nature
La rivière traverse ce bois lumineux comme une plongée dans la nuit. Sous l’épais couvert de arbres, les eaux sont obscurcies par la pénombre, mais les ombres mouvantes laissent passer des éclats de lumière. Quand la rivière traverse le bois, elle semble plus limpide que lorsqu’elle coule en plein soleil. Les rochers qui affleurent au milieu du courant, lavés par les eaux, ne portent ni poussière ni lichen.
Quand la rivière sort de ce bois de saules, je m’arrête au-delà des arbres, à quelques mètres de là ; d’en face, je la regarde qui coule en silence ; elle se rue vers une vaste clairière, passe devant moi, agitée de tourbillons, et sans un mot, elle s’éloigne. Depuis la lisière, je regarde la rivière sortir du bois, et elle me semble surgir d’une longue, longue histoire…
Auteur:
Li Juan
Années: 1979 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: La romancière, poétesse
Continent – Pays: Asie - Chine
Info:
Sous le ciel de l'Altaï
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cours d'eau
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komorebi
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paroles de mère
Tu n'es pas un être humain mauvais ; tu n'es pas sans intelligence et sans éducation ; tu as tout ce qui peut faire de toi un atout pour la société humaine.
De plus, je connais ton cœur et je sais que peu sont meilleurs, mais tu es néanmoins irritant et insupportable, et je considère qu'il est très difficile de vivre avec toi.
Toutes tes bonnes qualités deviennent obscurcies par ta super intelligence et deviennent inutiles au monde simplement à cause de ta rage de vouloir tout savoir mieux que les autres ; de vouloir améliorer et maîtriser ce que tu ne peux commander.
C'est ainsi que tu aigris les gens qui t'entourent, puisque personne ne veut être amélioré ou éclairé d'une manière aussi forcée, encore moins par un individu aussi insignifiant que toi ; personne ne peut tolérer d'être réprimandé par toi, qui montre encore toi-même tant de faiblesses, surtout pas par ta manière pernicieuse, dans des tons oraculaires, de proclamer que ceci est ceci sans jamais supposer une objection.
Si tu étais moins que ce que tu es, tu ne serais que ridicule, mais tel que tu es, tu es très ennuyeux.
Auteur:
Schopenhauer Johanna
Années: 1766 - 1838
Epoque – Courant religieux: préindustriel
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain, salonnière
Continent – Pays: Europe - Allemagne
Info:
Lettre à son fils Arthur Schopenhauer, le 6 November 1807
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mère-fils
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conseils
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vacherie
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