Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 882
Temps de recherche: 0.0448s

extraterrestres

Il aura fallu que Jacques Vallée, alors astronome, observe des objets artificiels circuler en orbite de manière rétrograde (ce que les humains ne savent pas faire) pour allumer sa curiosité ufologique. C'était dans les années soixante.
Cinquante années plus tard toute cette problématique s'est complexifiée (pensons aux mutilations animales, aux crop circles, aux révélations sur les oeuvres cachées de certains gouvernement, sur nos faiblesses psychiques, etc.) Vallée, considéré non sans raison comme un des plus grand spécialistes des OVNIS, reste ouvert et penche plutôt vers un mélange de mysticisme et de manipulation pour expliquer le phénomène. Ce en quoi il n'a probablement pas tout tort.
Mais il me semble cependant que vouloir expliquer ce phénomène de manière simple (selon une - ou deux - causes principales) reste bien aventuré. S'il existe des ethnies aliènes qui viennent nous visiter, il y en a certainement plusieurs et peut-être beaucoup, chacune avec des buts et des positions dans le réel variées... Regardez notre règne animal. Peut-être même que certains ET créent la réalité dont nous sommes partie !
Mais pour l'instant le monde n'est que la pauvre perception que nous en avons, une réalité projetée et conditionnées par nos pulsions et nos sens limités. Contemplez les barrières incroyables qu'auto génère notre race en terme d'ouverture intellectuelle, pensez aux universités et à leur soumission à la société de profit, aux phénomènes de cooptation et de cénacle que cela produit. Pensez combien notre bêtise est intrinsèque (Objectifs principaux de l'humain : avoir pouvoir et confort... pour les conserver becs et ongles !) - on ne peut qu'imaginer que cette représentation du monde constitue un système d'"oeillères" redoutable.

Auteur: Mg

Info: 1er aout 2013

[ métaphysique ] [ fermeture ]

 

Commentaires: 0

drogue

Si encore, au prix de sa dignité, de son honnêteté et de son libre arbitre, l'homme pouvait tirer du haschisch de grands bénéfices spirituels, en faire une espèce de machine à penser, un instrument fécond ? C'est une question que j'ai souvent entendue poser, et j'y réponds. D'abord, comme je l'ai longuement expliqué, le haschisch ne révèle à l'individu rien que l'individu lui-même. Il est vrai que cet individu est pour ainsi dire cubé et poussé à l'extrême, et comme il est également certain que la mémoire des impressions survit à l'orgie, l'espérance de ces utilitaires, ne paraît pas au premier aspect tout à fait dénuée de raison. Mais je les prierai d'observer que les pensées, dont ils comptent tirer un si grand parti, ne sont pas réellement aussi belles qu'elles le paraissent sous leur travestissement momentané et recouvertes d'oripeaux magiques. Elles tiennent de la terre plutôt que du ciel, et doivent une grande partie de leur beauté à l'agitation nerveuse, à l'avidité avec laquelle l'esprit se jette sur elles. Ensuite, cette espérance est un cercle vicieux : admettons un instant que le haschisch donne, ou du moins augmente le génie, ils oublient qu'il est de la nature du haschisch de diminuer la volonté, et qu'ainsi il accorde d'un côté ce qu'il retire de l'autre, c'est-à-dire l'imagination sans la faculté d'en profiter. Enfin il faut songer, en supposant un homme assez adroit et assez vigoureux pour se soustraire à cette alternative, à un autre danger, fatal, terrible, qui est celui de toutes les accoutumances. Toutes se transforment bientôt en nécessités. Celui qui aura recours à un poison pour penser ne pourra bientôt plus penser sans poison.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Les Paradis artificiels, Oeuvres complètes I/la Pléiade/Gallimard 1975<p.440>

 

Commentaires: 0

éloge

La critique littéraire sur Dostoïevski a été, jusqu'à ces derniers temps, une réaction idéologique aux voix de ses héros, trop directe pour percevoir objectivement l'originalité artistique de sa nouvelle structure romanesque. De plus, en essayant de formuler une théorie sur ce nouvel univers plurivocal, elle n'a pas trouvé d'autre moyen que de le transformer en un univers du type habituel, autrement dit : interpréter une oeuvre inspirée par une volonté artistique essentiellement nouvelle, dans l'optique d'une volonté ancienne et routinière. Les uns, subjugués par le contenu même des conceptions idéologiques de certains héros, essayaient de les réduire à une unité systématique, monologique, négligeant la pluralité des consciences distinctes qui est un élément essentiel dans la conception artistique de l'auteur ; d'autres, sans succomber à la tentation d'une idéologie directe, transformaient les consciences (pleinement posées comme telles) des héros, en des psychismes perçus comme des objets, réifiés, et considéraient l'univers de Dostoïevski au même titre que l'univers habituel du roman socio-psychologique européen. Au lieu de l'événement que représente l'interaction de deux consciences autonomes, nous avions, dans le premier cas, un monologue philosophique et dans le second, un monde compris monologiquement, un monde objectivé, en corrélation avec la seule conscience de l'auteur. Ni la discussion philosophique enthousiaste avec le héros, ni l'analyse psychologique ou psychopathologique réifiante et impartiale, ne sont capables de saisir l'architectonique même des oeuvres dostoïevskiennes. L'exaltation des uns les empêche d'avoir une vision objective, authentiquement réaliste, d'un univers de consciences différentes de la leur ; le réalisme des autres "vole trop bas". On comprend parfaitement que les uns et les autres aient évité les problèmes artistiques à proprement parler ou les aient abordés occasionnellement et en surface.

Auteur: Bakhtine Mikhaïl

Info: La Poétique de Dostoïevski, Le Seuil, pp. 35-36

[ personnages ] [ profondeur ]

 

Commentaires: 0

abrutissement

A cette heure, les gens sont chez eux dans ce coin de Bretagne, à regarder leur bonne télévision ruisselante de lots, de fric et de voyages autour du monde à gagner. De nos jours, c'est ça l'aventure, l'ultime : la téloche. Tu peux y décrocher du flouze, une chambre à coucher, une bagnole, des bijoux certifiés avec des rubis et des émeraudes pur fruit d'une valeur de deux mille balles ! Elle t'envoie en cure aux Antilles, à Dache ! On te fournit des fiancées d'un soir ! Des oeuvres d'art galvanisées !
Elle te prend en charge. Si t'es joueur, tu peux ramasser le pactole. Suffit que tu répondes bien à des questions perfides telles que "combien fait dix fois douze" ou "quelle est la capitale du Dannemark" et tu gagnes le canard, décroche la timbale. C'est la fée Marjolaine, la télé ; l'enchanteur Merlin ou Bouygues ; elle relègue lotto et tiercé, petit à petit. On vit d'elle, par elle, pour elle. L'ogresse nous a pris possession. Elle nous fait rêver avec ses ricaneries et bander avec ses films X. Nous enniaise, nous embobeline, bandelette, pétrifie.
Mais un jour viendra où l'homme sortira de l'asservissement. Il brisera les tubes cathodiques à coups de hache ! Il grimpera scier l'antenne de la tour Eiffel ! Les animateurs se laisseront pousser la barbe, pour ne pas être reconnus ; on les contraindra à porter une étoile rouge avec "T.V." écrit dessus en gothique ! Le sursaut se produira, j'annonce haut et fort. Juste les très vieillards et les grabataires auront encore droit à visionner un peu. On retrouvera la campagne, la pluie, les fleurs, la baise, bref, la liberté !

Auteur: Dard Frédéric

Info: Au bal des rombières

[ TV ]

 

Commentaires: 0

USA

En 1991, ma génération, la génération MTV, les tire-au-flanc, shin jin rui, la génération X, atteint son zénith en matière de création. Vous avez Slacker, le film de Richard Linklater, et Génération X, le roman de Douglas Coupland, deux oeuvres phares, sorties, respectivement, en juillet et en mars. Bret Easton Ellis publie American Psycho. La série Seinfield atteint son rythme de croisière. En septembre, le mouvement grunge fait son apparition avec Nevermind de Nirvana. (Enfin ! Divertissez-nous !) Trois ans plus tard, Kurt Cobain se butait - notre Altamont à nous. (Oh bon, tant pis, peu importe.)
Les oeuvres susmentionnées sont celles qui illustrent le mieux le zeitgeist X, ce que l'on a appelé la sous-culture des tire-au-flanc, dans laquelle les experts de la génération du baby-boom ont vu à tort de l'indifférence, alors qu'il s'agissait en fait d'un manque d'enthousiasme pour ce à quoi on nous proposait de prendre part. Nous étions une génération de "Bartleby le copiste" : nous préférions ne pas. Les anti-héros de Coupland, qui gâchent délibérément leurs années d'études en tenant un bar à Palm Springs. Extrait de Slacker : "Se mettre en retrait parce qu'on est dégoûté et être apathique sont deux choses différentes." Les pom-pom girls du clip de Smells Like Teen Spirit : vêtues de noir, défoncées, faisant tous les gestes habituels, encourageant l'équipe, mais sans l'encourager vraiment ; un encouragement ironique. L'ironie, plus que toute autre chose, était notre caractéristique principale. L'interprétation sarcastique de l'hymne des sixties, Everybody Get Together, sur Nevermind (l'intro du titre n°7), résume le sentiment collectif de cette époque : Nous tournons en dérision votre idéalisme hypocrite, espèces d'enfoirés du baby-boom. Comment s'étonner que le Prozac ait été si répandu ?

Auteur: Olear Greg

Info: Totally killer

[ progrès ] [ révolte ] [ vingtième siècle ] [ jeunesse ]

 

Commentaires: 0

vacherie

Nietzsche est mâtiné de Slave et d'Allemand - il descendait des Nietski - et il a subi fortement l'influence des lettres françaises. J'ai étudié son cas ailleurs. Jules de Goncourt affirmait que "ce qui entend le plus de bêtise, c'est un tableau". Néanmoins, les oeuvres de cet énervé de Germanie et en particulier Zarathoustra ont déchaîné un flot d'insanités. Il fut un temps ou chaque revue française, chaque périodique contenait une apologie ou un abattage du "retour éternel", de la "morale des maîtres", du "oui encore une fois" de la "reclassification des valeurs". L'âne joue un grand rôle dans Zarathoustra, un plus grand rôle encore dans la bibliographie du nietzschéisme. Les uns lui ont reproché d'être un thuriféraire de la force, ce qui n'a positivement aucun sens ; car une application de la force est nécessaire à toutes les opérations salutaires ici-bas, et le dédain de la force mène tout bonnement les dédaigneux à l'esclavage. Il faut que la force de ceux qui ont raison l'emporte sur la force de ceux qui ont tort, voilà tout. L'imbécile, le libéral, qui croit que personne n'a tout à fait raison ni tout à fait tort, peuvent seuls se permettre de mépriser la force outil du droit. D'autres ont exalté Nietzsche à cause de ses blasphèmes et de son anticatholicisme, qui sont ce qu'il y a de plus niais, de plus inopérant dans son oeuvre. Sur ce point, il est Homais II. Sa conception de la Rome papale est dérivée de celle de Fischart et des pamphlétaires allemands de la Réforme. Sa Généalogie de la morale est bête à pleurer. Sans compter le mortel ennui qui se dégage de ses plaisanteries épaisses, à la lisière de la paralysie générale.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs, Robert Laffont, Bouquins 1992 <p.342>

[ philosophie ]

 

Commentaires: 0

dialogue

- "Et toi, comme toujours, tu penses que le monde est devenu idiot, dit-elle.
- Non, le monde est idiot depuis l'origine, ce n'est pas ça. Ce qui se passe, c'est que je ne suis pas d'accord avec l'opinion que la majorité des gens a de Van Tysch.
- Laquelle ?
- Que c'est un génie.
- C'en est un.
- Excuse-moi, Van Tysch est un malin, ce n'est pas la même chose. Mon frère dit que l'art hyperdramatique a été créé par Tanagorsky, Kalima et Buncher au début des années soixante-dix. Eux, c'étaient vraiment des artistes, mais ça ne leur a pas rapporté un radis. Alors Van Tysch est arrivé, il avait hérité dans sa jeunesse une fortune d'une sorte d'oncle d'Amérique, il a inventé un système de vente et d'achat des tableaux, créé une Fondation pour gérer ses oeuvres et a veillé à s'en mettre plein les poches avec l'hyperdramatisme. Quelle bonne affaire, putain.
- Tu penses que ce n'est pas bien ?"
Elle faisait preuve d'une tranquillité insupportable. Habituée à se maîtriser, elle utilisait cette maîtrise comme un avantage par rapport à lui. Jorge avait beaucoup de difficultés à la faire sortir de ses gonds, parce que la patience d'un modèle est infinie.
- "Ce que je pense, c'est que c'est du business, pas de l'art. Même si, à bien y réfléchir, n'est-ce pas ton cher Van Tysch qui a sorti cette connerie : "L'art, c'est de l'argent" ?
- Et il avait raison.
- Il avait raison ? Rembrandt est un génie parce que ses tableaux valent aujourd'hui des millions de dollars ?
- Non mais si les tableaux de Rembrandt ne valaient pas aujourd'hui des millions de dollars, qui cela intéresserait-il, que ce soit un génie ?" ... [...]

Auteur: Somoza José Carlos

Info: Clara et la pénombre

[ beaux-arts ] [ opportunisme ] [ commerce ]

 

Commentaires: 0

antisémitisme

Car, était-il une saleté quelconque, une infamie sous quelque forme que ce fût, surtout dans la vie sociale, à laquelle un Juif au moins n'avait pas participé ?
Sitôt qu'on portait le scalpel dans un abcès de cette sorte, on découvrait, comme un ver dans un corps en putréfaction, un petit youtre tout ébloui par cette lumière subite.
Les faits à la charge de la juiverie s'accumulèrent à mes yeux quand j'observai son activité dans la presse, en art, en littérature et au théâtre. Les propos pleins d'onction et les serments ne servirent plus alors à grand'chose ; ils n'eurent même plus d'effet. Il suffisait déjà de regarder une colonne de spectacles, d'étudier les noms des auteurs de ces épouvantables fabrications pour le cinéma et le théâtre en faveur desquelles les affiches faisaient de la réclame, et l'on se sentait devenir pour longtemps l'adversaire impitoyable des Juifs. C'était une peste, une peste morale, pire que la peste noire de jadis, qui, en ces endroits, infectait le peuple. Et en quelles doses massives ce poison était-il fabriqué et répandu ! Naturellement, plus le niveau moral et intellectuel des fabricants de ces oeuvres artistiques est bas, plus inépuisable est leur fécondité, jusqu'à ce qu'un de ces gaillards arrive à lancer, comme le ferait une machine de jet, ses ordures su visage de l'humanité.
Que l'on considère encore que leur nombre est sans limite ; que l'on considère que, pour un seul Goethe, la nature infeste facilement leurs contemporains de dix mille de ces barbouilleurs, qui dès lors agissent comme les pires des bacilles et empoisonnent les âmes.
Il était épouvantable de penser, mais on ne pouvait se faire d'illusion sur ce point, que le Juif semblait avoir été spécialement destiné par la nature à jouer ce rôle honteux.

Auteur: Hitler Adolf

Info: Mein Kampf

[ racisme ] [ judaïsme ] [ frustration ]

 

Commentaires: 0

richesse

J'ai connu dans ma vie un homme qui ne pouvait souffrir l'orgueil des grands seigneurs ; il n'y avait rien de plus beau que la morale qu'il débitait là-dessus : s'il faisait jamais fortune, ce serait le plus raisonnable de tous les hommes, disait-on. Cette fortune lui vint, il fut mis en place : je n'ai jamais rien vu de si sot et de si superbe que lui alors. Et d'où vient qu'il avait paru si différent ? C'est que quand un homme est dans une condition médiocre, il n'ose pas donner l'essor à son orgueil : il faut qu'il lui retienne la bride, il faut que notre homme file doux, en bon Français ; car s'il s'émancipe, on l'humilie ; et cela est mortifiant ; de sorte que par orgueil prudent il s'humilie lui-même, afin que personne ne s'en mêle. Après cela, vous le voyez bon, simple, accommodant, ne pouvant comprendre les grands airs de certaines gens, n'imaginant point comment on peut être orgueilleux, levant les épaules sur tous ceux qui le sont. Ah ! le bon apôtre ! Tenez, voici ce qu'il pense : puisque je ne saurais montrer mon orgueil, il faut que je m'en venge sur ceux qui ont la liberté de montrer le leur, et qui le montrent. Il faut que je dise qu'ils me font pitié, cela les rendra plus petits aux yeux des autres, et empêchera qu'on ne les voie si fort au-dessus de moi ; car ces gens-là, je ne saurais les souffrir, on ne paraît rien auprès d'eux, et je me soulage en les abaissant. Outre cela, c'est qu'en faisant profession de regarder l'orgueil comme une sottise, on croira que je n'en ai point, et que ce serait peine perdue d'en avoir avec moi, parce que je le mépriserais sans en être piqué, ou bien que je n'y prendrais pas garde.

Auteur: Marivaux Pierre Carlet de Chamblain de

Info: L'Indigent philosophe, 1727, Journaux et Oeuvres diverses, Classiques Garnier 1988 <p.308>

[ révélatrice ]

 

Commentaires: 0

littérature

Après plusieurs heures d'une lutte sans nom, Link finit par s'endormir grâce à la forte dose de somnifères qui lui était prodiguée en continu par intraveineuse. Son pouls redevenait régulier et ses autres signes vitaux se stabilisaient progressivement. Il s'engouffrait désormais dans le grand sommeil noir, première étape vers le repos des braves.
Dehors, la foule nombreuse était littéralement suspendue aux lèvres des médecins qui s'occupaient de Lui. Sans volonté métaphorique aucune, cela faisait plusieurs semaines que le monde s'était arrêté de tourner. Aux quatre coins du globe, les Grands Conseillers avaient proclamé le stand-by général. Sur la Place Saint-Pierre à Rome, devant le Mur des Lamentations ou encore face aux écrans géants de Times Square, partout régnait la même tension. Dans chaque grande ville ou petit village où l'information était parvenue, les masses s'étaient spontanément rassemblées à l'annonce de l'hospitalisation de leur Héros. Les gens ne rentraient même plus chez eux pour manger ou pour dormir. Ils ne vivaient plus, ils attendaient. Une attente insupportable que quelques oiseaux de mauvais augure rendaient plus pénible encore par le colportage de fausses rumeurs. Par nécessité, d'immenses convois acheminaient des vivres sur les lieux de rassemblement. Pour fuir la réalité, les meilleurs musiciens n'avaient de cesse d'interpréter leurs plus belles oeuvres, devant des publics en transe implorant le Seigneur de laisser la vie sauve à son dernier Prophète. Le havre de paix créé par Link était en pleine effervescence, malgré la probabilité élevée d'une épreuve traumatisante à venir. Les hommes ne voulaient tout simplement pas songer à ce qui se produirait s'Il venait à disparaître. Les derniers grands philosophes soutenaient que face à une telle perte l'humanité retournerait certainement à la précarité ; de la même façon qu'elle s'y était embourbée la première fois, rapidement et inéluctablement. Mais cela faisait bien longtemps que plus personne ne prêtait attention à ces mauvaises langues charlatanes.

Auteur: Bicchielli Dario

Info: Tragédies salutaires

[ idolâtrer ]

 

Commentaires: 0