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métissage

Ô Races, ô des espoirs !

Je suis racée.

Voilà tout.

Non pas, comme le définit "Le Petit Robert", parce que j'aurais des qualités propres à mon pedigree ou que mon élégance naturelle m'offrirait, de fait, un port de tête altier. Non. Je suis racée parce que je porte en moi plusieurs racines que certains prennent pour des races. Telle un Arlequin coloré ou une barbe à papa sucrée, c'est par un excès de race que je suis racée.

Femme européenne et africaine à la fois, binationale, française et gambienne, juive aux origines chrétiennes et musulmanes, animiste avant l'islamisation de l'Afrique de l'ouest, blanche et noire, je veux aujourd'hui annoncer la couleur : je suis bien dans ma peau. Heureusement d'ailleurs, car si j'étais raciste avec toutes ces "races" à l'intérieur, ce serait inévitablement la haine de soi.

Auteur: Khan Rachel

Info: Racée

[ multiculturalisme ] [ femme carrefour ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

portrait

Enfin, les cheveux de M. Renan, rares au sommet du crâne et malhabilement ramenés, peut-être par inconsciente coquetterie de moine raté, sont d'une nuance châtain-gris sale qui éloigne despotiquement l'antique image du nombre des années par le nombre des neiges et des hivers.

Le forme générale de cette tête de philosophe au front fuyant n'est pas ridicule, mais il n'y en a pas de moins imposante ni de moins fière.

La dépression occipitale est si sensible et les lignes osseuses inférieures sont dans de telles relations avec la coupole surbaissée de ce temple de la sagesse que, vu, tour à tour, de profil et de face, il offrirait à la fantaisie de Sterne les deux idées successives d'un alpha et d'un oméga...

Cocasse symbolisme physiognomonique providentiellement adapté à ce sceptique déliquescent qui semble porter en phylactères autour de sa personne toutes les formules conditionnelles ou dubitatives de la demi-douzaine de langues vivantes qu'il a la réputation de parler...

Auteur: Bloy Léon

Info: Propos d'un entrepreneur de démolitions

[ vacherie ] [ idées-apparence ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

chair-esprit

La science positive en effet est oeuvre de pure intelligence. Or, qu'on accepte ou qu'on rejette notre conception de l'intelligence, il y a un point que tout ne monde nous accordera, c'est que l'intelligence se sent surtout à son aise en présence de la matière inorganisée. De cette manière elle tire de mieux en mieux parti par des inventions mécaniques, et les inventions mécaniques lui deviennent d'autant plus faciles qu'elle pense la matière plus mécaniquement. Elle porte en elle, sous forme de logique naturelle, un géométrisme latent qui se dégage au fur et à mesure qu'elle pénètre davantage dans l'intimité de la matière inerte. Elle est accordée sur cette matière et c'est pourquoi la physique et la métaphysique de la matière sont si près l'une de l'autre. Maintenant, quand l'intelligence aborde l'étude de la vie, nécessairement elle traite le vivant comme l'inerte, appliquant à ce nouvel objet les mêmes formes, transportant dans ce nouveau domaine les mêmes habitudes qui lui ont si bien réussi dans l'ancien. Et elle a raison de le faire car à cette condition seulement le vivant offrira à notre action la même prise que la matière inerte.

Auteur: Bergson Henri

Info: L'évolution créatrice, pp 196 et 197

[ symétrie ] [ bipolarité ]

 

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lecture

Pourquoi lisons-nous, sinon dans l'espoir d'une beauté mise à nu, d'une vie plus dense et d'un coup de sonde dans son mystère le plus profond? L'écrivain peut-il isoler et rendre plus vivace tout ce qui dans l'expérience engage le plus profondément notre intellect et notre cœur? L'écrivain peut-il renouveler notre espoir de formes littéraires? Pourquoi lisons-nous sinon dans l'espoir que l'écrivain rendra nos journées plus vastes et plus intenses, qu'il nous illuminera, nous inspirera sagesse et courage, nous offrira la possibilité d'une plénitude de sens, et qu'il présentera à nos esprits les mystères les plus profonds, pour nous faire sentir de nouveau leur majesté et leur pouvoir? Que connaissons-nous de plus élevé que ce pouvoir qui, de temps à autre, s'empare de notre vie et nous révèle à nos propres yeux éblouis comme des créatures déposées ici-bas dans l'émerveillement? Pourquoi la mort nous prend-elle ainsi par surprise, et pourquoi l'amour? Encore et toujours, nous avons besoin d'éveil. Nous devrions nous rassembler en longues rangées, à demis vêtus, tels les membres d'une tribu, et nous agiter des calebasses au visage, pour nous réveiller; à la place nous regardons la télévision et ratons le spectacle.

Auteur: Dillard Annie

Info: En vivant, en écrivant

[ ouverture ] [ réflexivité ] [ délassement ]

 

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insensibilité

Une fourreuse du passage Dauphine, une soixantaine d'années, à qui j'ai souvent parlé à cause de ses chiens, s'est jetée à la Seine il y a quelques jours. Inconsolable de la mort d'un fils il y a une dizaine d'années. Pertes d'argent. Mauvaises affaires. Mari toujours dehors. Le "Fléau" me parlait de cela ce soir dans mon bureau. Je me suis mis à éclater de rire. Scandalisée de cela. Me traitant de monstre, homme abominable. Je n'en riais que plus fort. C'est vrai, à la fin. Faut-il que je me désole parce que cette femme s'est jetée à l'eau ? Je m'en fiche complètement. Va-t-il falloir aussi que je m'attendrisse sur les tuberculeux, les goitreux, les borgnes, les bancals, les gens qui n'ont qu'un testicule, tous les mal bâtis d'une façon ou d'une autre. C'est agaçant, à la fin. Je m'en fiche complètement. Toutes ces jérémiades à la mode d'aujourd'hui ! C'est comme l'affaire des timbres antituberculeux. Des timbres antituberculeux ? Quel français ! J'attends qu'on vienne m'en offrir dans la rue. Car c'est devenu maintenant une sorte de quête. Je crois bien que je m'offrirai ce plaisir de répondre que je m'en fiche complètement.

Auteur: Léautaud Paul

Info: 19 décembre 1932 II p.1149

[ rejet ] [ sécheresse ] [ hargne ] [ vacherie ] [ misanthropie ]

 

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acausalité

Selon lui, la relation entre particule et onde quantique ressemble davantage à un navire en pilotage automatique guidé par des ondes radar. Une onde quantique ne pousse pas un électron, pas plus qu'une onde radar ne pousse un navire. Elle fournit plutôt à l'électron des informations sur son environnement, que l'électron utilise ensuite pour manœuvrer par lui-même. En d'autres termes, Bohm pense qu'un électron n'est pas seulement un esprit, mais aussi une entité hautement complexe, ce qui est loin de l'opinion standard selon laquelle un électron est un simple point sans structure. L'utilisation active de l'information par les électrons, et en réalité par toutes les particules subatomiques, indique que la capacité à répondre au sens est une caractéristique non seulement de la conscience mais aussi de toute matière. C'est ce point commun intrinsèque, selon Bohm, qui offre une explication possible de la PK. Il déclare : "Sur cette base, la psychokinésie pourrait survenir si les processus mentaux d'une ou plusieurs personnes se concentraient sur des significations en harmonie avec celles qui guident les processus de base des systèmes matériels dans lesquels cette psychokinésie devait être provoquée." Il est important de noter que ce type de psychokinésie ne serait pas dû à un processus causal, c'est-à-dire à une relation de cause à effet impliquant l'une des forces connues en physique. Elle serait plutôt le résultat d'une sorte de "résonance de sens" non locale, ou d'une sorte d'interaction non locale similaire, mais pas identique, à l'interconnexion non locale qui permet à une paire de photons jumeaux de manifester le même angle de polarisation, comme nous l'avons vu au chapitre 2 (pour des raisons techniques, Bohm pense que la simple non-localité quantique ne peut expliquer ni la PK ni la télépathie, et que seule une forme plus profonde de non-localité, une sorte de "super" non-localité, offrirait une telle explication)".

Auteur: Talbot Michael Coleman

Info: L'univers holographique

[ paranormal ] [ hypothèse ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

rupture

Ma tendre mademoiselle Beadnell,
Vos sentiments vous permettront sans doute mieux d'imaginer, bien mieux que n'importe quelle tentative de ma part, le déchirement qu'a été d'emprunter le chemin que j'ai désormais choisi de prendre. Cette direction que je prends ne pourrait pas être plus contraire à celle de mes désirs et de mes sentiments. Malgré tout, elle se dévoile être un peu plus chaque jour la seule et l'unique voie qui s'offre à moi.
Nos rencontres n'ont récemment été guère plus que des manifestations de cruelle indifférence d'un côté et de l'autre, elles n'ont conduit qu'à nourrir le chagrin d'une relation qui depuis longtemps est devenue plus que désespérée. Conscient que je m'étais embarqué dans une quête qui depuis longtemps était désespérée - et persévérer dans cette voie n'aurait pu que me ridiculiser - j'ai pris la décision de vous rendre ce cadeau que j'ai reçu de vous il y a peu (et que j'ai toujours eu, voire que j'ai, en haute estime en comparaison à tout ce que je peux posséder) ainsi que d'autres souvenirs dans lesquels j'inclus nos dernières lettres. Je suis certain que vous apprécierez de les recevoir puisque, tenant compte de nos situations respectives, tout cela ne pourrait être mieux qu'entre vos mains.
Dois-je dire que rien n'est plus éloigné de mon intention que de vous blesser avec ces quelques lignes qui accompagnent ce petit paquet ? Je suis certainement la dernière personne au monde qui pourrait se comporter ainsi. Il me semble que ce n'est pas le moment pour ce type de jeu frivole, délibéré et calculé. [...] Ce serait mesquin et malvenu de ma part que de conserver un de vos cadeaux ou bien de garder même une seule ligne de votre souvenir ou une quelconque marque de votre affection.
J'ai une seule chose à ajouter, et je le dis à ma décharge. Pour moi, le fruit de notre passion a sans nul doute été la mélancolie. J'ai vu apparaître au fil de notre correspondance les marques d'une totale désolation et de malheur apparaître. Grâce à Dieu je parle en mon nom et peux m'enorgueillir du mérite d'avoir toujours agi avec vous de manière juste, claire et honorable, et ce tout au long de nos échanges.
Sous une couche d'amabilité ou bien au travers d'un comportement totalement distinct d'un jour à l'autre, j'ai toujours été le même. J'ai toujours agi sans réserve et sans jamais prétendre atteindre ce que je ne pouvais accomplir. Je ne vous ai jamais laissé espérer ce que je ne pouvais combler. Jamais je n'ai pris le rôle d'une oreille attentive dans le seul but d'arriver à mes fins et je crois que jamais je ne le pourrai (bien que Dieu sache que c'est peu probable que l'occasion se présente à moi). [...]
Je n'ai rien fait qui eut été susceptible de vous blesser. Et si j'ai dit (bien que je ne le crois pas possible) quelque chose qui ait pu avoir cet effet la, la seule chose que je puisse faire et de vous demander de vous mettre à ma place et une explication s'offrira à vous, une explication bien plus claire que celle que je pourrais vous offrir.
Acceptez ce qui suit avec toute la valeur que cela comporte, et je crois que rien au monde ne pourrait me rendre plus content, ni plus vrai, que de vous savoir, vous l'objet de mon premier et dernier amour, heureuse. Si vous arrivez à le devenir comme je pense que vous pouvez l'être, alors vous serez en possession de toutes les bénédictions que ce monde puisse vous donner. C.D.

Auteur: Dickens Charles

Info: Lettre du 18 mars 1833 à son premier amour, lui ne plait pas à la famille bourgeoise de sa fiancée. Echec qui donna à Twain la rage de vaincre les obstacles et devenir le grand auteur qu'on connait

 

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