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nouvel-an

Me voici au coin du feu, vigilant, dans l'attente de la nouvelle année. J'entends déjà les pétards festifs dans la rue, signe que ça ne va pas tarder. Que nous apportera son mystère impénétrable ? Pour certains la vie, pour d'autres la mort. Serai-je des seconds ou des premiers ? Mais je ne veux pas penser à cela. Je chasse de mon esprit cette idée triste. Je joins mon espoir à celui de millions de semblables s'obstinant à ne pas désespérer. Au destin, j'ai déjà fait un pied de nez en maintes occasions, à force de volonté. Pourquoi ne renouvellerais-je pas l'exploit ? L'homme est une autonomie contingente. Sans avoir le dernier mot dans les événements, il les infléchit cependant. Mais il perd ce privilège quand il ne croit plus en lui-même. C'est alors que les dieux ont tous les pouvoirs.

Auteur: Torga Miguel Adolfo Correia da Roch

Info: En chair vive, Coimbra, 31 décembre 1987

[ responsabilité ]

 

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frustration

Primitivement l'individu fort traite, non seulement la nature, mais encore la société et les individus faibles comme des objets de proie : il les exploite tant qu'il peut, puis continue son chemin. Parce qu'il vit dans une grande incertitude, alternant entre la faim et l'abondance, il tue plus de bêtes qu'il ne peut en consommer, pille et maltraite plus d'hommes qu'il ne serait nécessaire. Sa manifestation de puissance est en même temps une expression de vengeance contre son état de misère et de crainte ; il veut, en outre, passer pour plus puissant qu'il n'est, voilà pourquoi il abuse des occasions : le surcroît de crainte qu'il engendre est pour lui un surcroît de puissance. Il remarque à temps que ce n'est pas ce qu'il est, mais ce pour quoi il passe qui le soutient ou l'abat : voilà l'origine de la vanité.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain, 181 p.897

[ arrogance ]

 

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femmes-par-homme

Je m’étais abstenu, durant le banquet, de me mêler à la discussion politique — (toujours si animée en ces occasions), — qui avait éclaté, naturellement, aux entremets.

Ce genre de discussions ne me paraît intéressant qu’avec les dames.

Hé ! qui serait, alors, insensible à leurs fins sourires, à leurs exclamations intempestives et gracieuses, à leur air entendu, aux louables efforts de leurs prunelles pour paraître pénétrantes, inquiètes, surprises, etc. !… Je le répète : la discussion politique avec les dames est une chose captivante et qui donne à songer.

Afin de mériter leur estime et leur confiance, ma physionomie devient alors plus bienveillante, plus paternelle, plus tendre que de coutume ! et je leur débite gravement, en baissant les yeux, les absurdités les plus révoltantes, que mes cheveux blancs font vénérer. De sorte que mes moindres paroles font foi près du sexe enchanteur.

Auteur: Villiers de l'Isle-Adam Auguste de

Info: Dans "Tribulat Bonhomet", Tresse et stock, Paris, 1887, pages 65-66

[ conversation ] [ séduction ] [ langage implicite ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ado

Pour que les jeunes gens se tiennent tranquilles, les hommes de quarante ans leur racontent que la jeunesse est le temps des surprises, des découvertes et des grandes rencontres, et toutes leurs histoires sur ce qu'ils feraient s'ils avaient leurs jeunes dents, leurs jeunes cheveux, avec leur fameuse expérience de pères, de citoyens et de vaincus. La jeunesse sait mieux qu'elle n'est que le temps de l'ennui, du désordre ; pas un soir à vingt ans où l'on ne s'endorme avec cette colère ambiguë qui naît du vertige des occasions manquées. Comme la conscience qu'on a de son existence est encore douteuse et qu'on fait fond sur des aventures capables de vous prouver qu'on vit, les fins de soirées ne sont pas gaies ; on n'est même pas assez fatigué pour connaître le bonheur de s'abîmer dans le sommeil : ce genre de bonheur vient plus tard.

Auteur: Nizan Paul

Info: La conspiration

[ insomnie ] [ mal-être ]

 

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océanique

Les moines avaient pour habitude de longuement méditer sur la grève avec pour contemplation divine le déferlement des vagues, le mouvement régulier des marées, les entrelacs d’ocres et de bruns, le miroir des lames de mer prisonnières des bancs de sable. Dans le fracas du vent qui s’abîme sur la mer, Dieu leur murmurait le vacarme des temps à venir : vaisseaux de ferrailles, amerrissage de machines volantes, routes de feu vers l’horizon. Il y avait la pluie souvent, et toujours le vent, les pluies de sable et les lames de mer. Il y avait encore le brouillard qui tombait telle l’haleine de Dieu... Toutes occasions pour se fondre dans le paysage et disparaître du regard des hommes. Il y avait les saisons et parfois le soleil. Il y avait enfin la grande marée d’équinoxe et l’eau si basse qu’elle fuyait à l’horizon. 


Auteur: Noiret Thierry

Info: L'abbaye des Sables in "Dentelles des Flandres

[ éléments naturels ] [ contemplation ] [ prière ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

recherche

Il n'existe aucune règle, dans aucun domaine, dont le respect entraînerait de nouvelles connaissances ou une meilleure compréhension. Observations habiles, idées ingénieuses, astuces, suggestions audacieuses, calculs laborieux, tout cela peut être nécessaire pour faire avancer un sujet. Parfois, l'approche conventionnelle d'un sujet doit être soigneusement suivie ; en d'autres occasions, elle doit être impitoyablement ignorée. Il est généralement impossible de prévoir laquelle de ces méthodes, ou dans quel ordre, elles doivent être employées. On prétend souvent que les analogies tirées de l'histoire des sciences servent de guide ; mais, comme pour la prévision à la roulette, l'existence de la meilleure analogie avec le présent n'est en rien un guide pour l'avenir. La leçon la plus précieuse à tirer de l'histoire du progrès scientifique est de savoir à quel point ces analogies furent trompeuses et étouffantes, et comment le succès est venu à ceux qui les ont ignorées.

Auteur: Gold Thomas

Info:

[ savoir aveuglant ] [ tâtonnement ] [ débrouille ] [ indépendance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

Ainsi Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski avait l’air d’un ouvrier robuste ; en outre, on sentait nettement en lui le dressage militaire. Cependant, sous le coup du destin cruel qui, inexorablement, l’avait frappé, il semblait pétrifié de chagrin ; au demeurant, maladroit, lourdaud et silencieux. Son visage pâle, hâve, terreux, parsemé de taches rouge foncé, ne s’éclairait jamais d’un sourire. Et il n’ouvrait la bouche que pour de brèves phrases à propos d’une chose précise. Un bonnet enfoncé jusqu’aux sourcil accentuait le regard morose, fixe et malveillant. Du reste, le plus souvent, la tête restait penchée en avant et les yeux baissés. Les prisonniers ne l’aimaient guère. Tout en reconnaissant son autorité morale, ils évitaient de lui adresser la parole et le regardaient d’un œil presque haineux. S’en rendant compte, il se tenait à l’écart de tout le monde. Rares étaient les occasions où, la tristesse devenant insupportable, il engageait la conversation avec quelque prisonnier.

Auteur: Martyanov P. K.

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 97

[ portrait ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rationalisme

Comme nous l’avons fait remarquer en diverses occasions des phénomènes semblables peuvent procéder de causes entièrement différentes; c’est pourquoi les phénomènes en eux-mêmes, qui ne sont que de simples apparences extérieures, ne peuvent jamais être considérés comme constituant réellement la preuve de la vérité d’une doctrine ou d’une théorie quelconque, contrairement aux illusions que se fait à cet égard l’"expérimentalisme" moderne. Il en est de même en ce qui concerne les actions humaines, qui d’ailleurs sont aussi des phénomènes d’un certain genre: les mêmes actions, ou, pour parler plus exactement, des actions indiscernables extérieurement les unes des autres, peuvent répondre à des intentions très diverses chez ceux qui les accomplissent; et même, plus généralement, deux individus peuvent agir d’une façon similaire dans presque toutes les circonstances de leur vie, tout en se plaçant, pour régler leur conduite, à des points de vue qui en réalité n’ont à peu près rien de commun.

Auteur: Guénon René

Info: Initiation et réalisation spirituelle

[ illusion analogique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

retrouvailles

La première conversation téléphonique, celle que lança Pelletier, démarra laborieusement, même si Espinoza attendait cet appel, comme si tous deux avaient eu du mal à se dire ce que tôt ou tard ils devaient se dire. Les premières vingt minutes eurent un ton tragique, le terme de destin fut employé dix fois et celui d'amitié vingt-quatre fois. Le nom de Liz Norton fut prononcé cinquante-neuf fois, dont neuf fois pour rien. Le nom de Paris fut avancé en sept occasions. Madrid en huit. Le mot amour fut prononcé deux fois, une fois par chacun d'eux. Horreur fut prononcé en six occasions et bonheur une fois (c'est Espinoza qui l'employa). Résolution fut dit en douze occasions. Solipsisme, sept. Euphémisme, dix. Catégorie, au singulier et au pluriel, neuf. Structuralisme, une (par Pelletier). Les termes de littérature nord-américaine, trois. Les mots dîner, nous dînons, petit déjeuner et sandwich, dix-neuf. Yeux, mains et cheveux, quatorze. Puis la conversation devint plus fluide.

Auteur: Bolaño Roberto

Info: 2666

[ dissection ] [ dialogue ]

 

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lecture

Comment la littérature, toute de nuances et de faux-fuyants, qui ne nous aide pas à comprendre la vie, mais à en faire notre demeure, qui nous désoriente avec bonheur, multipliant les chemins des écoliers et les occasions de faire l'école buissonnière sur la ligne droite qui mène du berceau à la tombe, aurait-elle le pouvoir de commander la matière ? Je l'ignore. J'en ai fait l'expérience. Je m'en émerveille chaque jour. Mes blessures se sont raréfiées au cours des années tandis que ma mère poursuivait ses lectures. Encore trop fragile pour affronter le monde, je restais allongé, libéré de mes plâtres, jouissant de la légèreté de mes draps, du moelleux de mes coussins et de mon édredon. Un après-midi, je m'en souviens très bien, nous venions de terminer Le Grand Meaulnes, je me suis redressé. J'ai senti mes jambes prêtes à me porter. Je me suis assis au bord du lit. Je me suis levé. J'étais Augustin Meaulnes, grand et mystérieux au seuil de la vie.

Auteur: Rahmy Philippe

Info: Béton armé

[ thérapie ] [ roborative ]

 

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