaît pas les fondements de l’Économie Politique. Il reste même toujours en deçà des énergies humaines, des ressources naturelles et des possibilités économiques effectives. Il dort beaucoup. Il a confiance – et c’est cela qui marque son système économique – en la richesse des ressources naturelles, alors que notre système est marqué (et de plus en plus avec le perfectionnement technique) par le désespoir face à l’insuffisance des moyens humains, par une angoisse radicale et catastrophique qui est l’effet profond de l’économie de marche et la concurrence généralisée.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: La société de consommation, pp. 90-91

[ déséquilibre ] [ bêtise structurelle ] [ anthropologie ] [ comparaison ]

 

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